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sur 1313 notes
Un roman lu par le biais de l'école et qui m'avait beaucoup marqué. le petit Jacques Vingtras raconte son enfance, rudoyé par sa mère, oublié par son père. et s'ennuyant à l'école. Avec ce roman, Jules Vallès dépeint avec un certain réalisme les modes de vie de l'époque, à la fois les familles bourgeoises mais aussi les domestiques et les paysans.
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L'enfant/Jules Vallès
C'est en 1876 que Jules Vallès alors âgé de 44 ans, en exil à Londres, commença la rédaction de ce qui allait être une trilogie intitulée « Jacques Vingtras » : L'enfant, le Bachelier, L'insurgé. Trois volumes dont le premier est ici en question.
En exil car il avait été condamné le 4 juillet 1872 à mort par contumace pour l'incendie présumé d'un immeuble à Paris en 1870. Il avait été arrêté en août 1870 pour avoir manifesté contre le régime impérial, puis libéré. En octobre il s'était joint à l'insurrection contre la Défense Nationale à l'annonce de la défaite de Sedan. Impliqué dans l'insurrection de la Commune dès mars 1871 et sachant en danger il fuit par la suite en Angleterre. Et il écrit…
La quatrième de couverture résume toute la détresse de Jacques, le héros de ce récit autobiographique :
« À tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents, je dédie ce livre. » Signé : Jules Vallès.
Dans un style non dépourvu d'humour, de subtilité et de sensibilité, Vallès nous conte cette enfance martyre qu'il a connu et il sait le faire avec les mots qui conviennent : son style est évolutif en fonction de l'âge. de simples dans l'enfance les mots deviennent plus chargés de rancoeur à l'adolescence.
Fils de professeur de collège et d'une paysanne, Jules Vallès, encore enfant en 1840 raconte :
« Ma mère dit qu'il ne faut pas gâter les enfants et elle me fouette tous les matins. Quand elle n'a pas le temps le matin, c'est pour midi et rarement plus tard que quatre heures… Ai-je été nourri par ma mère ? Est-ce une paysanne qui m'a donné son lait ? Je n'en sais rien. Quel que soit le sein que j'ai mordu, je ne me rappelle pas une caresse du temps où j'étais tout petit : je n'ai pas été dorloté, tapoté, baisotté ; j'ai été beaucoup fouetté"

Il convient de lire au second degré bien souvent ce que Vallès exprime.
« Il faut bien avouer que ma mère est logique. Si on bat les enfants, c'est pour leur bien, pour qu'ils se souviennent, au moment de faire une faute, qu'ils auront les cheveux tirés, les oreilles en sang, qu'ils souffriront, quoi !...Je suis tombé sur une mère qui a du bon sens, de la méthode….J'ai été jusqu'ici le tambour sur lequel ma mère a battu, elle a essayé sur moi des roulées, et des étoffes, elle m'a travaillé dans tous les sens, pincé, balafré, tamponné, bourré, souffleté, frotté, cardé et tanné…Je sentais bien que cela faisait plaisir à ma mère de me faire du mal ; qu'elle avait besoin de mouvement et pouvait se payer de la gymnastique sans aller au gymnase…Je ne connaissais que le calus de ses doigts, l'acier de ses yeux et le vinaigre de sa voix… »
Cette mère bornée, vulgaire, d'extraction modeste et qui veut prendre l'ascenseur social et paraître, est une femme méchante animée de pulsions sadiques et Jacques quoique le premier de la classe subit les remontrances et les coups sans broncher. Une sorte de jalousie anime cette mégère irascible.
Père et mère sont des êtres complexés de par leurs origines sociales et des tortionnaires névrosés.
À la suite d'un différent conjugal, son père qui jusque là était loin d'égaler sa mère dans sa rage contre Jacques en étant plutôt lâche, devient acariâtre et se met à le frapper également.
« J'aurais été un ange qu'on m'aurait rossé aussi bien en m'arrachant les plumes des ailes, car j'avais résolu de me raidir contre le supplice, et, comme je dévorais mes larmes et cachais mes douleurs, la fureur de mon père allait jusqu'à l'écume…De temps en temps, ils se raccommodent et me battent tous les deux à la fois ! »
Tout au long de ce calvaire, Jacques pourtant conserve du respect et de la gratitude pour ses parents et continue de bien étudier.
Jusqu'au jour où devenu un jeune homme, Jacques annonce à sa mère venue lui rendre visite à Paris où il étudie qu'il n'aime pas ses parents et ne veut plus les voir. Et il regrette aussitôt ses paroles quand il voit les larmes de sa mère…Un face à face pathétique entre mère et fils.
La frustration de Jacques se situe à tous les étages de sa vie et cette persécution explique sans doute que Jules Vallès se révoltera contre l'ordre établi et l'interdit en devenant un insurgé lors de la Commune de Paris en 1871.
Le ton des dernières pages du livre exhale un parfum de révolte totale après la lecture d'ouvrages historiques révolutionnaires et l'exaltation de Jacques face à la misère du peuple et l'injustice dont est victime le monde ouvrier fait de lui un futur militant motivé et décidé.
Un récit poignant et sombre de 400 pages de violences morales et physiques.
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Voilà le premier tome de la trilogie autobiographique de Jules Vallès. Il y dresse un portrait dur de sa campagne auvergnate natale, perdue et archaïque. Une description qui concorde avec celle de sa mère, une femme extrêmement sévère, conservatrice, castratrice envers son fils comme envers son mari. Son père est instituteur, sensé être un notable. Au contraire, il apparait plutôt comme un homme misérable et sans ambition. Malgré tout Vallès aime ses parents. Cette histoire c'est celle d'une enfance difficile mais on ne tombe jamais dans le mélo larmoyant. Ces épreuves ont plutôt forgé le caractère de Vallès, devenu un homme de conviction, engagé et combatif, poussé à l'exil pour sa participation à la Commune de Paris.
Ce premier volet prend fin dans le contexte de la révolution de 1848, auquel il participe activement. le style de Vallès est clair et concis, avec un peu d'humour et beaucoup de talent.
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Il y a des auteurs dont je regrette que la lecture ne soit pas obligatoire au lycée, voire en licence de Lettres ou d'Histoire. Jules Vallès, incontestablement, en fait partie. En marge des écoles et des courants de son époque, je pense même que les Historiens et critiques littéraires d'aujourd'hui peinent à lui coller une étiquette, puisqu'aucune ne convient à son éclectisme.

L'Enfant, le premier volet de la trilogie des Mémoires d'un révolté, pourrait même grandement intéresser les plus jeunes, les collégiens peut-être. Dédié « à tous ceux qui crevèrent d'ennui au collège ou qu'on fit pleurer dans la famille, qui, pendant leur enfance, furent tyrannisés par leurs maîtres ou rossés par leurs parents », je me demande, qui ne s'est pas retrouvé assis, à écouter un cours dont l'intérêt le dépassait ? Qui n'a pas bêtement appris des leçons ? Qui n'a pas manqué de s'endormir en cours ?

Chose extrêmement intéressante, par la représentation des aspects ordinaires et populaires (très populaires, je ne vous le cache pas) de la vie en province, on peut éventuellement déduire que l'Enfant appartient au grand genre, si étudié, des romans réalistes. Jacques Vingtras, le narrateur, est un enfant du XIXe siècle, fougueux et turbulent, souvent malheureux au collège et incompris par ses parents dont la mère pourrait presque prendre l'apparence d'un tortionnaire. (Je vous assure, sa mère est effrayante.) le récit de sa vie est constitué de moments de profondes peines mais aussi d'épisodes tendres et cocasses car, même dans le malheur, on trouve toujours de quoi rire.

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Le premier tome de la saga Vallessur l'enfance de l'auteur un classique indemodable !
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Un enfant souffrant du comportement sévère de sa mère autoritaire; privé de vivre son enfance au-delà de ses espérances. Bcp de malheurs ,et moins de joies . Bref, une enfance boulversée.
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Un roman bouleversant aussi bien par la façon de raconter de Vallès que par les faits qui sont dépeints. L'auteur nous plonge dans un univers où violence et misère se côtoient. L'auteur parle comme étant l'enfant, une personne extérieure inconnue ou encore le Jacques adulte. Si au début du roman Jacques est un enfant docile acceptant tout de sa mère, au fil des pages, Jacques grandit et prend conscience de la méchanceté de ses parents. Il commence à forger le personnage révolté qu'il sera plus tard.
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trés bien
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J'étais ado lorsque j'ai lu ce titre. Je me souviens d'une lecture pénible où je me suis terriblement ennuyée. Naturellement, j'aurais peut-être plus adulgente si je l'aurais lu aujourd'hui. Un livre au programme, pas très joyeux, et trop classique à mon goût.
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Cette histoire c'est celle d'une enfance difficile mais on ne tombe jamais dans le mélo larmoyant. Ces épreuves ont plutôt forgées le caractère de Vallès, devenu un homme de conviction, engagé et combattif. Il ne cherche pas à tirer une larme au lecteur mais à expliquer comment il est devenu l'homme qu'il est au moment où il écrit, c'est à dire un proscrit poussé à l'exil pour sa participation à la Commune de Paris.
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