Je ne me serais peut-être pas retournée sur ce livre, si je ne l'avais pas eu sous la main lors d'une de mes pauses midi. Et grand (très grand) mal m'en aurait pris car j'ai adoré cette histoire ! Je n'aime pas trop les comparaisons, mais pour moi, il a tout à fait sa place parmi les grands du genre, parmi les dystopies qui marquent vraiment, qui font vraiment réfléchir tout en restant assez subtiles pour se fondre dans un cadre hors du temps, dans un univers taillé de toutes pièces avec originalité. J'ai retrouvé les mêmes émotions et la même addiction ressenties lors de mes lectures de Hunger Games ou Divergent, et pour moi, ça veut déjà tout dire ! (Bref, je viens de faire ce que je n'aime pas faire, mais c'est pour que vous sachiez l'ampleur de mon enthousiasme.)
On retrouve bien sûr les canevas du genre, avec des castes, des dirigeants qui s'en foutent plein la panse pendant que d'autres triment dans les mines 7 jours sur 7 pour contenter le beau monde, on se prend en pleine figure les injustices d'un régime aberrant, et au milieu de tout ça, va naître une héroïne, une jeune femme pas comme les autres, qui va petit à petit ouvrir les yeux sur son quotidien. Rien de bien nouveau sous le soleil, allez-vous me dire… Mais ça fonctionne diablement bien et on oublie tout ce qu'on a déjà pu lire pour se laisser porter par Elia et par son univers. Et pour changer des dystopies ou YA traditionnels, ici on ne retrouve quasiment pas de romance et ça ne fait pas de mal, laissant plus de place à l'univers, à l'action et à l'ambiance.
J'ai vraiment tout aimé dans cette histoire, mais par-dessus tout, c'est l'univers qui m'a séduite. Un univers finement décrit et totalement immersif qui a d'ailleurs donné du fil à retordre à l'auteure (voir interview ci-dessous) ! Moi, je lui tire mon chapeau. Et voici un aperçu des découvertes qui vous attendent : dans ce monde imaginaire, on croise les puissants Kornésiens, les Askaris qui s'occupent du commerce et les Nosobas, marqués d'un grand N sur le bras pour qu'on repère d'un seul coup d'oeil les rebuts de la société. On peut y devenir Passeur d'âmes, ces « médecins » qui, sans état d'âme, euthanasie toutes les personnes qui ne sont plus utiles à la communauté (les vieux, les infirmes, les dangereux, etc.). On peut s'engager au Conclusar, qui forme les Défenseurs ou travailler comme un forcené dans les mines de Phosnium, la nouvelle énergie du siècle. On peut facilement s'acheter de la Redmoon, cette drogue supposée augmenter les capacités physiques. On peut vivre comme un miséreux dans le Dédale, cette ville souterraine pleine de ramifications où peu savent s'y repérer. Bref,
Marie Vareille a créé tout un décor pour ses personnages et on le découvre avec merveille.
D'ailleurs, ce roman est très visuel : on vit chaque scène dans sa tête comme si on y était, tant les descriptions des lieux sont vivantes, tant les personnages sont crédibles. J'imagine aisément ce livre devenir un nouveau succès cinématographique, après la case best-seller en librairie. En tout cas, c'est tout ce que je lui souhaite (ou alors, je garde ce petit coup de coeur rien que pour moi, j'hésite encore).
Je pensais avoir affaire à un tome unique et je me disais que c'était une bonne chose, que ça changeait. Et puis j'avançais dans l'histoire et je pestais déjà de voir l'histoire toucher à sa fin trop vite, j'en voulais encore, j'imaginais déjà une terrible et longue destinée pour Elia. Et là je me rends compte sur le net qu'en fait, oui, ce sera une trilogie. Joie ! le roman se termine de très jolie façon et on ne peut s'empêcher de retourner lire le premier chapitre qui nous annonçait déjà cet ultime revirement de situation. Je suis donc ravie de savoir que je pourrai retrouver Elia dans un an et que son histoire est loin d'être finie. En plus, le prochain tome risque d'être des plus palpitants, étant donné le futur changement de cadre ! J'ai déjà hâte !
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