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4,28

sur 4823 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une oeuvre romanesque comme il y en a peu. Entre les luttes sévères de Lévine sur le sens de sa vie et l'écartèlement d'Anna Karénine entre sa vie amoureuse et sa vie de famille, votre coeur et votre esprit scanderont "chef d'oeuvre, chef d'oeuvre!"

Ici, point de cassure théorique sur le sens de l'histoire comme on en trouve dans l'épilogue de "Guerre et Paix". Tolstoï s'emploie pleinement au récit romanesque. A chaque chapitre il nous emmène en télègue dans les rues de Moscou ou de Saint Petersbourg et s'attelle à nous faire aimer cette femme, il est vrai fort belle et intelligente, Anna Karénine, mais fautive aux yeux de la société car outrageusement amoureuse d'un autre: le Comte Vronsky.

Et, si comme Lévine, les caprices et l'oisiveté des Moscovites vous pèsent vous irez avec lui, en charrette, sur les routes de campagne surveiller le bon déroulement des travaux des champs et vous le regarderez faucher énergiquement les blés avec ses journaliers pour se libérer de ses mauvaises pensées d'amant éconduit.

Deux lignes narratives, deux destinée bien différentes. L'une vit dans le "péché" l'autre veut se marier et former un couple modèle.

Près de 140 ans nous séparent à présent de la première sortie de cette oeuvre dans un journal. Et pourtant bien des thèmes abordés sont toujours brûlants d'actualité: infidélité, divorce, garde d'enfants...

Pour étoffer les destinées de ces deux personnages-qui ne se rencontrent qu'une fois- on trouvera des personnages secondaires très importants:

Vronsky: l'amant d'Anna, beau, séduisant et important et, un peu comme le Solal d'Albert Cohen,possède une pointe de cynisme quand il se débarrasse de Kitty, pour mieux se concentrer sur sa proie: Anna Karénine.

Oblonsky- marié à Dolly- l'infidèle affiché aux yeux de tous sauf de sa femme qu'il place à l'écart à la campagne avec ses 6 ou 7 enfants.

Le froid Karénine, un politicien honnête mais qui délaisse sa femme pour sa carrière.

Comme pour "Guerre et Paix", Tolstoï, s'est fortement inspiré de sa propre vie pour développer certains personnages. Ici, on le découvre sous les traits tourmentés de Lévine. Lévine, mon personnage préféré, dont le questionnement m'a beaucoup touché.



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Anna Karénine, de Tolstoï... cette vieille édition, "héritage" maternel, "traînait" depuis bien longtemps dans ma bibliothèque... et ni son sous-titre "le plus émouvant des romans d'amour", ni l'image médiatique que j'en avais depuis l'enfance d'une grande fresque classique digne d'un méli-mélo télévisuel à la docteur Jivago ne m'encourageait à l'ouvrir... 980 pages de sentimentalisme mêlé à de longues descriptions des plaines enneigées où la vieille aristocratie russe exploite le moujik inculte n'avaient rien d'hâletant, et j'avais tellement mieux à faire... j'avais 20 ans...
Et puis la quarantaine est arrivée, et le dialogue s'est ouvert avec le vieux barbu au regard d'acier... radical et moderne, mystique et profond, rude et subtil à la fois, pacifiste végétarien et néanmoins génialissime sociologue de la guerre de tous contre tous... la vieille barbe n'a cessé de me surprendre, et de m'interpeler avec force, au cours de cette lecture...
Oui, en conclusion, Anna Karénine, si longtemps boudé comme roman de boudoir, est bien un classique, non pas par ses pages jaunies et le poids du pavé, mais par la pesanteur de la pensée qui sous-tend cette réflexion sur la vie.
S'il y est question d'amour, c'est pour en disséquer tous les ressorts : passion, violence, tendresse, doutes, transferts de ses propres désirs, désillusion, conformisme, rébellion... pour finalement aboutir à une conclusion sur la mort, et l'amour plus universel -chrétien chez Tolstoï, mais seulement parce que Lévine, contemplant le ciel étoilé, ne s'autorise pas à questionner plus avant les rapports des croyances humaines avec la Divinité...- qui seul semble la transcender...
S'il y est question de la beauté fragile et rebelle d'Anna, c'est pour la confronter à l'orgueil froid et peu consistant de Vronsky, choc de désirs et de vanités, qui finalement les renvoie dos à dos, dans la destruction et la folie.
S'il y a peinture sociale de la haute société d'une époque, c'est pour démontrer page à page l'inanité de leurs préoccupations, et consacrer au final la valeur de l'ermitage où se réfugient Lévine et Kitty, chacun ayant -elle d'abord, lui ensuite-, fait son chemin et trouvé la paix et un sens à sa vie, au plus près du peuple et de la nature.
J'avais lu que Tolstoï s'incarnait dans chacun de ses personnages, et c'est vrai : Anna Karénine ne décrit pas une société et un pays, mais avant tout le monde intérieur d'un homme hors normes, qui s'interroge et nous interroge alternativement dans chaque personnage, dans chaque situation, proposant en fin d'ouvrage une modeste conclusion personnelle, que chaque lecteur reste libre de choisir, ou pas, s'il préfère suivre le destin d'Anna, Vronsky, Lévine, Kitty, ou les autres...
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C'est le livre qui réduit mon esprit de synthèse à néant. Je ne sais quels noms et adjectifs choisir pour résumer mon impression sur ce roman. Tous ceux qui me viennent à l'esprit me paraissent "trop peu/pas assez" représentatifs pour parler de ce chef-d'oeuvre.

C'est aussi le livre qui clôt tout débat sur l'accessibilité de la littérature dite classique. Ça se dévore avec facilité.
Et avec félicité.

C'est une fresque de la vie des princes et comtes russes du XIXe siècle, saisissante de réalisme.
Que l'émotion soit ridicule ou fasse tenir debout, que la raison soit philosophique ou dans son intérêt personnel, tout est divinement déroulé, démontré. Au point d'entendre le froufrou des robes et rubans.

Mais je m'arrête là. Tout ce que je pourrais dire ne saurait rendre justice à ce roman, de part l'étendue des caractéristiques humaines qu'il aborde avec brio. Encore que, le mot "brio" fasse partie des "trop peu / pas assez".
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Je tiens tout d'abord à remercier Srafina pour m'avoir proposé de lire ce roman avec elle (toujours un plaisir) et aussi pour sa patience. J'ai dû interrompre notre lecture quelques jours car j'ai été malade. J'ai toujours peur de décrocher quand je fais une pause trop longue mais ici je me suis replongée facilement dans l'intrigue.

Il faut dire que Tolstoï a une écriture vraiment très accrocheuse et agréable à lire. C'est très fluide. Dans l'ensemble, j'ai passé un très bon moment de lecture.

J'ai trouvé vraiment intéressant d'être plongée dans la société russe à l'époque où le futur Nicolas II n'était qu'un petit garçon. Tolstoï va parfois très loin dans les détails et j'ai trouvé certains passages un peu longs.

J'ai aimé suivre le parcours de ces trois femmes : Anna, Kitty et Dolly. Trois facettes (parmi d'autres) de la condition féminine dans la Russie du 19e siècle. Les hommes ne semblent jamais avoir grand chose à perdre et de toujours avoir l'avantage quoi qu'ils décident de faire.

Il est aisé de cerner les personnages grâce aux monologues intérieurs sans connotation de jugement. J'ai l'impression que l'auteur nous laisse la liberté de nous faire notre propre opinion.

Je n'ai pas vraiment de personnage préféré mais celui qui m'a inspiré le moins de sympathie est le frère d'Anna. Karénine est rigide et lâche mais il est capable de compassion.

Ce roman est une fresque d'histoires qui s'entrelacent pour donner vie à une époque révolue.

Pour conclure voici un morceau de Karl Davidov un compositeur et violoncelliste russe de cette époque :

https://www.youtube.com/watch?v=z_NdZuGmHrc

Il n'est pas exclu que je relise ce livre un jour.





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Anna Karénine est une très belle histoire romantique, malheureusement dramatique .L 'héroïne, Anna, avait tout pour vivre heureuse .Elle est issue,d 'une ancienne famille aristocratique . Elle est mariée à un haut dignitaire . Elle a des enfants .Elle est intelligente, belle, gaie,joyeuse et forte .Elle est séduite par un officier de l 'armée du Tsar, le vicomte, Vronski . le temps passe et comme tout a une fin même une belle romance ; le comte Vronski est las de cette liaison .
La femme séduite, Anna, est délaissée par son amant .Vivant dans cette société saint-pers bourgeoise hypocrite, cynique, Anna découvre les tares et les vices de cette société qui ne tardera pas à la méjuger ;Anna est une femme adultère .Elle devient, la femme pestiférée .Elle est abandonnée par tous .Mais ce qui fait le plus mal à Anna ce n 'est sa condamnation par la société mais c 'est qu 'elle n ' a pas triché au contraire ,elle a tout donné pour cet amour. Elle a sacrifié sa personne, sa vie à elle, sa vie de femme, sa vie de mère .Après tout ce sacrifice que reste-t-il à Anna ?
En lisant ce roman qui est un peu long mais dont la lecture est plaisante, et on ne s 'ennuie nullement .A travers cette lecture, on découvre tout le
talent de Tolstoi dans la description psychologique et les états d 'âme des différents protagonistes et surtout ceux de l 'héroïne, Anna .On se délecte, on se régale avec ce roman tellement sa lecture est passionnante !

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Chère Anna Karénine,
Permettez-moi ce soir de vous adresser cette lettre. J'ai souvent pensé à cette phrase qui ouvre le roman éponyme portant votre nom : « Les familles heureuses se ressemblent toutes ; les familles malheureuses sont malheureuses chacune à leur façon. » Par cet incipit, Léon Tolstoï, ce génie qui vous créa corps et âme, scellait ainsi votre destin.
Manquerais-je de pudeur si je vous avoue que deux femmes en littérature ont suscité chez moi de l'amour ? Vous et aussi une certaine Emma Bovary. Vous lui êtes contemporaine, je crois de vingt ans. Et je pense, dans cet amour que j'éprouve pour toutes les deux, qu'il n'y a pas de hasard à cela en observant dans vos histoires respectives des destins presque semblables. Presque, et dans ce mot il y a toute la différence mais aussi des choses qui se ressemblent et qui m'ont troublées, décrites sublimement par deux écrivains dont l'un figure dans mon Panthéon littéraire : Flaubert.
Mais parlons plutôt de vous...
J'ai aimé les flots de pages qui vous donnent vie, donnent vie aux personnages autour de vous, de votre beauté, de la lumière que vous dégagiez, j'ai l'impression que la vie était une sorte de manège tournant autour de vous, vous aimantiez tout ce qui était touché par votre regard, les hommes, mais aussi les femmes, les enfants, la clarté du jour, un paysage matinal où s'envolent des oiseaux, une calèche traversant une rue de Moscou, un train qui entre dans la gare de Saint-Pétersbourg...
Ah ! Les gares, les trains, les wagons, difficile d'y penser de nouveau sans ressentir la douleur, n'est-ce pas, Anna Karénine...?
Parmi tous ces personnages, j'ai parfois eu tout d'abord un peu de mal à m'y retrouver, mais brusquement je voyais où Léon Tolstoï voulait en venir, et surtout de quelle manière ingénieuse il déployait son récit, à la façon d'un architecte, posant un édifice où non pas une seule histoire se développait, la vôtre, mais celle de trois couples de l'aristocratie russe, liés indirectement les uns aux autres, peu à peu cela devenait comme une forêt où j'avançais et j'ai vu alors deux personnages se saisir du récit, vous Anna Karénine et Constantin Levine. Oui je vois alors, vous allez avancer tous deux dans ce récit sans presque jamais vous rencontrer, vous avancez parmi les pages du récit dans une sorte de dualité, deux chemins qui couturent le récit et donnent l'impression de ne jamais se rencontrer, sauf peut-être dans le regard du lecteur qui fait le contrepoint. Chacun incarne tout ce qui l'oppose à l'autre. Levine, en aimant cette presque sotte de Kitty Stcherbatski, va rencontrer l'amour conjugal dont il rêve tant. Kitty va cependant lui apporter le bonheur qu'il espère et lui aussi va la rendre heureuse. Mais vous Anna Karénine, vous auriez pu avec Alexis Karénine vivre le même bonheur. Mais non, Alexis votre époux, ce haut fonctionnaire de l'administration impériale, figé dans une droiture chrétienne, n'était pas présent au rendez-vous attendu.
À la faveur d'un quai de gare, vous avez alors imaginé une autre trajectoire, cette gare où pour la première fois vous avez rencontré celui qui allait devenir votre amant, Alexis Kirillovitch Vronski... Vous vous êtes retournés l'un après l'autre, presque dans le même mouvement, comme si vous vous reconnaissiez déjà dans vos regards effleurés... Je pense que c'est un des plus beaux coups de foudre parmi les livres que j'ai lus jusqu'à présent.
Et puis peu à peu, dans ce bouleversement d'un quai de gare, puis au cours du bal qui vint plus tard, surgit de nouveau le coup de foudre...
J'ai longtemps hésité à vous écrire, je ne savais pas par quel chemin venir à vous, Madame. J'ai lu tant de choses pour tenter de vous comprendre, y compris les textes de sachants obséquieux qui prétendent savoir tout de vous et des intentions de votre créateur, tenter de comprendre aussi la volonté qu'avait Léon Tolstoï en imaginant votre personnage et je pense que je me suis par moments perdu en route. J'ai lu tant de choses et son contraire aussi. Je ne sais plus. Il est préférable que je forge mon opinion sur la seule émotion que j'ai ressentie en lisant votre histoire. Je sais maintenant que derrière votre lumière il y avait du tourment.
Léon Tolstoï, à cette histoire des personnages, mêle aussi l'histoire du peuple russe auquel il était attaché, notamment le peuple paysan. Levine, dit-on, est une manière autobiographique pour Léon Tolstoï de s'inscrire dans ce récit, c'est-à-dire dès lors d'opposer deux visions de la vie : d'un côté le bonheur conjugal, de l'autre la passion douloureuse. Mais j'ai été aussi touché par l'itinéraire de Levine, bien moins lisse qu'il n'y paraît à première vue ; quand tout semble lui réussir, n'est-ce pas alors l'occasion pour lui d'aller questionner le sens de la vie ?
On a longtemps qualifié ce roman de celui d'une passion adultère alors qu'en définitive, la richesse déployée porte bien sur autre chose aussi qui s'agrège à cette histoire d'amour qui transgresse tous les codes de la Russie aristocratique et conventionnelle.
Adultère, l'un des plus vilains mots de la langue française. Je me suis demandé comment il se disait en russe. J'aurais pu le demander tout simplement à mon épouse dont le russe est sa langue natale, mais j'y ai renoncé de peur de susciter des tas de questions auxquelles je n'aurais peut-être pas forcément su répondre. J'ai découvert qu'en russe, le mot adultère se traduit ainsi, супружеская измена, ce qui signifie mot à mot : trahison conjugale.
La trahison conjugale, n'est-ce pas plutôt celle de l'époux ou de l'épouse qui enferme l'autre dans une prison conventionnelle, lui ôte toute possibilité de rêves, coupe ses ailes, l'éloigne des autres, de la vie, du soleil du matin, de l'éclat du jour, de l'insolite, de l'étonnement, de l'inattendu, d'une fenêtre qui s'ouvre dans les courants d'air, d'un fou rire à gorge éperdue. Emma Bovary, qui s'ennuyait et se morfondait dans sa Normandie profonde, rêvait de cela aussi je pense, attendait le prince charmant... Mais le prince charmant est rarement à la hauteur des rêves qu'on tisse si haut. Vronski, pardonnez-moi, mais lui aussi c'est une sorte de bellâtre, certes brillant et élégant en société, mais frivole aussi et peut-être pas l'idéal d'amour dont vous rêviez tant.
Chère Anna Karénine, permettez-moi de vous avouer que Léon Tolstoï a fait de vous l'héroïne tragique d'un roman sublime, magistrale par son ampleur, un des romans que je préfère. Mais je vous avoue ce soir que je lui en veux terriblement. Certes il y a ce destin tragique dont vous sentiez venir déjà de manière prémonitoire l'échéance. Mais, Léon Tolstoï a fait de vous une femme adultère, livrée à la vindicte, non pas populaire, mais celle de votre classe, la classe de l'aristocratie où il faut offrir une image et c'est peut-être pire. C'est pour cela que votre mari ne vous a pas pardonné cet écart, non pas par votre acte, mais pour sa représentation, parce que cela se savait, parce que cela le touchait dans sa réputation. Au fond, ne vous a-t-on pas reproché davantage votre pouvoir de séduction que votre infidélité ?
Léon Tolstoï était habité par une foi orthodoxe forte et je crois qu'il n'imaginait pas autrement votre destin. Je lui en veux un peu pour cela. Mais que seriez-vous, vieillissante, devant l'âtre, dans l'hiver de Saint-Pétersbourg face à un officier peut-être devenu vieux, volage et sans doute absent ? Que serait Emma Bovary, dans l'hiver normand, elle aussi vieillissante face à son mari demeurant toujours apprenti médecin après quarante ans d'exercice pitoyable de sa profession ?
Aujourd'hui, quelle force a donc votre histoire qui suscite tant d'émerveillement ? Nous sommes au XXIème siècle. On ne parle plus du mot d'adultère de cette manière-là. L'aristocratie russe est bien loin de nos univers quotidiens. Pourtant, pourquoi votre voix, votre histoire, cette musique qui vient de votre âme, me semblent-elles être si modernes et me touchent ? Pourquoi ? Je ne saurais le dire, mais je tente d'y mettre des mots cependant. Une émotion sans doute qui persiste, une révolte aussi qui anime peut-être à la fois une idée, un fou rire, une lumière dissidente contre la bienséance et l'ordre établi, c'est-à-dire contre Alexis Karénine et tout ce qu'il représente, mais aussi à l'encontre des écrivains qui en certains temps ont été mille fois inspirés de créer des personnages comme le vôtre, mais se sont peut-être parfois égaré dans leurs intentions, leur accordant tout au mieux la pitié et peut-être le pardon ? On comprend alors mieux pourquoi certains écrivains finissent par détester les personnages qu'ils ont créés. La réciproque est peut-être vraie. À juste raison, les personnages des livres finissent un jour ou l'autre par échapper aussi à leur créateur, à défaut d'échapper à leur destin ? C'est une merveilleuse chose et c'est excitant de le savoir. Puissiez-vous pour cette raison, chère Anna Karénine, survivre encore un peu après nous ?
Chère Anna Karénine, je vous aime.
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Les personnages de cette histoire sont envoutants et les descriptions de la campagne russe et des travaux des champs des paysans de l'époque sont magnifiques; on s'y croirait.
les personnages de Lévine et d'Anna karénine se ressemblent en ce sens qu'ils sont honnêtes , ce qui tranche avec l'hypocrisie qui régnait 'à l'époque, chez leurs compatriotes.
Lévine est assailli d'angoisses et d'interrogations sur le sens de la vie et de la mort et sur la relation des êtres humains avec l'infini...C'est le personnage qui m'a le plus touché car il est généreux et à l'écoute des autres, quelque soit leur condition sociale.
Anna karénine va sombrer dans une passion dévorante, un bonheur coupable. Cette quête de l'amour véritable la mènera vers une fin tragique.
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Anna Karénine : tome 1. Difficile d'émettre un commentaire derrière autant de critiques plus élogieuses les unes que les autres mais je vais tenter d' apporter ma petite contribution.
A l'âge de quatorze ans, j'ai été transportée par le côté romanesque du livre. Mon imaginaire a été sollicité par l'amour passion, la transgression, la Russie aristocratique et ses salons, la description minutieuse des toilettes de toutes ces dames. Je me rappelle avoir été dans l'impossibilité de lâcher ma lecture. Quelques dizaines d'années plus tard, j'ai retrouvé, au cours de ma relecture, le même attachement à ce livre, que dis-je le même envoûtement. Ce roman a une âme. A travers tous les personnages, Tolstoï nous parle de l'âme slave, ses protagonistes passent du désespoir au délice et du délice au désespoir, inclination propre à nombre de russes. Il met ainsi en scène toute une société aristocratique de l'époque Alexandre II. Il nous conte une histoire de l'humanité avec ses faiblesses, ses bonheurs, ses contrastes, cette facilité qu'ont les slaves à céder au pessimisme pour mieux retrouver l'espoir à la suite d'un regard, d'une petite phrase. Tout au long de ce livre, on ressent cette affectivité à fleur de peau si excessive. A aucun moment, Tolstoï ne porte de jugements de valeur sur l'adultère d'Anna et de Vronski, ni sur les personnages chanceux ou abîmés qui les entourent mais ma préférence est allée à Lévine "Constantin Dmitriévitch Levine", rien que la poésie qui se dégage de son nom laisse supposer le très beau passage où il prend la faux pour accompagner les paysans. Tolstoï nous décrit cette scène avec tant de beauté que l'émotion saisie le lecteur. Lévine qui manque tellement de confiance en lui, est un être qui se pose beaucoup de questions sur la société, on ressent chez lui une très grande honnêteté. Non ce livre n'est pas qu'un livre sur l'adultère, il démontre bien que rien n'est simple, rien n'est acquis, que nous n'avons pas toujours la maîtrise de nos sentiments tout cela dans un style tellement fluide, tellement poétique, tellement harmonieux et abouti : je confirme c'est un chef-d'oeuvre
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Superbe roman...de ceux qui vont sûrement me laisser une trace indélébile.
J'ai longtemps eu envie de le lire, mais sa longueur me décourageait et je renonçais : il y a tant de livres, plus à la mode, qui me tendent les bras, tant de beaux "classiques" que j'ai également envie de relire...
Mais cette fois, c'est fait, et je dois avouer que je me suis régalé de bout en bout.
Bien sûr, l'histoire tragique de cet amour m'a séduite, m'a embarquée, m'a bouleversée , mais j'ai beaucoup aimé également les descriptions de la vie aristocratique russe, les réflexions des uns et des autres sur le monde ouvrier, le monde agricole, le mérite, la vertu, l'honneur, le sens de la famille...
Tolstoï aborde beaucoup de sujets dans son roman et nous livre une peinture vraiment intéressante de Moscou et surtout de Pétersbourg, avant la révolution Russe, à l'époque où parler Français était l'élégance suprême et où l'on dansait sur les notes de Tchaïkovski...
Une lecture que je recommande chaudement, à savourer avec une tasse de thé Douchka .
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Un grand classique de la littérature russe qui dormait depuis longtemps dans ma bibliothèque. Un bon gros pavé, c'est peut-être pour cela que je n'ai jamais eu le courage de l'entamer. Une chance pour moi, notre amie Fifrildi a eu la même envie que moi : le découvrir.
En ce début d'année 2022, ce fut une bien belle découverte. Une plongée dans la Russie impériale de la deuxième moitié du XIXème siècle.
Deux couples sont essentiellement à l'honneur dans ce beau roman : Anna jeune femme mariée à un homme de 30 ans son aîné et le comte Wronsky, jeune officier russe, frivole, mondain ainsi que de Constantin Levine jeune aristocrate terrien et de Kitty, jeune aristocrate fille de prince.
On y retrouve aussi Dolly et Stepane Oblonsky qui nous sont présentés comme un couple de l'époque, Dolly jeune femme usée par les maternités et trompée à outrance par son mari.
Deux belles histoires d'amour, car en effet le roman s'articule autour des deux couples. Je dois d'ailleurs dire que j'ai de loin préférer l'histoire de Levine et Kitty, un amour pas si simple au début mais qui se renforce au fil des pages.
Anna et Wronsky sont passionnés, exigeant, la tragédie est dans le début dans leur relation : car la société russe ne peut accepter ce genre de comportement surtout quand c'est la femme qui trompe son mari et non l'inverse. On voit bien là l'esprit patriarcal qui régnait à cette époque.
Vraiment un superbe roman, une écriture qui je le pensais aurait été très recherchée et fastidieuse mais non c'est fluide et agréable à lire. On commence un chapitre, on veut le suivant aussitôt.
Les deux histoires sont typiques de l'époque. On assiste aussi au fonctionnement des institutions russes, des réunions et élections régionales, des aléas de l'agriculture, de la difficulté pour les progressistes de faire changer les mentalités séculaires dans les campagnes. Il faut dire que le servage a été aboli depuis peu.
Tout cela s'imbrique pour nous fournir un roman magnifique, le seul bémol que j'émettrais ce sont certains chapitres un peu ennuyeux sur les fonctionnements de l'agriculture, et les discours des uns et des autres lors de réunions régionales.
Je découvre vraiment Léon Tolstoï avec ce superbe roman. Je dois très prochainement lire La mort d'Ivan Illitch. Merci d'ailleurs à Fifrildi de m'avoir choisi ce dernier pour un défi que nous nous sommes lancées. Merci aussi pour ce bel accompagnement et nos discussions autour de ce monument de la littérature russe. Qui sait un jour je me lancerai dans Guerre et Paix un autre monument de la bibliographie de Tolstoï.
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