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sur 926 notes
Dans un coin reculé de la Pologne, dans un petit village perdu au milieu de la forêt, à la frontière de la Tchéquie, en plein hiver, seules trois maisons sont habitées. Grand Pied, Matoga et la narratrice Janina sont les seuls à affronter le froid et la neige qui les coupent du monde extérieur. Les autres habitants ne viennent que l'été.
Un jour, Grand Pied est retrouvé mort ... de cause naturelle ou est-ce un meurtre?
C'est le début d'un grand bouleversement dans ce lieu retranché où Janina passe habituellement son temps à traduire Blake avec son ami Dyzio ou à faire des horoscopes. Passionnée d'astrologie, elle est aussi une ardente protectrice des animaux.
J'ai adoré ce roman fascinant mêlant savamment humanisme, mysticisme, écologie et merveilleux sur fond de polar.
Une très belle découverte!
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Par une nuit froide et noire, dans la région des Sudètes, Janina Doucheyko est réveillée par des coups à sa porte. En plein hiver, ils ne sont que trois âmes solitaires à vivre dans cette bourgade. C'est son voisin, Matoga, qui a vu de la lumière un peu plus haut sur la colline et qui vient la chercher pour aller inspecter . Chaussant leurs bottes et les lampes torches, ils se dirigent tout deux vers la ferme de Grand Pied. Ils découvrent son corps, étendu au sol, étouffé par un petit os de biche… C'est alors que débute une enquête, car d'autres corps vont bientôt être découverts, sans vie eux aussi…

Je découvre cette auteure, prix Nobel de littérature en 2018, avec ce titre, Sur les ossements des morts. Des personnages hauts en couleur, une histoire bien ficelée et une écriture très mélodieuse font de ce roman une belle lecture…

Dès les premières pages, on entre dans l'ambiance. le hameau se dévoile, quelques rares maisons sont habitées en hiver, toutes les autres ont les volets clos. Il est abandonné au froid, à la neige, à la forêt et à ses animaux.

Puis on fait la connaissance de Janina. Cette ingénieure des ponts et chaussées à la retraite est une amoureuse de la nature. La solitude ne lui pèse pas, même si elle accepte doucement que son corps commence à réclamer le repos. Après son petit tour de garde, elle s'adonne à sa passion : l'astrologie. Elle aime faire le thème astral des gens, de la météo, des programmes télé. Les astres ont réponses à tout et expliquent tout.

Même si Janina est très bien intégrée dans le village, elle passe rapidement pour une petite vieille excentrique. En effet, après Grand Pied, d'autres chasseurs sont retrouvés morts. Et pour elle, ce sont les animaux qui se vengent. Elle en est persuadée et n'hésite pas à crier à qui veut l'entendre que sa théorie en vaut bien une autre.

Sur les ossements des morts est un roman riche, généreux, sensible. Il donne à lire la nature, la lumière, notre rapport au monde et notre respect pour chaque être vivant. Il relève nos forces et nos faiblesses, et cette douleur qui parfois nous fait croire qu'on a tous les droits… Une vie pour une vie…
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Voici un livre dont j'ai beaucoup entendu parler lorsqu'Olga Tokarczuk a reçu son prix Nobel, mais comme je n'aime pas les effets de mode et que le titre de l'ouvrage me semblait repoussant, je l'ai mis en attente quelque temps jusqu'à ce que je tombe dessus, au détour d'une étagère de la médiathèque.
J'ai commencé à bouquiner sur place et ne l'ai pas lâché jusqu'à ce que j'arrive à la dernière page, hier soir.
L'écriture est fluide, avec un humour subtil, et des réflexions pleines de bon sens au détour d'une page. Olga Tokarczuk a créé une héroïne originale, une "vieille femme" vivant dans un hameau à la frontière tchèque avec deux voisins l'hiver quand tous les autres le passent à la ville où il est moins rude. Mme Doucheyko, la narratrice, a plusieurs particularités : elle nomme les gens - au point qu'on se demande si elle connaît leur vrai nom-, elle est une végétarienne convaincue, elle explique le monde grâce à l'astrologie et elle tente d'aider un de ses anciens élèves à traduire les poèmes de William Blake en polonais. C'est aussi une défenderesse convaincue de la cause animale et elle a déjà eu des frictions avec les chasseurs qui transforment le plateau où elle vit en abattoir.
Justement, ces chasseurs meurent les uns après les autres. le premier est assassiné par l'os d'une biche qu'il était en train de manger, un autre est retrouvé mort avec des empreintes de pattes de biche autour de lui... Mme Doucheyko est persuadée que les animaux se vengent de ce que les humains leur font et essaie d'en convaincre la police à grand renfort de thème astral.
Un livre passionnant avec une belle réflexion sur la place de l'humanité dans le vivant.
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Ravie d'avoir eu l'opportunité de découvrir Olga Tokarczuk (Prix Nobel de Littérature en 2018) avec ce roman dont j'ai apprécié le décor, le propos et le ton teinté d'un humour assez féroce. L'immersion dans la forêt polonaise est dépaysante à souhaits et le regard acéré porté par l'autrice sur son environnement ouvre à des questionnements très actuels. Tout ceci s'exprime par la voix de Janina Doucheyko, ingénieure des ponts et chaussées à la retraite devenue enseignante à temps partiel, mais surtout passionnée d'astrologie, de nature et des poèmes de William Blake qu'elle traduit avec l'un de ses amis. le hameau où elle vit compte sept maisons, dont la plupart sont inoccupées pendant l'hiver et qu'elle surveille pour leurs propriétaires. Un jour elle trouve un de ses voisins morts, étouffé par un petit os de gibier. Dans les semaines à venir d'autres morts plus suspectes interviennent dans les environs. Les victimes s'adonnaient toutes à la pratique intensive de la chasse et Janina a sa théorie, basée sur les empreintes de pattes trouvées à proximité des cadavres : les animaux ont décidé de se faire justice. Pour la police il ne s'agit que des élucubrations d'une "vieille folle" qui en plus se permet d'étayer ses hypothèses par des études astrologiques...

Avec cette histoire ancrée dans la forêt et riche des liens tissés avec ses habitants, l'autrice offre une belle réflexion sur notre relation aux autres par le prisme d'une micro-société aux repères universels. Son héroïne au caractère bien trempé en est l'atout principal avec son aversion pour les prénoms qui lui fait attribuer à chacun un surnom plus adapté à la réalité, ou sa confiance absolue dans le langage des astres. La clé se trouve sans doute dans son rapport particulier à la nature et plus particulièrement aux animaux. Mais au-delà, le propos émeut par sa façon de percevoir la fuite du temps, les changements induits, et la cruauté qu'engendre une meilleure compréhension du monde quand vient la maturité et son goût de finitude. Jetant sur l'ensemble un voile de beauté mélancolique.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Janina Doucheyko nous invite dans sa région reculée polonaise, proche de la Tchèquie au milieu de la forêt. Elle vit dans un hameau et en quelques mois plusieurs hommes, tous chasseurs ou braconniers, sont retrouvés mort dans des circonstances étranges. Et si c'était les animaux de la forêt qui s'étaient vengés?
L'idée de départ est donc intrigante et alléchante et m'a titillée, m'incitant à terminer ce "polar". Car malgré les seulement 282 pages, j'ai trainé et trouvé quelques longueurs.
Certains messages sur la nature et la place de l'être humain dans la dégradation du monde, ainsi que les explications sur l'astrologie sont intéressantes voire percutantes.
Olga Tokarczuk a reçu le prix Nobel de littérature. Jusqu'alors mes lectures d'auteurs nobelisés ont toutes été des déceptions et souvent source d'ennui, voire d'abandon. Je dirai que cette fois enfin, j'ai réussi à m'accrocher, ce qui m'a permis de découvrir un beau final quand même !
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Excellent roman pour l'automne, quand la brume plonge le paysage figé dans un monde incertain, calme et hésitant, retenant ses dernières feuilles mortes colorées avant le gel de l'hiver et toute sa blancheur neigeuse.

Un roman très bien écrit, qui nous touche directement car l'auteur, en utilisant le "je" , nous parle directement et on se sent proche d'elle. On s'immisce dans la campagne perdue en Pologne, dans la personnalité des personnages avec notre personnage principale qui nous apprend également beaucoup sur l'astrologie, sa passion.

A la fois bercés de nature, d'animaux, de poésie (honneur à Blake), de mystère autour de meurtres et d'une étrange atmosphère inquiétante, nous sommes directement imprégnés d'une ambiance, touchés par le discours de notre narratrice et pris dans l'histoire jusqu'à la fin.

J'ai adoré l'atmosphère, le récit, l'idée de base du roman.
C'est avec bonheur que je relirai plus tard un autre roman de l'auteur.

Ce roman m'avait été conseillé par une amie très chère et je vous le recommande à mon tour.
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Nous sommes dans les Sudètes, région frontalière entre la Pologne et la République tchèque, dans un hameau, quasiment désertique en hiver, la plupart des maisons étant des résidences secondaires. le personnage principal, Janina Doucheyko, est une femme à la retraite, ancienne ingénieur et enseignante. Elle a choisi de vivre dans cet endroit isolé sans aucun doute par amour de la nature et des animaux. Elle rend service et se fait un peu d'argent en surveillant les maisons vides et en donnant quelques heures de cours d'anglais à l'école. Lorsque ses deux chiennes disparaissent mystérieusement, son engagement pour la cause animale devient irrépressible, elle en veut particulièrement aux chasseurs. Mais une mystérieuse série de morts se produit aux alentours : après le voisin de Janina, braconnier notoire, c'est le tour du commandant de police, l'un des chefs de file des chasseurs. Janina est persuadée que les animaux sont en train de prendre leur revanche, et elle envoie lettre sur lettre aux autorités pour faire part de ses hypothèses. Sans aucun écho bien entendu, d'autant plus qu'elle appuie ses assertions sur l'astrologie dont elle est férue. Les morts mystérieuses continuent, ce qui se met à provoquer des chamboulements dans le voisinage.

Le roman a un petit côté roman policier, mais assez discret, puisque nous suivons les morts de loin, uniquement par les yeux de Janina, qui n'a que peu accès aux données des enquêtes de police. Il s'agit plutôt d'installer un climat. de même, le côté fantastique, évoqué parfois, est tout de même au deuxième plan, c'est uniquement Janina qui donne des interprétations qui pourraient être de cette nature, mais personne ne partage ses analyses, comme personne ne s'intéresse aux études astrologiques auxquelles elle se livre. Tout cela constituant pour les autres personnages des bizarreries, sympathiques aux yeux des gens qui l'apprécient, signe de dérangement mental pour les autres.

L'essentiel est plutôt le personnage principal, le récit est à la première personne et nous suivons le déroulement des événements par ses yeux. Et c'est par ses yeux que nous découvrons l'environnement dans lequel elle vit, l'état d'une société en toile de fond. le style du livre s'adapte au personnage, qui parle d'une façon imagée, par métaphores, en baptisant les gens de divers sobriquets qui lui paraissent correspondre à leurs personnalités, en répétant certaines choses comme des leitmotivs, en étant très allusive parfois, un peu comme une vieille femme qui se parlerait à elle-même pourrait le faire.

L'aspect qui m'a le frappé est au final une sorte de constat d'impuissance d'une personne (et d'autres personnages du livre en arrière fond) qui quelque part se trouve rejetée sur les marges de la société dans laquelle elle vit, sans pouvoir se sentir utile, et pouvoir avoir la sensation d'agir avec un minimum d'efficacité sur le monde dans lequel elle vit. Les lettres qu'elle envoie massivement aux administrations et tout particulièrement à la police, sans jamais avoir la moindre réponse, en sont l'illustration. L'impuissance qu'elle ressent, qu'elle ressasse, et qu'elle conjure en quelque sorte par l'astrologie, est peut être l'aspect central du personnage. Cela dresse le constat d'une société, qui accule des individus à éprouver cette impuissance, les frustrations qu'elle engendre, et cela d'une façon massive. Alors qu'ils ont des capacités, une énergie, dont ils pourraient enrichir le groupe auquel ils appartiennent, et qu'ils ne demanderaient que cela. Un immense gâchis humain, et pas seulement humain.

J'ai encore fait une belle lecture avec ce livre d'Olga Tokarczuk, peut-être pas le plus fort et le plus marquant parmi ses oeuvres, mais qui mérite largement le détour.
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Janina Doucheyko n'aime pas son prénom et si elle savait qu'il me donne envie de chanter ♫ Janina ah ah ah ah ♪ sur l'air de "Vanina" de Dave, elle m'en voudrait à mort.

Ce roman, cela faisait un certain temps qu'il traînait dans ma biblio et si j'ai réussi à l'en sortir, c'est parce que "Ju lit les mots" et "Ma Lecturotheque" m'ont proposée une LC avec elles.

Au départ, tout allait bien, avec cette lecture dont l'action se déroule dans les Sudètes : on avait un cadavre, mort de s'être étouffé avec un os. Un braconnier, qui avait tué une belle biche, je n'allais pas le pleurer.

Ensuite, tout est parti en sucette dans cette lecture, notamment à cause du personnage de Janina Doucheyko, passionnée d'astrologie et qui m'a soulée, comme disent les jeunes.

Mon esprit a décroché de la lecture, j'ai sauté des pages, je m'ennuyais à fond dans cette lecture et si une LC n'avait pas été à la clé, j'aurais abandonné ce roman et l'aurait remisé dans ma biblio.

La curiosité l'a emporté, je voulais savoir qui tuait les hommes dans cette vallée et pourquoi. Là, je n'ai pas été déçue.

Par contre, je n'ai jamais trouvé dans ce roman ce qui était indiqué dans le résumé "dans un style qui rappelle les meilleurs récits d'Agatha Christie". Heu, on en est très loin, tout de même.

Bref, une lecture ratée, je suis passée à côté et de mon point de vue, je me suis ennuyée dans ce roman.

Une LC que j'ai appréciée faire avec "Ju lit les mots" (qui a abandonné la lecture à la page 50) et "Ma Lecturotheque", même si elle se solde par une triple déception.
Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Je n'avais jamais lu cette autrice, et en toute honnêteté, je ne sais pas si je l'aurai découverte si elle n'avait pas été récompensée du Nobel de littérature.
Cette lecture a été une très bonne surprise. Je ne sais pas trop à quoi je m'attendais mais ce n'était pas à ça !
L'héroïne, ancienne ingénieure des ponts et chaussées a parcouru le monde et finit par s'établir dans un petit hameau éloigné, difficile d'accès dès que la neige apparaît. Il y a quelques maisons alentour mais la plupart sont fermées pour l'hiver, les propriétaires préférant la douce saison.
Lorsque un de ses voisins, braconnier notoire, célèbre pour sa cruauté, décède un petit os de biche coincé dans la gorge, elle y voit une vengeance des animaux de la forêt. Un simple retour des choses après tant de souffrances infligées.
Les morts brutales continuent, elle est persuadée du bien fondé de sa théorie, s'appuyant sur ses connaissances astrologiques et les thèmes astraux des victimes qu'elle aura calculés.
Vous imaginez bien l'accueil réservé à ces déductions. D'excentrique, elle passe à folle furieuse.
J'ai beaucoup aimé ce personnage. Elle est autant « barrée » qu'attachante et sa dévotion pour le règne animal émouvant.
Très belle découverte, très bonne lecture, je suis ravie de cet achat.
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Ne pas se laisser effaroucher par ce titre un tantinet lugubre : ce livre est un petit bijou d'humour noir d'où la mélancolie et l'espérance ne sont pas absentes. Je remercie plusieurs lecteurs babéliotes de l'avoir mis sur ma route ! J'y ai retrouvé le plaisir que j'avais eu à lire certains romans scandinaves comme « le lièvre de Vatanen » d'Arto Paasilinna.
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