J'ai découvert ce livre lors de sa sortie en livre de poche en même temps que le dernier opus d'
Aurélie Valognes. Je remercie à Babelio et Mazarine éditions pour m'avoir offert cette opportunité.
L'histoire : Bernard est un jeune retraité. Tout s'annonce merveilleux pour Brigitte, sa femme, qui veut enfin profiter de ce mari travaillomane. Sauf que Bernard ne l'entend pas de cette oreille. Il est persuadé que son entreprise va le rappeler, car il est indispensable ! Entre temps, Bernard s'ennuie, vit mal cette mise en retraite anticipé, mais grâce à son petit fils, il trouvera un nouveau sens à la vie.
Mon avis : La lecture est agréable, les situations cocasses et les personnages attachants. Néanmoins, j'ai trouvé le temps extrêmement long. Pour un livre, je ne voyais pas où ça allait, et effectivement on pourrait s'éterniser sur les péripéties de Bernard à la retraite. Je pense que ça passerait mieux dans un format sketch ou sitcom. le véritable enjeu de l'histoire n'arrive qu'à la moitié. Au début, nous avons droit à la vie passionnante de deux retraités, puis c'est la conversion à l'extrémisme écologique de Bernard.
C'est le deuxième livre d'
Aurélie Valognes que je lis. Je peux voir une constante dans ses personnages, qui certes sont attachants et empreints de réel. Mais je trouve aussi un léger abus qui provoque l'effet adverse (tant de défauts réels sur un seul personnage le rend caricatural). Je pense notamment à Bernard ou aux voisins fouineurs. On connaît tous quelqu'un qui se sent indispensable pour son entreprise, qui ne digère pas la retraite, qui veut avoir raison sur tout et un ayatollah de l'écologie. Toutes ces caractéristiques sur la même personne, c'est un peu comme une avalanche pour moi. de même pour les voisins : on connaît tous une commère qui parle pour ne rien dire, qui prononce mal les mots car elle manque de culture et ce qui compte est de parler pour ne rien dire, qui se permet des critiques sur les gens, même des enfants ; qui jette la poubelle dans la nature ou les mégots dans la boîte à lettres du voisin. Bref, toutes ces « qualités » sur la même personne, ça existe certainement, mais c'est un peu trop. Même les psychopathes d'un polar ont plus de nuances .
Le message écologique est intéressant, noble. Même si la manière de l'aborder, avec autant d'intégrisme, donne envie de surtout ne jamais se convertir au « zéro déchet ». Ce qui est dommage.
Tout de même il y a des aspects intéressants, malheureusement survolés, comme les relations hommes-femmes. Les couples qui se disputent pour des bêtises (ça me rassure de me savoir « normal » !), mais aussi la vie au moment où le couple est à la retraite. La nécessité pour une femme d'avoir son « espace vital », son temps à elle, ses activités à elle, ses amis à elle. Des choses que l'homme ne peut comprendre, lui qui s'attend à avoir une servante pour s'occuper de lui jusqu'à la fin de ses jours. Cet aspect de la vie est peu exploré malheureusement, mais donne matière à réfléchir : peu importe l'âge, vaut mieux vivre seule ou en mauvaise compagnie ?
Bon, je m'égare certainement dans mes réflexions philosophiques. Ceci dit, si vous aimez les histoires familiales mignonnes, les situations cocasses de la vie réelle, les histoires des retraités actifs et le combat écologique, vous passerez un bon moment de lecture.
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