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EAN : 9782266162401
320 pages
Pocket (20/12/2005)
3.77/5   102 notes
Résumé :
Traverser le Grand Nord canadien en traîneau à chiens en moins de cent jours, c'est ce que Nicolas Vanier et son équipe ont réalisé. Là où la nature est encore reine, faite de montagnes, de neige et de glace, par des températures allant jusqu'à moins 55 °C, un homme et ses chiens se sont frayé un chemin de 8 600 kilomètres pour relier les océans Pacifique et Atlantique. Nicolas Vanier retrace pour nous les moments les plus forts de cette course folle contre le temps... >Voir plus
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C'est l'histoire d'un gars, barbe et cheveux hirsutes, qui part à l'aventure dans le grand Nord. Une meute de chiens, un traineau, une chapka et quelques milliers de kilomètres à faire. Dans le froid. -55°C, de quoi supporter ses moufles. Mais le con, il a oublié les bouteilles de vodka. Quand je pense que c'est le premier geste de survie pour se dérider un peu la vie. Parce que le gars, il n'a pas l'air très souriant et se réchauffer à la vodka lui aurait certainement donné un plus ample sourire à son exploit sportif. En plus, les chiens connaissent la route, c'est tout droit, sauf si un élan passe dans les parages…

Le départ est donné dans le territoire du Yukon. Destination finale, la province du Québec et sa brasserie Unibroue. Tabarnak, j'ai hâte d'y arriver. Une course contre le temps, les secondes qui s'égrènent et les nuages qui défilent. Et puis des noms qui laissent rêveur l'aventurier du canapé que je suis : Saskatchewan, Manitoba… Il y a de quoi boire quelques pintes de whisky frelaté avec les indiens, les vrais ceux avec les plumes, le tomahawk et la blanche attachée au poteau central en guise d'offrandes aux dieux de la neige.

Mais voilà, ce gars que j'appellerai Nicolas V., préservant son patronyme pour ne pas le dénoncer trop fort, n'est jamais content. Il passe son temps à râler, à houspiller, à grognasser. Ce n'est pas un loup, mais un vieux ours ronchon que l'on aurait pu croiser sur la banquise de Churchill. Il râle quand il fait trop froid, il râle quand il fait trop chaud, il râle quand ses coéquipiers sont en retard, il râle parce que les indiens sont toujours en retard et n'ont pas la même notion du temps occidentaliste que lui. Bref il a passé les trois cents pages de son bouquin à être mécontent, de lui, des autres, du temps. Seuls ses chiens méritent le respect – et en cela il a raison. Mais bordel de merde, hostie de câlisse, prends-ton temps mec. Regarde autour de toi, la vie n'est pas belle là-bas. Regarde le soleil, regarde la banquise, regarde tes chiens, les loups, le soleil. Bois une vodka et fais-moi pas chier avec tes emmerdes et ta galère. Après tout, c'est toi qui a voulu y aller, tabarnak !

Non mais c'est vrai ! Tabarnak, il m'a foutu en rogne. C'est le genre de type qui voit une belle blonde en train de pelleter en mini-jupe sa terrasse enneigée et à ne pas prendre le temps de lui proposer son aide. Au moins, moi je me serais arrêté pour la reluquer quelques minutes. Les beaux paysages, ça se mérite et faut prendre le temps de les observer, comme un vol de lagopèdes à queue blanche.

En plus, il a l'air de ne pas se rendre compte de la chance qu'il a à voyager aussi loin, dans cette blancheur si immaculée, loin de toute civilisation néfaste, juste quelques igloos désaffectés qui attendent le retour des trappeurs à la bonne saison. Imagine de boire un verre là-bas. S'asseoir nu sur cette neige blanche, regarder le soleil rougeoyer au fin fond de l'horizon et profiter de ce calme de ce silence, de ces lacs si tranquilles et si gelés. Quiet Lake. Rien que son nom me donne envie de poser mon cul dans un igloo et apprécier sa tranquillité, ce moment un peu zen complètement silencieux où je me retrouve avec soi-même et avec ses chiens.

Et pour dire qu'il m'a encore plus énervé, c'est que quand il s'énerve, même pas un putain de Tabarnak qui sort de sa bouche ou de sa plume. Il râle simplement, en restant à demi-poli. Alors que cela semble si jubilatoire de hurler aux loups et au vent un gros TABARNAK en pissant sur la neige fraîche juste pour marquer son territoire et se sentir plus fort que les loups ou les ours. L'aventure est belle, traverser d'Ouest en Est le Canada en flirtant avec le grand Nord, les étendues de glace, passer sur les premières traces de Jack London du temps de la ruée vers l'or du Klondike et s'imaginer boire un verre en sa compagnie dans un bar délabré, l'âge d'or de la ruée vers l'or ayant vu son cours chuté depuis, faire un feu de camp seul au milieu du blanc juste pour tenir en respect la meute de loup qui guette. Alors pourquoi en avoir voulu faire juste un exploit sportif et de fait ne pas prendre son temps de vivre à minima cette expérience, cet exploit qui réchauffe les coeurs même à -55°C ?

« L'Odyssée Blanche », tabarnak il ne ferait pas un peu froid aux couilles…
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Alors c'est l'histoire d'un gars qui passe 100 jours aux sports d'hiver et qui trouve le moyen de se plaindre ! Il manque pas d'air ( froid , tres froid l'air ! ) quand meme !

Bon , vous tout comme moi ( enfin surtout vous vu mon appétence contrariée pour la poudreuse ) , rythmez vos journées à la neige en alternant le ski ( apres trois heures de queue dont deux à remettre la main sur votre forfait ) , la luge ( apres trois heures de grimpette ) , le coma éthylique ( apres trois heures de vin chaud ) . Nicolas Vanier , lui , a une toute autre vision de la chose . Grand admirateur de Jack London devant l'eternel , il n'a rien trouvé de mieux que de tenter de relier l'Ocean Pacifique à l'Océan Atlantique : un périple de pres de 5000 kilometres en traineau . L'aventure parait belle et plutot " sereinement " réalisable sur le papier . Il en sera tout autrement , perdu en pleine tempete , par des - 50 °C réguliers , complétement harassé et submergé par des problemes d'intendance et de logistique aussi récurrents que l'annonce d'une caissiere vous avisant , un p'tit sourire en coin , que le client vous devançant sera le dernier et qu'elle vous saurait gré de bien vouloir changer de file apres trois heures d'attente ( encore...) . Raaaaaaah , caaalme bijou , caaalme...- 50 °C , la vache ( enfin le loup puisqu'il en sera beaucoup plus question dans ce récit ) , dantesques comme conditions climatiques ! Rarement atteint sous nos contrées tempérées . Peut-etre au fin fonds de l'Ardeche et encore ;)

Si Vanier ne possede pas la plume d'un London , il peut se targuer d'en etre un digne héritier ! L'auteur vénere la nature et se nourrit d'aventure . Les défis audacieux rythment sa vie d'explorateur et participent pleinement à son équilibre . Que ce soit en famille ou en solo ( aidé , cependant , en cela par une équipe restreinte de logisticiens et de pisteurs ) , il n'hésite pas à repousser ses limites et ce , parfois , au péril meme de sa vie .
Une belle histoire humaine et animale car le musher et ses 10 chiens de traineau fusionnent littéralement dans l'adversité ! Ils se connaissent sur le bout des pattes , appréhendent mutuellement leurs moindres désirs , se lisent et se déchiffrent à coeur ouvert ! Vanier adore ses chiens qui le lui rendent bien !
Le récit est plaisant ! Sa forme l'est un peu moins . En effet , l'auteur a pris le parti de formuler son récit sous forme d'agenda . Les km atteints , rythmant immanquablement cette odyssée , font que cette derniere manque sensiblement de fluidité . J'ai beaucoup aprécié le 7e chapitre ( 70 km , -25 °C) alors que le 22e ( 1800 km , -38 °C) m'a laissé...de glace .
Mais le ressenti est bien là et l'encéphalogramme émotionnel de ce forçat du Grand Nord permet de se faire une idée plutot précise des problemes endurés , de l'ampleur du défi et de sa finalisation .
Les contrées traversées sont sauvages , hostiles , grandioses et décrites de fort belle maniere ! Vanier et son équipage animalier sont touchants dans leur symbiose journaliere . Il nous immerge dans son quotidien de musher . En vulgarise sa fonction . Les chiens et leurs roles spécifiques ne sont pas sans rappeler un certain " L'appel de la foret " .
Gros point noir : le suspense . Lire l'Odyssée Blanche , c'est un peu jouer au cluedo avec toutes les cartes définitives en mains . L'on possede le Colonel Moutarde matraquomane , la dite matraque , de par le fait , employée pour masser ce bon vieux Dr Lenoir dans le spa ( huuum , mais que faisaient-ils tous les deux à 2 heures du mat' dans un spa ? Perso , j'sais spa...) . L'on vibre donc avec Vanier et ses chiens tout en sachant pertinemment qu'au bout de la pire des épreuves se profile la victoire ! Dommage...Le coté épique de la chose eut été décuplé par un doute omniprésent...

Pour tous les fans d'aventures dans le Grand Nord et les nostalgiques de London , ce livre représente un fort bel hommage au maitre du genre !
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Nicolas Vanier nous conte la première qu'il a effectuée en 98-99 en 99 jours, faisant la traversée reliant les océans Pacifique et Atlantique en chiens de traîneau. Ce sont eux qu'il place en véritables vedettes, dévoilant, pour chacun, leurs spécificités et leurs caractères. le lecteur ne peut que se rapprocher de Jack London avec le nom d'un des chiens et surtout ce passage émouvant où Oumiak kiffe pour un loup et choisira entre lui et la meute.
Nicolas et son équipe affronteront le froid, la fatigue, les blessures, les Rocheuses, le manque de logistique, les coups de gueule, les paysages splendides parfois traîtres. Une belle évasion.
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Traverser le Grand Nord canadien en traîneau à chiens en moins de cent jours, c'est ce que Nicolas Vanier et son équipe ont réalisé. Là où la nature est encore reine, faite de montagnes, de neige et de glace, par des températures allant jusqu'à moins 55 °C, un homme et ses chiens se sont frayé un chemin de 8 600 kilomètres pour relier les océans Pacifique et Atlantique. Nicolas Vanier retrace pour nous les moments les plus forts de cette course folle contre le temps. le monde entier a suivi cette grande aventure, qui est non seulement une belle leçon de courage, de persévérance et de solidarité dans le décor tant décrit par Jack London, mais aussi l'hommage d'un homme passionné à l'une des régions les plus hostiles du globe.
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Voilà un livre déconcertant, du moins pour l'image que je me faisais de Nicolas Vannier. le livre retrace l'aventure de l'odyssée blanche, 8600km en traineau en plein hiver, un véritable exploit. Les conditions sont difficiles et Nicolas Vannier avec une écriture agréable à lire nous conte les multiples difficultés qu'il a fallu vaincre. le côté vraiment intéressant est la description qu'il fait de ses chiens et le lien qui l'unit à eux. Par contre on se demande pourquoi se lancer dans un tel défi si c'est pour en retirer si peu de positif hormis l'exploit sportif. Car tout au long du livre Nicolas Vannier est constamment insatisfait de ses compagnons qui ne sont jamais au bon endroit ou dans le bon tempo, il semble trop souvent de mauvaise humeur et on sent une telle rancoeur entre tous les intervenants, que l'on peut se demander quel plaisir ils ont pu retirer de cette aventure. La dernière partie du livre est laissée à la relation du voyage par 2 participants, l'insatisfaction est la même ainsi que le ressentiment vis-à-vis de Nicolas Vannier. Bon heureusement le record est établi et à la fin tout le monde est content ! Dernier point, on est loin du périple écolo, utilisation de motoneiges pour tracer la route, d'avions, d'hélicoptères pour le ravitaillement en essence et en nourriture, le tout avec une organisation qui laisse à désirer ce qui entraîne une surconsommation de carburant etc., difficile de comprendre l'intérêt de ce périple.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
L’ours polaire est à Churchill ce que l’argent est à Las Vegas. Mais l’argent coule à flot toute l’année alors que l’ours polaire ne pointe le bout de son nez qu’une fois par an, de septembre à novembre. C’est l’époque où ils se rassemblent sur les côtes de la baie d’Hudson en attendant que la mer gèle pour y aller chasser. En dehors de cette période, Churchill ressemble à une station de ski sans neige. Les hôtels côte à côte qui accueillent plusieurs avions de touristes chaque jour sont portes closes, comme les magasins de souvenirs avec ours en peluche, posters et porte-clefs. En automne, ce sont jusqu’à deux cents ours qui rôdent autour de la ville protégée par tout un système de pièges. Des cages avec appâts qui se referment sur le gourmand, reliées toutes à un système central qui sonne l’alerte aussitôt qu’un piège se déclenche. L’ours est alors récupéré et placé dans une prison où l’on rassemble jusqu’à une dizaine d’ours avant de les héliporter à une cinquantaine de kilomètres de la ville. Grâce à ce système très efficace de reprise, les fauves, qui autrefois terrorisaient la ville en allant jusqu’à pénétrer dans les maisons à la recherche de nourriture, sont aujourd’hui parfaitement maîtrisés, aimés et respectés car ils rapportent gros. Pour un bon cliché, Japonais, Allemands et Américains déboursent jusqu’à 600 dollars par jour. Des cars surélevés, équipés d’énormes roues, trimballent les touristes, suréquipés de matériel photographique, caméras numériques, et téléobjectifs dernier cri, jusqu’au lieu de concentration où des cars-restaurants-hôtels permettent aux plus accrocs de coucher sur place. Le soir on danse avec les ours sous les aurores boréales. Au petit matin, on sirote son café en admirant le soleil qui se lève sur la banquise en formation, alors que les ours debout viennent gratter la fenêtre derrière laquelle les touristes ravis racontent le spectacle aux amis depuis leur portable.
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C’est le cadeau de Noël des Rocheuses. A l’heure où ailleurs le champagne coule à flots, où le foie gras et les dindes garnissent les tables pendant que les cadeaux s’ouvrent, je passe l’un des plus hauts cols des Rocheuses avec mes chiens. Le plus beau des cadeaux, qu’aucun champagne, aucun caviar ne saurait remplacer. Alors que le moindre souffle de vent, la brume ou la neige aurait pu transformer ce passage en cap Horn des Rocheuses, le ciel d’une limpidité incroyable semble avoir retenu son souffle. Lorsque j’arrive au sommet, le soleil qui, depuis deux semaines, n’atteint plus le fond des vallées car il ne monte plus assez haut, pointe sa tête dorée derrière une crête pour nous gratifier d’une caresse qui éclaire toutes les cimes alentour. Je ne peux m’empêcher de croire à une intervention divine. Trop de coïncidences, trop de beauté. J’ai envie de dire aux montagnes :
- Arrêtez, c’est trop. J’y crois pas !
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- Où est ton camp ?
- A 6 kilomètres d'ici.
- Quelle direction ?
- La tienne.
- On y va.
J'ai besoin de réfléchir. Son camp - un bien grand mot - est une cabane de quatre mètres sur trois dans laquelle règne un bordel indescriptible. Peaux et pièges cohabitent avec boîtes de conserve vides et revues pornographiques dont les posters tapissent les murs.
- Je te présente mes copines.
Elles sont nombreuses, belles et pas farouches. Apparemment assez porté sur la chose, le Bill a fait installer une télévision et un magnétoscope reliés à un groupe électrogène qui lui permettent de visionner des cassettes "de charme" pendant les heures creuses. Une façon comme une autre de meubler sa solitude.
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Nous passerons donc en territoire indien, sur le 55e parallèle, parfois un peu plus haut un peu plus bas, au pays de la neige épaisse, en suivant d’une manière générale la tree-line, cette ligne imaginaire que l’on aperçoit dans les livres de géographie symbolisant le passage entre la taïga et ses forêts et la toundra, la terre sans arbres. Je connais bien cette zone, la plus sauvage, où la vie est concentrée en hiver, où vivent les rares trappeurs encore en activité car les animaux à fourrure y sont nombreux ; perdrix et lièvres pullulent, lynx et renards leur font la chasse, les caribous s’y rassemblent et derrière eux, les loups.
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Cette nuit, mon optimisme est sans limites, ma motivation à l’égal de mon bonheur. Je ne vois qu’une seule raison d’être heureux qui occulte tout, cette piste blanche sur laquelle je vais bientôt m’élancer avec ma meute pour le plus grand et le plus merveilleux des voyages : les Rocheuses, les grands lacs, la taïga et la banquise, toutes ces provinces au nom qui chante : Yukon, Saskatchewan, Ontario, Manitoba, ces peuples indiens et inuit vers lesquels nous glisserons, toutes ces nuits et ces jours à conduire l’attelage dans le froid et les tempêtes comme une aventure sans fin, car elle est si loin, si inaccessible qu’elle en devient intemporelle, irréelle… Comme un rêve.
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