Citations sur L'atelier des miracles (218)
Judith prétend que l'amour est un arrangement, une relation commerciale,chacun vend sa camelote,tout le reste n'est qu'hypocrisie.
Je pense que l'amour est une lumière,je l'ai vérifié,constaté,l'amour a éclairé ma vie environ dix-huit moi et j'ai vu apparaître tout ce qui m'était caché jusque là.
Cela fait si longtemps que je me tais. Ou plutôt que je me mens. Je suis allée trop loin dans l'amertume. J'ai construit une façade si lisse, imperméable, j'ai raconté tant de fois l'histoire exemplaire d'une femme comblée par une enfance et une adolescence heureuses, des parents bienveillants qui vous conduisent à un mariage parfait, des enfants bien élevés et un métier épanouissant. Ne jamais se plaindre, ne rien laisser filtrer, retenir l'émotion jusqu'à la fracture, voilà à quoi j'employais mes forces : c'est trop tard. Je ne peux plus revenir en arrière, modifier les paramètres, rectifier le tir, on dira que j'invente, que c'est la preuve de la folie ou celle de mes talents de comédienne.
Je pensais, en l'écoutant, Cet homme doit lire les rubriques psychologie des magazines féminins et croire à leurs promesses, il est plein de bonnes intentions, d'enthousiasme, mais incapable de réaliser qu'il ne suffit pas d'identifier un problème pour le résoudre. Il est comme ces psychanalystes qui mettent le doigt sur vos nœuds, appuient très fort puis vous écoutent une demi-heure trois fois par semaine pendant dix ans à prix d'or, et quoi ? Au bout du compte, ces nœuds, vous en connaissez chaque fibre, chaque contour, chaque dessin, chaque marque d'usure, mais vous n'en avez pas dénoué un fil, au contraire, vous finissez par en mesurer la solidité, l'irréversibilité et ce constat vous amène à consulter le psychanalyste les dix années suivantes, imbibée d'antidépresseurs : des mots, toujours des mots.
Mais lorsque l'on vieillit Zelda, on apprend à construire sa liberté, et un beau jour, on se souvient que la vie est une grâce qui nous est donnée pour que nous la vivions.
Faites moi confiance, Mariette. Des gens comme vous, au bout du rouleau, j'en suis depuis si longtemps, si vous saviez. Nous vous écouterons, vous nous écouterez, c'est l'essentiel de la recette. Nous vous apprendrons à vous regarder telle que vous êtes vraiment, et non au travers des yeux des autres, ni des filtres que vous a imposé votre histoire. C'est ce qui nous tue ; les filtres. Il faut les cerner et les anéantir. Nous vous apprendrons à vivre chaque instant. Il n'y aura plus de pièces manquantes, de chevilles mal fixées, de tristesse ou de pessimisme et puis vous savez? Cela marchera tellement bien qu'il arrivera un jour où ce sera votre tour d'aider les autres à vivre.
.../... et pourtant je suis demeurée sous son joug, c'était un monstre souriant, un monstre séduisant, cruel, violent, brillant, un mystificateur, un artiste, un acrobate de la manipulation dont je suis seule à connaître le véritable visage, j'étais trop faible pour lui faire face, je me suis menti à moi aussi, j'ai justifié ma soumission puisque c'était le père de les enfants, j'ai écouté, accepté mille fois ses excuses, cru mille fois qu'il pouvait changer, quelle erreur !
Que voulez-vous, qui a faim dîne, peu importe le contenu de l'assiette.
Je comprends Zelda, à moi aussi on a souvent barré la route, il faut tenir bon, c'est le secret, le seul, avancer malgré les gifles, les trahisons, il arrive toujours un moment où la roue se met à tourner dans le bon sens.
C'est à vous de jouer. Contentez-vous d'être et vous verrez que le reste suivra.
Savez-vous que les gens seuls meurent plus tôt ? Il meurent de n'avoir pas d'échange. Ils meurent de ne rien dire. Il ne demandent rien, on ne leur donne rien, alors ils meurent - et on est impuissant.