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3,45

sur 220 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Fin 19ème, nous assistons aux derniers jours d'un bagne pour enfants, tels qu'il en existait à cette époque. le prologue nous plonge directement dans l'ambiance d'une ruralité cévenole âpre et rapidement nous prenons conscience de l'horreur qu'il y avait à se retrouver dans ce genre d'établissement. Les enfants survivants sont sous alimentés, battus, exploités, abusés. On comprend alors pourquoi tant d'entre eux décédaient dans l'année qui suivait. Chaque ouverture de chapitre débute par un extrait tiré du registre d'une maison d'éducation surveillée, quand la réalité vient renforcer la fiction, cela m'a beaucoup touchée. Dix-sept ans après la fermeture du bagne, des événements viennent réveiller les mauvaises consciences. L'auteur installe patiemment et très efficacement une montée en tension qui nous laisse interdits. le climat se détériore, chacun épie son voisin et les rumeurs rejaillissent menaçant l'équilibre de tout un village. Les habitants qui sont pour la plupart d'anciens employés du bagne ne tardent pas à penser que les enfants reviennent réclamer vengeance et que le diable n'est pas loin. La galerie des personnages est impressionnante, on apprend à connaître leur vie difficile, la pauvreté, le manque d'éducation, les superstitions tout ce qui a pu en faire des êtres taiseux et durs envers eux-mêmes comme envers les autres. Cela n'excuse en rien les actes commis. Alors préparez-vous à lire des passages très durs, des scènes qui resteront gravées sur votre rétine, le style de l'auteur est très visuel et j'ai souvent été au bord de l'écoeurement face à cette réalité sordide. Les chapitres sont courts et je voulais absolument savoir ce qu'il adviendrait de Blanche, un des personnages les plus attachants. Cela m'a aidé de savoir que le début du roman commence sur la fermeture de cet établissement maudit mais il n'en reste pas moins que cette maltraitance sur des êtres que nous adultes sommes censés protéger est révoltante. Un roman noir et rude mais nécessaire car il soulève un pan méconnu et honteux de la république. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Ce roman de Jean-Christophe Tixier (qui d'habitude écrit plutôt de la littérature jeunesse) m'a beaucoup plu, même si je l'ai trouvé un peu trop sombre à mon goût. Il m'a manqué la lueur d'espoir que j'attendais. Mon petit coeur s'est de nombreuses fois serré pendant la lecture. Certains passages étaient vraiment difficiles à lire. le dernier a sans nul doute été le pire de tous.
C'est un livre qui ne peut pas nous laisser indifférents avec de tels sujets abordés. le thème et la plume sont en totale adéquation du début à la fin : abrupte, sans détour. Ce n'est pas forcément le genre de style d'écriture que j'apprécie le plus en général, mais ici il sied tellement à l'histoire qu'il n'aurait pu en être autrement. J'ai vraiment eu du mal à lâcher les mal-aimés.
Enfants, bagne, pauvreté, ruralité. Voici les thèmes prépondérants du roman. Si vous êtes sensibles ou que vous n'aimez pas les sujets aussi difficiles et dramatiques, je vous préviens, il vaudrait mieux que vous passiez votre chemin. En effet, il faut avoir le coeur bien accroché pour lire ce roman qui ne fait pourtant pas dans le trash. L'auteur n'a eu nul besoin de s'épandre en descriptions pour nous laisser nous imaginer certaines horreurs. Les mots qu'il a choisis et avec lesquels il a joué ont su montrer toute la cruauté de certains faits sans avoir à nous les dépeindre sous toutes les coutures.
Un récit à découvrir si vous aimez les romans noirs.
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Jean-Christophe Tixier place son intrigue au coeur des Cévennes, en 1884. La maison d'éducation vient de fermer ses portes. Une longue file d'adolescents décharnés quittent le bagne dans lequel ils ont soufferts pendant des années, sous le regard des paysans. C'est alors le moment pour eux de faire face aux fantôme et d'accepter leur vérité.

Les chapitres vont ainsi alterner. Il y a Blanche, l'orpheline, recueillie par son oncle Ernest qui la viole sans cesse. Elle ne compte plus les grossesses interrompues, les enfants morts-nés. Il y a aussi Léon et sa femme ainsi que leur apprenti Étienne qui redoutent par-dessus tout la malédiction des enfants morts au bagne. Il y aussi ce médecin, revenu sur ses terres natales, fuyant la ville et cherchant du réconfort dans l'alcool.

Jean-Christophe Tixier nous livre ici un roman d'une noirceur sans fond. Pas une once d'espoir à l'issue de cette lecture. Les personnages sont englués dans leurs échecs et cette vie rude qui n'offre rien. La terre est pauvre, aride. Les paysans la cultivent et suent sang et eau pour presque rien. Partagés entre une religion manichéenne et des superstitions d'un autre temps, ces hommes et ces femmes incarnent la souffrance la plus totale.

Avec ce roman noir rural, l'auteur nous brosse le portrait de personnages rudes. C'est une lecture éprouvante qui laisse entrevoir ce que l'homme a de plus sombre en lui. Que dire de la Cruere, cette femme qui s'improvise nourrice pour toucher les aides de l'État? C'est un puits noir sans fond mais d'une justesse folle. J'ai été happée par cette folie humaine, parfois par cette perversité qui m'a menée au bord de la nausée, c'est vrai. C'est d'un réalisme fort.

« Les Mal-aimés » est un roman rude qui narre des vies remplies de malheur. Un roman d'une noirceur sans fin.
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Un jour de février 1884, les habitants d'un village de l'Hérault assistent mal à l'aise à la « libération » d'adolescents enfermés dans un bagne. Dans la sinistre troupe, il y a le « gamin » qui se demande où est passé le « P'tiot », son copain qui a fui le terrible établissement.
Dix-sept ans plus tard, dans cette même bourgade, s'abattent des catastrophes déstabilisantes pour les paysans qui peuplent cet âpre territoire cévenol : une jument agonise, des chèvres meurent d'une étrange maladie, des incendies mystérieux se déclenchent...
La panique et le ressentiment gagnent les habitants pénétrés d'une pseudo-religion plus proche de la superstition que de la spiritualité. Tous sont touchés. Les purs comme Blanche assidûment violée par Ernest, son soi-disant oncle. Mais aussi ceux qui ont beaucoup à se reprocher soit parce qu'ils ont profité de la main d'oeuvre bon marché que fournissait cette sinistre prison, soit parce qu'ils participaient au système de maltraitance comme la Cruere, une terrifiante perverse narcissique. Un propos bien manichéen qui a le mérite de donner une vision simple, voire simpliste, du monde.
Deux personnages sortent du lot. Celui du médecin alcoolique faussement misanthrope Emile Morluc qui, après une expérience malheureuse en ville, revient à la campagne pour soigner avec désintéressement les plaies des villageois et des animaux alors qu'il est hanté par la culpabilité et des désirs insatisfaits. Et celui de Jeanne « qui porte sur ses frêles épaules le poids écrasant dont ils se sont tous déchargés ».
Pour mieux s'ancrer dans la réalité de ce bagne qui a vraiment existé, l'auteur ouvre chaque chapitre par une courte biographie d'enfants décédés en détention : Pierre, Gilbert, Jean, Antoine, Adrien, Clément... Glaçant !
Ce roman offert par Albin Michel via le site Babelio que je remercie, a le mérite de lever le voile sur un pan méconnu du fonctionnement de la justice des mineurs et de l'incurie des institutions à la fin de dix-neuvième siècle. Dommage qu'il y ait autant de longueurs et de digressions peu utiles et indigestes.

EXTRAITS
- Toutes les filles de la campagne sont ainsi. Soumises à la vie, soumises aux hommes.
- Plus bas sur la gauche, le bâtiment de l'ancien bagne le toise avec défiance et mépris. Il pue le désespoir et la mort, semble avoir contaminé tout le coin.
- Jeanne s'était rappelé les propos de sa mère, le jour de son mariage, alors qu'elle avait perdu son regard sur la falaise : « C'est elle qui rend nos hommes silencieux en les empêchant de voir au loin. Ils n'aiment pas entendre l'écho de leurs doutes. C'est ainsi qu'ils sont faits. »
- Tout le monde meurt, mais peu vivent vraiment.

Lien : http://papivore.net/litterat..
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Le 24 février 1884, le bagne d'enfants ferme ses portes. Les garçons qui y croupissaient sont emmenés ailleurs. Où ? Peu importe, cela « ne peut pas être pire que [l'endroit] qu'ils quittent ». le gamin jette un dernier regard en arrière, vers ces tortionnaires qui les ont brimés, brisés. Il y a la cantinière, qui leur servait « une soupe si claire qu'ils avaient parfois l'impression de boire de l'eau ». La lingère, qui le faisait pénétrer dans le lavoir jusqu'à mi-corps, ce qui « engourdissait ses pieds, ses jambes, son ventre et puis ses mains et ses bras ». Ce gardien les forçait à épierrer les champs, cet autre les battait et celui-là choisissait chaque soir une cellule pour en violer l'occupant.
La gamin ne veut rien emporter de cet endroit, pas même quelques grains de terre. « Il se prend à espérer que jamais la bâtisse ne s'effondrera. Car il sait que tant qu'elle sera debout, ses murs épais garderont la mémoire de ce qu'ils ont vu et entendu. Tant qu'elle tiendra bon, les gens d'ici se souviendront. Et jamais ils ne pourront passer à autre chose. »
Dix-sept ans plus tard, son souhait semble se réaliser. Une épidémie de malheurs frappe le village coupable.
Le roman s'ouvre sur un prologue de quelques pages. Il narre froidement la fermeture de cet enfer où ont été cloîtrés de très jeunes garçons. Et arrivé à la dernière page, on aura intérêt à le relire, car alors, on saura ce qui est arrivé au P'tiot. On pourra mettre des noms sur les tortionnaires, sur cette petite fille, la seule qui semble dotée d'un peu d'humanité.
L'histoire démarre en 1901, dans un village rude, inhospitalier. Les habitants sont durs, cruels, capables de tout. Ils se sentent maudits car tous coupables, soit parce qu'ils ont travaillé dans le bagne damné, soit parce que, sachant ce qui s'y passait, ils n'ont pas levé le petit doigt pour en dénoncer les horreurs.
Les catastrophes s'abattent sur eux comme les dix plaies sur l'Égypte. Nombre de scènes sont insoutenables, à commencer par la première qui détaille avec une minutie morbide l'agonie de la jument couverte d'abcès.
Aucun des villageois n'est attachant, ou même, simplement humain (sauf, peut-être,les trois jeunes, et encore). Leur coeur paraît aussi sec et caillouteux que leur terre.
Chaque chapitre s'ouvre sur un extrait du registre tenu par le bagne. Dans un style administratif et glacé, il livre des éléments qui serrent le coeur : nom du condamné, motif de l'incarcération et se termine invariablement par « cause de la sortie : Décès ». Ce qui terrifie, c'est l'âge des enfants. La plupart ont entre dix et treize ans. Détail poignant : leur taille. Ils sont tellement petits ! Motif de la condamnation ? Pour la plupart, soit « attentat à la pudeur », on se demande ce que de si jeunes contrevenants ont bien pu faire, soit « vol », causé sans nul doute par leur extrême pauvreté, car ce n'est ni or ni bijoux qu'ils ont dérobé, je suppose, mais, à l'instar de Jean Valjean, du pain ou quelque légume dans un champ.
Jamais le lecteur n'est épargné : pour un oui ou un non, les enfants sont battus comme plâtre, une fillette est violée sans relâche par son oncle. Personne pour lui venir en aide. La seule à laquelle elle pouvait confier son désarroi était la jument qu'impuissante, elle voit mourir dans de terribles souffrances.
Jeanne a l'air moins dure. Très croyante, elle va souvent à l'église. Hélas, lorsqu'on surprend quelques bribes de sa confession, on se rend compte qu'elle n'a rien à envier aux autres bourreaux. Alors, le médecin ? Pourquoi s'est-il retiré dans cette campagne hostile et inhospitalière ? Il cache un lourd secret pas très reluisant. Il sait qu'il ne peut rien pour ses patients et se noie dans l'alcool.
Le curé, alors ? Lui, un homme de Dieu, doit être bon et charitable. Or, son discours fait froid dans le dos. Pour lui, les souffrances physiques et psychologiques des petits bagnards servent à leur rédemption. « Advienne que pourra, pourvu que leurs âmes soient sauvées. » Et les coupables de toutes ces atrocités ? « ils feront leur examen de conscience face au Tout-Puissant le jour venu, et s'ils font vraiment acte de contrition et de repentance, ils seront sauvés. »
Pas une page pour souffler. Tout est noir, dur, violent.
Impossible de taxer l'auteur d'imagination malsaine. En lisant les remerciements, on se rend compte qu'il a puisé son inspiration dans la triste réalité.
Donc, un livre fort, bien écrit et instructif. Car, comment concevoir que de telles atrocités ne remontent qu'à quelques années et non au Moyen âge ? Ce n'est pas le genre de lecture qu'on fait pour son plaisir ou pour se détendre. Jamais, même à la fin, ne brillera la moindre étincelle d'espoir.
J'ai reçu cet ouvrage lors d'une opération Masse critique privilégiée. Il me semble que le livre n'est pas encore paru et, sur sa couverture blanche, s'étale une mention « épreuve non corrigée ». J'aimerais bien que d'autres livres, dûment passés par les correcteurs, eux, soient d'aussi bonne tenue. Car, si j'ai relevé quelques fautes, elles n'étaient pas nombreuses, contrairement à beaucoup d'autres lectures qui me font souvent grincer des dents !
Je remercie donc chaleureusement Babelio de me l'avoir proposé et Albin Michel de me l'avoir envoyé.
Je le recommanderais à ceux qui cherchent des faits vrais, bruts et non édulcorés, qui mettent en scène un univers dont on espère qu'il va s'améliorer (mais, hélas, je n'en suis pas si sûre...)
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LES DAMNES DE LA TERRE

▶️ Encore un livre coup de coeur de ma libraire @librairielecaillerofficiel - et une fois de plus, j'ai vraiment beaucoup aimé!!..
▶️ 1901 : aux confins des Cévennes, dans un bourg reculé, une poignée de paysans, hommes et femmes frustres, qui mènent là une vie rude et miséreuse : un climat hostile, quelques parcelles d'une terre ingrate, quelques chèvres étiques et, sur les hauteurs du hameau, écrasant la vallée de sa masse crasse et lugubre, le bagne pour enfants qui a fermé ses portes 17 ans plus tôt, privant ainsi les paysans d'un complément de revenu, chacun y travaillant alors, qui comme gardien, qui comme lingère ou cantinière...
▶️Entre les paysans, des non-dits tenaces et de lourds secrets qui remontent à l'époque du bagne, sur ce qu'il s'y passait, sur les violences que subissaient les enfants sous couvert de les remettre sur le droit chemin ; "...au nom de la discipline, au nom de l'ordre, au nom de l'idée que pour leur retirer le mal, la brutalité permettait de faire entrer ces notion dans leurs caboches si dures."
▶️Dans le bourg, certains croient en Dieu, d'autres pas, mais quand la jument de l'un agonise, que les chèvres d'un autre meurent aussi, qu'un troisième est éventré par sa propre machine, tous se mettent à croire au diable : il se dit que se sont les âmes des enfants qui reviennent se venger - les rancoeurs sourdes refont alors surface et les langues se délient...
▶️Un roman rural âpre, qui n'est pas sans rappeler "Né d'aucune femme", de Franck Bouysse, mais plus noir encore ; moins romanesque mais plus encré dans une époque et un contexte ; en ces temps, les femmes ne comptent pas pour grand chose et les enfants, pour rien du tout, moins bien traités que les bêtes qu'ils sont censés surveiller - maltraitance, violence, viol étaient leur quotidien...
▶️Un récit qui nous plonge au coeur du désespoir et de la misère, qui sonde l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus sombre et de plus vil - des hommes eux-mêmes contraints et écrasés par la nature, la terre et les traditions - et gare à ceux qui cherchent à s'en soustraire....
▶️Porté par une écriture tout à la fois âpre comme son sujet, sèche comme cette terre des Cévennes et lumineuse comme la source qui descend de la vallée, un roman noir, austère et puissant !!!.. C'est peu dire que j'ai aimé ces "mal-aimés" - COUP DE COEUR
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Jean-Christophe Tixier prend son temps pour planter le décor de son roman. A raison, car c'est un de ses éléments essentiels.

On commence donc par un tour d'horizon de ce coin de Cévennes du début du XXème siècle, quoique le terme "horizon" n'est pas vraiment approprié, sauf si on le qualifie de "bouché"... d'ailleurs, le lieu-dit où se déroule l'action, coincé au pied d'une falaise, à l'extérieur d'une bourgade où l'on ne se rend que par nécessité, s'appelle "Le Creux".

On visite les fermes de ce hameau que l'on croirait au bout fond du monde.

Celle de Blanche et Ernest, elle la nièce trop belle pour ce trou, jalousement gardée par l'oncle qui l'a recueillie enfant. Jolie Blanche qui ne connait de l'amour que les saillies brutales que lui impose Ernest sur le dur sol de la grange, dont résultent parfois de petits "êtres-limaces" qu'elle expulse en secret.

Celle de Jeanne et Léon, où vit aussi Etienne, le gamin qu'ils ont récupéré pour garder les chèvres -Jeanne étant trop sèche pour enfanter-. Un trio qui ressemblerait presque à une famille "normale", à ceci près que le fermier tombe à bras raccourcis sur Etienne à la moindre bêtise...

Celle de "la Cruère", lingère de son état, qui complète ses maigres ressources en élevant des bâtards de l'assistance publique que lui refourgue l'instituteur contre commission.

On croisera aussi dans les parages Morluc, médecin originaire de la région, revenu de la ville, dont il se languit, pour des raisons que l'on devine obscures, ou encore Géraud, électron libre et simple d'esprit, qui a élu domicile dans les falaises bordant le Creux.

Autre présence, intensément pesante, celle du Bagne, établissement de redressement pour mineurs, évacué dix-sept ans auparavant. Il continue pourtant d'étendre sur le Creux une ombre rendue menaçante par le poids des terribles secrets qui le lie à de nombreux habitants du coin, qui y ont travaillé, et ont tu les sévices, la malnutrition, quand ils n'ont pas été eux-mêmes des acteurs de la maltraitance infligée aux enfants...

La chape de silence dont ils ont recouvert ces événements est assourdissante de culpabilité, et surtout d'une crainte sur le point de se transformer en terreur. Car il semblerait que les enfants se vengent... des meules prennent mystérieusement feu, la jument d'Ernest tombe brutalement malade, puis c'est au tour des chèvres de Léon...

"Les mal-aimés" nous immerge dans une rusticité mesquine et brutale, aux côtés d'êtres pitoyables, répugnants. L'innocence n'a pas sa place dans cet univers régi par la cupidité, hanté par la peur du manque et la terreur du diable.

Quant aux horreurs commises derrière les murs du Bagne, elles ne sont évoquées qu'à demi-mots, le pire étant laissé à l'imagination du lecteur. le récit en acquiert une dimension pesante, anxiogène, que le rythme lent de l'intrigue rend d'autant plus intense.

Un premier roman très réussi.
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Voilà un bon polar rural , plutôt glauque , mais la vie dans le bagne est mis au second plan , sauf au début de chaque chapitre qui nous donne le nom d'un enfant qui a fait un séjour là -bas .
Un roman qui parle des fantômes du passé , qui sont encore présent parmi les gens du village.
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Une découverte, à la fois de l'auteur et l'horreur de ces maisons d'éducation qui étaient censées à la fin du XIXème siècle "éduquer" les enfants, parfois très jeunes, en mal de repères. Un roman fort, au thème et à l'ambiance lourds, aux personnages rustiques. le récit est tout d'abord lourd, lent; comme ces non-dits que chacun a recouverts au fond de sa mémoire; puis le rythme s'accélère ... et on ne maîtrise plus rien!
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Un polar très sombre avec une ambiance parfois pesante dans laquelle on se retrouve en pleine campagne française en 1901.

J'ai aimé cette ambiance que l'on attend dans un bon polar, la tension qui n'en finit pas. La peur et la culpabilité sont au coeur du roman et poussent les hommes à montrer le pire d'eux même. Ce thème m'a convaincu, et même parfois donné des frisons.
Par contre, point négatif, mais qui ne l'est peut-être pas pour certains, je suis sortie de cette lecture un peu morose... Et bien que les révélations finales m'ont surprise, j'ai encore des questions en attente de réponses.

En conclusion, un polar fort, mais qui m'a un peu mise mal à l'aise et laissé avec des questions sans réponses.
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