AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,53

sur 460 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Tanguy Viel a l'art de nous raconter des histoires banales, de nous décrire des personnages ordinaires avec un tel talent qu'il nous fait nous intéresser à eux. C'était déjà le cas, pour ma première lecture de cet auteur (L'absolue perfection du crime), ça l'est encore avec celle-ci. Dans Paris-Brest, il démonte joyeusement les us et coutumes de la bourgeoisie provinciale et brosse des portraits de ses représentants peu flatteurs.
Seulement, mon petit bémol viendrait du fait que j'ai l'impression qu'il tire toujours le même fil. J'ai eu la sensation de lire un peu le même livre que le précédent : même écriture alternant phrases courtes et phrases très longues contenant parfois plusieurs idées et propos ; écriture "parlée".

Ca reste une petite remarque de lecteur ronchon -on ne peut quand même pas dire que du bien !- qui a pris un très grand plaisir à lire ce livre. Mon voyage en Bretagne s'est bien passé et Tanguy Viel qui maîtrise parfaitement son écriture nous fait partager son histoire magistralement.



Lien : http://lyvres.over-blog.com/..
Commenter  J’apprécie          40
“Famille, je te hais!” pourrait être le credo du narrateur du nouveau roman de Tanguy Viel. le message s'adresse plus précisément à la mère qui cristallise toutes les frustrations et les souffrances de son fils Louis qui écrit là le roman familial.

L'histoire de cette famille bretonne tourne essentiellement autour de l'argent source de va-et-vient géographique. le père de Louis était vice-président du stade brestois lorsque le club était en première division. 14 millions de francs disparaissent des caisses du club, ce qui vaudra sa perte, le père de Louis est suspecté. Lui et sa famille sont insultés, hués dans la rue. L'exil est nécessaire pour sauver la face. Les parents et le frère de Louiss quittent Brest pour le Languedoc-Roussillon, l'horreur absolue! “C'est vrai que c'est assez moche le Languedoc-Roussillon. Moi-même je n'y ai jamais habité mais je n'aime pas cette région. Ne me parlez pas de sa garrigue, de ses taureaux ni de ses flamands roses, ne me parlez pas des vieilles pierres de Montpellier ni du mistral sous le pont du Gard, je suis trop d'accord avec ma mère et je compatis volontiers avec qui habite le Languedoc-Roussillon, a fortiori qui y habite contre son gré. Or ma mère y a habité contre son gré.” Elle guette la première occasion pour remonter à Brest.

Louis choisit de rester à Brest avec sa grand-mère, loin de sa mère qui veut contrôler sa vie. Il veut conquérir son indépendance, ne plus étouffer. Malheureusement le destin le rattrape. Sa grand-mère rencontre un homme extrêmement riche. Lorsqu'il meurt, elle hérite de 18 millions de francs. La voilà l'excuse tant attendue par la mère pour revenir à Brest! Il faut protéger la grand-mère des vautours et surtout protéger l'argent. Louis ne peut supporter le retour de sa famille, à tout prix il doit quitter Brest. Sa mère bien entendu ne comprend pas la volonté de son fils à rejoindre Paris :”Jamais ma mère n'a compris ce qui m'avait pris d'aller habiter Paris et particulièrement d'y partir au moment même où eux, mes parents, revenaient habiter en Bretagne, c'est-à-dire selon ses propres termes, au moment où ils refermaient la parenthèse de leur exil à eux dans le Sud de la France, où ils étaient quand même restés quatre ans, quatre ans à vendre des cartes postales à Palavas-les-Flots.” La manière, violente, choise par Louis pour devenir indépendant modifiera profondément l'équilibre familial.

Tanguy Viel nous présente une famille gangrénée par l'argent qui disparaît et réapparaît. Une famille dominée, étranglée par une mère qui veut tout contrôler, tout savoir sur les membres de sa famille. Elle surveille par exemple les fréquentations de Louis en écartant ceux qui ne sont pas du bon milieu social.

Tanguy Viel décrit cette famille dysfonctionnelle avec un ton froid, détaché et la violence nous saisit d'autant plus.

Louis, à Paris, se libère de son histoire familiale par l'écriture. Il écrit son roman familial mais on s'aperçoit qu'il a largement réinventé les évènements. Il raconte ce qu'il aurait aimé vivre et principalement l'échec de sa mère. Tanguy Viel utilise la mise en abîme pour montrer que tout roman est un mélange de vrai, de faux que le lecteur ne peut démêler.

Brest, dont la reconstruction a été ratée, est le cadre idéal de cette histoire familiale sombre, lourde, aux instincts humains bas comme un ciel breton.
Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
Commenter  J’apprécie          40
Il est évident que la fortune pour le moins tardive de ma grand-mère a joué un rôle important dans cette histoire. Sans tout cet argent, mes parents ne seraient jamais revenus s'installer dans le Finistère. Et moi-même sans doute, je n'aurais jamais quitté Brest pour habiter Paris. Mais le vrai problème est encore ailleurs, quand il a fallu revenir des années plus tard et faire le trajet dans l'autre sens, de Paris vers Brest.
Le style un peu lourd m'a fatiguée. Phrases reprenant la phrase précédente, façon point de surjet. Néanmoins indéniablement une force, une atmosphère, un univers. Je m'y suis plongée comme dans la rade grise de Brest et n'ai pu m'en extirper sans tout lire. Malaisant. Répétitif. Impressionnant. Ht papier au Divan. de garde.
Commenter  J’apprécie          30
Voici le récit d'une histoire familiale, livrée par un narrateur revenu sur le lieu de son forfait. Car, il y a forfait à dépouiller une grand-mère riche, même pour s'offrir les moyens de la liberté, un acte odieux qui ne peut que ramener celui qui l'a commis au rang de ceux qu'il méprise.
Et notre narrateur méprise beaucoup. Tout d'abord sa mère, si soucieuse de sa réputation, de son rang dans la société bien pensante de Brest et qui lorgne, elle aussi, sur les dix-huit millions de la grand-mère. Mais il méprise aussi son père, vice-président du Stade brestois, qui a dû fuir après avoir laissé un trou énorme dans la caisse du club et qui vit dans la hantise d'être reconnu par les supporters et malmené par eux. Et, il y a la grand-mère, devenue riche d'avoir épousé sur le tard Albert, un officier de marine qui lui a légué toute sa fortune. Une fortune qui nourrit tous les fantasmes de la famille, mais aussi ceux du fils Kermeur, le rejeton de la gouvernante, qui incarne le double pervers du narrateur.
Nous sommes happés par le récit monocorde, un lamento tissé de rancoeurs et de dégoût de soi. À mi-parcours, le crime se transforme en vilenie et la médiocrité des personnages finit par contaminer l'entreprise de destruction du mythe familial. le retour du fils pour des vacances de Noël tourne au pétard mouillé. Finalement, dans cette famille brestoise, l'ordinaire finit par étouffer le drame.
Tanguy Viel instille un ton nouveau, grinçant et humoristique à la fois, au désespoir des ratés. Et ce n'est pas du gâteau !
Commenter  J’apprécie          30
Mais qu'est-ce que le fils Kermeur vient faire dans cette histoire ? le seul qui n'ait rien à faire dans cette "histoire familiale"... le roman procède avec discrétion, chaque paragraphe s'achevant sur une note de pseudo-suspens qui fait lire le suivant, qui n'a pas toujours grand rapport avec le précédent, mais amuse tout autant... mais pourquoi nous raconter tout cela, et y croit-on à cette "femme de compagnie" héritière d'une grande somme et à ce père absent, mais célèbre (malgré lui), cette mère en "trou de gruyère", ce frère transparent, ce narrateur comme une ombre... et le fils Kermeur, encore et toujours le fils Kermeur...
Commenter  J’apprécie          30
Paris-Brest est un roman "familial" centré sur le petit-fils qui est le narrateur de l'histoire. Il nous raconte de son point de vue toutes les péripéties familiales depuis l'héritage de la grand-mère, en passant par le départ en exil puis le retour des parents, son départ à lui pour Paris jusqu'à son retour à Noël 2000. Ce retour qui pourrait sonner comme un feu d'artifice, explosion de toutes les rancoeurs, hontes, et erreurs accumulées dans sa vie. Ce roman psychologique extrêmement bien écrit me laisse pourtant une petite déception sur la fin, mais c'est sans doute souvent de cette façon que ce genre d'histoire se termine habituellement.
Commenter  J’apprécie          31
La parution de ce livre avait entraîné sur son passage une frénésie, une effervescence assez inhabituelle à Brest. Sur toutes les lèvres, dans tous les lieux, une seule question revenait « alors, vous avez lu Paris-Brest de Tanguy Viel ? ». S'en suivaient des commentaires élogieux. J'avais retenu que l'auteur décrivait sans concession les habitudes de ces familles qui arpentent la rue de Siam , le cours d'Ajot et qu'il jetait le pavé dans la mare familiale. Trop imprégnée de tout ce qui avait pu être dit sur ce livre, je m'attendais à autre chose. Et, mon avis avait été très mitigé.

Comme c'est un livre qui fait partie de la sélection du Prix des Lecteurs du Télégramme, je l'ai relu.

Le narrateur, Louis, revient à Brest après être parti à Paris durant trois ans où il a écrit un livre. Entre présent et passé, on apprend l'histoire de sa famille. La grand-mère devenue riche après une rencontre au Cercle Naval, l'appartement avec vue sur la Rade, sa mère qui guette l'argent qu'elle héritera, le père accusé d'avoir détourné de l'argent et obligé de démissionner de son poste de vice-président du club Brestois, son copain Kermeur une mauvaise fréquentation selon sa mère. Des parents exilés à Palavas-les-Flots à a cause du scandale, Louis restera à Brest. Puis, l'occasion pour Louis de partir à Paris et se défaire, d'écrire son histoire après un mauvais coup effectué avec le fils Kermeur.

Et là, le style très parlé de Tanguy Viel m'a plongée dans une atmosphère où je me sentais bien. Parce que ce qu'il écrit se juxtapose à Brest, les apparences jouées dans ce théâtre où chacun connait on rôle sur mesure. Rien n'a changé, le dédain s'affiche toujours sur des visages hautains, fiers car le père ou le mari est Officier de Marine. Et enfin, il y a l'argent et les quand dira-t-on, et l'on s'imagine croiser à l'angle d'une rue le fils Kermeur.

Mon bémol sur l'intrigue est compensé par le style, qui cette fois, m'a conquise. Ironie teintée de vitriol pour décrire les moeurs et l'hypocrisie qui compose avec une écriture très vivante comme pour rendre hommage à la beauté naturelle de la côte.

Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
Commenter  J’apprécie          30
On entre dans l'intimité d'une famille dans ce roman de Tanguy Viel. Un roman étonnant qui tend vers le roman noir, dans lequel une famille se délite et où l'un des deux fils est le narrateur de l'histoire. C'est bien amené lorsque l'auteur aborde les relations entre parents et enfants. Tout commence à Brest lorsqu'un vieux bonhomme décide de léguer à la grand-mère du narrateur toute sa fortune après sa mort. 18 millions. Rien que ça. le lecteur n'a plus qu'à découvrir ensuite les non-dits et autres secrets qui vont découler de cet évènement. Chacun se jauge et cherche à savoir ce que l'autre pense. Les personnages sont réussis à commencer par le narrateur qui décide de coucher tout cela sur papier pour y voir plus clair. On se retrouve alors avec une histoire dans l'histoire. Tanguy Viel écrit avec Paris-Brest un roman prenant et malin.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
Commenter  J’apprécie          20
Ecrire sur sa famille à titre de thérapie. L'histoire se passe à Brest dans une famille étriquée comme il en existe beaucoup, une famille dont les membres se supportent mais ne s'aiment pas. Tout est hypocrisie, vénalité, prétention, faute de goût. Pas étonnant que le narrateur finisse par fuir et se réfugier dans l'anonymat parisien. Livre noir, grinçant, écriture jubilatoire, alerte. Captivant.
Commenter  J’apprécie          20
J'avais envie de retrouver un peu d'air salé.
Je ne pouvais pas rentrer chez moi, du coup j'ai plutôt pris un Tanguy Viel.

Ce livre précède Article 353 du code pénal, on retrouve les mêmes personnages : la famille Kermeur par exemple. On retrouve la ville qui vit doucement. C'est un autre contre-champ de ce roman.
On vit une jolie mise en abîme : le protagoniste écrit un roman sur sa famille, roman qui doit ressembler à celui qu'on lit nous-même.
On replonge dans le microcosme Brestois entre marins et ouvriers du chantier naval.
C'est agréable de voir ce qui s'est passé avant (oui je n'ai pas eu le bon ordre de lecture).
Le ton est vraiment agréable : cette fois on est dans la tête d'un homme qui revient à Brest après un long exil à Paris, qui nous raconte la vie de sa famille quand il avait 17 ans. Juste avant qu'il parte. Juste avant qu'il ne supporte plus cet ambiance et ce temps. C'était le grand ami d'Errant, le fils Kermeur, et le livre s'arrête avant la « bêtise » de celui-ci. On sent leur révolte latente, on sent la force de ces jeunes gens.

On sent bien les « luttes de classes » dans cette petite communauté : le mépris des plus riches, la méfiance des plus pauvres… C'est évoqué, posé là par le regard du narrateur.
Il est plus observateur qu'il ne pourrait le sembler, il remarque les choses et les énonce sans forcément les investir de l'importance qu'elles ont véritablement.
J'aime beaucoup explorer les entrailles d'une société, presque close, par les yeux même de ses membres.
Les lieux sont parfaitement décrits, surtout ce bout de bout du monde où la famille du narrateur s'est installée. On sent encore une fois la marée et le vent… Un peu moins viscéralement que dans 353 mais cela tient à la part du roman qui se passe en centre-ville, donc un peu plus loin des mouettes (qui reviennent s'installer au coeur des moments qui nous sont contés).

Ce livre est paru chez Minuit, et il existe en poche ! (bon j'aurais préféré l'avoir en grand, mais des fois faire un caprice n'est pas une solution d'avenir haha). Et l'édition poche est vraiment agréable ! le lettrage est très bon : la lecture est très agréable.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (801) Voir plus



Quiz Voir plus

La fille qu'on appelle

Quel sport Maxime Le Corre pratique-t-il ?

La boxe
Le judo
La lutte

12 questions
14 lecteurs ont répondu
Thème : La fille qu'on appelle de Tanguy VielCréer un quiz sur ce livre

{* *}