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Colm Toibin (écrivain irlandais que j'affectionne particulièrement) réussit avec ce roman le tour de force - quand on sait l'immense talent d'Henry James – de nous faire entrer dans la vie et l'oeuvre de cet écrivain américain majeur, avec un ton et une atmosphère qui ressemblent à un de ses romans. On lit ce livre sur Henry James en ayant l'impression d'être dans un roman d'Henry James où il se raconterait lui-même, et qui décortiquerait les mécanismes de la création et les paysages mouvants aux ramifications multiples, que sont les interactions humaines.

Tout au long de cette biographie romancée, on suit et on accompagne Henry James durant cinq années de sa vie, de 1895 à 1899. Un voyage où espace et temps se mêlent, de la vieille Europe au nouveau continent, en arpentant les méandres et les voies de la mémoire et des souvenirs, des pertes et des ruptures, des interrogations, des désillusions et des succès. Une pérégrination dans la vaste intelligence d'un homme.

Ce livre m'a permis de comprendre intimement (en tous cas il me semble ; et si tant est qu'on puisse oser dire que l'on comprend ainsi les grands hommes) Henry James et son oeuvre. Très vite ensuite je me suis plongée avec bonheur dans le pavé qu'est « les Bostoniennes » (d'Henry James, donc ; du Maître)
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Le maître dont il est question ici est Henry James, sans contredit un des plus illustres représentants du roman dans sa plus noble acception, héritier de la tradition du XIXème siècle, et précurseur de la modernité, le plus britannique des auteurs américains. Colm Tóibín nous offre une biographie romancée intimiste. Des origines puritaines d'une famille issue de la Nouvelle Angleterre, marquée par la Guerre de Sécession, à son établissement dans sa terre d'élection d'Angleterre. le romancier Irlandais trace le portrait d'un homme tout à son art, goûtant volontiers la réclusion des cottages, inclinant à la solitude et au silence de l'introspection. Il évoque à demi-mot les inclinations particulières de James, ses amitiés contrastées, la fragilité nerveuse constitutive des membres d'une famille adonnée depuis des générations aux travaux de l'esprit. C'est surtout la fabrique du roman qui nous est donnée de voir, la salle des machines, comment un auteur s'approprie, sans trop s'embarrasser de délicatesse, les motifs de la vie réelle de ses contemporains, pour le retravailler et le remodeler au service de son art.

L'argument de départ du maître est attrayant, mettre en scène une figure de la littérature mondiale dans son travail de recréation. L'exécution en est sobre et solide, trop sobre peut être, le caractère et la personnalité d'Henry James prêtant à l'évidence plus aux demi-teintes qu'aux envolées lyriques, alors fendons-nous d'une litote bien de circonstance : pas inintéressant.
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En 1895, après l'échec de sa pièce Guy Domville, James se réfugie en Irlande pour y retrouver l'inspiration grâce à une tranquillité qui va le ranimer. C'est cet épisode de la vie de l'écrivain, de janvier 1895 à octobre 1899, qui est la source de ce roman biographique.

Chaque chapitre est consacré à un thème précis de la vie d'Henry James. James le solitaire a besoin de son entourage pour y trouver l'inspiration... Quand Oscar Wilde triomphe, James perd pied, quand Wilde sombre, Henry James ressuscite... La jeunesse de James aux Etats-Unis... le suicide à Venise de Constance Fenimore Woolson, son amie...

Le roman est pudique, il y a des non-dits, comme l'homosexualité, la peur du qu'en dira-t-on à ce propos, mais tout est dit avec tact et subtilité, sans complaisance cependant, car Colm Toibin ne fait pas abstraction des défauts de l'écrivain mais on sent une réelle admiration pour celui-ci dans le récit.
J'ai lu un roman de qualité, bien écrit, la plume de Toibin est joliment adroite et subtile mais il y a tant de longueurs et de lenteur que je me suis hélas ennuyée...
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Ce roman, il s'agit certes d'un roman, est une biographie, eh oui, c'en est une aussi !
Colm Toibin nous emmène dans les pas et dans la vie d'Henry James durant 5 années de sa vie, de 1895 à 1899. Se basant certainement sur une documentation fouillée mais restituée avec une grande finesse, nous suivons Henry James à la trace, de voyage en séjour solitaire, de dîner mondain en réflexions et dans le secret de son atelier de travail, ses amis, sa famille, les non-dits, tolérances et croyances de cette époque. Tout est restitué avec précision et dans une langue et un rythme qui s'approchent je pense de l'oeuvre d'Henry James dans laquelle je n'étais jusqu'à présent pas rentrée. Mais je la sens qui m'appelle maintenant, et je saurai ne pas me laisser rebuter par une forme de préciosité et d'ennui que j'avais cru ressentir il y a quelques années ... et que je comprendrai maintenant comme le résultat d'une observation passionnée.
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Ce roman (ou biographie romancée) est très subtil. le modèle (Henry James) a déteint sur le style de Toibin, mais pour le meilleur. Contrairement à celui de David Lodge, "L'auteur, l'auteur", que j'ai lu et également apprécié, il ne fait référence qu'au cinq années qui suivent l'échec de James au théâtre et non pas à l'ensemble de sa vie. Toutefois, il s'agit aussi d'un retour sur le passé de James, de son enfance à 1899. Et au final reste l'impression qu'on ne peut jamais cerner tout à fait qui que ce soit, avec ses hésitations, ses regrets et qu'il nous faut bien vivre avec eux...
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Dans mon défi des 1001 livres qu'il faut avoir lu dans sa vie, le maître de Colm Tóibín m'attendait... Plus édité, j'ai eu la chance de le trouver chez un bouquiniste... A ce stade là, j'avoue que je ne savais pas ce qu'il m'attendait... C'est avec la parution de son le Magicien sur Thomas Mann que j'ai pris toute la mesure du monument que le livre représentait pour nombre de critiques littéraires et amateurs de littérature... Beaucoup continuent de trouver le maître supérieur à son dernier opus...

N'ayant aucun point de comparaison, je ne peux que partager ma découverte des cinq années de la vie d'Henri James de 1895 à 1899. Cinq années cruciales dans la vie de l'auteur, puisque se sont celles qui verront éclore ses chefs d'oeuvre les plus importants. le tout débute par l'échec de sa pièce Guy Domville, alors que triomphe au même moment Un mari idéal d'Oscar Wilde. Une gifle!

Pousser à s'éloigner un certains temps de Londres pour se réfugier chez des proches en Irlande, nous allons au travers de la découpe des chapitres voulu par Colm Tóibín, rentrer petit à petit dans l'intime de cette immense écrivain. Même si les chapitres se veulent chronologiques et discontinus, ces bien toutes la vie de Henry James qui va nous être offert de sa vie de famille à ses nombreuses rencontres, en passant par ses figures féminines qui l'ont marqué, nourrit, inspiré, sans peut être toujours leur rendre ce qu'il leur doit.... Parmi elles, sa soeur Alice, sa cousine Minny et aussi l'écrivaine Constance Fenimore...

Je rejoins la critique qu'on en fait dans les 1001 livres et dont j'ai pu me rendre compte qu'elle était validé ailleurs. Celle que bien qu'il ait opté pour l'angle littéraire, Colm Tóibín nous offre une véritable biographie de l'auteur Henry James. Rien n'y est omis... Toutes les facettes de la vie sont abordées avec une certaine unité alors que chaque chapitre aborde un thème precis. C'est d'autant plus renforcée, qu'en parallèle ces 5 années dans la vie d'Henry James correspondent au fait que cet homme, qui fut souvent entre deux pays que ce soit dans son enfance avec les nombreux déménagements dû à la carrière de son père ou dans sa jeune ville d'adultes où il profita de nombreux séjours en pays méditerranéens pour se former, s'inspirer; il trouva enfin son lieu de vie... Celui où il se voyait terminer ses jours! Cette maison de Lamb House à Rye en Angleterre, qui lui permit enfin de se poser et pour Colm Tóibín, d'accompagner Henry James dans son introspection.... Un dialogue entre deux espaces, celui du temps qui se dilate et celui du lieu qui se stabilise, qui s'unifie pour mieux se centraliser...

Peut être mon seul bémol et qui dès lors m'empêche de rejoindre les partisans de ceux qui considèrent le maître comme un monument, c'est le style.... Pour ma part, il a manqué d'un cheveux, d'une certaine humanité qui m'aurait rendu, Henry James plus proche. Il est en effet resté très à distance pour moi alors qu'on explorait son intime... Par contre, le pari est réussi pour moi, étant donné que cette belle lecture m'a donné l'envie de découvrir à mon tour ses écrits !
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Cheminons aux côtés d'Henry James, au lendemain de l'échec cuisant de sa pièce, jouée à Londres en 1895.
Le grand écrivain doit reprendre sa plume pour exorciser la douloureuse peine. Observateur de son temps, chaque situation, chaque personnage lui offre matière à donner corps à des fictions ; ou plutôt à brouiller les pistes, mêlant anecdotes entendues ici, bribes de ses propres déchirures pour livrer son oeuvre.
Durant cinq ans, le lecteur suit l'auteur tantôt à Londres, dans le sud de l'Angleterre, puis Venise, la France.
Vaste tableau du milieu littéraire de la fin de siècle.
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La littérature irlandaise est si riche que cette rubrique deviendra récurrente car j'aimerais faire partager ma passion pour le pays de Joyce,Wilde,Becket,Yeats...En attendant voici Colm Toibin dont le Maître vient de sortir chez Robert Laffont.C'est un ouvrage très riche,qui explore cinq années de la vie du grand écrivain américain Henry James(Le tour d'écrou,Washington Square,Portrait de femme),lors de sa vie en Angleterre.Toibin,admirateur du Maître,nous entraîne dans le trouble de la création littéraire chez Henry James avec entre autres un joli tableau de la vie des artistes anglo-américains sous les pins de Rome,au bon vieux temps où ne voyageaient que des aristocrates,des écrivains ou des sculpteurs.On y trouve aussi une intéressante étude de la famille américaine,celle de la Nouvelle-Angleterre,de Boston,la seule authentique n'est-ce pas?On est là totalement dans le cinéma d'un James Ivory par exemple.



D'autres romans de Colm Toibin sont tout aussi réussis:Le bateau-phare de Blackwater,Désormais notre exil,et mon préféré,La bruyère incendiée.Mais l'Irlande nous offre bien d'autres auteurs dont on reparlera.
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1895. Henry James, le plus anglais des auteurs américains, reçoit de plein fouet l'échec retentissant de la pièce sur laquelle il fondait tous ses espoirs de renouveau artistique. Perclus de honte, il fuit la foule londonienne et l'on suit, durant les cinq années suivantes, la minutieuse progression de son examen intérieur. Si Henry James excelle à décrypter les gens et leurs fluctuations, il semble absolument incapable de s'impliquer dans sa propre vie.

Le Maître est le portrait subtil, en creux et clair-obscur, d'un homme qui n'a rien, de prime abord, pour déchaîner les passions. Henry ne cesse de fuir, de tergiverser, de refuser de mettre des noms sur les choses (son « affection » pour un sculpteur suédois, par exemple, ou la véritable raison de sa haine pour Wilde, sans cesse présenté comme un double en négatif de James). Un homme assez peu doué pour les relations humaines, amicales, sexuelles, familiales – un homme lâche et corseté. On ne trouvera pas ici de rebondissement, de grande révélation, de névroses décortiquées... Juste le chemin prudent d'un homme qui a peur de vivre.
Lien : http://www.luluoffthebridge...
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Colm Toibinle Maître - ***
J'ai adoré le Magicien, dernier ouvrage en date de l'Irlandais Toibin. Pour avoir lu de bonnes critiques de celui-ci j'ai enchaîné. Je dois dire que je suis un peu déçu. Cela reste un très bon roman sur Henri James, mais contrairement à Thomas Mann, Toibin n'a pas la grande Histoire pour « supporter » son protagoniste. Et donc, on est plus souvent dans l'anecdote (ainsi les rapports de James avec ses domestiques) et souvent dans l'intime (les deuils successifs de sa soeur puis de son ami Constance). Sans doute ce livre mérite-t-il d'y consacrer du temps, et d'être lu de manière attentive ce que je n'ai sans doute pas su faire. Je suis heureux de l'avoir fini cela dit, il faut un peu s'accrocher. Cela dit, Toibin est un maître (sans jeu de mots) pour nous dépeindre les rapports humains, les petits renoncements quotidiens, les questionnements intimes, les lâchetés qui émaillent notre vie. A cet égard, on sent que la vie de James est un prétexte à ces descriptions remarquables et Toibin est plus présent dans ce livre que dans le Magicien (ainsi, les « penchants » de James sont sans doute plus ceux de Toibin). Là où Mann était sublimé dans le Magicien, dans le Maître, Toibin se raconte d'abord lui-même…
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