La première chose que j'ai aimé dans ce roman, c'est qu'il commence dans des lieux que je connais. Huy, Stavelot, Chassepierre, sont des villes familières, et le personnage principal se déplace donc dans des paysages que j'imagine parfaitement. C'est chouette de lire un auteur belge!
Ensuite, j'ai apprécié ce récit parce qu'il retrace presque entièrement la vie du personnage principal, Nivard. Une vie avec des moments de bonheur, de l'amour, mais aussi le doute et le deuil. Une vie dévouée à une seule cause : sa passion de la lumière.
Cette passion, l'auteur la partage avec son héros, et cela se ressent tout au long du roman, dans le choix des mots, dans les figures de style, … La lumière devient vivante sous sa plume. La lumière devient vivante également grâce au travail des verriers, celui de Nivard en particulier. Nivard, dont on dit qu'il est l'Adepte, le Passeur de lumière.
Grâce à ses propres connaissances sur le verre,
Bernard Tirtiaux décrit à la perfection au lecteur quelles sont les différentes techniques employées, mais dans un langage assez simple pour qu'il puisse comprendre.
J'ai beaucoup aimé Nivard, qui, comme je vous l'ai déjà dit, est le personnage principal. C'est d'ailleurs le seul personnage qui soit vraiment développé, aboutit. Les autres, on le remarque très vite, n'existe que pour l'aider dans sa quête de la lumière. Même si certains sont importants dans la vie du héros (Awen, Rosal de Sainte-Croix, …), ils ne restent, finalement, que des personnages secondaires. L'exception est peut-être Soma, qui accompagne Nivard depuis ses premiers pas dans le monde du verre, jusqu'à sa mort. Il a connu les amours de son maître, ses désillusions, ses peurs et ses doutes, mais aussi sa joie lorsqu'il est enfin parvenu à trouver ce qu'il cherchait.
Pour en revenir à Nivard, l'une des choses les plus marquantes chez lui, après son engouement pour sa passion, est son athéisme. Il n'était pas coutume, au 12ème siècle, de rejeter les valeurs de la religion comme Nivard le fait. Certains diront peut-être qu'il s'agit d'un anachronisme et que l'auteur ne fait que reporter sa façon de penser sur le personnage principal.
Mais je pense qu'il faut envisager que même au 12ème siècle, certaines personnes pouvaient ne pas être d'accord avec tout ce qu'on leur inculquait. Certaines personnes ne possédaient peut-être pas cette foi aveugle que l'on voudrait prêter à tous les hommes vivant à cette période.
J'aimerais enfin préciser une dernière chose avant de finir. J'ai vu dans plusieurs critiques que les lecteurs avaient trouvé les phrases de l'auteur trop longues. C'est une chose qui ne m'a absolument pas gênée, et que je n'ai absolument pas remarquée. Je n'ai rien à reprocher à l'auteur là-dessus. Je trouve qu'il emploie les mots justes, que ses phrases sont équilibrées, et que le texte se lit sans aucune difficulté.
Toutefois, la dernière partie du roman m'a semblé beaucoup plus brouillonne. Je ne parvenais pas à suivre Nivard dans son cheminement, je trouve que l'auteur n'était plus aussi clair dans ses déclarations. Hormis cela, je ne trouve rien à redire à ce roman.