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sur 4823 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Anna Karenine (1877) est un roman fleuve de Leon Tolstoï. Il suit quelques personnages de la noblesse russe notamment plusieurs couples, pas forcément légitimes. Aux passions coupables d'Anna Karenine et Alexis Vronski, s'opposent le mariage de Kitty et Lévine Stcherbatskï. Un superbe roman où Tolstoï décrit avec minutie différents aspects de la société russe.
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Une lecture faite il y a plus de trois semaines à laquelle l je pense encore.

Anna Karenine est mariée à Alexis Alexandrovich de 15 ans sont aîné. Au cours d'une visite chez son frère, afin de régler des problèmes conjugaux qu'il a avec son épouse Dolly, elle y croise un jeune comte qui est là pour séduire Kitty, soeur de Dolly.
Entre le comte Wonsky et Anna, c'est le coup de foudre...
le roman n'est pas uniquement axé sur Anna, mais sur d'autres personnages très différents dont certains forment des couples.
Il y a le couple Lénine et Kitty, Anna Wonsky, Stepan et Dolly..

Alexi Alexandrovich, le mari d'Anna bien qu'il soit au premier abord assez froid, j'ai trouvé que c'était un homme droit, fier, il a beaucoup souffert, il a réagi en temps qu'homme trompé, mais il a réussi à pardonner et ça
c'est une grande preuve d'amour.

Anna est une femme sublime, elle attire tous les regards et est admirée de tous. C'est une femme forte qui va jusqu'au bout de ses actes, elle a le courage d'avouer à son mari sa trahison avec toutes les conséquences qui vont avec et à cette époque, ce n'était pas évident. Elle va choisir son amant plutôt que son fils.

Tolstoï nous décrit son état et psychologique suite à cette décision. Sa vie va devenir très compliquée, elle sera rejetée par la société. Sa jalousie va la perdre et la descente aux enfers va commencer...

Wonsky, pas compris ce qu'Anna lui trouvait, à part sa beauté. Pour moi, c'est le personnage qui m'a le moins plu.

Stepan trompé sa femme et bien finalement, je me suis attachée à ce personnage toujours de bonne humeur et sympathique.

Lenine, un homme droit et honnête qui aime la nature, il est très attachant.

Au-delà de ces histoires, on y découvre la Russie du19 siècle. La vie à la campagne à St Petersbourg et Moscou est très différente.
On fréquente les différentes classes sociales, c'était très enrichissant et dépaysant !

Je ne regrette qu'une chose ne l'avoir pas lu plus tôt, l'écriture de Tolstoi est sublime et sans difficulté, j'ai dévoré les 1000 pages.
Sublime à lire absolument
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~ Éloge du vertige & de la chute ~

Est-ce qu'elle s'apprête à commettre l'irréparable ? Oui !
Est-ce qu'elle en est consciente ? Oui
Est-ce une raison nécessaire pour s'abstenir ? Non !
C'est connu, on ne fait pas de bonnes histoires si on ne fait de conneries, si l'on ne bouleverse pas l'ordre des choses !

Anna est emprisonnée dans un mariage sans amour, dans un quotidien sans surprise, une vie de bourgeoise engoncée dans une tiédeur qui glace, un jour, au bord d'un train, qui la mène chez son frère, son regard croisé celui de Vronski. Une collision, une synchronicité !
On peut résumer toutes les passions amoureuses à ce simple moment, quand deux coeurs, sans avoir rien demandé, battent à l'unisson !

Ce merveilleux roman dépasse de loin la simple histoire d'adultére, sa richesse & l'ensemble des thémes abordés, rendent toute tentative de critique réductrice !

Tolstoï mêle plusieurs intrigues & noue plusieurs destins, il aborde différents aspects du sentiment amoureux. Deux histoires se développent en parallèle, celle d'Anna & Vronski, où la passion coupable, l'interdit, opposant celle de Lévine & Kitty, où l'amour tendre & patient.
Les personnages évoluent, tergiversent, progressent, régressent, doutent, sont lâches, illuminés, grandioses, égoïstes, jaloux, désespérés, en colère...
Comme nous tous !
A travers leurs errances & leurs réflexions ce roman est intemporel.
Mais pas que, Tolstoï décrit une Russie régit par les codes de la haute société & du m'as-tu-vu, il narre aussi la paysannerie de cette époque !

Pour résumer, je dirai qu'il s'agit essentiellement de savoir si la tentation est plus forte que la crainte & la soumission et de ce qu'il en résulte !
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Après une pause forcée à cause de mes examens, j'ai repris la lecture de ce chef-d'oeuvre après m'être arrêtée à mis-chemin. Et quel bonheur de me replonger à nouveau dans cette histoire !
Mais je l'avoue, j'ai cette fois beaucoup de mal à écrire une critique qui décrirait le fond de ma pensée tellement j'ai trouvé cette lecture complexe et pourtant passionnante, narrant le quotidien certes commun mais si intéressant de plusieurs personnages appartenant à la noblesse russe. Tantôt je me suis perdue à certains passages, notamment lorsque l'on y parle politique, agriculture ou philosophie, tantôt l'histoire m'a totalement absorbée et même parfois émue ! J'aime particulièrement le fait que l'on retrouve une personnalité propre à chaque personnage et que l'on soit véritablement plongé dans ses pensées compliquées et même parfois contradictoires. On ressent véritablement les émotions des personnages, passant tour à tour par l'amour, la haine, l'incertitude, le bonheur et le désespoir, et je n'ai pu m'empêcher de compatir à leur sort, ou alors de les trouver franchement insupportables par moments.
Bref, en quelques mots, j'ai adoré ce livre qui porte si bien son titre de chef d'oeuvre littéraire signé Tolstoï, et j'ai hâte de découvrir d'autres oeuvres russes dont celle-ci est d'ailleurs la première que j'aie lu !
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J'ai fini le roman, il y a quelques semaines et je m'en vais vous dire ce que j'en pense. J'aime bien attendre avant de poser ma critique, pour écrire avec le recul nécessaire, surtout quand il s'agit d'une oeuvre aussi dense, aussi riche, aussi complexe, aussi splendide et aussi inspirée que cet immense roman.
Anna Karenine, je vous le dis se lit sans doute un peu plus longuement que les autres livres en raison de son nombre de page, mais son style et son vocabulaire son accessible à tous, du moins si on veut se fier à la traduction de l'édition Folio Classique. (Celle que j'ai lu)
Il faut avant tout savoir que l'auteur s'est évertué à capter les sentiments et les raisonnements de différents personnages, tout en suivant le fil de leur destinée. Dans ce livre, tout l'intérêt est de se laisser guider en découvrant comment la société russe va favoriser, perturber, ou bouleverser les destins de nos personnages.
Anna Karenine se lit à travers de minuscules chapitres, qui font presque tous moins de dix pages, et seulement cinq ou six, la plus-part du temps ce qui renforce le coté trépidant du récit. L'ennui c'est qu'à la fin de chaque chapitre, on veut lire le suivant, surtout si celui-ci est directement rattaché au événement du chapitre précédent. Finalement, on attend de changer de personnage pour pouvoir se dire " ouf ! Je peux enfin arrêter en toute tranquillité d'esprit. Les histoires qui sont démêlées par l'auteur dans ce roman sont fascinantes alors même que ce sont des histoires sentimentales, ce qui n'est pas évident pour tout lecteur, surtout pour moi qui lit rarement le genre " sentimental", mais on ne peut pas dire que ce soit uniquement un livre qui parle de sentiments, il faut prendre en compte, tous le contexte qui est formidablement décrit en détail, le fait que les personnages nous présentent toute une partie de la société russe de cette époque et ses questionnements, le voyage dans le temps et l'espace à travers l'écriture précise de Tolstoï, les réflexions philosophiques et intellectuelles, ( comme pour Hugo, on a l'impression que l'auteur a voulu immortaliser son époque, la graver dans le marbre, pour que nous, lecteurs, puissions la visiter et la revisiter à l'infini et en tirer le meilleur parti.) Je ne veux pas trop en dire sur les intrigues que développe le roman, mais je vous conseille ce livre si vous aimez les lectures qui vous font voyager et remonter dans le passé. le livre devient très vite, appétissant, si bien que les derniers chapitres nous plongent déjà dans la nostalgie d'une lecture particulière, qui laissera ses souvenirs et emportera avec elle, un bout de notre vie.
Un livre à lire - non pas pour l'avoir lu - mais parce qu'il vaut vraiment le temps qu'on n'y passe, on comprend facilement son succès a traversé les siècles. Après « Guerre et Paix » que j'avais adoré, je suis très satisfait d'avoir tenté l'expérience « Anna Karenine »

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La modernité de cette femme est incontestable. Son personnage évolue tout au long du roman: on la trouve tantôt forte, obstinée et même intransigeante et tantôt désespérée et presque malléable. Ces mouvements dans l'humeur d'Anna m'ont bien souvent égarée et je ne savais pas quelle fin lui prédire. Tolstoï allait-il laisser Anna comme on la découvre à l'ouverture du récit; grandiose ou, au contraire, allait-il rendre à cette femme sa sensibilité et sa fragilité? Bien que les deux héroïnes se ressemblent par certains aspects, le personnage d'Anna a cette complexité qui échappe à Emma Bovary et qui lui confère toute son aura et sa grandeur.
Anna, c'est l'histoire dramatique d'une femme impériale, dans un roman impérial.
Un roman impérial mais auquel on peut reprocher certaines longueurs. En effet, Tolstoï a fait le choix de nous présenter chaque personnage en détails, ce qui nous les rend incontestablement attachants. Toutefois, les longs passages sur Constantin Levine, ses cultures, l'état des relations avec les paysans qu'il emploie et ses interrogations presque existentielles sur le sens de la vie m'ont parfois gênée. A la lecture de ses lignes, j'ai eu le sentiment de perdre un peu le fil du roman, de la vie trépidante d'Anna. L'auteur nous offre là comme une pause, un moment de repos loin de la ville et des mondanités mais qui tend à s'éterniser un peu.

C'est toutefois le seul bémol que je mets à cette oeuvre incontournable de la littérature russe et mondiale
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Anna Karenine est le chef d'oeuvre de Tolstoï. Cette histoire contient pas moins de 1000 pages et je pensais que le style serait difficile à suivre. Erreur! Les chapitres sont courts et l'écriture est fluide.

L'histoire se divise en deux parties qui s'imbriquent au fur et à mesure sans réelle transition. Tout d'abord, Anna Karenine mariée à un haut fonctionnaire rend visite à son frère Stepan à Moscou. Une rencontre change alors sa vie toute entière. de l'autre, Levine, homme possédant des terres et préférant la campagne à la ville. Il lui manque une chose à son bonheur: une femme pour partager sa vie.

Leur destin sera à tous les deux chamboulés mais de façon bien différente et c'est sur ce point que Tolstoï s'en sort admirablement. Il arrive à traiter tous les sujets de la société russe: les mondanités et la politique, la religion, la vie et la mort, les joies, l'amour et le bonheur conjugal, les malheurs et les désillusions. Tout est traité avec finesse et beaucoup de raisonnement et de profondeur.

Quant aux personnages, après les avoir travaillés plusieurs fois avant la version finale, Tolstoï nous les offre haut en couleur. Des êtres profonds avec leurs qualités et leurs défauts. Anna est l'exemple le plus frappant. Cette femme selon moi montre beaucoup de courage. Karenine, son mari, est un homme remarquable par sa foi incommensurable. Vronski est un jeune homme téméraire et plein de vie. Stepan, un homme toujours souriant et croquant la vie à pleine dents. Levine, un homme soucieux de bien faire pour lui-même et pour les autres. Des qualités qui cachent bien sûr des défauts.

Ce roman nous propose un éventail de sentiments et même si certains passages sont un peu longs à suivre, il reste néanmoins une histoire à découvrir!

Lu dans le cadre de ma première lecture commune! L'échange après est très enrichissant et je recommande vraiment ce procédé! Merci ;)
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Il fait partie des livres que j'ai reçus à Noël 2012, et j'avais très envie de le lire. Seule sa longueur me retenait, et en effet il faut se préparer à y passer longtemps, mais ça vaut complètement le coup. Et un coup de coeur, un ! J'avais déjà lu du Tolstoï au lycée, avec La mort d'Ivan Ilitch, et je n'en garde quasiment aucun souvenir. Par contre, je ne risque pas d'oublier mes impressions sur Anna.

Cette histoire, bien que très connue de nom, demeure assez floue pour de nombreuses personnes, alors je fais un petit résumé du début. Stépan Arkadiévitch Oblonskï, dit Stiva, est dans les ennuis jusqu'au cou. Il a trompé sa femme, Dolly, avec la gouvernante, sa femme l'a appris et a bien envie de le mettre dehors et de demander le divorce. Stiva appelle alors sa soeur à l'aide, Anna Arkadiévna, femme de Karénine, et la fait venir à Moscou pour calmer sa femme. Dans le même temps, Constantin Dmitrich Lévine, dit Kostia, ami de Stiva et de la famille de Dolly, les Stcherbatzkï, est de retour à Moscou avec l'intention de demander à la petite soeur de Dolly, Kitty, de l'épouser. Mais Kitty est amoureuse du comte Vronskï et refuse Lévine. C'est à ce moment qu'Anna fait la connaissance de Vronskï, et que leur vie en est radicalement bouleversée.

Déjà dans ce résumé, vous avez pu tiquer un peu sur les noms. Avoir conservé dans la traduction la typologie des noms russes m'a beaucoup plu, ça permet de vraiment s'immerger dans cette ambiance qui m'était peu familière. Je n'ai éprouvé aucune difficulté à suivre qui était qui. le mieux est de savoir à l'avance comment sont construits les noms russes (je suis allée voir sur Wikipédia au tout début de ma lecture) : il y a le prénom, le nom du père suivi du suffixe masculin ou féminin selon le sexe de la personne et enfin le nom de famille. Plusieurs personnages ont également des surnoms.
Nous avons donc Stépan (prénom) Arkadiévitch (prénom du père) Oblonskï (nom de famille), dit Stiva (surnom). Comme Anna est la soeur de Stépan, son deuxième nom est Arkadiévna, le nom de leur père avec le suffixe féminin. Vous verrez, une fois qu'on s'y est fait, c'est facile et même pratique pour situer les différents persos !

Ce roman est tout autant une fiction romanesque qu'une étude de moeurs et de la vie sociale de la Russie dans la deuxième partie du XIXème siècle. Certains passages peuvent de ce fait paraître un peu longs, mais j'en ai remarqué vraiment très peu, la plupart du temps c'est pa-ssio-nnant. Tolstoï a très bien équilibré entre la vie mondaine représentée par Anna, Vronskï, Stiva, le travail des hautes sphères de l'Etat avec Karénine, les questions électorales avec Sviajskï, le travail des paysans et ouvriers agricoles, le travail en tant que propriétaire terrien de Kostia, l'industrialisation avec les chemins de fer, etc… Même au niveau des lieux, on alterne entre la campagne avec la maison de Lévine ou celle de Vronskï, la ville avec Moscou et Pétersbourg, on fait aussi un petit tour par l'Italie… C'est très diversifié. On trouve également quelques passages philosophiques, très intéressants, mais qui peuvent s'avérer ennuyeux lorsqu'on n'est pas d'humeur. Généralement ceux-là sont bien passés, par contre j'ai eu plus de mal avec les questions agricoles que se pose surtout Kostia. de même, ses interrogations existentielles, très présentes à la fin du livre, on finit par m'énerver un peu.

Les personnages sont réels, c'est peut-être le plus grand atout de Tolstoï. Aucun n'est parfait, on peut tous les comprendre même si on ne va pas tous les aimer, ça dépendra vraiment de la façon dont on ressent les personnages, de ceux dont on se sent proche et ceux qui ont des défauts que nous ne serions pas capables de pardonner. Peut-on pardonner à Karénine d'être si froid, carré, cynique, prétentieux et plus tard ultra-religieux ? Peut-on pardonner à Vronskï d'être si égoïste, frivole, lâche et incapable d'assumer ses sentiments ? Anna de se perdre sans réfléchir, d'abandonner son fils, de se montrer si peu discrète, d'être si capricieuse ? Kostia de changer si fréquemment d'avis, d'être un peu naïf voire complètement guimauve avec Kitty, de se prendre la tête parfois pour rien du tout, et Kitty d'être souvent vaine et superficielle et souvent aveugle ? Mes persos préférés sont d'abord Anna, car j'ai toujours compris ses femmes qui fautent et chutent, même si je ne les apprécie pas toutes, par exemple je n'aime pas Emma Bovary, mais j'ai pu suivre tout du long l'évolution des pensées d'Anna et la plaindre. Je n'approuve pas toutes ses actions, loin de là, mais nous sommes tellement immergés dans son esprit qu'il est difficile de lui jeter la pierre. Stiva, son frère, parce qu'il me fait trop rire ! Et le prince Stcherbatzkï aussi. On le voit très peu dans le livre mais il m'a fait penser à Mr Bennet dans sa façon d'être protecteur avec sa fille chérie, et il est railleur, perspicace, observateur. Il y a tout une flopée de persos très secondaires qu'il faut occulter au risque de se perdre au milieu d'eux. En se concentrant sur les Karénine, les Vronskï, les Oblonskï, les Lévine et les Stcherbatzkï, c'est déjà très bien.

Cette histoire m'a passionnée, alors même que je la connaissais déjà grâce au film. J'étais heureuse de constater à quels points certains passages sont fidèles et de découvrir ceux qui ont dû être mis de côté dans le film. Je reverrai bientôt l'adaptation la plus récente et rajouterai un paragraphe sur le côté adaptation dans l'article que j'avais fait lors de la sortie du film. Généralement j'ai préféré les passages consacrés à Anna/Vronskï que ceux consacrés à Lévine/Kitty, même si j'avoue que certains moments dans la construction de leur histoire sont sublimes (la déclaration à la craie, la naissance de Mitia…)

J'ai été étonnée de constater à quel point l'écriture de Tolstoï est agréable. J'avais ramé à mort sur un petit roman de Nabokov, mais là ça coulait tout seul. Certes, c'est une belle plume, dans la plus pure tradition XIXème, mais contrairement à Balzac par exemple, qui se complaît dans les descriptions de lieux, Tolstoï préfère décrire une ambiance et décortiquer les caractères et les pensées, ce qui est bien plus passionnant pour moi. Mais ce n'est pas du Proust non plus, il n'y a pas de phrases interminables, mais la pensée est là, telle quelle, et c'est parfois effrayant tant Tolstoï semblait savoir lire dans les âmes. Son écriture est très agréable, avec des détails de la vie courante qui rendent les choses très vraies (le rêve de Stiva tout au début, dans le premier chapitre, m'a beaucoup impressionnée par exemple, ou le raisonnement d'Anna tout à la fin). En plus, il y a de l'humour (surtout grâce à Stiva et ce n'est pas très fréquent, mais c'était tout de même remarquable !) et des passages très forts émotionnellement.

"En outre, Stépan Arkadiévitch, qui aimait plaisanter, s'amusait parfois à étonner quelque interlocuteur pacifique en émettant l'avis que, si l'on s'enorgueillit d'avoir des ancêtres, il ne faut pas s'arrêter au prince Rurik, il faut remonter jusqu'au singe."

Anna Karénine est pour moi une lecture unique en son genre. Je n'avais jamais rien lu de tel (ou alors j'en ai lu, mais j'étais trop jeune pour m'en rendre compte, allez savoir). J'espère vraiment avoir l'occasion de le relire dans ma vie, en espérant comprendre certains passages qui m'ont échappés. Je ne regrette pas du tout les trois semaines de lecture et les pages cornées par le transport quasi-quotidien du roman, c'était une expérience magnifique et maintenant je sais que la littérature russe peut être abordée, et même qu'elle est belle. Prochaine étape : lire Guerre et Paix (un jour) et découvrir Dostoïevski (bientôt j'espère, j'ai Crime et châtiment dans ma PAL depuis le lycée).
Lien : http://sans-grand-interet.co..
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Voici un pavé, un peu plus de 1000 pages, que j'ai adoré lire ! Les deux histoires parallèles, celle d'Anna et celle de Lévine, n'ont cependant pas éveillé le même enthousiasme en moi. J'ai nettement préféré celle de Lévine à celle d'Anna, qui devient un peu fatigante au fur et à mesure de la lecture. Mais la pauvre je ne la blâme pas, cela devait être très difficile de se séparer de son époux à l'époque et en plus elle prend de la morphine pour dormir ce qui n'est vraiment pas génial pour la santé psychique.

Mais revenons-en à Lévine, qui a retenu toute mon attention, au travers de sa famille, de ses sentiments envers Kitty et de sa ferme à faire tourner, c'est toute la Russie de cette époque que l'on voit défiler sous nos yeux. On assiste à la fin de l'époque du servage, de ses conséquences sur l'émancipation des paysans ainsi que sur leurs maîtres. Lévine est typique de cette époque, hésitant entre progrès et conservatisme et cherchant le bonheur. Nous qui lisons ce roman 145 ans après sa parution et qui connaissons donc le destin de la Russie, nous pouvons aussi y voir l'Histoire en mouvement : la tentation du communisme, le nihilisme, l'abolition du servage, la fin de l'absolutisme… On ne peut que s'incliner devant le génie de Tolstoï qui a su immortaliser une période si importante de son pays dans un style très accrocheur parsemé de morceaux de français.

Je débute dans la littérature russe mais je perçois ici des différences importantes avec ce qu'on peut lire à cette époque dans l'Europe occidentale : ici pas de suspense concernant les relations amoureuses des personnages, tout est à peu près joué dans la première moitié du livre, l'auteur s'intéressant davantage à ce qui se joue après : comment faire durer un mariage, quelles sont les conséquences d'une liaison. Cela peut être un peu déconcertant quand on a l'habitude que les personnages soient ensemble juste dix pages avant la fin du roman mais finalement on s'y fait. On s'habitue ainsi au quotidien des personnages, au point qu'ils finissent par nous manquer après la lecture.
Lien : http://arieste.wordpress.com..
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"Il descendit, évitant de la regarder, comme on évite le soleil ; mais il la voyait sans la regarder, comme le soleil." C'est ainsi que, sur le quai de la gare de Moscou, Tolstoi fait naître les premiers mots sur l'histoire d'amour entre l'irresistible Anna Karénine, belle à en mourir, et le séduisant comte Alexis Vronski, jeune officier promis à une grande carrière. Cette rencontre initiale a lieu alors qu'Anna se rend chez son frère Stiva pour tenter de sauver le mariage de ce dernier, infidèle et volage, en convainquant sa femme Dolly de lui donner une seconde chance. Anna est elle-même mariée à Alexis Karénine, un bureaucrate de haut rang non moins rigide qu'intègre, dont elle a un jeune enfant Serioja.

Mais les quasi mille pages de ce fantastique roman ne se concentrent pas uniquement sur l'amour passionnel entre Vronski et Anna. Un couple antinomique se forme également, celui de Lévine et Kitty, et n'aura de cesse de se renforcer au gré des épreuves de la vie pendant que celui d'Anna et Vronski se délitera et bientôt fera naufrage. Lévine, plus à l'aise à la campagne que dans l'aristocratie moscovite, est le meilleur ami de Stiva ; Kitty est la jeune soeur de Dolly. le roman gravite ainsi essentiellement autour de la vie de ces six personnages dont les existences s'intriquent, avec en toile de fond la haute société russe, ses convenances et ses moeurs chrétiennes.

J'ai été surprise par la facilité de lecture du roman, dont les courts chapitres se lisent avidement. L'écriture est fluide et très belle, et Léon Tolstoï décrit brillamment les pensées et émotions de chaque personnage, si bien que pour ma part j'ai été complètement happée par l'histoire. J'en connaissais le dénouement tragique mais cela n'a rien gâché au plaisir de ma lecture. J'ai trouvé qu'il y avait quelques petites longueurs parfois lorsque Tolstoï interroge la politique et la société, également sur les cinquante dernières pages, mais c'est purement subjectif car ces sujets m'intéressent moins. Je recommande vivement cette lecture!
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