Les choses humaines

Les choses humaines c'est l'histoire de deux hommes, le père et le fils. Deux générations, deux mentalités très différentes.


Le père est un journaliste ambitieux et opportuniste, voir manipulateur, qui vient d'un milieu social bas. Il a souffert dans sa jeunesse, et est prêt à tout pour reste jeune, garder sa place sous les feux des projecteurs. Alors qu'il vient de l'ombre, il ne pense aujourd'hui qu'à la gloire et son image, vue par tous.Alors que son fils est tout l'inverse ! Intelligent, jeune, discret et sensible, il est né avec cuillère en argent dans la bouche et son avenir est plus que prometteur. Il est proche de réussir son rêve de s'expatrier, faire carrière aux USA, trouver l'amour, l'affection et l'attention que ses parents ne lui ont pas donné.


Puis, au tiers du livre. L'un de ces hommes est accusé de viol. Lequel, dans quel contexte, par qui? Je vous laisse le soin de découvrir tout ça, car c'est une petite bombe.


Un livre où l'homme est au ce très de la parole alors que le thème est plus sensible pour les femmes. Ce sont les hommes ici qui ont la parole, évoquent leur vision du rôle de la femme, de son image dans la société. Ce qu'elles font ou se croient obligées de faire pour exister, avoir une légitimité. Et encore, dans tous ces cas de figure, elles seront jugées et critiqués, jamais acceptées. Parfois saluées, mais vite oubliées. Alors quand on traite d'un rapport sexuel consenti un côte et non consenti de l'autre, qui blâmer et qui aider?


Les choses humaines, ou le rapport entre autrui, leur ressenti divergeant et ambivalent sur une même situation. Avec une écriture claire, fluide, intelligente, qui ne prend pas parti mais évoque tous les aspects possibles, nous mettant à mal d'essayer de choisir un côté. Celui de l'accusé, ou de l'accusateur.
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Spécial Prix Littéraire

« Il y avait, au coeur de son texte, un passage sur son éthique personnelle. » Page 100

Que s'est-il réellement passé ce soir-là dans ce local à poubelles entre Mila, jeune fille introvertie, et Alexandre, garçon brillant et surtout bien né ? Ces deux adolescents se côtoient sans se connaitre, leurs parents forment un couple recomposé, qui va exploser lorsque Mila accuse Alexandre de viol.

La mère d'Alexandre, connue pour ses positions très féministes, refuse d'envisager que son propre fils ait pu violer. le père de Mila, comprenant à quel point c'est difficile pour sa fille et pour une femme en général de porter plainte, l'accompagne jusqu'au procès.

Ce sera aux jurés de la cour d'Assises de trancher. Parole contre parole. A chacun sa vérité et le récit très différent de cette soirée. Consentante versus terrorisée. Et des avocats, chacun dans leur rôle, allant exploiter chaque détail de la vie intime de Mila et Alexandre. Décrédibiliser leur parole, annihiler les témoins, fouiller leur passé, rien ne leur sera épargné. En tant que lecteur, on doute à chaque page de la responsabilité de l'un et de la sincérité de l'autre.

Inspiré d'un fait divers américain, une affaire d'une accusation de viol sur un campus de Stanford, ce roman a été couronné en 2019 du Prix Interallié et Prix Goncourt des lycéens. Une adaptation au cinéma réalisée par @yvan_attal devrait sortir prochainement en salle.
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Une écriture dense, une histoire très actuelle, on a l'impression de reconnaitre ces personnages. Tout au long du livre je me suis demandée quelle direction allait prendre le dénouement.
Un tableau de notre époque, des évolutions et changements de la société.
L'auteure nous donne l'impression d'être nous même un membre du jury.

Jean Farel est journaliste et animateur de télévision il est obsédé par l'âge de la retraite qui risque de le faire tomber de son piédestal quand il ne sera plus que lui-même. Il trompe sa femme à tour de bras sans doute pour se prouver à lui-même qu'il est quelqu'un.
Claire sa femme entretient une liaison avec un professeur au chômage, licencié d'une école juive intégriste pour défaut de moralité.
Alexandre leur fils est mis en examen pour avoir violé une jeune stagiaire.
Tout ce beau monde se fait un plaisir de raconter ses pratiques sexuelles, ce n'est plus de l'érotisme, ni de la pornographie mais de la scatologie. Nous entrons de plein pied dans le monde des affaires et celui d'une justice impitoyable.
Un livre bien écrit mais profondément malsain, obnubilé par le sexe. On en vient à regretter les fermiers du passé qui sautaient les filles de ferme sur la paille des étables ou les châtelains qui abusaient de leur droit de cuissage - ils faisaient preuve d'une belle santé physique.et morale.
Il faut croire que Karine Tuil a un mauvais rapport avec la sexualité et le monde du showbiz ou de la télévision, à moins qu'elle traduise le déclin de la société et de ses valeurs. Ce qui expliquerait qu'elle ait pu avoir plusieurs prix littéraires..
Elle mériterait d'être condamnée comme Lady Godiva. Son, mari l'avait obligée pour l'avoir trompé à se promener toute nue sur une jument blanche, dans le centre de Bruxelles
Après le dernier chapitre j'ai eu envie de me laver les mains, ces mains salies par ce livre entre lesquelles je l'avais tenu– et me purifier le cerveau (hippocampe) d'un gel hydro alcoolique pour l'effacer de ma mémoire

Un rapport sexuel dans le cadre d'une soirée sous alcool et cannabis entre un jeune homme et une jeune femme qui ne se connaissaient pas auparavant, si ce n'est que le père de la fille est l'amant de la mère du garçon. le lendemain, il ne se rappelle pas de grand-chose. Elle l'a vécu comme un viol. Lui est le fils d'un animateur télé, âgé mais célèbre ; c'est un étudiant plein d'avenir. Elle est une jeune fille réservée, issue d'une famille juive orthodoxe. Poursuite judiciaire, procès d'assises. L'auteure analyse assez finement la psychologie des personnages, leur passé, leur personnalité et ce roman donne à réfléchir sur le consentement. L'occasion de revoir cette vidéo pertinente : « consentement et tasse de thé » : https://www.youtube.com/watch?v=S-50iVx_yxU

Une lecture en deux temps.

Une première moitié que j'ai trouvée un peu poussive mais non inintéressante : la description d'un milieu très élitiste dont les détails des parcours de chacun sont nombreux. Dans ce milieu, tous ont poursuivi des études brillantes, mère et fils ne connaissent pas la médiocrité. Des écoles et universités prestigieuses, des stages de fin d'études auprès de personnalités impossible à côtoyer pour la plupart, du travail acharné. du travail encore et toujours. Une implication professionnelle, une ambition démesurée, une pression maximale au détriment d'une vie de famille et de sentiments. Un père, violent, coureur de jupons, qui a réussi, et pas qu'un peu puisqu'il est la figure numéro 1 des écrans de télévision, en se construisant seul et qui impose une discipline de fer à sa progéniture. Quel sentiment de malaise j'ai ressenti en me plongeant dans ce monde. L'écriture de Karine Tuil implacable, parfaite, a su faire naître en moi un écoeurement colossal à l'encontre de ces personnes totalement déshumanisées qui ne vivent que pour le pouvoir.

Le décor posé, un événement va venir perturber l'existence de cette famille qui n'en a que le nom. Une fois encore, ce sont les apparences qu'il va falloir préserver. Au détriment de la vérité. Quelle vérité ? Qui la détient ? Des faits énoncés. Deux interprétations diamétralement opposées. Qui dit vrai ? Qui croire ? Deux mondes que tout oppose : celui de la jeunesse décadente vs la religion ultra conservatrice. Celui de la lumière contre celui de l'ombre. Celui de la notoriété contre celui de l'anonymat. Il semblerait que l'un des deux parte avec une certaine avance.

Culture et classe sociale privilégiée ne riment pas toujours avec subtilité. Les prédateurs ne sont pas toujours là où on le croit. La réussite sociale a souvent un prix : celui de l'échec personnel et de l'assèchement des sentiments. Les rapports interpersonnels ne s'apprennent pas dans les livres. La transmission intergénérationnelle a un devoir. Celui-ci non rempli, les conséquences peuvent être effroyables.

Un roman brillant et glaçant.
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On suit d'abord la vie d'un présentateur télé très réputé, assez égocentrique, hypocondriaque puis, on suit le procès d'Alexandre, son fils, accusé du viol de Mila Wizman, fille du beau père d'Alexandre … Beaucoup de dialogue des procès, beaucoup de répétition de ce qui s'est passé ce soir là, mais j'ai bien aimé ce livre qui nous fait réaliser l'importance d'utiliser avec précaution le #BalanceTonPorc, menant à des procès interminables. Ce livre nous fait aussi nous rendre compte qu'absolument tous nos actes peuvent se retourner à un moment contre nous.

Du pouvoir, des engagements féministes, un fils brillant, tout semble parfait !
Une accusation de viol et ce roman puissant qui interroge le monde contemporain face à la diabolique machine judiciaire
Car personne n'est à l'abri de se retrouver un jour pris dans cet engrenage !...

Deux parties inégales.
Premièrement, description d'un couple au coeur du pouvoir mediatico-politique, à qui tout semble réussir.
Deuxièmement, une accusation de viol et tout bascule. On a l'impression que cette seconde partie est intégralement pompée dans les annales judiciaires, dommage.

Retour de lecture : Les choses humaines de Karine Tuil.
Je suis très partagée quant à cette lecture.

J'ai totalement adhérée à l'histoire ( Les Farel forment un couple de pouvoir. Jean est un célèbre journaliste politique français ; son épouse Claire est connue pour ses engagements féministes. Ensemble, ils ont un fils, étudiant dans une prestigieuse université américaine. Tout semble leur réussir. Mais une accusation de viol va faire vaciller cette parfaite construction sociale), mais à trop vouloir coller à l'actualité, je trouve que l'auteure en a trop fait.

Les attentats dans l'école juive de Toulouse, le Clinton-gate, les viols à Munich, Weinstein, metoo, la maladie d'Alzheimer de Catherine Laborde...
Et trop de parallèles avec des couples de personnalités connues tels que PPDA/Chazal,... les ficelles sont un peu trop grosses.

L'histoire se suffisait en traitant d'un sujet aussi fort qu'est le consentement mutuel dans le rapport sexuel. Ce livre est puissant et nous amène à nous questionner : et nous qu'aurions-nous fait ?