Extraits de ma critique :
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J'ai été plongée dans l'atmosphère du livre dès les premières pages. le lecteur est immergé dans les pensées de Sarah, la mère. Sa détresse est très bien rendue, de même que son incompréhension face aux évènements. Il y a, certes, le comportement étrange de sa fille, mais il y a également celui du mari – très distant – et des membres de la famille proches de Sarah – en particulier sa mère. le lecteur pressent dès le début que quelque chose “cloche”. Un peu à la manière dont l'on peut ressentir l'atmosphère pesante des “non-dits” accumulés de génération en génération dans une même famille.
Les premières scènes avec Kirstie sont terriblement intrigantes… Bien sûr, on se demande ce qui ne va pas chez cette enfant et, tout comme la mère, on partage ses doutes. Et justement : plus le récit avance, plus
le doute quant à l'identité de la fille survivante s'installe. de ce point de vue-là, le récit est bien mené. le narrateur sème au fur et à mesure des pages de petits indices pour mettre le lecteur sur la voie. Il y a dans ce livre une approche très contemporaine du thriller psychologique : l'équilibre idyllique de la situation initiale se révèle en réalité éminemment précaire. Plus le protagoniste cherche des réponses, moins il en trouve. Petit à petit, toutes ses certitudes tombent, à tel point que l'on en vient à se demander s'il n'est pas en train de sombrer dans la folie.
Le choix a été fait d'alterner les points de vue : de Sarah, nous passons de temps en temps à Angus. Cette multiplication des regards est pertinente. C'est un excellent moyen de renforcer le suspens en brouillant les pistes car, bien évidemment, Angus et Sarah ne partagent pas du tout la même vision des choses. La tension entre les deux personnages est d'ailleurs palpable, rajoutant ainsi des doutes au doute initial. Voilà, à mon sens, le point fort du livre :
le doute qui habite les personnages “déborde” de la sphère fictionnelle et s'empare du lecteur. Celui-ci “sait” que quelque chose, bien au-delà du drame, est en train d'exploser et que les personnages n'en sortiront pas indemnes. le lecteur devient alors Sarah “par procuration” : il est à l'affût du moindre indice, de la moindre faille qui permettrait de percer le mystère. Je me suis vue à plusieurs reprises revenir en arrière afin de relire certains passages dans l'espoir d'y déceler des indices. C'est dire à quel point j'ai été captivée !
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En définitive, le seul “bémol” du livre réside peut-être dans sa chute : je trouve la fin un peu trop attendue. J'aurais préféré être beaucoup plus déboussolée et malmenée dans ma compréhension de l'histoire et ma vision des personnages. J'aurais voulu que toute la logique explose en mille morceaux, que plus rien n'ait de sens, que toutes mes convictions soient complètement ébranlées. Je crois que l'auteur aurait pu aller loin, beaucoup plus loin pour coincer ses protagonistes – et ses lecteurs – dans la toile tragique qu'il avait pourtant savamment tissée dès les premières pages. Il en avait le potentiel et c'est ce que son récit laissait espérer. Mais en définitive, il a opté pour une issue plutôt conventionnelle à mon sens. Si la tension reste bien présente jusqu'au bout, les cinquante dernières pages ont peut-être un peu moins de subtilité que le reste. L'auteur a en effet décidé au dernier moment de tirer des ficelles assez grossières – je ne dirai pas lesquelles pour ne pas spoiler -, faisant perdre en intensité dramatique un récit qui avait pourtant le mérite d'être réellement captivant.
Voir ma critique complète sur : https://fictionandchocolate.wordpress.com/2022/01/08/
le-doute-s-k-tremayne/
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