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3,53

sur 458 notes
La marque de fabrique des Éditions de Minuit, sans savoir forcément la définir on l'appréhende assez vite, beaucoup de choses semblent se passer dans la forme, comme un canal souterrain aux effluves héritées du Nouveau Roman, à la saveur de recherche littéraire. Ici phrases longues et discours indirect calfeutrent le récit dans le monologue réflexif, tandis qu'une sorte de mise en abyme du roman familial écrit par le narrateur dans le vrai roman que l'on tient dans ses mains devient un élément qui parachève la tension. L'effet m'a semblé réussi. La famille n'en ressort pas grandie, plutôt glauque même à vrai dire cette famille. Un père impliqué dans la faillite du Stade brestois qui ne peut plus se balader dans Brest sans entendre siffler les insultes, une mère bourgeoise et hautaine qui n'aime pas les pauvres, et encore moins le Languedoc-Roussillon dans lequel ils iront tous deux s'exiler. le fils narrateur reste à Brest quant à lui (avant de s'exiler lui aussi mais à Paris), renoue avec le fils Kermeur de mauvaise influence, et pour cause la mère Kermeur vit désormais installée comme bonne à tout faire chez la grand-mère du narrateur, veuve éplorée autant que consolée par l'héritage d'Albert, avec qui son idylle tardive s'est révélée vite fructueuse, pas moins de 18 millions (de francs). Roman noir, poisseux, pas vraiment transcendant pour son histoire à mon avis, mais que j'ai trouvé intéressant dans sa réalisation.

« Tout le monde devrait faire le point sur son histoire familiale, ai-je pensé,particulièrement un 20 décembre, c'est à dire un jour où il est important d'être soutenu dans l'épreuve d'aller passer Noël en famille, y compris les gens qui se disent heureux d'y aller, tandis qu'au fond d'eux-mêmes, comme tout le monde ils rêvent d'écrire un roman sur leur propre famille, un roman qui en finit avec ça, les veilles de Noël et les parenthèses mal fermées. »
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Si, comme moi, vous ne l'aviez pas lu à sa sortie, ne ratez pas ce petit bijou de cynisme et d'ironie !
Sous couvert d'une histoire de famille somme toute banale (grand-mère riche, héritage en vue...), Tanguy Viel nous balade dans ce court roman noir féroce, drôle et malicieux tout à la fois.
Car c'est justement quand ses parents doivent quitter Brest, son père étant accusé d'avoir « emprunté » des millions au club de foot local, que sa grand-mère, elle, hérite de plusieurs millions de son compagnon, récemment épousé et récemment décédé.
Aucun rapport entre les deux, sauf que devoir s'exiler en Languedoc pour ces Bretons est une punition...
Surtout que le narrateur, grand adolescent, reste vivre dans l'immeuble de sa grand-mère (très riche donc...)
Et d'allusions en insinuations, de diversions en supputations,... arrivera ce qui doit arriver...

Inutile d'en dire plus car tout le talent de Tanguy Viel est dans cet art de l'allusion, dans des phrases étirées qui vous mènent par le bout du nez, et par des formules vachardes sur la famille et la bienséance !
Un petit régal donc que cet auteur dont « Insoupçonnable » ne m'avait pourtant pas emballée il y a quelques années.... (l'ambiance brestoise/finistérienne de ce livre y est-elle pour quelque chose ??;-) )
Et dans la foulée, je prends "Article 353..."

Une petite citation : "Je voulais faire un roman familial à la française, et cela d'autant plus que tout se passe en Bretagne et pire qu'en Bretagne, dans le Finistère Nord, c'est-à-dire dans la partie la plus hostile, la plus sauvage et la plus rocheuse de Bretagne".
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Dans la famille brestoise, je demande la grand-mère, celle qui a aidé le vieux monsieur à descendre les marches au sortir du restaurant le Cercle Marin, et qui s'est vu offrir 18 millions, en échange d'une compagnie rassurante durant les derniers jours du vieil homme fortuné.

Je demande ensuite la mère, avec son serre-tête rivé sur ses cheveux grisonnants, son sac en plastique à portée de main pour calmer ses crises de rage, sa froideur et son sans-coeur brandis comme un étendard pour, avant tout, sauver les apparences. Et sa désopilante haine du Languedoc-Rousillon !

Il me faut aussi le père, ex vice-président de l'équipe de foot de Brest, accusé d'un trou de 14 millions dans la caisse du club et de l'usage d'un faux passeport pour un footballeur brésilien.

Et enfin, restent les deux fils, l'un devenu footballeur professionnel et l'autre, l'intellectuel, celui-là même qui rumine son histoire familiale et qui nous sert son roman, justement familial, à l'intérieur du roman.
« … mais tout le monde s'en fout des histoires de famille » dixit le fils Kermeur. Parce qu'il va falloir aussi composer avec le fils Kermeur dans cette histoire, le fils de la femme de ménage de la grand-mère, accessoirement le soi-disant vieil ami du fils écrivain qui ne l'épargne pas avec ses sarcasmes et ses réflexions ironiques.

Vous suivez toujours ? En fait, tout est simple. C'est un tableau de famille pas très reluisante avec au beau milieu une histoire d'argent qui alourdit incontestablement le climat familial.

Tanguy Viel nous livre ici un monologue d'une puissance dévastatrice. Le narrateur nous parle en martelant ses propos qui rentrent avec force dans notre esprit. J'ai adoré cette prouesse littéraire hors du commun. Tout en lisant, c'est la voix du narrateur que l'on entend et qui fait son chemin, irrémédiablement, vers cette version non expurgée de son histoire familiale.
En filigrane, le boulevard qui domine la rade de Brest, la mer, le vent. La brume étonnamment absente avant Noël, une mer d'un calme surprenant en fin d'année et une houle qui semble essentiellement contenue dans les cent soixante-quinze pages du roman familial du fils intellectuel !
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Tanguy Viel parle un peu de Paris, sort quelques méchancetés sur le Languedoc-Roussillon mais l'essentiel du roman se passe à Brest, avec vue sur la rade… le narrateur n'en peut plus des tensions familiales. Pour évacuer tout ça, il veut écrire un roman familial mais, dans ce cas-là, rien n'est simple, surtout avec sa mère !

Brest, ville entièrement détruite après la seconde guerre mondiale, devait être reconstruite pour que tout le monde voie la mer mais « quelques riches grincheux » ont voulu récupérer leur emplacement… « Alors, à Brest, comme à Lorient, comme à Saint-Nazaire, on n'a rien réinventé du tout, seulement empilé des pierres sur des ruines enfouies. »
Le décor est planté. Restent les personnages avec Louis, le narrateur, Marie-Thérèse, la grand-mère, les parents de Louis, le fils Kermeur et sa mère, femme de ménage chez la grand-mère. Chaque semaine, Louis, en bon petit-fils, accompagne celle-ci jusqu'au cimetière puis mange avec elle au Cercle Marin où l'on retrouve « une France antique et royaliste ».
Le père de Louis, ancien vice-président du Stade Brestois, a dû déménager à Palavas-les-Flots où sa femme tient une boutique pour touristes. Suite à un trou de 14 millions de francs dans la caisse du club, il ne pouvait plus rester dans sa ville surtout qu'il avait recruté un attaquant brésilien, Juan César, avec un faux passeport… Pourtant, il marquait des buts mais le procureur n'aimait pas le foot…
Le 20 décembre 2000, Louis revient de Paris à Brest, en train, pour passer Noël en famille dans la maison achetée sur la côte sauvage depuis le retour de Palavas, grâce à la fortune de la grand-mère, heureuse héritière d'un vieillard rencontré au Cercle Marin. Après un mariage et trois ans de vie commune, elle a récupéré tout l'argent qui tente bien le fils Kermeur. « Ami » du petit-fils, il a, à son passif, un épisode au supermarché.
Justement, un chapitre est consacré à lui. Voyant la mère de Louis lui faire la tête, il nous gratifie d'une formule originale : « Ma parole, mais ta mère a avalé un cimetière ! » le ton du livre est là, souvent aigre-doux comme lorsque Louis sussure, encore à propos de sa mère : « Elle m'a caressé la joue, et pour moi c'était comme une lame de rasoir qui m'arrachait la peau. »

Footballeur ou écrivain, Louis n'a eu que le second choix au contraire de son frère. L'écriture de son roman familial « pour effacer le mal » parviendra à rendre la dignité au père mais, pour le fils, Paris-Brest sera plutôt Brest-Paris.
Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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"Tu n'auras pas fait ça, implorait-elle en silence, tu n'auras pas raconté tout notre histoire. Et dans son regard je lisais la peur des phrases et des mots comme argent, comme héritage, comme briquets et comme Stade Brestois."
Si, il l'a fait. 175 pages de "roman familial", bien planquées au fond de sa valise lorsqu'il revient de Paris à Brest pour passer Noël en famille.
Et ces 175 pages contiennent toute l'histoire : l'argent "absenté" des caisses du club, l'héritage que détient la grand-mère remariée sur le tard avec un vieillard riche ("les quatorze millions négatifs de mon père et les dix-huit millions positifs de ma grand-mère"), les briquets souvenirs que la mère a dû vendre, exilée à Palavas-les-Flots ("C'est vrai que c'est assez moche, le Languedoc-Roussillon").
Et l'ombre rouge et blanche du Stade brestois qui plane tout au long du livre.
Il rêvait d'être footballeur.
Mais ça, c'était avant.
Quand il a compris que l'équipe F des poussins, dans laquelle on l'avait mis, était la plus mauvaise (son frère jouait en équipe A)… il a vu son avenir brisé et a fondu en larmes.
À défaut de jouer au foot, il écrira.
Mais ça, c'est plus tard.
Ça, c'est après avoir renoué avec l'inquiétant fils Kermeur, qui l'avait entraîné, enfant, à voler du chocolat à la supérette...
Première rencontre avec Tanguy Viel, dont j'ai beaucoup, beaucoup aimé l'écriture ciselée et malicieuse dans ce "roman familial" aux accents de tragi-comédie.

LC thématique juillet-août 2023 : "Auteur·e français·e et/ou saga familiale"
Challenge gourmand (Paris-Brest : L'action se passe à Paris ou à Brest)
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Un portait à l'acide dressé par Louis, le fils, des relations familiales et le pouvoir résilient de l'écriture : tels sont les thèmes de ce petit livre écrit dans le style direct du témoignage, du parler. Une ambiance lourde et un mal-être qui colle à la peau tout au long de ce récit. de toute évidence la brume sur Brest pour cette famille ne se dissipera pas...
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Tanguy Vieil nous livre ici un roman familial, bien implanté dans le Finistère Nord et donc à Brest, comme son titre l'indique. La mer, le vent, la pluie accompagnent les membres de cette famille bancale.
Le fond de l'histoire est aussi amusant que pathétique mais c'est le style de l'auteur qui est le plus déconcertant. C'est aussi ce qui m'a le plus enthousiasmée, prévenue de ses particularités par la lecture d'Article 353 du Code pénal qui, de mon point de vue, est le chef-d'oeuvre de l'auteur, pour le moment en tout cas.
On retrouve ici les thèmes qui lui sont chers, l'injustice sociale, la faiblesse humaine et le Finistère Nord, son âpreté et sa géographie sauvage. L'humour n'est pas absent de cet exercice narratif proche de l'oralité, cette proximité rendue avec le lecteur puisque le narrateur semble s'adresser à lui, un peu comme au café de la gare, un peu comme une confidence de comptoir, celle qui est sans doute la plus authentique, la plus sincère.
Ce n'est donc pas le meilleur roman de l'auteur mais les prémices des titres suivants sont inscrites avec force et à chaque page.
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Un peu difficile d'apprécier un roman français, même magnifiquement écrit, après l'émotion créée par Minuit dans la ville des songes de René Frégni, qui allie beauté et authenticité.

Mais je me suis accrochée, à ce Paris-Brest, qui se révèle « Tonnerre, tonnerre de Brest », un grand roman, dans la lignée de L'article 353 du Code Pénal. Je n'ai pas suivi William Scheller, qui sinon n'aurais plus été tout seul, (« La vie c'est comme une image, Tu t'imagines dans une cage ou ailleurs, Tu dis c'est pas mon destin, Ou bien tu dis c'est dommage et tu pleures (…) Je cours à côté d'un train, Qu'on m'a donné au passage, « de bonne heure) et je suis restée dans le train, ce Paris-Brest, aussi doux et structuré que la pâtisserie.

Louis, devenu écrivain parce que pas assez bon pour être footballeur, vit à Brest, en-dessous de l'appartement de sa grand-mère devenue richissime à la faveur d'une heureuse et tardive rencontre au cercle des Marins. Son père, ancien Président du Stade Brestois, impliqué dans la disparition de 14 millions de Francs, qui se sont « absentés », selon le Procureur, sans explication, des caisses du club de foot, et sa mère s'exilent quelques années dans le Languedoc-Roussillon, avant de revenir en Bretagne, au grand dam de notre narrateur.

« Nous allons revenir habiter en Bretagne. (...) elle a passé sa main sur ma joue, elle m'a caressé la joue et pour moi c'était comme une lame de rasoir qui m'arrachait la peau »

Le « coeur et le sang de l'histoire » se situe dans un « triangle » composé de la mère de Louis, de Louis et du fils Kremeur, copain à la mauvaise influence, trop présent au goût de la mère de Louis.

Louis s'exile à Paris, et règle ses comptes par l'intermédiaire d'un roman exutoire dont le fil s'entremêle avec le récit d'un retour, le temps de Noël, Assemblée en Bretagne, avec sa grand-mère, son frère (footballeur), et ses parents.

« Alors Louis il paraît que tu écris des choses sur nous ».

« Il y a eu comme un silence, plus qu'un silence, moi figé dans sa phrase comme dans un tableau hollandais, en tout cas quelque chose d'austère et d'inquiétant, comme enveloppé dans une lumière d'orage ».

« Ce jour-là, je m'en souviens, la tête plongée dans l'assiette en porcelaine je me suis seulement dit: ne lève pas les yeux sur elle, si tu lèves les yeux une seule fois c'est foutu, si tu la regardes maintenant, toi aussi tu seras un satellite pour toute ta vie. Et replié au fond du gouffre en moi, j'ai juste entendu, comme une fusée qui traversait la pièce, j'ai entendu la voix de ma grand-mère à côté de moi qui ajoutait : tu parles de nous en bien, j'espère.
Ensuite il y a eu du silence encore et des paroles normales. Il y a eu mon frère qui ne savait pas où se mettre puis des conversations déviées et du silence toujours. Il y a eu la pluie à Brest et les prix des loyers. Il y a eu les cuillères cognées contre la porcelaine. Mais sur la table au-dessus de nous, outre la mer dehors et les vieux meubles qui pliaient sous nos regards, il y avait cette expression devenue presque sale, comme un nuage de pluie qui se serait maintenu: des choses sur nous. Et dans le tourbillon noir des tasses en porcelaine, on aurait dit que chacun, à la surface mouvante de son café, que chacun désormais lisait des choses sur lui. »

Plus tard, la mère trouve le manuscrit alors que Louis boit des bières en ville. Il veut revenir en quatrième vitesse, « luttant contre tout, fuyant jusqu'aux yeux du chauffeur dans son rétroviseur, la ville à grande vitesse et la mer devant nous, et comme par transparence sur elle, la mer vitreuse, je croyais apparaître le visage géant de ma mère, comme un président américain sur le mont Rushmore ».

Un très beau roman.
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Les histoires de famille tout le monde sans fiche. Et pourtant que serait la littérature sans famille ? Jeu de massacre, ou de hasard, sur la table il y a les cartes, dessous la table, il y a le livre. Les livres sont parfois des armoires, des armoires qui contiennent quelques histoires. Il y a un peu juste comme un parfum de fin du monde, en moins tragique, en moins empathique. L'écriture est rapide, rapide comme un train. Et l'on demande déjà à voir les images de ce film de famille.
Rapport fils/mère, douloureux, comique parfois, avec une violence souterraine psycho- chaotique qui nous fait craindre le pire souvent. L'esprit du livre se glisse à travers le livre et c'est une très bonne idée de construction narrative.
Si je découvre un jour la ville de Brest je saurai la revoir sans détachement, un aller donc mais avec ce retour , très simplement.

Astrid Shriqui Garain

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Il ne s'agit pas d'un roman doux comme le nom de la pâtisserie en titre pourrait le suggérer. Il est plutôt question ici d'une trouble histoire de famille Brestoise qui tourne autour de l'argent et de tous les bas instincts qu'il peut susciter. Les personnages (le narrateur, ses parents, sa grand-mère, son frère et son «ami» le fils Kermeur) évoluent dans un univers que ne renierait sûrement pas Claude Chabrol. On baigne dans l'hypocrisie, la lâcheté, la noirceur. On sent que Tanguy Viel  s'est amusé à pousser ses personnages  pratiquement à la caricature et c'est vrai que l'on finit aussi par en sourire.  Aucun de ceux-ci ne suscite d'empathie, ni le narrateur somme toute assez lâche (même si il finit par s'exiler à Paris pour quitter sa famille), ni même la grand-mère qui a sa part d'ombre en acceptant d'épouser un homme sur le tard pour en hériter.
L'intrigue est bien construite et le suspense va crescendo même si le récit n'est pas présenté de manière linéaire.
Le procédé qui consiste à mêler la narration directe et l'autobiographie fictive (le titre de l'ouvrage est alors «mon roman familial») est intéressant et l'on devine, encore une fois, que l'auteur s'est bien amusé dans l'exercice. En revanche, le fait de construire de très longues phrases, mêlant le discours indirect aux descriptions m'a quelquefois littéralement «essoufflée». (Je ne souhaite à personne d'avoir à faire une lecture à voix haute de Paris-Brest!)
Au rythme de ces longues phrases, parfois déroutantes, Tanguy Viel dépeint avec jubilation et sans complaisance un portrait de famille corrosif.
 
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