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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un grand merci à Babelio et aux Éditions L'Herne pour cet ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse critique.

J'ai quelques romans d'Anthony Trollope dans ma PAL. Je me souviens tout particulièrement des deux premiers qui y sont arrivés. A l'époque, nous avions évoqué Trollope lors d'un de mes cours de traduction anglaise. Et quelques jours à peine après ce cours, alors que je venais de terminer ma première lecture de ''La Foire aux Vanités'' de William Makepeace Thackeray, j'ai reparlé d'Anthony Trollope avec ma maman. Comme j'avais adoré Thackeray, elle m'a conseillé de partir à la recherche des romans de Trollope, qu'elle m'a assuré être assez semblables.
A l'époque, la librairie/bouquinerie de Slegte existait encore à Bruxelles. Comme elle ne se trouvait pas trop loin de mon école de traduction, j'y suis partie à la recherche de Trollope et je suis ressortie avec ''The Way We Live Now'' et ''Can You Forgive Her ?'' Mais, étant donné l'augmentation exponentielle de ma PAL (les cours de littérature anglaise Er espagnole n'y étant pas étrangers...), je ne les ai toujours pas lus.

J'ai donc été enchantée de recevoir ''Noël à Thompson Hall et autres nouvelles''. Enfin, j'étais ''obligée'' de lire Trollope dans le délai imparti pour un ouvrage de la Masse critique. Il était plus que temps que je découvre cet auteur, surtout que je me suis rendue compte que, pendant toutes ces années où je remettais la lecture de Trollope à plus tard, je me suis en réalité privée d'un grand plaisir littéraire.

Effectivement, la plume de Trollope présente une certaine ressemblance avec celle de Thackeray. Avec celle de Dickens aussi. Ces trois auteurs n'hésitent pas à ridiculiser, à des degrés divers, leurs personnages.

Comme ses confrères britanniques, Trollope mêle donc un récit de type assez classique (de belles descriptions de la vie des personnages et notamment de la vie des bourgeois anglais du XIXème siècle) avec de petites doses d'humour qui viennent pimenter un récit déjà fort agréable par ailleurs.

J'ai, par exemple, beaucoup ri en lisant une scène du début du livre. Mr Brown souffrant d'un refroidissement, envoie Mrs Brown en mission à travers les couloirs de l'hôtel parisien où le couple loge. le malade souhaite que son épouse enduise son mouchoir de moutarde aperçue dans la salle à manger et qu'elle revienne ensuite lui appliquer ce cataplasme de fortune sur la gorge. Il fait nuit, les couloirs de l'hôtel sont sombres et Mrs Brown ne dispose que d'une petite bougie pour s'éclairer. Dans ces conditions, elle se trompe de chambre et applique le cataplasme sur la gorge d'un inconnu avant de s'enfuir lorsqu'elle se rend comptede son eerreur (le tout sans que l'inconnu ne se réveille ! )

Trollope parvient à décrire cette scène de telle façon que, tout du long, on croit comme Mrs Brown que l'homme plongé dans un profond sommeil est bien Mr Brown. L'erreur ne nous est révélée qu'au moment même où Mrs Brown se rend compte elle-même de sa méprise, ce qui renforce encore le côté comique de la scène.

Les autres nouvelles (cet ouvrage se compose de quatre nouvelles) sont plus romantiques, puisque le thème central de celles-ci est l'amour. Mais toujours avec cette dose d'ironie et d'humour.
Même si ''La jeune fille du télégraphe'' est plus mélancolique, on n'a aucun mal à percevoir une certaine continuité dans les quatre nouvelles composant ce roman.

Trollope a donc définitivement rejoint le ''clan'' des auteurs que je prends plaisir à lire. Et il est certain que ses romans sortiront bientôt de ma PAL.
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Un grand merci à Babelio et aux Éditions L'Herne pour cet ouvrage reçu dans le cadre de l'opération Masse critique.

J'ai quelques romans d'Anthony Trollope dans ma PAL. Je me souviens tout particulièrement des deux premiers qui y sont arrivés. A l'époque, nous avions évoqué Trollope lors d'un de mes cours de traduction anglaise. Et quelques jours à peine après ce cours, alors que je venais de terminer ma première lecture de ''La Foire aux Vanités'' de William Makepeace Thackeray, j'ai reparlé d'Anthony Trollope avec ma maman. Comme j'avais adoré Thackeray, elle m'a conseillé de partir à la recherche des romans de Trollope, qu'elle m'a assuré être assez semblables.
A l'époque, la librairie/bouquinerie de Slegte existait encore à Bruxelles. Comme elle ne se trouvait pas trop loin de mon école de traduction, j'y suis partie à la recherche de Trollope et je suis ressortie avec ''The Way We Live Now'' et ''Can You Forgive Her ?'' Mais, étant donné l'augmentation exponentielle de ma PAL (les cours de littérature anglaise et espagnole n'y étant pas étrangers...), je ne les ai toujours pas lus.

J'ai donc été enchantée de recevoir ''Noël à Thompson Hall et autres nouvelles''. Enfin, j'étais ''obligée'' de lire Trollope dans le délai imparti pour un ouvrage de la Masse critique. Il était plus que temps que je découvre cet auteur, surtout que je me suis rendue compte que, pendant toutes ces années où je remettais la lecture de Trollope à plus tard, je me suis en réalité privée d'un grand plaisir littéraire.

Effectivement, la plume de Trollope présente une certaine ressemblance avec celle de Thackeray. Avec celle de Dickens aussi. Ces trois auteurs n'hésitent pas à ridiculiser, à des degrés divers, leurs personnages.

Comme ses confrères britanniques, Trollope mêle donc un récit de type assez classique (de belles descriptions de la vie des personnages et notamment de la vie des bourgeois anglais du XIXème siècle) avec de petites doses d'humour qui viennent pimenter un récit déjà fort agréable par ailleurs.

J'ai, par exemple, beaucoup ri en lisant une scène du début du livre. Mr Brown souffrant d'un refroidissement, envoie Mrs Brown en mission à travers les couloirs de l'hôtel parisien où le couple loge. le malade souhaite que son épouse enduise son mouchoir de moutarde aperçue dans la salle à manger et qu'elle revienne ensuite lui appliquer ce cataplasme de fortune sur la gorge. Il fait nuit, les couloirs de l'hôtel sont sombres et Mrs Brown ne dispose que d'une petite bougie pour s'éclairer. Dans ces conditions, elle se trompe de chambre et applique le cataplasme sur la gorge d'un inconnu avant de s'enfuir lorsqu'elle se rend comptede son eerreur (le tout sans que l'inconnu ne se réveille ! )

Trollope parvient à décrire cette scène de telle façon que, tout du long, on croit comme Mrs Brown que l'homme plongé dans un profond sommeil est bien Mr Brown. L'erreur ne nous est révélée qu'au moment même où Mrs Brown se rend compte elle-même de sa méprise, ce qui renforce encore le côté comique de la scène.

Les autres nouvelles (cet ouvrage se compose de quatre nouvelles) sont plus romantiques, puisque le thème central de celles-ci est l'amour. Mais toujours avec cette dose d'ironie et d'humour.
Même si ''La jeune fille du télégraphe'' est plus mélancolique, on n'a aucun mal à percevoir une certaine continuité dans les quatre nouvelles composant ce roman.

Trollope a donc définitivement rejoint le ''clan'' des auteurs que je prends plaisir à lire. Et il est certain que ses romans sortiront bientôt de ma PAL.
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Noël à Thompson Hall (1874)
Anthony Trollope (1815-1885)
Un des tout grands écrivains de l'époque victorienne

Je ne conseillerais pas d'écrire comme ça et peux comprendre éventuellement un rejet du lecteur tant le souffle est court, tant le lieu compte, non pas écrit pour lui-même comme chez Flaubert, mais il compte pourquoi ? pour poser l'âme des protagonistes qui est écrite ici par un maestro dont on voit bien le malin plaisir qu'il a à mettre en évidence des petits faits apparemment anodins qui dégénèrent, servi par une plume insondable, virtuose, culturellement riche. Même si parfois on a l'impression à la lecture que ça manque un peu d'air, d'extérieur comme une épopée, l'analyse psychologique y est souveraine. Paradoxalement, il serait impensable de théâtraliser cela par exemple sans le risque de complètement dénaturer la réflexion de l'auteur qui précède le sentiment ou l'intuition dans un monde qu'on peut qualifier de bourgeois, reformulant même le geste du sujet pour être sûr d'aborder la suite. Ce n'est pas un huit clos non plus parce qu'il y a des portes de sortie.

le texte est traduit par Béatrice Vierne de chez Herne : elle n'a pas son pareil pour entrer dans le jeu ou l'exercice comme on voudra de ce Trollope si singulier, si attachant finalement. Il n'en fait jamais de trop à vrai dire, même si on serait porté à le croire, car on mesure essentiellement la dextérité et l'amplitude de son talent littéraire, avec la phrase qui claque, fulgurante..

"Mrs Brown commença même à se dire qu'elle avait fait tout ce qu'elle pouvait.." Ah la bonne conscience de Mrs Brown !
"Elle s'efforça de réfléchir à ce que son devoir exigeait d'elle.."
".. de toute façon, cela ne pouvait pas lui faire de mal (à Mr Brown). Ce fut dans un esprit de vengeance, plutôt que de justification des efforts qu'elle avait consentis jusqu'à présent, que, vive comme l'éclair, elle passa aussitôt aux actes..".

A force de tenter le diable, tout ce que redoute ou conçoit Mrs Brown de risqué, va se produire.

Au moment même où l'on se dit que Mrs Brown dans ses conjectures, n' envisage pas le pire comme ce que pourrait penser un gentleman anglais par la plus grosse des méprises victime des imprudences de la matrone anglaise, celle-ci finit par envisager cette malédiction et panique. Et le plus mauvais scénario arrive.

"On l'avait, certes, surprise à errer dans les couloirs au moment oû le voyageur avait subi cette étrange attaque et il aurait été possible de la soupçonner, voire de l'accuser.."
Et Mrs Brown de regretter qu'elle n'avait pas accordé la moindre pensée à .. la pièce à conviction qui fut impossible cette fois pour elle de nier ..
La déconvenue est à son comble : elle était sur le point de sortir de toutes les horreurs de la nuit qui agitèrent l'hôtel parisien pour filer sur Thompson hall où son clan l'attendait chaleureusement pour Noël, et patatrac..

A un moment donné du récit, on se demande pourquoi Mr Jones (un des protagonistes) persitse à penser qu'on lui en veut (à sa vie). La suite nous renseignera à cet effet, car dans cet écheveau, rien n'est laissé au hasard.


Il semble qu'avec un gentleman on peut toujours s'expliquer. de nos jours, cette gente a disparu jusqu'au dernier.
Trollope l'évoque d'ailleurs quand il dit : "Quand on lui présente des excuses, un gentleman les accepte"


A lire of course cette intrigue qui prend parfois l'allure d'une farce dont Trollope se reprend, la vérité est au bout de chaque être en vue qui draine ses mystères et ses faiblesses dans cette société victorienne. Il fait mention plusieurs fois que la police n'a pas sa place, on est dans les limites, mais entre gentlemen, la place reste à l'honneur ! Notons tout de même que la femme n'est pas toujours à son avantage, mais bon, ça c'est la société qui veut ça !



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