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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le maître dont il est question ici est Henry James, sans contredit un des plus illustres représentants du roman dans sa plus noble acception, héritier de la tradition du XIXème siècle, et précurseur de la modernité, le plus britannique des auteurs américains. Colm Tóibín nous offre une biographie romancée intimiste. Des origines puritaines d'une famille issue de la Nouvelle Angleterre, marquée par la Guerre de Sécession, à son établissement dans sa terre d'élection d'Angleterre. le romancier Irlandais trace le portrait d'un homme tout à son art, goûtant volontiers la réclusion des cottages, inclinant à la solitude et au silence de l'introspection. Il évoque à demi-mot les inclinations particulières de James, ses amitiés contrastées, la fragilité nerveuse constitutive des membres d'une famille adonnée depuis des générations aux travaux de l'esprit. C'est surtout la fabrique du roman qui nous est donnée de voir, la salle des machines, comment un auteur s'approprie, sans trop s'embarrasser de délicatesse, les motifs de la vie réelle de ses contemporains, pour le retravailler et le remodeler au service de son art.

L'argument de départ du maître est attrayant, mettre en scène une figure de la littérature mondiale dans son travail de recréation. L'exécution en est sobre et solide, trop sobre peut être, le caractère et la personnalité d'Henry James prêtant à l'évidence plus aux demi-teintes qu'aux envolées lyriques, alors fendons-nous d'une litote bien de circonstance : pas inintéressant.
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Ce roman (ou biographie romancée) est très subtil. le modèle (Henry James) a déteint sur le style de Toibin, mais pour le meilleur. Contrairement à celui de David Lodge, "L'auteur, l'auteur", que j'ai lu et également apprécié, il ne fait référence qu'au cinq années qui suivent l'échec de James au théâtre et non pas à l'ensemble de sa vie. Toutefois, il s'agit aussi d'un retour sur le passé de James, de son enfance à 1899. Et au final reste l'impression qu'on ne peut jamais cerner tout à fait qui que ce soit, avec ses hésitations, ses regrets et qu'il nous faut bien vivre avec eux...
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Dans mon défi des 1001 livres qu'il faut avoir lu dans sa vie, le maître de Colm Tóibín m'attendait... Plus édité, j'ai eu la chance de le trouver chez un bouquiniste... A ce stade là, j'avoue que je ne savais pas ce qu'il m'attendait... C'est avec la parution de son le Magicien sur Thomas Mann que j'ai pris toute la mesure du monument que le livre représentait pour nombre de critiques littéraires et amateurs de littérature... Beaucoup continuent de trouver le maître supérieur à son dernier opus...

N'ayant aucun point de comparaison, je ne peux que partager ma découverte des cinq années de la vie d'Henri James de 1895 à 1899. Cinq années cruciales dans la vie de l'auteur, puisque se sont celles qui verront éclore ses chefs d'oeuvre les plus importants. le tout débute par l'échec de sa pièce Guy Domville, alors que triomphe au même moment Un mari idéal d'Oscar Wilde. Une gifle!

Pousser à s'éloigner un certains temps de Londres pour se réfugier chez des proches en Irlande, nous allons au travers de la découpe des chapitres voulu par Colm Tóibín, rentrer petit à petit dans l'intime de cette immense écrivain. Même si les chapitres se veulent chronologiques et discontinus, ces bien toutes la vie de Henry James qui va nous être offert de sa vie de famille à ses nombreuses rencontres, en passant par ses figures féminines qui l'ont marqué, nourrit, inspiré, sans peut être toujours leur rendre ce qu'il leur doit.... Parmi elles, sa soeur Alice, sa cousine Minny et aussi l'écrivaine Constance Fenimore...

Je rejoins la critique qu'on en fait dans les 1001 livres et dont j'ai pu me rendre compte qu'elle était validé ailleurs. Celle que bien qu'il ait opté pour l'angle littéraire, Colm Tóibín nous offre une véritable biographie de l'auteur Henry James. Rien n'y est omis... Toutes les facettes de la vie sont abordées avec une certaine unité alors que chaque chapitre aborde un thème precis. C'est d'autant plus renforcée, qu'en parallèle ces 5 années dans la vie d'Henry James correspondent au fait que cet homme, qui fut souvent entre deux pays que ce soit dans son enfance avec les nombreux déménagements dû à la carrière de son père ou dans sa jeune ville d'adultes où il profita de nombreux séjours en pays méditerranéens pour se former, s'inspirer; il trouva enfin son lieu de vie... Celui où il se voyait terminer ses jours! Cette maison de Lamb House à Rye en Angleterre, qui lui permit enfin de se poser et pour Colm Tóibín, d'accompagner Henry James dans son introspection.... Un dialogue entre deux espaces, celui du temps qui se dilate et celui du lieu qui se stabilise, qui s'unifie pour mieux se centraliser...

Peut être mon seul bémol et qui dès lors m'empêche de rejoindre les partisans de ceux qui considèrent le maître comme un monument, c'est le style.... Pour ma part, il a manqué d'un cheveux, d'une certaine humanité qui m'aurait rendu, Henry James plus proche. Il est en effet resté très à distance pour moi alors qu'on explorait son intime... Par contre, le pari est réussi pour moi, étant donné que cette belle lecture m'a donné l'envie de découvrir à mon tour ses écrits !
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Cheminons aux côtés d'Henry James, au lendemain de l'échec cuisant de sa pièce, jouée à Londres en 1895.
Le grand écrivain doit reprendre sa plume pour exorciser la douloureuse peine. Observateur de son temps, chaque situation, chaque personnage lui offre matière à donner corps à des fictions ; ou plutôt à brouiller les pistes, mêlant anecdotes entendues ici, bribes de ses propres déchirures pour livrer son oeuvre.
Durant cinq ans, le lecteur suit l'auteur tantôt à Londres, dans le sud de l'Angleterre, puis Venise, la France.
Vaste tableau du milieu littéraire de la fin de siècle.
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1895. Henry James, le plus anglais des auteurs américains, reçoit de plein fouet l'échec retentissant de la pièce sur laquelle il fondait tous ses espoirs de renouveau artistique. Perclus de honte, il fuit la foule londonienne et l'on suit, durant les cinq années suivantes, la minutieuse progression de son examen intérieur. Si Henry James excelle à décrypter les gens et leurs fluctuations, il semble absolument incapable de s'impliquer dans sa propre vie.

Le Maître est le portrait subtil, en creux et clair-obscur, d'un homme qui n'a rien, de prime abord, pour déchaîner les passions. Henry ne cesse de fuir, de tergiverser, de refuser de mettre des noms sur les choses (son « affection » pour un sculpteur suédois, par exemple, ou la véritable raison de sa haine pour Wilde, sans cesse présenté comme un double en négatif de James). Un homme assez peu doué pour les relations humaines, amicales, sexuelles, familiales – un homme lâche et corseté. On ne trouvera pas ici de rebondissement, de grande révélation, de névroses décortiquées... Juste le chemin prudent d'un homme qui a peur de vivre.
Lien : http://www.luluoffthebridge...
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Il s'agit d'un hommage : la vie romancée d'Henry James, de l'échec de sa pièce Guy Domville en 1895 à sa retraite littéraire à Rye en 1899. L'homme nous est donné à découvrir dans son intériorité, par son enfance, ses rapports avec sa famille, ses voyages, ses amitiés (notamment avec la romancière Constance Fenimore et le sculpteur Andersen, toutes deux poignantes), sa solitude. Son processus créateur est lié à tous ces éléments. C'est aussi une peinture de la vie sociale de cette époque.

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Le maître Colm Toibin

Dans une langue magnifique et formelle, les événements marquants de la vie d'Henry James sont évoqués dans "Le maître". La relation particulière entre Henry et sa soeur Alice est presque magique sous la prose de Colm Toibin. le combat entre la vie et la mort de son frère Wilky, grièvement blessé comme lors de l'assaut du fort Sumner au début de la guerre civile, est également très poignant. La courte vie de Minny Temple, sa cousine, qui a inspiré plusieurs héroïnes d'Henry James (Dasy Miller, Isabel Archer) est également bien réalisée. Moins réussie est sa tentative d'évoquer sa sexualité ambiguë qui peut être vraie ou non. La relation entre Henry James et l'écrivain Constance Woolson est également longuement évoquée mais semble presque vide. Il y a des scènes entières qui ne mènent absolument nulle part, un manque qui est amplifié par le ton formel utilisé par l'auteur tout au long du livre.

L'auteur fait un effort intéressant pour relier certains des personnages d'Henry James à la personne avec laquelle il a vécu et à son expérience d'enfance. Sinon, cela ne correspond que partiellement à l'image que j'avais de ce merveilleux auteur. Par ailleurs, Henry James avait de nombreux amis parmi ses écrivains contemporains (Hawthorne, Stevenson, Tourgueniev, Zola, Flaubert, Maupassant, Daudet, le Goncourt. Ils ne sont même pas ici. Même si deux des onze chapitres se déroulent en Italie, ils ne sont pas les le plus réussi. Cependant, la vie d'Henry James en Angleterre est joliment recréée.

Au final, "Le maître" n'est pas un livre très passionnant même pour un fan club d'Henry James.

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