AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,48

sur 70 notes
5
5 avis
4
5 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis
C'est l'histoire d'un septuagénaire, Saül Weissmann, qui apprend d'un rabbin qu'il n'est pas juif, parce qu'il n'est pas en mesure de prouver la judéité de sa mère.
Ainsi exclu de la communauté à laquelle il croyait appartenir, lui le rescapé d'Auschwitz, il va connaître une crise identitaire où son moi juif devra faire de la place à son nouveau statut de non-juif, invité surprise un peu envahissant.
Au fil d'un récit plein d'humour, Karine Tuil s'interroge sur la complexité de nos identités et sur l'absurdité de ceux qui cherchent à tout prix à nous étiquetter.
Commenter  J’apprécie          10
Un livre où l'on retrouve l'écriture ciselée de Karine Tuil. Dès les premières pages un nom m'est venu à l'esprit : Devos, Raymond bien sûr. Plus loin des situations où ce génie des mots apparaissait quand Saül dialogue avec son double juif; il me semblait entendre Raymond dans ses sketches. Un livre hilarant par moment, décrivant des sujets graves. J'ai lu par ailleurs que cette histoire a fait les beaux jours du théâtre "La Bruyère ". Il est vrai que le personnage est haut en couleurs et que cela doit donner aux acteurs de très bons dialogues.
A lire sans modération.
Commenter  J’apprécie          50
Je ne m'attendais pas du tout à ce que j'ai lu et j'ai été déçue. Je n'ai pas du tout accroché au personnage : sa quête d'identité m'a intéressée mais les tournures parfois rocambolesques du récit ont calmé mes ardeurs. J'espérais aussi trouver plus d'informations sur le passé dans un camp du personnage. Ceci dit, j'ai tout de même trouvé le questionnement du personnage qui voit sa perception de lui-même remise en question par l'image que les autres lui attribuent. Je continuerai tout de même à lire cette autrice (j'avais adoré La domination et beaucoup aimé Six jours, six nuits).

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          00
Court roman plein d'humour caustique et absurde sur un sujet pourtant grave, la question de l'identité. Pour s'interroger sur ce thème pourtant rebattu dans la littérature, Karine Tuil, qui n'en était qu'à son deuxième roman, aborde la question de la judéité à travers le personnage du vieux M. Weissmann, qui se voit nier son identité humaine et/ou religieuse par deux fois : lors de l'épisode concentrationnaire à nazi à Aushwitz, réduit à un état de bête vouée à l'extermination, puis, plusieurs décennies plus tard, à l'occasion d'un mariage religieux tardif, dont la preuve de la judéité est mise en doute, aboutissement d'une procédure administrative absurde des plus kafkaïennes. Ce livre se lit d'une traite, sans le moindre temps mort et avec une constante réjouissance, nous permettant ainsi, sous le vernis de la fable ironique, de nous interroger sur ce qui peut constituer notre identité et la place qu'accorde le regard aveugle de l'humain, de l'autre, toujours prompt à catégoriser, à classifier les individus selon des critères absurdes jusqu'à la folie, nous interdisant toute individualisation propre, toute construction personnelle de notre moi sans le préjugé collectif déclassifiant.
Commenter  J’apprécie          10
Saül Weissmann, un vieil homme de 70 ans qui a connu les camps, rencontre une quadragénaire juive en mal de mari. Ouf ! ils vont se marier, elle aura enfin une descendance et lui quelqu'un pour ses besoins sexuels et pour s'occuper de lui pour ses jours assez comptés vu son âge. Mais, catastrophe, le jeune rabbin de 24 ans consulté pour le mariage apprend à Saül qu'au regard de la loi de la torah, il n'est pas juif sa mère ne l'ayant pas été. Comment ? il a été déporté, sa famille décimé et on ne le déclare non juif… Il traverse alors une crise d'identité.
Un récit plein d'humour qui interroge vraiment sur être ou être au yeux des autres…
Commenter  J’apprécie          10
C'est un livre très-très drôle sur la crise identitaire de Saül Weizmann qui voudrait se remarier à 70 ans avec un laideron de sa religion, âgée de 43 ans et très pratiquante. le pauvre Saül Weizmann aura connu toutes les misères et souffrances liées à sa condition de juif alors qu'il se verra refuser le mariage par un jeune rabbin sous prétexte qu'il n'est pas juif !

Ceci est narré de façon si drôle, si pertinente et avec un à-propos, que c'est un régal de lecture. Par moments la lecture me rappelait certains sketches de Popeck ou certains dialogues « à la Woody Allen ».

Vraiment quel bon moment de lecture et quelle bonne plume ! le seul détail du livre qui m'a intrigué concerne la décision de la jeune mère de ne pas s'occuper de l'enfant. Il me semble que c'est peu crédible dans ce contexte. Mais mon appréciation est-elle correcte?
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
Commenter  J’apprécie          10
Humour juif ?
Mauvaise blague en tout cas pour Saül Weissmann : il se voit contester sa judéité par le rabbin qui doit le marier à Simone :
« Il faut être juif de mère en fils. Exclus les autres ! Dehors ! »
Un comble pour cet homme de soixante-dix ans rescapé des camps nazis !

Cette fable loufoque et cruelle pose la question de la judéité, et plus généralement de l'identité.
Qu'est-ce qui nous définit ? Notre apparence ? Le regard des autres ? La 'communauté' à laquelle nous sommes censés appartenir ? Ce que nous avons vécu ?

La situation absurde et désespérante fait évidemment penser à Kafka ('La Métamorphose').
La libido débordante du vieil homme et l'humour grinçant m'ont rappelé Edgar Hilsenrath ('Fuck America').
La schizophrénie est proche de celle du 'Horla' (de Maupassant).
Associé au côté 'théâtre' et aux références obsédantes aux six millions de Juifs assassinés, le dédoublement de personnalité renvoie aussi à 'Le vieux juif blonde' (Amanda Sthers).
Et enfin, les métaphores sur le corps féminin 'habité' rappellent 'L'Ecume des jours' (Boris Vian).

Un mélange dérangeant que j'ai lu davantage par curiosité que par plaisir. Ayant beaucoup aimé le dernier roman de Karine Tuil ('Les Choses humaines'), je m'intéresse à son oeuvre et la découvre à rebours.
Commenter  J’apprécie          352
Quand Saül Weissmann, survivant d'Auschwitz, accepte de se marier religieusement, il découvre... qu'il n'est pas vraiment juif et qu'il devra se convertir. Ce qui prouve que personne n'est à l'abri d'un anathème, même pas un ancien déporté. Roman acerbe, parfois drôle, et intelligent.
Commenter  J’apprécie          00
Saül est juif, ou du moins vit depuis 70 ans en pensant que tel est le cas. Et puis Simone entre dans sa vie et tout bascule. Saül est-il juif ? Ne l'est-il pas ? C'est ce qu'il va tenter de comprendre dans les bras d'infirmières, dans le bureau d'un psychiatre .... en s'efforçant de ne pas sombrer dans la folie : « Deux hommes cohabitent en moi : l'un est juif, l'autre pas. Ils ne me laissent jamais en paix ». Très court roman aussi cruel que drôle, une écriture sensible et féroce pour raconter cette quête d'identité
Commenter  J’apprécie          10
Tout commence lorsque Saül Wissermann à l'idée saugrenue de vouloir se marier à 70 ans, avec Simone 40 ans, rencontrée 3 mois auparavant lors d'une sortie organisée par les randonneurs juifs de France. Simone, vieille fille aussi vilaine physiquement que le pêché et juive très pieuse, veut une cérémonie religieuse. En foi de quoi, le couple se rend chez le rabbin en vue d'organiser le mariage.

Là les complications commencent. le rabbin, blanc bec de 25 ans, sûr de lui et fier de ses cinq ans d'études pour l'obtention de son rabbinat, s'ingénie avec insistance, à leur demander l'acte de mariage religieux de leurs parents respectifs, attestant de leur judaïté. Ce que Simone, prévoyante lui remet sans problème, alors que Saül n'a aucun papiers. Ceux-ci ayant disparus ainsi que toute sa famille dans les crématoires d'Auschwitz. de fait, Il ne peut fournir ni document, ni les quatre témoins nécessaires pour justifier de sa judéité. le mariage ne peut avoir lieu.

S'ensuit une situation kafkaïenne, ou le rabbin s'entête, et malgré les explications de Saül sur sa circoncision, sa déportation, sa récitation par coeur du Kaddish, il lui affirme qu'il n'est pas juif ! En effet, selon la loi religieuse, c'est par la mère que se transmet la religion. Ne pouvant le prouver, il est considéré comme non juif pour la loi religieuse, alors que pour la loi civile européenne et israélienne il est considéré comme juif. Suite à cette révélation, Simone refuse de l'épouser civilement et le rejette, de même que son père du domicile duquel il se fait jeter manu militari.

Désemparé, en pleine crise identitaire, Saül Wissermann se débat avec sa double personnalité. le juif et le non juif, qui s'épient et se querellent l'un et l'autre sans cesse….

Je ne vous en dis pas plus hormis que ce livre est un petit bijou. L'auteure manie la théorie de l'absurde et l'humour citronné avec brio. On s'amuse beaucoup à sa lecture.
Commenter  J’apprécie          10




Lecteurs (185) Voir plus



Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20239 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur ce livre

{* *}