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4,28

sur 4823 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Quand je pense à Anna Karénine , lu et relu, c'est d'abord l'image d'un train qui s'impose à ma mémoire. le train du début du récit, prémonitoire, et celui, fatal, de la fin.

Le train comme une image de la destinee.

Entre ces deux trains, des aiguillages qui se croisent: au gré des croisements, les trois couples du recit se font et se defont. Stepan, mari volage et Daria, son épouse fidèle, à la fois révoltée et résignée, Kitty, une adorable petite sotte et Levine, un philosophe éclairé mais maladroit, Karenine, un "politique" mûr , responsable et Anna, enfin, épouse révérée et mère tendre, qui va tout quitter, pourtant, dignité, respect, notabilité, repos parce qu'elle a du mal à renoncer aux fièvres de sa jeunesse et aux épices de la passion.

Pivot de cette valse des aiguillages, enfin, Vronski, célibataire brillant de tous les feux de la séduction, convoité par Kitty et qui va succomber au charme de la belle Anna.

Pour leur bonheur, pour leur malheur. Pour notre plus douloureux plaisir.

Quelques silhouettes très tchekhoviennes: le frère de Levine, écrivain aigri, alcoolique et éternel phtisique, vrai tyran domestique, presque une caricature , assorti de sa "gouvernante- maîtresse" qui subit patiemment ses caprices de vieux bébé acariâtre.

Et une passionnante projection autobiographique de Tolstoï dans le personnage de Levine, aristocrate éclairé, qui dispense éducation et terres à ses moujiks misérables, comme l'écrivain lui-même.

Mais surtout, sur les quais de la fatalité, il y a Anna. "Anna Karénine, écrit Tolstoï, ressemble à la lueur d'un incendie au milieu d'une nuit sombre. "

Pleine de feux qui ne demandent qu'une étincelle pour se rallumer, toute vibrante de cette soif de vivre que réveille son arrivée dans la capitale, Anna semble résumée par cette seule réplique :"Les bals où on s'amuse n'existent plus pour moi."

Pour retrouver ce plaisir là, elle est prête à tous les autodafés... quitte à brûler toute vive, elle-même.

Vronski sera l' étincelle de cet incendie.

Mais comme elle n'a pas le bon sens résigné ďe Dolly-Daria, sa belle-soeur, ni l'insouciance versatile de Kitty, Anna plonge tout entière dans la passion. Sans concession, sans regrets, presque sans remords, comme on se jette au feu.

Un grand roman, haletant, foisonnant, vibrant. Russissime!

Et une héroïne d'une incroyable liberté. Anna me paraît être la première héroïne moderne du xix.
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Ce triptyque conjugal mis en scène par le Maître TolstoÏ est une oeuvre d'art. Il fallait cette main, cette plume pour entrer avec une telle force, un telle précision dans le coeur des hommes. L'amour n'est pas contentement, il n'est pas plus béatitude. Il n'est que questionnement, cheminement, choix, renoncement, combat, révolte, consentement, soumission, abnégation, raz de marée, pulsions, attente,. L'amour peut il être heureux? Peut il exister sans l'appui du bien?Peut on aimer sans savoir ce que le Vivre signifie exactement ? Voilà ce que le Maître pose sur la table. Voilà la question qu'il nous pose. L'étude des moeurs est évidement remarquable. le Maître connaît son sujet, sa palette, il maîtrise ombres, angles, perspectives, lumières. Un roman profondément humain.

Astrid SHRIQUI GARAIN
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Plus que le roman de l'adultère, ce roman est un traité des moeurs russes de la fin de du 19ème.

Le coeur du sujet se passe dans l'aristocratie moscovite et petersbourgeoise.
Outre les romances plus ou moins tragiques, sont abordés les thèmes de la politique, de l'avenir de la Russie à travers l'industrialisation qu'elle aborde plus difficilement que l'Europe compte tenu de son étendue, de la religion traitée ici surtout d'un point de vue philosophique.

Ce pavé emplit du talent littéraire de son auteur se lit avec aisance car il est construit de petits chapitres.
Pour autant, la portée de certaines réflexions amène le lecteur à s'interroger également sur le " sens de la vie" car nombreuses idées développées sont temporelles et universelles.

Un vrai bijou de la littérature.

Ma première expérience en littérature russe qui me donne envie de poursuivre de façon approfondie
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Que pourrai-je dire ou écrire sur Anna Karénine, chef-d'oeuvre de littérature et oeuvre décortiquée, analysée, adaptée au cinéma, mise en scène au théâtre, dansée, éditée en BD ? Que dire, sinon livrer mon sentiment de lectrice comblée, comme le furent beaucoup des lectrices du 19ème siècle qui suivirent l'histoire par petits morceaux, l'ouvrage ayant d'abord été publié de 1873 à 1877 sous forme de feuilleton, usage fréquent à l'époque.
Livre au titre trompeur où abondent personnages et histoires secondaires qui contrent ou renforcent le récit principal : la réaction du corps social aux amours illicites et à l'adultère. Anna Karénine est le pivot autour duquel, par le biais des attitudes de soutiens ou de rejets que sa situation provoque, se tisse la description de la société russe des années 1800 ; noblesse égoïste à l'esprit étroit, peuple durement exploité, grands propriétaires terriens hésitant entre conservatisme et progrès, influences européennes, prémices des révolutions à venir.
Roman réaliste, les pensées de Tolstoï sur ces sujets nous valent une grande quantité de pages où on ne parle plus d'Anna. Cependant le fil rouge du récit demeure l'adultère et, comme une évidence, celui commis par une femme, par Anna. Femme libre avant l'heure et non libérée, elle se débat tel un insecte enfermé dans un bocal. Son histoire est sans issue et le dénouement, où Tolstoï déroule le fil décousu des pensées qui tourmentent la jeune femme, où il décrit son affolement et acte sa décision – qu'elle regrette au moment même de son accomplissement – met les nerfs du lecteur à rude épreuve. La source de ce roman est un accident dramatique, dont l'écrivain fut témoin.
Que dire maintenant pour conclure, si ce n'est que, appréciée, détestée ou incomprise, cette oeuvre fait encore couler beaucoup d'encre. Tolstoï lui-même se plaignait de son héroïne : "Mon Anna m'embête comme la pluie. Je ne cesse de m'en occuper comme d'une pupille qui révèle son mauvais caractère ; mais qu'on ne m'en dise pas de mal, ou alors, avec ménagement : je l'ai tout de même adoptée" - (Lettre à Alexandra Tolstoï, 1876).


Lien : http://books.openedition.org..
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C'est une grande fresque comme les réussirent si bien les auteurs russes, qui nous entraîne de Moscou à Pétersbourg comme à la campagne, du monde des nobles à celui des paysans, une vue riche et critique sur la vie sociale de la Russie de la fin du XIX e siècle.

Des personnages, toujours tourmentés, se débattent entre le bien et le mal, la religion, le pardon, d'excès en repentance, chacun tente de tracer son chemin spirituel et de trouver un sens à sa présence sur terre.

Et l'amour s'impose comme pivot du récit, qu'il soit passionnel et dévorant comme entre Anna et Vronsky , paisible entre Kitty et Levine, non partagé entre Dolly et Stépane, l'amour entre hommes et femmes mais aussi l'amour maternel qui a une large part dans le roman.

Les histoires d'amour finissent mal en général mais quelles belles histoires elles nous offrent !

Un roman qui se lit avec délice et transporte le lecteur dans un monde bien différent du notre.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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J'ai beaucoup aimé ce livre que je voulais lire depuis un bout de temps maintenant. Chose faite en lecture commune avec la blogueuse de Maelysaimelire.

On suit ainsi, tour à tour, plusieurs personnages et on prend le temps de les découvrir un peu. Il faut dire qu'Anna arrive relativement tôt dans l'histoire mais contrairement à ce que je pensais, l'auteur ne s'est pas beaucoup attardé sur elle. Au final, il faut attendre plusieurs chapitres pour commencer à la connaître vraiment.

L'histoire commence avec le couple de Stépane Arcadiévitch, frère de Anna Karénine et de Dolly. le couple ne va pas bien, Dolly ayant découvert quelques jours plus tôt les infidélités de son mari. Pour apaiser les tensions, Stépane Arcadiévitch fait appel à sa soeur qui parle à Dolly et finit par les réconcilier.

Il y a 3 couples au total (tout au moins au départ) : Stépane Arcadiévitch et Dolly, Anna et Alexis Alexandrovitch et un autre couple que l'on va découvrir par la suite.

L'intrigue principale du roman est qu'Anna Karénine va tromper son mari avec un autre homme. le fait est que l'histoire se déroule au 19ème siècle en Russie, et qu'à l'époque, les conditions des femmes n'étaient pas les mêmes qu'aujourd'hui. La femme était très dépendante du mari, sur le plan financier et sur le plan social. Tout cela va avoir donc des conséquences assez lourdes pour elle. En plus de cet aspect-là, Anna est tout de suite mal vue, on finit par l'éviter. C'est assez paradoxale puisque de son côté, Stépane Arcadiévitch qui trompe sa femme ne subit pas cette humiliation même si la situation est connue de tous. Je pense que ce genre de contradiction existe encore de nos jours.

A côté de cela, on découvre trois autres personnages : Kitty, la soeur de Dolly est un peu entre deux hommes qui tournent autour d'elle : Wronsky et Lévine. Il faut dire qu'au départ j'étais plus attirée par leur histoire car elle était plus passionnante. Lévine va jouer un rôle particulièrement important par la suite et l'auteur va d'ailleurs le comparer avec Anna.

L'auteur n'est pas tombé dans la facilité, d'autant plus qu'en 980 pages, il s'en passe des choses. Bien sûr, il y eu des passages qui m'ont moins plu, particulièrement quand les personnages parlent politique, agriculture ou philosophie. Mais, on comprend à travers les autres personnages combien Anna se trouve dans une situation compliquée et j'ai très vite deviné la fin, en tout cas pour elle. D'ailleurs, il ne faut surtout pas lire la 4ème de couverture car elle dévoile trop d'informations qui m'ont troublée tout au long de ma lecture. Cela m'a un peu gâché ce qui était censé être une surprise. J'ai tout de même eu quelques rebondissements, notamment grâce au troisième couple qui va se former. L'enjeu de l'intrigue est également de savoir ce que va devenir le mari d'Anna, va-t-il divorcer ?

Lien : https://letempsdelalecture.w..
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Anna Karénine, c'est d'abord une histoire d'amour, l'histoire d'une passion dévorante qui ne peut s'assouvir, rongée par les jalousies, l'histoire d'un adultère à la fin du XIXe siècle, c'est-à-dire à une époque où c'était difficilement accepté. Ça se passe dans la Russie tsariste à une époque où bouillonnent toutes sortes d'idées progressistes s'il en est. Tolstoï est un peintre hors pair des caractères tant de la société aristocratique que de la paysannerie et ne serait-ce que pour cet aspect, le roman est passionnant mais c'est beaucoup plus que cela car le roman est double, voire multiple : ce ne sont pas seulement les amours d'Annna et de Vronski que Tolstoï décrit mais celles plus raisonnables de Kitty et de Levine — ce dernier étant clairement un double idéalisé de Tolstoï lui-même —et accessoirement celles de Dolly (soeur de Kitty) et d'Oblonsky (frère d'Anna). Vous l'aurez compris: les personnages sont nombreux et les relations complexes comme souvent dans les romans russes de cette époque. Peinture de moeurs certes, critique d'une classe sociale décadente, on sent un auteur qui s'en donne à coeur joie et n'hésite pas à exposer au passage ses idées personnelles sur l'agriculture et la gestion des grands domaines, l'éducation des enfants etc., entremêlant les scènes de vie privée des ses personnages avec celles de leur vie sociale et politique. Il y a quelques longueurs pour qui n'est pas au fait de tous ces enjeux mais il y a aussi des pages sublimes (je pense en particulier au chapitre décrivant la course d'obstacles à cheval), des descriptions très convaincantes des tourments que réservent tant la passion amoureuse que la mort d'un proche ou encore la perte de la foi chrétienne. C'est, à beaucoup de points de vue, un chef-d'oeuvre que je n'aurais sans doute pas apprécié de la même façon si je lavais lu trop tôt — comme Guerre et paix, roman pour lequel je me souviens avoir passé tous les chapitres relatant les épisodes de la guerre pour ne m'intéresser qu'à l'histoire d'amour… et qu'il faudrait bien que je relise.
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Tous les mauvais romans se ressemblent mais tous les chefs-d'oeuvre sont uniques à leur manière et Anna Karénine est peut-être le plus grand de ceux de Tolstoï. Pour moi en tout cas il est même plus grand encore que Guerre et paix qui est déjà un grandiose spectacle. Anna Karénine est un joyau qui renferme plusieurs âmes. Tolstoï a raison de tout faire commencer par une valse, la vie en est une qui nous emporte, plus forte que tous, un tourbillon de passions dont on réchappe si l'on peut...
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Complètement subjuguée par ce roman fort, son intrique universelle, son style narratif ! Pour tous les inconditionnels de la grande littérature du dix-neuvième siècle !
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Anna Karénine est un chef d'oeuvre qui nous plonge dans les milieux aisés de Russie à la fin du XIXè siècle où l'on suit trois histoires d'amour assez compliquées et malheureuses parfois.
Un livre avec lequel on ne s'ennuie pas, Tolstoï nous fait passer d'un personnage à l'autre, pour les faire se croiser, sans y perdre le lecteur (même si les différentes façons de nommer les personnages sont déroutantes au départ) tout en ayant une écriture très plaisante. La fin poignante laisse sans voix et pousse plus encore à la réflexion après la lecture de cette fresque sur les relations humaines.
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