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sur 1248 notes
Rêve ou réalité ? Fiction ou vérité ? Songe ou vie ? Boris Vian nous emmène dans chacun de ses ouvrages dans un monde particulier où l'absurde rencontre la vérité des sens, où la musicalité des phrases percute la colorimétrie de ses idées. Je le sais, je me prépare, je le sens dès les premiers paragraphes, je fais abstraction, je me laisse glisser vers un monde onirique et absurde : un chien qui parle, un défilé cacophonique, une pièce de la maison qui s'efface. Je ne me sens pas véritablement à l'aise au fur et à mesure que je m'enfonce dans le récit. Certaines scènes me dérangent et je me sens que relativement bien quand le protagoniste principal est finalement dans sa machine à remonter les souvenirs. Ces passages sont clairs, instructifs, tellement réel. Boris Vian arrive à m'étonner et je découvre le jeune homme derrière l'auteur.

Au centre de l'histoire, cette fameuse machine qui a pour but de faire revivre les souvenirs du passé pour ensuite les faire définitivement disparaitre. Souffrance psychologique pendant, souffrance physique après, j'ai eu la sensation d'être sur le bord d'une falaise et de sentir cette attirance vers la fin inexorable. le pessimisme, une fois encore, domine derrière le mirage de la fête et des jeux.

Non décidemment, j'ai beaucoup de mal à appréhender ce genre d'écriture. Après L'écume des jours et L'arrache-coeur lus durant mon adolescence, l'herbe rouge ne fait pas exception malgré mon âge bien plus avancé. Il faut alors que je rappelle que les oeuvres de Boris Vian n'étaient que peu appréciées de son vivant et ce ne fut que dans les années 60 que ses écrits ont été salués. C'était le temps de toutes les révolutions : sexuelle, morale, artistique, scientifique et technologique, voyait-on donc, dans les écrits de Boris Vian, une révolution latente ou un visionnaire décédé l'année avant cette fabuleuse ou terrible décennie ?

Mon esprit s'égare lors de la rédaction de cette chronique, suis-je contaminée par la fantasmagorie de l'auteur, par l'irréalité de ce texte, je reviens les pieds sur terre. J'entends au loin Boris Vian, chanteur, trompettiste, je me laisse bercer par un air de jazz ou de bossa nova et je préfère oublier le reste.
Lien : https://exulire.blogspot.com..
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Boris Vian n'est pas facile. Il est brillant, mais pas facile. le premier roman que j'ai lu à l'école en français était L'Écume des Jours. A l'époque, quand j'avais peut-être 15 ans, je n'ai presque rien compris. Je devrais le relire. Plusieurs décennies plus tard, L'Herbe Rouge n'était pas facile non plus. Mais au moins, maintenant, je connais et je comprends son style. Vian nous amène sur une autre planète, sans quittant la terre.

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Je suis bien content d'avoir renoncé à mettre des étoiles. Ce livre est difficile d'accès. L'insolite peut finir par ennuyer, mais certains dialogues sur l'existence, la construction de soi, la difficulté d'aimer et de s'aimer sont absolument géniaux. Peut-être ne faut-il pas chercher à tout comprendre, cependant le texte recèle, me semble t-il, un certain nombre de messages politiques. Je referme un roman, pour une fois, en ayant envie de lire les analyses qui en ont été faites.
Les 3 nouvelles des "lurettes fourées" sont plus faciles d'accès.
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Dans ce récit fantastique et à travers le personnage de Wolf, Boris Vian amorce une introspection psychanalytique.

Wolf a créé une machine à remonter le temps. Avec une frénésie inquiétante, il se replonge inlassablement dans son passé. A cette occasion, il revit son éducation religieuse et les grandes étapes de son parcours amoureux. Ce voyage dans le passé fera ressurgir ses plus profondes angoisses dans le but de les détruire.

Wolf parviendra-t-il à se libérer de ses démons intérieurs ?

Véritable psychanalyse, Boris Vian use du personnage de Wolf pour se libérer de ses propres turpitudes. Avec un style sombre et absurde, il nous plonge dans les méandres de son rapport aux femmes, à son éducation ou à sa conception de la société. Si j'ai aimé le style inimitable de Boris Vian, ce récit complètement loufoque n'est pas mon préféré de l'auteur.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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L'écume des tourments


De la science-fiction psychanalytique, absurde et désespérée. La tentative d'embrasser dans un même élan le connu et l'inconnu.

Docteur, je suis paranoïaque ! Je crois que Dieu essaie de me tuer et je suis à peu près sûr d'avoir raison. Voila un bon résumé de L'herbe rouge.

Au centre de tout, la machine, qui permet à notre héros une introspection en profondeur, une analyse, un bilan, l'échange définitif comme un prélude à la préparation du grand voyage.

C'est comme si Vian avait convoqué tous ses thèmes de prédilection pour nous offrir un peu de la lumière d'un testament précoce.

Un surréalisme de profusion nous étreint par sa colorimétrie. Passant du noir et blanc à la couleur, du psychédélique terne à la fluorescence, de la pénombre à la surexposition, du clignotement à la persistance.

Est-ce utile de réaffirmer que j'ai été passablement impressionné par ce roman, par sa globalité, sa folie, son dénouement doublement tragique, sa fantasmagorie ; c'est jazz mais c'est rock mais c'est punk (tout en restant lyrique). Vian met à l'amende avec des décennies d'avance tous ceux qui
lui succéderont sur les chemins cahoteux de la création originale. le département des studios Marvel n'aurait pas suffisamment de talent pour rendre compte du génie formel qui se cache dans chacune des phrases de Vian.

La langueur fantasque qui se dégage de L'herbe rouge est puissante, provoquant chez le lecteur avisé non pas une pétrification des sens mais l'animation, la stimulation, d'un réel insoupçonné.

Pour conclure, un livre fracassant, profond sous des dorures superficielles, l'estocade d'un écrivain qui compte, la floraison d'un imaginaire en surexcitation, qui s'étale jusqu'à prendre toute la place.

L'air de rien j'aurai lu tous les romans de Boris Vian et si L'automne à Pékin en reste ma dilection favorite par sa démesure imaginative, L'herbe rouge vient magistralement ponctuer ces années de quête littéraire pour un auteur prodigieux. Quant au mini-recueil de nouvelles Les lurettes fourrées, je n'ai rien à en dire.


Samuel d'Halescourt
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Un livre étonnant que je positionne dans mon top 10.
Peu connu mais je crois le livre le plus abouti de Vian qui y déploie tous ses thèmes de prédilection: critique de la société, perversion de l'homme, mécanisation des rapports humains, profondeur des sentiments et petitesse des actions, intervention du hasard, absurde de la vie, ...
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Wolf est un ingénieur qui construit avec son ami et mécanicien Saphir Lazuli une machine qui permet de se remémorer ses souvenirs puis de les oublier. Wolf est marié à Lil et Lazuli est amoureux de Folavril. Il faut encore ajouter le sénateur Dupont, un chien, pour que le tableau soit complet. C'est une histoire à la Boris Vian, avec des textes très loufoques, incompréhensibles, chargés d'humour plutôt noir, mais avec de belles phrases, beaucoup de poésie. Et, il y a les thèmes… Mal-de-vivre, satyre de la psychanalyse, réalisation des désirs, mais également des parties très féministes, assez épatantes. le tout est assez surréaliste et pourtant magnifique.
Lien : https://redheadwithabrain.ch..
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C'est amusant de retrouver dans ce livre les fantaisies déjantées qu'on a déjà lu dans L'arrache-coeur ou L'écume des jours. Mais ici le propos est tout autre que ces deux autres livres satyres d'une société qui n'est plus très bien. Ici, c'est plus des personnes qui ne sont plus très bien.

Quand on lit du Boris Vian, on lit un véritable génie de la littérature, et je pèse mes mots. Il faut savoir que tout est bon dans un livre de Vian. Déjà le style d'écriture, oscillant entre sérieux et déjanté, dans un monde légèrement fantasmagorique. Tout est étrange, et pourtant c'est totalement réel, un monde déformé qui nous fait ressortir la réalité plus crûment dans la face. S'associe tout ce qui fait la force d'une grande narration, l'humour, l'ironie, les jeux de mots, tout ce qui rend la lecture encore plus vivante et amusante. Et Boris Vian nous rend tout cela tellement bien huilé qu'on ne se rend pas tout de suite compte de la complexité et du niveau de littérature.

L'histoire est, encore une fois, hautement intéressante. La plongée d'un homme dans ses souvenirs pour les oublier, mais également les rapports hommes-femmes, les rapports d'amitiés, les villes et la vie en général. Tout ce qui semble normal, mais qui est ici déformé par la vision du monde qu'offre Boris Vian. Et curieusement, ce monde déformé semble plus compréhensible que le réel. Les souvenirs, normaux, qui pourraient être ceux de n'importe qui, puisque tout est décrit de façon normale, sont le moyen de se plonger dans ce qui semble être la vraie vie de Boris Vian. Mais aussi celles de bien des autres. Quand on y trouve un écho de sa propre vie, alors le livre prend encore une nouvelle tournure.

Pour dire simplement les choses, ce livre est génial, comme toujours avec Boris Vian, mais il est surtout incroyablement surprenant. Une véritable plongée psychologique dans l'esprit des personnages, tout en suivant des satyres de la société qui s'égrènent au fil des pages. C'est humoristique, c'est intéressant, c'est tout à la fois. Un livre complet, court et dense, riche. QUe demander de plus ? Et c'est Boris Vian ! Un des meilleurs auteurs français ! Lisez-le, tout simplement !
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Rendez-vous manqué !

Je n'ai absolument pas accroché à ce roman.
Pourtant, j'aime les ambiances ou les personnages décalés, les situations absurdes ou burlesques, mais là franchement je n'ai pas été séduite.
J'ai éprouvé très vite beaucoup de lassitude en lisant ce récit.

Les personnages sont en pleine quête existentielle et la machine qu'ils ont inventé doit leur permettre de renouer avec leurs souvenirs, les comprendre et les interpréter... cette machine les transporte dans un univers parallèle où ils rencontrent des personnages qui les questionnent et les interpellent ....
Les relations entre les personnages ne sauvent pas ce roman, ni les dialogues.

L'idée de ce récit pourtant est séduisante, mais pour moi ça ne fonctionne pas.
Dommage !
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En butte à une profonde déception et las de tout, Wolf construit une machine capable d'effacer ses souvenirs après les avoir rappelés.
À bord, il entre dans une monde imaginaire jalonné par différents personnages qui l'interrogent. Il se rend ainsi dans quatre pièces où il sonde ses sentiments passés sur le thème des parents (hyper protecteurs), la religion (hypocrite et inutile), les études (trop longues, trompeuses), l'amour (compliqué, pas franc), le travail (usant)...
Boris Vian remet ainsi en cause le monde dans lequel il se sent à l'étroit, avec son style unique et inclassable.
Ce titre appartient à ma liste "Titres d'ordre végétal".
Plus sur http://anne.vacquant.free.fr/av/index.php/2021/06/30/boris-vian-lherbe-rouge/
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