L'auteure est en panne depuis le succès de son dernier livre, «
rien ne s'oppose à la nuit ». C'est l'angoisse de la page blanche en quelque sorte.
Elle a des idées, un projet qui tournerait autours de la téléréalité, se documente sur le sujet et tourne en peu en rond. Elle reçoit des lettres de menace de la part d'une personne frustrée, que son dernier livre a heurtée, jalousie ? Quelqu'un de la famille qui se sent Sali par les révélations ?
Son nouveau compagnon est souvent à l'Etranger, ;. Elle sort le soir pour faire la fête, sans être forcément invitée, ces sortes de soirées mondaines, où le tout Paris doit être vu. Lors d'une de ces soirées, bien arrosées, elle fait la connaissance de L. qui peu à peu va s'immiscer dans sa vie.
Ce que j'en pense :
C'est le quatrième roman de Delphine de Vigan que je lis. J'avais aimé «
Rien ne s'oppose à la nuit », mais avec un bémol, je trouvais son écriture plutôt froide, distante.
Ici, on ne sait pas très bien où elle veut nous entraîner, mais ça marche, car après avoir douté pendant une cinquantaine de pages, j'ai fini par me prendre au jeu et à dévorer le texte, tout en me sentant extrêmement mal à l'aise.
Qui est vraiment l'? Initiale d'un prénom ? Ou l'comme le pronom elle ? Un épisode de dédoublement de la personnalité, dissociation ? Vraie rencontre ?
Toujours est-il que l'auteure en panne d'inspiration se laisse vampiriser par son double, qui s'impose de plus en plus dans son intimité jusqu'à squatter son appartement. Elle prétend être un nègre qui écrit des biographies et serait reconnue en tant que telle.
Elle prétend avoir fait les mêmes études, hypokhâgne notamment sans être sur la « photo de classe » elle aurait été malade ce jour-là…
Peu à peu elle s'engouffre dans la vie, le corps et l'esprit de l'auteure, répondant aux courriels car elle lui donne tous ces codes d'accès mots de passe, copie sa façon de s'habiller etc… et tout cela sans jamais rencontrer le compagnon, ni les enfants de l'auteure.
On sent l'angoisse monter au fur et à mesure qu'on avance dans la lecture, on prend L. en grippe, on a envie de secouer l'auteur pour qu'elle échappe à l'emprise…
Un page-turner sur le thème de la manipulation. Qui manipule qui ? L'auteure manipulée par L, le lecteur manipulé par l'auteure et des conversations sur l'écriture vraie, la fiction, en passant par Barthes.
Un travail bien fait qui tient en haleine mais qui ne m'a pas vraiment touchée Je suis assez irritée par l'autofiction, en général, et là je me suis retrouvée dans la même situation. le narcissisme, cher à notre époque me tente peu. Et malgré le suspense bien entretenu, on ne retrouve pas d'émotions ; l'écriture est recherchée, mais reste trop chirurgicale. BOF...
Note : 7,2/10 car quelques citations intéressantes...
Mon roman préféré de l'auteure reste «
No et moi »
Lien :
http://eveyeshe.canalblog.co..