AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 814 notes
La frontière entre mièvrerie et émotion est toujours ténue, et Vargas Llosa réussit l'exploit dans ce roman de rester sur le fil du début à la fin, sans jamais trébucher dans le sentimentalisme facile. le personnage de cette femme énigmatique et cynique qui refuse le destin qui semblait lui être promis à sa naissance, jusqu'à rejeter l'amour pour ne pas s'aliéner, est fort, émouvant et très attachant. Et si elle était finalement profondément humaine ?
Commenter  J’apprécie          100
Tours et détours de la vilaine fille
Mario Vargas Llosa
Edition Gallimard roman
On marche, court, sur les chemins de la vie dans cette histoire réussie, véritable kaléidoscope des sentiments humains.
Nous ne lisons plus, mais pénétrons sans voyeurisme dans l'antre du narrateur Ricardo amoureux depuis l'enfance de Lily petite chilienne qui changera de prénom et de nom au fur et à mesure et de sa maturité et de l'ampleur sentimentale de ses prétendants et des lieux stratégiques et géographiques où elle se trouvera alors.
Elle sera énigmatique, mystérieuse, folle amante, petite fille, maîtresse femme. Elle ira au bout de sa liberté quitte à se perdre. Jamais le mot amour, elle ne prononcera. Dans un nihilisme fou frisant le danger elle sera toujours maîtresse d'elle-même. Ricardo sera le fil à plomb, le pilier, son double normalisé. La fin de l'histoire est splendide, la métamorphose de la vilaine fille sera pour cette dernière un exutoire, sa maladie étant le point d'ancrage du mot fin. le style est limpide, la trame à portée d'émotions, de larmes et d'attente frénétique pour le lecteur. D'une déraison, la vilaine fille deviendra dans la dernière partie de sa vie une femme réalisée mais à quel prix !! Ricardo amoureux constant et fidèle sera pour elle tout au long du récit un être de secours, au point de croire Ricardo faible, alors qu'il est un humaniste altruiste, aimant son prochain. Ce livre se lit d'une traite, on ne peut le reposer. Mario Vargas Llosa écrit avec l'envergure de sa langue natale, son vécu, les battements de son coeur, le bruit des pas dans les rues, avec l'encre des folies extrêmes de l'amour, cette histoire romancée mais pouvant s'avérer réelle ce qui est toute la magie de l'art romanesque. Voici une pépite, une cosmopolite et lumineuse aventure livresque. Un incontournable, un livre qui restera à jamais mêlé avec les précieux et les généreux romans d'amour.


Commenter  J’apprécie          103
je venais de terminer un livre qui m'avait profondément ennuyé.... et je viens de terminer celui ci que j'ai adoré: une histoire à la fois simple: une histoire d'amour, et des personnages particulièrement intéressants et bien décrits, un enchainement de rebondissements, une belle écriture, tout pour faire un excellent roman que j'ai lu avec beaucoup de plaisir.
Commenter  J’apprécie          91
Qu'elle porte bien son surnom cette vilaine fille ! Dès leur première rencontre à l'adolescence le narrateur tombe fou amoureux de cette vilaine fille, elle s'éclipse et réapparaît dans sa vie à chaque fois avec une nouvelle identité et à chaque disparition le « bon garçon » comme elle l'appelle se retrouve une fois de plus avec le coeur en miettes.

C'est une très belle histoire d'amour que nous offre, Mario Vargas Llosa. Une belle histoire mais à sens unique. Celle de la passion que nourrit Riccardo pour ce feu follet qui va et vient dans sa vie depuis l'adolescence jusqu'au seuil de la vieillesse. Un amour inconditionnel pour celle dont finalement il ne sait rien, pas même son véritable nom. Une passion telle qu'il lui sacrifie sa vie. Car toujours il l'attend. N'a aucune histoire d'amour sérieuse, ne cherche jamais à aller plus loin professionnellement ni à déménager car il l'attend. C'est un personnage extrêmement touchant que ce « pitchounet » éperdu d'amour.

La vilaine fille elle aussi est touchante à sa façon. Bien sûr elle est obsédée par l'argent, le luxe et le pouvoir, bien sûr elle piétine sans remords les sentiments de Riccardo, bien sûr elle est volage, calculatrice, manipulatrice et sans coeur. Mais en même temps, sa vie est celle d'une fuite en avant, le désespoir d'une gamine pauvre cherchant à tout prix à s'échapper de sa condition. Riccardo est son ancre, son seul point de repère et de stabilité. Elle revient vers lui comme un bateau revient au port.

J'ai trouvé surprenant ce parallèle entre les amitiés et les amours de Riccardo. Car comme son amour, ses amis vont et viennent dans sa vie. C'est à chaque fois par le biais d'un nouvel ami que la vilaine fille fait un retour inattendu dans sa vie, et à chaque disparition de cet ami, la vilaine fille disparaît elle aussi. C'est une ronde sans fin de coïncidences finalement.

En filigrane de la romande de Riccardo et de la vilaine fille, l'auteur évoque l'histoire contemporaine du Pérou. Une histoire de guérilla, de violences et de dictatures que je ne connaissais que très vaguement. J'ai aimé découvrir un peu ce pays que mon compagnon a visité plusieurs fois avant notre rencontre et qu'il adore.

Une très belle histoire que je conseille à tous ceux qui ont envie de lire une belle histoire d'amour qui sort des sentiers battus.
Lien : http://tantquilyauradeslivre..
Commenter  J’apprécie          90
"Tours et détours de la mauvaise fille" de Vargas Llosa fait partie de ces livres rares, dont on voudrait voir la lecture ne jamais se finir tant ils vous tiennent en joie, en haleine ou l'esprit ouvert.
Et c'est aussi l'un de ces livres qui inhibent toute vélléité de se mettre un jour soi-même devant la page blanche.
Comment, pourquoi ajouter nos mots à ceux qu'un autre vous-même a su trouver si bien pour vous ?

Commenter  J’apprécie          90
Une nouvelle éducation sentimentale.
Ce roman présente une éducation amoureuse qui commence à l'adolescence de Ricardo, le narrateur et qui s'étend sur une quarantaine d'années ponctuées d'épisodes d'amour fou pour Lily. Cette « vilaine fille » s'appellera, selon les pays où la vie les fera se retrouver, tantôt Clara, tantôt Mme Arnoux (comme l'héroïne de Flaubert), tantôt aussi Mme Richardson ou Kiruko .

Mario Vargas Llosa y analyse les ravages de la passion amoureuse , au sens où ce terme renvoie à la notion de souffrance, une passion qui traverse une alternance de phases de plénitude, de rupture, de retrouvailles

Rédigé dans une écriture classique, efficace, il fait traverser au lecteur la seconde moitié du 20e siècle et l'emmène successivement dans les capitales où séjournent les 2 protagonistes . L'évocation de la vie dans ces capitales n'apporte pas seulement dépaysement ou exotisme au lecteur. Ce que vivent les personnages est toujours ancré dans la réalité politique et socio-culturelle de ces villes : le mouvement post-existentialiste à Paris, le mouvement hippie à Londres, la Movida à Madrid, le modernisme froid et inquiétant de Tokyo, ce parcours international étant ponctué de retours réguliers aux racines péruviennes du narrateur, un Pérou en proie aux guérillas communistes .
Tout cet arrière-plan historique et culturel sert de toile de fond à l'intrigue amoureuse et lui apporte densité et richesse .

Une oeuvre particulièrement romanesque (dont la fin frise le mélo...), rigoureusement construite autour de multiples rebondissements et qui donne vie à toute une galerie de personnages secondaires attachants qui, loin d'être simplement décoratifs, éclairent le comportement des deux protagonistes, ouvrent chacun sur un univers nouveau et témoignent d'un parcours et d'un destin digne d'intérêt .
Commenter  J’apprécie          80
Tours et détours de la vilaine fille de Mario Vargas Llosa
C'est l'histoire d'une "vilaine fille et d'un "bon garçon", de la part d'ombre et de lumière d'une femme au prénom changeant et à l'histoire secrète.
De leur rencontre à Lima en 1950, Ricardo développera un amour fou pour sa belle chilienne. Mais la vilaine fille se meut avec aisance de relation en relation, de Paris à Cuba, de Londres à Tokyo, au gré de ses relations amoureuses.
Si elle disparaît de la vie de Ricardo, ça n'est toujours que pour mieux le retrouver, de façon improbable, à l'autre bout de la terre.
Ce livre est brillant par L Histoire dessinant l'histoire, la rudesse de la petite chilienne et ce côté si profondément féminin. Aurait-elle hérité de Mata Hari où de Madame Bovary ? L'aime-t-on ou la déteste-t-on tout à la fois? Tantôt dure, tantôt tendre, Mario Vargas Llosa dépeint la nature humaine dans toute sa complexité. Ne cherche-t-elle finalement qu'à vivre d'aventures où, au contraire, sa quête relève-t-elle plus d'une revanche sur la vie? A vous de vous faire votre avis...
Quelle joie de découvrir ce brillant auteur péruvien, prix Nobel de littérature et si brillant conteur.
A découvrir de toute urgence...
Commenter  J’apprécie          80
Ricardo « le bon garçon » rencontre Lily « la vilaine fille » à Lima alors qu'il est adolescent. C'est le début de sa passion pour cette fille qui n'a qu'une seule ambition, devenir riche et se sortir de la condition sociale précaire dans laquelle elle a grandi.
Difficile de résumer ce roman ; qui débute en 1950 pour s'achever dans les années 1990 ; tant les thèmes abordés sont vastes. Bien sûr, en premier lieu c'est cette histoire d'amour compliquée qui est le thème principal du roman car il faut dire que « la vilaine fille » en fera voir de toutes les couleurs au pauvre Ricardo, elle disparait et réapparait tout au long du roman en changeant d'identité, de mari ou de vie comme on change de chemise. Et lui, se promettant à chaque désillusion de l'oublier mais ne pouvant se résigner car l'amour est plus fort que tout.
Cela parle également des thèmes aussi divers que l'identité, le déracinement, la solitude mais aussi de l'arrivée du sida, de la montée des différents mouvements marxistes en Amérique Latine, de l'histoire du Pérou ou encore de l'émergence des mouvements libertaires en France et plus tard, en Angleterre avec l'arrivée des hippies etc…
J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce roman de Mario Vargas Llosa qui, malgré une histoire rocambolesque nous emmène avec lui jusqu'au bout de cette belle histoire d'amour !
Commenter  J’apprécie          80
Je suis passée complètement à côté.

Ô hérésie, je n'ai pas non plus été bouleversée par le style du prix Nobel de littérature 2010 ( je me sens snob, là, c'est affolant !). Certes, c'est comme une conversation, assez souple, plutôt relâché. Je n'ai pas été transportée.

L'amour, c'est offrir à quelqu'un qui n'en veut pas quelque chose que l'on n'a pas, disait Lacan. Voilà qui résume bien, en quelques mots, ce que Mario Vargas Llosa nous narre avec les rencontres successives de la vilaine fille Lily-Arlette-etc avec Ricardo le bon garçon.

J'aurais aimé l'aimer, cette vilaine fille qui fascine le bon garçon depuis l'adolescence et le mène par le bout du nez. J'aurais aimé le comprendre, ce bon garçon qui retombe sans cesse dans les mêmes rets tendus par la vilaine fille, laquelle ne fait même pas l'effort d'affiner sa stratégie au fil du temps.

De Lima à Madrid, de la bande de copains de Miraflores à l'ensablement solitaire à Sète, pendant quarante ans, le bon garçon n'aura qu'une obsession, incompréhensible pour moi ( mais le coeur a ses raisons...), cette vilaine fille manifestement très sexy, très tordue aussi et qui l'humilie encore et encore et encore.

C'est de l'amour, de l'amour fou, peut-être de la rage ? En tout cas, une quête désespérée de ne faire qu'un avec une qui se défile sans cesse.

La trame est donc toujours la même, Ricardo rencontre Lily-Arlette-etc, longue description de tout l'effet qu'elle lui fait et de ce que lui fait pour obtenir ce qu'il attend d'elle, passage à l'acte ou pas, fuite de la belle, désespoir, existence morne et vide, et hop, on repart pour un tour.

Rapidement, seule la façon dont Lily-Arlette-etc revient dans la vie de Ricardo pour y flanquer un bazar qui n'a rien de salutaire m'a intriguée. Au contraire du quotidien de ce dernier, interprète pour l'UNESCO qui parvient à aller vivre dans la ville de ses rêves, Paris, et qui voyage, et qui rencontre bien des personnes dont il a beaucoup à dire.
Et c'est heureux ! Cette vie entre deux retrouvailles dont Ricardo estime qu'elle n'est rien, est riche de rencontres et d'expériences, une fois passé le traumatisme de chaque rupture, permettant même de le dépasser.

La plupart des personnages secondaires censés jouer les utilités ont assez d'épaisseur et d'intérêt, ils sont divers et jalonnent la vie de Ricardo comme autant de phares dans son isolement sentimental. Etonnamment, Ricardo se défend beaucoup d'en apprécier certains, à croire que ses amitiés se nouent malgré lui ( peut-être parce qu'il n'est occupé que de la vilaine fille ?), mais j'ai été sensible au récit de ces attachements, parfois très progressifs, rarement immédiats.
A les lire, je comprenais pourquoi le lien se créait, contrairement à l'intrigue centrale.

Et puis le parcours de Ricardo l'amène à se sentir étranger à son pays natal sans se fondre à son pays d'adoption, entre deux eaux, en transition, ce que son métier d'interprète souligne. Les pages consacrées à ce métier sont passionnantes, et les efforts qu'il fait pour s'améliorer, et les voyages et les conférences dont il parle aussi. Le lien qui se rompt progressivement avec le Pérou est raconté avec une sensibilité qui fait toucher du doigt le sentiment d'abandon de tout exilé, volontaire ou non.

Ceci a compensé cela.
Commenter  J’apprécie          80
Enfant, Ricardo sait que son amour pour la petite Chilienne sera éternel. Il la rencontre dans le petit village péruvien où il vit. Elle n'y restera pas longtemps. Celle qui change sans cesse de nom et d'identité pratique en effet l'art de la fugue, de la fuite. A la fois vénale et amatrice de sensations fortes, elle sera à la fois guérillera, épouse de fonctionnaire, mariée à un éleveur de chevaux et maîtresse de gangster. Mais elle reviendra toujours vers Ricardo, ce terne traducteur installé à Paris. Parce qu'elle a besoin d'être aimé pour ce qu'elle est, une égocentrique doublée d'une manipulatrice, et pour entendre ses cucuteries, mots doux que l'on susurre quand la passion est dévorante.
Dès qu'elle est rassasiée de tendresse et d'attentions, elle repart vers d'autres aventures, laissant le pauvre Ricardo plein de rancoeur. Lui, le bon garçon, le pitchounet, doit supporter une relation sado-masochiste alors qu'il aspire à une vie routinière. Malgré les mensonges qu'elle égrène, il continue à l'aduler. le sacrifice et l'abnégation frisent la bêtise. Mais comme l'écrivait Pascal, le coeur a ses raisons que la raison ne connaît point.
Avec son talent de conteur, le Prix Nobel 2010 fait vivre au lecteur une histoire éprouvante, celle d'un jeu amoureux cruel dont on sait qu'il finira mal.
Lorsque les deux protagonistes principaux ne sont pas ensemble, on souffle un peu pour découvrir des personnages secondaires attachants qui évoluent dans la seconde moitié d'un vingtième siècle trépidant, du Pérou à Madrid en passant par Paris et Londres.

EXTRAITS

- (…) depuis de nombreuses années j'étais amoureux d'une femme qui apparaissait et disparaissait de ma vie comme un feu follet, l'incendiant de bonheur pour de courtes périodes, puis la laissant sèche, stérile, vaccinée contre tout autre enthousiasme ou amour.
- Par sa faute, chez moi, les illusions qui font de l'existence quelque chose d'autre qu'une somme de routines s'étaient envolées.
Lien : http://papivore.net/litterat..
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1751) Voir plus



Quiz Voir plus

Les classiques de la littérature sud-américaine

Quel est l'écrivain colombien associé au "réalisme magique"

Gabriel Garcia Marquez
Luis Sepulveda
Alvaro Mutis
Santiago Gamboa

10 questions
371 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature sud-américaine , latino-américain , amérique du sudCréer un quiz sur ce livre

{* *}