une petite déception
Je dois avouer une légère déception après la lecture de ce livre. Les dessins sont évidemment superbes notamment celui de la couverture. Non, mes regrets se posent sur le texte où l'on parle plus de Vinci le génie que de Vinci le dessinateur. J'aurais souhaité que ses spécificités soit abordées et que l'auteur ait plus d'allant vis à vis de l'oeuvre qu'elle commentait mais l'ensemble reste relativement sage et descriptif.
Dommages
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Il y a dans certains dessins de Leonard de Vinci un effet d'anticipation permanente qui révèlerait, si les interprétations formulées à leur propos pouvaient se vérifier, un dépassement du sujet traité au profit d'un autre, comme si le foisonnement de la pensée sollicitait d'autres projets, nés des notations du moment présent et tributaires d'une sorte d'approbation a posteriori pour être validées.
En quelque sorte il dépersonnalise le peintre, il brise avec l'identité de sa personne, de son projet en cours, en nous introduisant dans la forme la plus active de sa pensée avec force, avec mobilité, en nous plaçant à l'intérieur de son entreprise qui est elle même sans fin, ou plutôt qui n'a pas pour objet la finitude des représentations de la nature auxquelles elle s'adonne
C'est en effet par le dessin que Leonard nous conduit à nous interroger sur ce mythe du génie universel, mais en même temps, à nous en affranchir, car le dessin révèle non pas l'intervalle, le temps différé, mais l'origine, la clarté, la pertinence de sa recherche.
Marani a montré que texte et dessin se tissent étroitement dès le début de la redaction des notes et sont des moyens d'expression interchangeables, tout en ayant des rôles et des significations différents.
Le dessin de Léonard ne s'attache pas aux certitudes, c'est à dire qu'il se dégage de la notion habituelle de projet: il accompagne sa pensée, il la dépose, comme pour s'en défaire.