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4,3

sur 736 notes
Urania Cabral est la fille d'un ancien ministre, elle revient en République Dominicaine pour voir son père grandement diminué suite à un AVC. Malgré plus de trente ans de silence la jeune femme n'a rien oublié de ses souvenirs douloureux sous la dictature de Trujillo.

Un roman qui se déroule sous le récit de plusieurs points de vue mais pour un seul et unique moment : la mort du dictateur. C'était intéressant mais beaucoup trop long à mes yeux, trop redondant parce qu'au final on évoque seulement l'attentat, alors certes j'ai quand même bien aimé le déroulé qui amène les protagonistes à cette scène mais malgré tout c'était lent et je me suis essoufflée à la lecture. Après je reste quand même contente de l'avoir lu parce que je ne connaissais presque rien de l'histoire de ce pays et j'ai du coup appris pas mal de choses.
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Je découvre Mario Vargas Llosa par ce roman sur les derniers jours dans les années 60 du dictateur de la république dominicaine Rafael Leonidas Trujillo où plusieurs temporalités et points de vue s'entrecroisent.

La construction remarquable sans être originale de cette histoire qui laisse des traces des années plus tard sur les protagonistes, expose l'emprise de l'autocrate sur la population et ses collaborateurs dont certains tombés en disgrâce.

Le roman se concentre sur la conspiration qui s'organise autour de Trujillo jusqu'à son assassinat, tout en jouant sur les relations entre les conjurés et leurs soutiens.

Le suspense est maintenu jusqu'à la dernière page. Les plus de six cents pages qui évoquent la brutalité et la perversion du tyran s'assimile sans difficultés malgré le nombre des personnages.


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Après trente-cinq ans d'absence, Urania est de retour à Saint-Domingue, ville qui l'a vue naître. Elle s'apprête à revoir son père qu'elle avait jusqu'alors voulu effacer de sa mémoire. Devenu un vieillard impotent et aphasique, celui-ci fut le sénateur Agustin Cabral, un proche de Trujillo, avant de tomber en disgrâce.
Trois histoires s'enchevêtrent dans ce récit dense : celle d'Urania, celle du dictateur et celle de ceux qui le liquidèrent en 1961.
Mais c'est bien celui que les flatteurs nomment Excellence, le Bienfaiteur, le Père de la Nouvelle Patrie, le Généralissime et, en catimini, le Bouc, symbole de pulsion sexuelle, qui est au coeur du roman de Mario Vargas Llosa qui explore, avec un grand réalisme documentaire, les ressorts du fonctionnement d'une dictature.
Manipulations, mensonges, corruption, humiliations, torture, éliminations, tout est bon pour se maintenir au pouvoir. Mais les tyrans finissent souvent mal. Surtout quand ils sont lâchés par leurs alliés, en l'espèce les États-Unis et l'Église.
Si « La Fête au Bouc » est passionnant pour les raisons précitées, il souffre d'un trop-plein de personnages et de redondances qui donnent envie de pratiquer la lecture en diagonale. Ce que j'ai fait !
Lien : http://papivore.net/litterat..
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J'ai énormément apprécié la lecture de ce récit historique, dans lequel Mario Vargas Llosa nous emmène entre la République dominicaine des années 60, le Saint Domingue contemporain et Manhattan.

Uranita est une jeune dominicaine immigrée aux USA. Fille d'un dignitaire de la dictature militaire qui a sévit sur l'île au milieu du XXème siècle, célibataire, acharnée de travail, elle décide un jour de rentrer à Saint Domingue, pour revoir sa famille et régler ses comptes avec l'ancienne dictature de Trujillo.

La polyphonie et la "polychronie" sont très bien construits, et forment un élément clef du roman. le récit est riche, trépident et captivant (j'ai dû faire plusieurs fois attention à ne pas louper mon arrêt de métro). La psychologie des personnages est très aboutie, le rythme du livre fait que l'auteur sait nous amener où il le veut et quand il le veut. La progression du roman dans son ensemble est un chef d'oeuvre de maîtrise littéraire. On est plongé dans l'atmosphère dominicaine des années 60, entre progrès économiques et sanitaires et dictature militaire impitoyable. On vit les soubresauts que va connaître le pays à travers le regard de personnes de tous horizons sociaux. Mario Vargas Llosa nous décrit des faits historiques avérés, en réussissant la prouesse de se glisser dans la peau d'une multitude d'acteurs clefs du régime trujillistes et d'opposants comme s'il avait lui-même été sur le terrain. Attention, vers la fin du livre, certaines scènes peuvent marquer les plus fragiles.

Mario Vargas Llosa confirme son talent de conteur, doublé d'un génie de l'analyse psychologique et politique. En plus de me faire découvrir un visage de l'île que je ne connaissais pas, Vargas Llosa m'a épaté pour toutes les raisons développées plus haut. Jamais je ne me suis ennuyé, jamais je n'ai perdu d'intérêt pour le récit. Seul petit hic : si l'on ne lit pas le livre de façon intense, on peut parfois s'y perdre un peu dans la multitude de surnoms donnés à certains protagonistes. Mais l'auteur n'y est pour rien, il ne fait que reprendre les noms et surnoms que ces personnages ont réellement portés.
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La Fête au bouc s'articule autour de la figure de Rafael Leónidas Trujillo Molina, " le Généralissime", "le Bienfaiteur de la Patrie", "le Père de la Nouvelle Patrie" ... le panégyrique des titres de gloire n'étant pas exhaustif, disons plus sobrement qu'il fut le dictateur sans partage de la République Dominicaine pendant trois décennies; autocrate nimbé de légende, coureur de jupon, paralysant quiconque par son esprit pervers, par sa volonté impérieuse et par la force de son regard hypnotique. Un bien triste sire que le "Jefe". Intimidations, expropriations arbitraires, tortures, assassinats politiques, concussion, clientélisme, manipulation, prébende, népotisme : la kyrielle habituelle en somme, des abus, des atrocités et des injustices d'un dictateur inique et d'un système retord compromettant tous les dominicains en les faisant complices de ses agissements. le présent volume se développe sur trois principaux courants de narration.


Une avocate de New-York, Urania Cabral revient en 1996, après trente-cinq ans d'exil, à Saint-Domingue, visiter son père. Sa déambulation à travers la capitale bruyante, odoriférante et exubérante de la république caribéenne fait remonter les réminiscences du temps de la dictature de Trujillo, alors que son père, le sénateur Agustin Cabral, était un haut dignitaire du régime, tombé ensuite en disgrâce. L'ancien ministre étant totalement grabataire et gardant le silence, la visite prend la forme d'un huis clos, d'un solde de tout compte d'un passé dont la fille, passionnée par l'ère Trujillo, cherche à tout prix à lui arracher des informations, des éclaircissements en le provoquant par la révélation de ce qu'elle sait ou devine. Cette démarche trouvera son aboutissement en manière de catharsis par la soirée qu'elle passera entourée de sa tante et de ses cousines. Un second courant de narration nous plonge dans le quotidien démystifié du dictateur à la santé déclinante, diminué par ses problèmes d'incontinences, alors qu'il vit ses dernières heures de pouvoir dictatorial, dans l'ignorance de l'attentat qui lui coûtera la vie. le récit se développe enfin au niveau des conjurés attendant la Chevrolet du dictateur pour la mitrailler. On apprend ce qui a poussé chacun de ces hommes, ancien trujillistes, à prendre cette décision suicidaire et décisive, d'abattre la personne la plus crainte de l'île, avec la bénédiction et la complicité de la C.I.A, alors qu'en un temps pas si lointain le dictateur participait à la politique américaine hégémonique dans la région, en tant que fidèle allié de l'oncle Sam, de premier rempart contre l'extension du communisme dans les Caraïbes et l'Amérique Centrale. Leur traque, les tortures endurées, leur martyr, tout est fidèlement décrit.


La Fête au Bouc est remarquable tant pas la matière même du sujet traité, que par le parti pris de sa composition et de son élaboration. le recours à différents niveaux de narration, le déroulement antichronologique par l'utilisation de l'analepse absorbe littéralement le lecteur. Narration distanciée à la troisième personne du singulier, apostrophe de l'écrivain à la deuxième personne ou transcription du flux de conscience à la première personne alternent habillement. Une oeuvre passionnante, atroce, magnifique.
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Ce livre fait le récit des derniers moments de la dictature de Léonidas Trujillo en République Dominicaine, et ce, avec un réalisme et une richesse étonnante.

On suit l'histoire sur plusieurs plans, simultanément. Il y a Urania, avocate vivant à New York, qui revient dans son pays pour voir son père (Augustin Cabral), mais elle lui en veux, sans que l'on sache tout de suite pourquoi. On y découvre aussi les rouages de la dictature de Trujillo, avec énormément de détails. le livre commence d'abord plus lentement, mais plus on avance, plus l'histoire devient captivante.

Très certainement, un roman qui vaut la peine d'être lu avec attention.

Une de mes meilleurs lecture à vie !
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Une bonne grosse claque... Voilà ce que j'ai pris dans la tronche avec La Fête au Bouc.

Le bouc? Trujillo, dictateur dont je connaissais l'existence sans rien savoir d'autre.

Le style... impressionnant. Jouissif. On alterne la gaudriole dans certaines descriptions de la révolution (réussie presque par hasard...) et les passages durs, presqu'insoutenables de torture... Les personnages sont bien trempés, vivants, attachants, malgré (ou grâce à) leurs failles, aux prises avec un destin qu'ils ne comprennent pas et qui les dépasse tout fait, aspirant à quelque chsoe de neuf, mais sans vraiment savoir quoi. le roman se construit comme une sorte de thriller aussi. Même si on connaît la fin (il suffit d'ouvrir un dictionnaire), on est tenu en haleine.

Et tout cela pour quoi? Pour rien. Pour changer sans rien changer... Pour montrer que démettre un dictateur, ce n'est pas si aisé, car le suivant prend sa place, encore et encore, générant une sorte de mouvement perpétuel "grâce/disgrâce" parmi les révolutionnaires.
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Implacable biographie d'un dictateur sud-américain. Et pourtant, ne m'a pas accroché. Plaisir de lecture très moyen en ce qui me concerne.
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C'est notamment son assassinat et la fin de la dictature que Mario Vargas Llosa a choisi de traiter sous forme de roman. Et il s'y prend tellement bien qu'on en ressort en ayant lu à la fois un roman historique et roman noir, et qu'on est tenu en haleine jusqu'au bout alors qu'on connaît déjà la fin ! Quel talent !

Le talent de méler les histoires, le talent de se mettre dans la peau de chacun des personnages (dont un dictateur sanguinaire), le talent de naviguer entre présent et passé sans jamais perdre le lecteur...

Plusieurs histoires sont menées en parallèle:

D'abord celle d'Urania, la fille d'un ancien fonctionnaire de Trujillo. Elle vit à New-York et revient après 35 ans, pour revoir son père à présent invalide, un légume en fauteuil qu'elle hait, on découvrira pourquoi au cours du récit. La confrontation entre ces deux personnages est d'une force incroyable.

Ensuite Trujillo lui-même. Vargas Llosa s'est mis dans la tête du dictateur vieillissant. Un mégalomane autoritaire dont les facultés physiques commencent à décliner. Il se méfie de tout le monde (y compris ses plus proches collaborateurs). Malgré les pressions politiques qui s'exercent (les Etats-unis veulent se débarrasser de lui), il refuse de quitter le pouvoir et ne partira que les armes à la main.

Et enfin, ceux qui organisent l'attentat qui liberera la Nation....

La présentation des personnages est un peu complexe au démarrage (et c'est là le seul reproche que je ferais). Ils sont nombreux, ont tous des noms composés et des surnoms; Un peu dur de s'y retrouver. Mais tout rentre assez vite dans l'ordre.

Contre toute attente, le point culminant n'est pas l'assassinat du Bouc (certains l'appellent aussi "le Bienfaiteur"). L'intérêt est plutôt de savoir qui est cet homme, ce qu'il a fait, ce qui se passe dans les coulisses du pouvoir (flatteries et trahisons en tout genre sont au rendez-vous) et comment arriver à rétablir une "démocratie" après ça (je mets un peu d'ironie dans le terme démocratie - ceux qui ont lu le livre comprendront)...


Lien : http://lesgridouillis.over-b..
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Mario Vargas Llosa - La fête au Bouc - ***** - fin le 30 septembre 2023

Attention, livre prodigieux sur l'histoire de la République Dominicaine et la dictature de Trujillo. le livre est conçu de manière complexe alternant trois points de vue : celui du dictateur lui même, et de ses ministres, tous soumis au « génie » de Trujillo; celui de la fille de son Président du Sénat, déchu, et qui revient après avoir été exfiltrée aux Etats-Unis pour des raisons qu'on ne comprendra qu'à la fin. Enfin, nous suivons l'attente du commando qui s'apprête à tuer le dictateur dans un attentat.

Le récit est fluide, très documenté, très factuel (et en cela il est glaçant), tout en décrivant de manière incroyable cette dictature qui a perduré des dizaines d'années. Ce qui est tout aussi étonnant est de voir comment, après la mort de Trujillo, le régime se maintient (pour éviter le communiste) tout en donnant des garanties, en particulier aux américains, de sa souplesse nouvelle.

Vargas llosa, Prix Nobel et membre de l'Académie française (quel honneur pour notre Pays) est un écrivain fabuleux et la traduction du livre est très très bonne.

Un grand plaisir de lecture de la grande littérature.
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