AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 101 notes
5
0 avis
4
5 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est l'histoire d'un gars, barbe et cheveux hirsutes, qui part à l'aventure dans le grand Nord. Une meute de chiens, un traineau, une chapka et quelques milliers de kilomètres à faire. Dans le froid. -55°C, de quoi supporter ses moufles. Mais le con, il a oublié les bouteilles de vodka. Quand je pense que c'est le premier geste de survie pour se dérider un peu la vie. Parce que le gars, il n'a pas l'air très souriant et se réchauffer à la vodka lui aurait certainement donné un plus ample sourire à son exploit sportif. En plus, les chiens connaissent la route, c'est tout droit, sauf si un élan passe dans les parages…

Le départ est donné dans le territoire du Yukon. Destination finale, la province du Québec et sa brasserie Unibroue. Tabarnak, j'ai hâte d'y arriver. Une course contre le temps, les secondes qui s'égrènent et les nuages qui défilent. Et puis des noms qui laissent rêveur l'aventurier du canapé que je suis : Saskatchewan, Manitoba… Il y a de quoi boire quelques pintes de whisky frelaté avec les indiens, les vrais ceux avec les plumes, le tomahawk et la blanche attachée au poteau central en guise d'offrandes aux dieux de la neige.

Mais voilà, ce gars que j'appellerai Nicolas V., préservant son patronyme pour ne pas le dénoncer trop fort, n'est jamais content. Il passe son temps à râler, à houspiller, à grognasser. Ce n'est pas un loup, mais un vieux ours ronchon que l'on aurait pu croiser sur la banquise de Churchill. Il râle quand il fait trop froid, il râle quand il fait trop chaud, il râle quand ses coéquipiers sont en retard, il râle parce que les indiens sont toujours en retard et n'ont pas la même notion du temps occidentaliste que lui. Bref il a passé les trois cents pages de son bouquin à être mécontent, de lui, des autres, du temps. Seuls ses chiens méritent le respect – et en cela il a raison. Mais bordel de merde, hostie de câlisse, prends-ton temps mec. Regarde autour de toi, la vie n'est pas belle là-bas. Regarde le soleil, regarde la banquise, regarde tes chiens, les loups, le soleil. Bois une vodka et fais-moi pas chier avec tes emmerdes et ta galère. Après tout, c'est toi qui a voulu y aller, tabarnak !

Non mais c'est vrai ! Tabarnak, il m'a foutu en rogne. C'est le genre de type qui voit une belle blonde en train de pelleter en mini-jupe sa terrasse enneigée et à ne pas prendre le temps de lui proposer son aide. Au moins, moi je me serais arrêté pour la reluquer quelques minutes. Les beaux paysages, ça se mérite et faut prendre le temps de les observer, comme un vol de lagopèdes à queue blanche.

En plus, il a l'air de ne pas se rendre compte de la chance qu'il a à voyager aussi loin, dans cette blancheur si immaculée, loin de toute civilisation néfaste, juste quelques igloos désaffectés qui attendent le retour des trappeurs à la bonne saison. Imagine de boire un verre là-bas. S'asseoir nu sur cette neige blanche, regarder le soleil rougeoyer au fin fond de l'horizon et profiter de ce calme de ce silence, de ces lacs si tranquilles et si gelés. Quiet Lake. Rien que son nom me donne envie de poser mon cul dans un igloo et apprécier sa tranquillité, ce moment un peu zen complètement silencieux où je me retrouve avec soi-même et avec ses chiens.

Et pour dire qu'il m'a encore plus énervé, c'est que quand il s'énerve, même pas un putain de Tabarnak qui sort de sa bouche ou de sa plume. Il râle simplement, en restant à demi-poli. Alors que cela semble si jubilatoire de hurler aux loups et au vent un gros TABARNAK en pissant sur la neige fraîche juste pour marquer son territoire et se sentir plus fort que les loups ou les ours. L'aventure est belle, traverser d'Ouest en Est le Canada en flirtant avec le grand Nord, les étendues de glace, passer sur les premières traces de Jack London du temps de la ruée vers l'or du Klondike et s'imaginer boire un verre en sa compagnie dans un bar délabré, l'âge d'or de la ruée vers l'or ayant vu son cours chuté depuis, faire un feu de camp seul au milieu du blanc juste pour tenir en respect la meute de loup qui guette. Alors pourquoi en avoir voulu faire juste un exploit sportif et de fait ne pas prendre son temps de vivre à minima cette expérience, cet exploit qui réchauffe les coeurs même à -55°C ?

« L'Odyssée Blanche », tabarnak il ne ferait pas un peu froid aux couilles…
Commenter  J’apprécie          6212
Nicolas Vanier nous conte la première qu'il a effectuée en 98-99 en 99 jours, faisant la traversée reliant les océans Pacifique et Atlantique en chiens de traîneau. Ce sont eux qu'il place en véritables vedettes, dévoilant, pour chacun, leurs spécificités et leurs caractères. le lecteur ne peut que se rapprocher de Jack London avec le nom d'un des chiens et surtout ce passage émouvant où Oumiak kiffe pour un loup et choisira entre lui et la meute.
Nicolas et son équipe affronteront le froid, la fatigue, les blessures, les Rocheuses, le manque de logistique, les coups de gueule, les paysages splendides parfois traîtres. Une belle évasion.
Commenter  J’apprécie          250
Alors c'est l'histoire d'un gars qui passe 100 jours aux sports d'hiver et qui trouve le moyen de se plaindre ! Il manque pas d'air ( froid , tres froid l'air ! ) quand meme !

Bon , vous tout comme moi ( enfin surtout vous vu mon appétence contrariée pour la poudreuse ) , rythmez vos journées à la neige en alternant le ski ( apres trois heures de queue dont deux à remettre la main sur votre forfait ) , la luge ( apres trois heures de grimpette ) , le coma éthylique ( apres trois heures de vin chaud ) . Nicolas Vanier , lui , a une toute autre vision de la chose . Grand admirateur de Jack London devant l'eternel , il n'a rien trouvé de mieux que de tenter de relier l'Ocean Pacifique à l'Océan Atlantique : un périple de pres de 5000 kilometres en traineau . L'aventure parait belle et plutot " sereinement " réalisable sur le papier . Il en sera tout autrement , perdu en pleine tempete , par des - 50 °C réguliers , complétement harassé et submergé par des problemes d'intendance et de logistique aussi récurrents que l'annonce d'une caissiere vous avisant , un p'tit sourire en coin , que le client vous devançant sera le dernier et qu'elle vous saurait gré de bien vouloir changer de file apres trois heures d'attente ( encore...) . Raaaaaaah , caaalme bijou , caaalme...- 50 °C , la vache ( enfin le loup puisqu'il en sera beaucoup plus question dans ce récit ) , dantesques comme conditions climatiques ! Rarement atteint sous nos contrées tempérées . Peut-etre au fin fonds de l'Ardeche et encore ;)

Si Vanier ne possede pas la plume d'un London , il peut se targuer d'en etre un digne héritier ! L'auteur vénere la nature et se nourrit d'aventure . Les défis audacieux rythment sa vie d'explorateur et participent pleinement à son équilibre . Que ce soit en famille ou en solo ( aidé , cependant , en cela par une équipe restreinte de logisticiens et de pisteurs ) , il n'hésite pas à repousser ses limites et ce , parfois , au péril meme de sa vie .
Une belle histoire humaine et animale car le musher et ses 10 chiens de traineau fusionnent littéralement dans l'adversité ! Ils se connaissent sur le bout des pattes , appréhendent mutuellement leurs moindres désirs , se lisent et se déchiffrent à coeur ouvert ! Vanier adore ses chiens qui le lui rendent bien !
Le récit est plaisant ! Sa forme l'est un peu moins . En effet , l'auteur a pris le parti de formuler son récit sous forme d'agenda . Les km atteints , rythmant immanquablement cette odyssée , font que cette derniere manque sensiblement de fluidité . J'ai beaucoup aprécié le 7e chapitre ( 70 km , -25 °C) alors que le 22e ( 1800 km , -38 °C) m'a laissé...de glace .
Mais le ressenti est bien là et l'encéphalogramme émotionnel de ce forçat du Grand Nord permet de se faire une idée plutot précise des problemes endurés , de l'ampleur du défi et de sa finalisation .
Les contrées traversées sont sauvages , hostiles , grandioses et décrites de fort belle maniere ! Vanier et son équipage animalier sont touchants dans leur symbiose journaliere . Il nous immerge dans son quotidien de musher . En vulgarise sa fonction . Les chiens et leurs roles spécifiques ne sont pas sans rappeler un certain " L'appel de la foret " .
Gros point noir : le suspense . Lire l'Odyssée Blanche , c'est un peu jouer au cluedo avec toutes les cartes définitives en mains . L'on possede le Colonel Moutarde matraquomane , la dite matraque , de par le fait , employée pour masser ce bon vieux Dr Lenoir dans le spa ( huuum , mais que faisaient-ils tous les deux à 2 heures du mat' dans un spa ? Perso , j'sais spa...) . L'on vibre donc avec Vanier et ses chiens tout en sachant pertinemment qu'au bout de la pire des épreuves se profile la victoire ! Dommage...Le coté épique de la chose eut été décuplé par un doute omniprésent...

Pour tous les fans d'aventures dans le Grand Nord et les nostalgiques de London , ce livre représente un fort bel hommage au maitre du genre !
Commenter  J’apprécie          172
Traverser le Grand Nord canadien en traîneau à chiens en moins de cent jours, c'est ce que Nicolas Vanier et son équipe ont réalisé. Là où la nature est encore reine, faite de montagnes, de neige et de glace, par des températures allant jusqu'à moins 55 °C, un homme et ses chiens se sont frayé un chemin de 8 600 kilomètres pour relier les océans Pacifique et Atlantique. Nicolas Vanier retrace pour nous les moments les plus forts de cette course folle contre le temps. le monde entier a suivi cette grande aventure, qui est non seulement une belle leçon de courage, de persévérance et de solidarité dans le décor tant décrit par Jack London, mais aussi l'hommage d'un homme passionné à l'une des régions les plus hostiles du globe.
Commenter  J’apprécie          90
Voilà un livre déconcertant, du moins pour l'image que je me faisais de Nicolas Vannier. le livre retrace l'aventure de l'odyssée blanche, 8600km en traineau en plein hiver, un véritable exploit. Les conditions sont difficiles et Nicolas Vannier avec une écriture agréable à lire nous conte les multiples difficultés qu'il a fallu vaincre. le côté vraiment intéressant est la description qu'il fait de ses chiens et le lien qui l'unit à eux. Par contre on se demande pourquoi se lancer dans un tel défi si c'est pour en retirer si peu de positif hormis l'exploit sportif. Car tout au long du livre Nicolas Vannier est constamment insatisfait de ses compagnons qui ne sont jamais au bon endroit ou dans le bon tempo, il semble trop souvent de mauvaise humeur et on sent une telle rancoeur entre tous les intervenants, que l'on peut se demander quel plaisir ils ont pu retirer de cette aventure. La dernière partie du livre est laissée à la relation du voyage par 2 participants, l'insatisfaction est la même ainsi que le ressentiment vis-à-vis de Nicolas Vannier. Bon heureusement le record est établi et à la fin tout le monde est content ! Dernier point, on est loin du périple écolo, utilisation de motoneiges pour tracer la route, d'avions, d'hélicoptères pour le ravitaillement en essence et en nourriture, le tout avec une organisation qui laisse à désirer ce qui entraîne une surconsommation de carburant etc., difficile de comprendre l'intérêt de ce périple.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (277) Voir plus



Quiz Voir plus

''Loup'' de Nicolas Vanier

Quelle distinction est attribuée à Sergueï ?

Il devient chaman
Il devient gardien de la grande harde
Il devient chef de clan

10 questions
26 lecteurs ont répondu
Thème : Loup de Nicolas VanierCréer un quiz sur ce livre

{* *}