AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,6

sur 677 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une mini-tornade a eu raison du vieux poirier multiséculaire du docteur Lannes.
Il s'appelait Tristan et sa longévité a fait de lui un gardien d'âmes humaines. Alors même déraciné, couché à terre, puis débité en bûches, il nous livre sa perception du monde, toutes ces mémoires humaines qu'il a gardées bien à l'abri sous son écorce.
Et à travers la statuette façonnée par la petite voisine Manon dans un morceau de sa souche, Tristan va suivre les pas de cette future sculptrice. Il va également suivre la vie de Yannis, écrivain et critique d'arbres.
Le parcours de Yannis ne m'a pas vraiment emballée mais je lui suis reconnaissante de la révélation finale sur l'origine de ce cher poirier.

Les descriptions physiques des humains données par ce vieux poirier en empruntant des qualificatifs puisés dans le monde végétal sont belles et amusantes. Trois petits exemples pour saluer ce travail de l'auteur qui m'a vraiment séduite dans cette lecture :
« des épaules taillées en haie de thuyas »
« ses yeux pareils aux lilas bleus »
« le visage poudré comme un pollen de bouleau »

Ce petit roman est également enrichissant car il souligne le rôle de l'arbre dans l'écosystème. Tristan nous parle de ses différentes fonctions selon le cycle des saisons et des hôtes bienvenus ou parasites qui l'habitent.

L'écriture, belle et expressive, fait de cette lecture un voyage d'émotions avec de multiples messages sur l'égoïsme, l'indifférence, l'alerte écologique et sur la mort.
Commenter  J’apprécie          100
Si nous pouvions vivre 300 ans comme ce poirier planté sous Louis XV on en aurait des choses à raconter sur l'histoire et l'évolution de la terre, de la flore, de la faune et enfin des hommes. Ces créatures si imparfaites ayant perdu le contact avec tout ce qui vit autour d'eux. Il s'agit d'un véritable journal intime, mais d'un arbre. Génial dans l'inventivité également concernant l'affaire Dreyfus.
J'ai beaucoup aimé. Maintenant un petit polar et ensuite je retourne explorer le monde de Didier van Cauwelaert.
Commenter  J’apprécie          90
Oui, vous avez bien lu, le narrateur de ce roman est un arbre ! Un arbre qui porte un prénom, un vieux poirier tricentenaire à terre après un méchant coup de vent. Avant de rendre son dernier souffle d'arbre, Tristan va narrer sa longue vie, et bien sûr celle de tous ceux qui ont vécu autour de lui. Tant qu'il reste encore un peu de sève dans ses branches, il continue à « vivre », à sentir le monde qui l'entoure, et regrette déjà sa mort programmée, alors qu'il devait être très bientôt classé parmi les arbres remarquables.


Alors bien sûr, si vous pensez que la nature n'a pas de vie propre, si vous n'êtes pas persuadé que les plantes, les arbres, les fleurs vivent autour de vous, ne vous donnez pas la peine de vous plonger dans ce roman. Mais si vous sentez parfois une connivence avec les végétaux, une communion, un élan du coeur pour eux, plongez-vous vite dans ce magnifique récit empreint d'humanité et de poésie.
Suite sur Liliba
Lien : http://liliba.canalblog.com/..
Commenter  J’apprécie          90
On m'appelait Tristan, j'avais un peu moins de 300 ans, j'étais l'un des deux poiriers du docteur Lannes".
Un jardin des Yvelines; un arbre qui parle près de sa compagne Isolde; une mini-tornade qui le déracine;son propriétaire cardiologue,habitué à venir capter son énergie en l'entourant de ses bras, peiné de perdre un ami cher qui a suivi les étapes de sa vie: voilà tout est presque dit. La trame d'une histoire s'enclenche déjà et Didier van Cauwelaert (qui confie au lecteur avoir écrit le journal d'un arbre suite à la mort de son poirier) pourrait très bien s'en tenir là, en brodant un peu entre paquerettes et papillons, mais non, ce Van Cauwelaert là, plume vagabonde en bandoulière, dote son Tristan de télépathie à l'orée de la mort, donne une conscience aux branches débitées et transporte l'ultime sculpture vers les forêts amazoniennes où officient des chamanes aux pouvoirs séculaires.
Divers destins,et bien d'autres encore issus du passé, tissés de mémoires ancestrales, de créativité, d'amour et d'écriture, vont se nouer et se dénouer au fil du temps. du docteur Lannes à Manon la petite autiste en souffrance. de Yannis le critique d'arbres à Manon-Tristane. de Tristane à Toé son fils. Et si le cycle de vie bouclait sa boucle? Et si l'âme existait, immortelle et sereine?Et si la vie résistait à tout au fil de réincarnations?
Une bien belle histoire que je ne regrette pas (happée par le trou vert béant de la superbe couverture) d'avoir lue ayant surmonté mes à priori par rapport à Didier van Cauwelaert (pourtant salué par le prix Goncourt général 1994 pour Un aller simple) dont L'évangile de Jimmy ne m'avait pas vraiment emballée.
Une écriture souple et paisible qui vous ressource comme la sève d'un arbre guérisseur.
Commenter  J’apprécie          90
C'est l'histoire d'un poirier tricentenaire, qui, lors de sa chute, va se poser tout un tas de questions philosophiques sur la vie et sa relation avec les autres. Bien évidemment cela questionne aussi le lecteur sur sa propre condition et ses relations avec autrui. J'ai aimé l'originalité du récit, de plus c'est bien écrit et c'est pile ce que je cherchais à lire en ce moment. Les chapitres courts laissent le temps de la réflexion et ça me plait également.
L'arbre est le centre du roman mais autour de lui gravite des histoires humaines, une petite fille, un docteur, des voisins, ou encore un passionné de l'histoire à travers l'arbre nommé Tristan. Ils sont importants et permettent aux lecteurs de s'identifier mais selon moi, ils restent très secondaires, Tristan mène la réflexion, réuni tous ces humains, c'est son histoire, sa vie et sa mort que l'on suit. Je regrette toutefois que l'auteur n'est pas plus développé que ça Isolde, l'autre poirier, au final ils ont eu que peu de relation alors qu'on sait que la communication entre les arbres est importante. C'est vraiment être tatillon car j'ai vraiment apprécié ces moments de réflexions relaxantes.
Commenter  J’apprécie          81
Comme pour tout livre, tout commence avec la mort d'un arbre. Pourtant, cette fois, c'est l'arbre qui prend la parole et nous raconte son histoire : planté sous Louis XV, notre héros est un poirier, il s'appelle Tristan…

En trois cents ans, il en a des choses à nous raconter et sa mort n'est pas une fin, juste le début d'une nouvelle vie. Il nous emmène donc, dans un tourbillon de grandes et de petites histoires, à travers les siècles, dans la joie et la tristesse de ceux qui l'accompagnent. le vieux docteur Lannes qui a vu mourir son fils sous ses branches, Yannis qui envisageait de lui consacrer un chapitre de son ouvrage sur les arbres remarquables, Manon, la petite voisine qui sculptera son bois… ne sont que quelques uns des destins que Tristan évoque pour nous.

Didier van Cauwelaert nous parle des arbres, de leurs défenses, de leur mode de vie ; il nous présente les humains qui les côtoient, leur parcours… Il passe d'un sujet à l'autre, d'un destin à l'autre avec légèreté et vivacité. L'ensemble est une fresque disparate, un récit atypique et frais, une superbe lecture. Les mots sont simples ; les phrases coulent, limpides ; les pages se tournent toutes seules.
Lien : http://nahe-lit.blogspot.com..
Commenter  J’apprécie          70
Cet arbre, c'est Tristan, un poirier vieux de plus de 300 ans qui vivait dans le jardin d'un couple qui en avait fait leur compagnon de vie. Il avait aussi Isolde, sa compagne de toujours, et deux autres amis, une petite fille du voisinage qui lui racontait ses peines et sculptait sur son tronc, et un jeune homme qui venait lui rendre visite pour rédiger un rapport et le faire rentrer dans le registre des "arbres remarquables". Mais un jour, un coup de vent plus fort que d'habitude le fit tomber et mit fin à sa vie d'arbre planté. Il était si vieux !
C'est alors que Tristan choisit de raconter ses souvenirs, mais il lui manquait un maillon important, celui de ses quatre premières années. Sa mémoire lui rappelait parfois deux jeunes enfants, mais. la vie est étrange.....
L'heure était également venue pour lui d'envisager son avenir; celui d'une bûche ? d''une sculpture ? Aura t'il une vraie renaissance ?
Sur un plan plus général, ce livre évoque aussi l'époque actuelle si néfaste pour l'environnement et l'auteur imagine une vengeance "écologique" des arbres dirigée contre les destructeurs de la nature.
Didier van Cauwelaert donne quand même à son ouvrage une petite note finale optimiste, la survie de quelques uns qui auraient la sagesse d'envisager une réconciliation bienvenue entre toutes les espèces.
Un livre original et d'actualité.
Commenter  J’apprécie          60
Tristan est un vieux poirier de 300 ans et son heure est venue. Un simple coup de vent, même pas une tempête, le renverse. Il gît, seulement lié à la terre par une ultime racine.
A travers l'existence de Tristan on découvre la Grande Histoire. Il a tout de même vécu une rencontre historique entre Dreyfus, condamné injustement, et son bourreau, le général Mercier. Il a vécu des pendaisons, un bûcher de sorcière, une éxécution... Sa vie a été jalonnée de morts. Toutes ces âmes disparues sont liées à lui, il les porte en lui et les libère une à une au fur et à mesure qu'il se rappelle d'eux.
Finalement débité en tronçons de la taille de la cheminée du vieux médecin à qui il appartient depuis le début du vingtième siècle, il pense que c'est la fin mais non, sa conscience continue d'exister à travers l'existence du vieillard endeuillé, puis de celle de Manon qui sculpte dans son bois son propre corps devenu adulte et enfin à travers le destin de Yannis qui voulait faire enregistrer Tristan dans la liste des Arbres Remarquables.

Avis personnel
Ce qui est original dans ce livre c'est le point de vue qui reste du début à la fin sur Tristan. Il nous livre souvent les sentiments et les émotions des humains car il a une capacité particulière ignorée des humains qui lui permet de se connecter aux personnes qu'il rencontre ou qui pensent à lui.
La seconde originalité de ce roman réside dans son message d'ordre écologique. Si nous n'y prenons pas garde, l'esprit de survie de la nature se manifestera et éliminera l'homme qui cherche à l'éradiquer.
La structure du récit est assez complexe. On passe du présent au passé, de la grande histoire à la petite... mais je n'ai jamais été perdue. C'est très bien écrit.
Au niveau des personnages, je me suis plus attachée à Tristan et à sa compagne Isolde qui héberge une antenne télé puis des cabanes d'enfants sur plusieurs générations qu'aux humains qui se montrent limités à leur monde, leur micro-monde par rapport au monde vu d'une façon plus globale par Tristan.
Je note aussi la magnifique couverture du livre (bravo au service marketing de Michel Lafon !). Sans même avoir lu la quatrième de couverture, j'avais envie de me l'offrir.

Au début du livre, il est écrit Il a été tiré de cet ouvrage 15 exemplaires, dont dix numérotés de 1 à 10, et cinq exemplaires, hors commerce, numérotés de I à V, le tout constituant l'édition originale en bois de reliure provient de l'arbre tricentenaire qui a inspiré ce roman.
Je voudrais trop voir l'un de ces exemplaires !
Lien : http://christine-lecture.blo..
Commenter  J’apprécie          61
Je n'attendais rien de ce livre. Résultat, il m'a beaucoup plu ! Je ne sais vraiment pas comment l'auteur a pu tenir ce sujet sur 300 pages, mais je trouve qu'il a brillamment réussi ! L'arbre en question, qui vient de tomber, comprend les humains et est capable de ressentir leurs émotions. On va donc suivre les personnages qui vont l'avoir côtoyé, allant des plus anciens comme Jeanne d'Arc, jusqu'à une jeune sculptrice, en passant par Dreyfus ! Tout cela est évidemment fictif mais je trouve que ça ne fait pas tâche du tout. En effet, d'habitude je n'aime pas trop le mélange fiction/faits et personnages historiques. Cela fait qu'on a pleins d'histoires à apprendre de cet arbre ! Une chose est sûre, je ne regarderai plus jamais les arbres de la même façon ! Les couvertures des 15 premiers exemplaires de ce livre proviennent de l'arbre tricentenaire qui a inspiré ce livre...je trouve ça fantastique !
Commenter  J’apprécie          50
Si vous aimez la nature et plus particulièrement les arbres, ce livre est pour vous. Tristan, un poirier de 300 ans vient de tomber à terre. C'est pour lui l'occasion de vous conter son passé et son avenir. Très joli roman, accessible et bien écrit.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (1396) Voir plus




{* *}