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sur 55 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Fais de moi la colère Vincent Villeminot Les Escales Août 2018 #FaisDeMoiLaColère #NetGalleyFrance

COUP DE COEUR pour un coup de gueule, pour un cri de rage et de colère, pour une splendide histoire d'amour .
Coup de coeur pour un somptueux roman .
Un roman qui commence, j'oserais dire, tranquillement sur les bords du lac Léman. Ismaëlle, tout juste 17 ans, se retrouve seule, son père sorti sur le lac pour pêcher n'est pas revenu . Sa mère est morte en lui donnant le jour. Seule, elle se doit de continuer à vivre . Son chemin va croiser celui de Jezéquiel, l'homme à la peau sombre, venu hanter le palais de son père l'Ogre ..Arrivera t'elle à l'apprivoiser? Arrivera t'il à ne pas la détruire?
Vincent Villeminot nous entraîne à la poursuite de Mammon, divinité emblématique de tous ceux que l'or attire et fascine. Son écriture poétique et onirique nous conduit peu à peu à prendre conscience de la puissance de Mammon , à comprendre comment elle a réussi à gangrener tout un chacun . Il y avait bien longtemps que je ne m'étais pas surprise à lire et relire à haute voix cela veut tout dire. Alors bien sur certains trouveront cette lecture hermétique, mais si ils laissent leur mémoire remonter dans le temps , parfois pas si loin d'ailleurs, parcourir le continent africain mais pas que celui-ci , les propos de Villeminot prendront alors toute leur force.
Un splendide roman que je ne peux que conseiller à toutes celles et ceux qui aiment la littérature .
Un immense merci aux éditions Les Escales pour ce partage.
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Ma onzième lecture dans le cadre de la sélection rentrée littéraire 2018 des 68 premières Fois : Fais de moi la colère de Vincent Villeminot
Au moment où j'écris ces lignes, le livre n'est plus en ma possession et je ne peux donc plus m'y référer. C'est exceptionnel dans ma posture de chroniqueuse ; je l'ai lu rapidement et je l'ai déposé lors de la soirée de clôture des 68 pour qu'il aille vers son (sa) prochain(e) lecteur(trice) ; il me reste quelques notes griffonnées à la hâte que j'essaie de mettre en forme… de plus, c'est un livre qui mérite réflexion…

Un titre curieux ! Il existe des expressions pour dire « se faire une joie de… », « se faire un plaisir de… », « se faire une montagne de… », se faire telle ou telle idée de quelqu'un ou quelque chose… Je n'ai jamais entendu ou lu « se faire une colère de… ». de plus, la construction m'interroge car elle n'est pas pronominale : « faire de » annonce plutôt un changement, une transformation, une métamorphose ou encore une conversion… Ce titre va me hanter pendant toute ma lecture et encore maintenant… Que va-t-il faire de moi ?
Une vision insolite du lac Léman et des personnages atypiques : une jeune orpheline qui fait un dur métier d'homme, reprenant le bateau de pêche de son père et un fils de dictateur africain, venu combattre une bête des profondeurs. Face à eux, une bête immonde, allégorie de la richesse matérielle et de l'avidité, personnifie le Veau d'Or des temps moderne…
Un style particulier, poétique, épique… Les héros ont des allures légendaires, guerrières et prédestinées… le récit entrecroise les parcours, les points de vue et les actions d'éclats sur un fond exalté et hallucinatoire où la mémoire collective rejoint les ressentis individuels, où le sentiment religieux est omniprésent… le langage est soutenu, richement référencé, de la Bible au Coran, de la Genèse à l'Apocalypse, de Chrysostome à Apollinaire, avec toujours Melville et Moby Dick en filigrane…

Parmi les thèmes qui m'ont le plus frappée, je retiendrai la place du corps et de la nudité et leur rapport avec le désir. Certains passages dégagent une sensualité, à fleur de peau et de chair, à la fois pudique et sans tabou qui prend aux tripes et au coeur.
J'ai également retrouvé des thématiques connues avec la part faite à l'esclavage, à la colonisation, aux génocides africains et à une certaine forme de négritude.
La posture mystique m'a touchée avec une magnifique prière païenne qui donne tout son sens à l'injonction « fais de moi la colère » et une vaste problématique autour de la procréation et de la naissance dans ce que ces mots contiennent de joie, de promesse et d'espérance.
Les deux personnages principaux, Ismaëlle et Ézéchiel, sont riches de toute une symbolique à la fois religieuse et littéraire…

L'auteur est surtout connu par ses romans pour la jeunesse. Il signe ici un premier roman qui a nécessité dix années d'écriture ; je l'ai lu en deux jours… Un rapport inversement proportionnel qui me bouleverse !
Ce roman est particulièrement dense ; il mérite lecture et relecture.
Personnellement, il me hante.
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Comme une mélopée africaine, une incantation pour que meure la Bête... deux voix se parlent, murmurent, tremblent ensemble ou expliquent. Celle d'Ismaëlle, jeune fille qui porte la vie en elle mais aussi la mort, la mort de sa propre mère, à l'heure de sa naissance, comme si elle avait tué celle qui l'engendra. Et la mort de son père, le Pêcheur, parti sur les eaux du Lac Léman et qui n'en est pas revenu.

Lui répond la voix d'Ézéchiel, le fils de l'Ogre, qui vit de l'autre côté du lac, en Suisse, et qu'elle va rejoindre dans la barque du père, chaque soir. Ezéchiel, jeune héros noir, impressionnant de force physique et de solidité mentale mais abîmé lui aussi par une histoire familiale insoutenable. Il est le fils de l'Ogre, synthèse des dictateurs africains. L'image se dessine d'un tyran au chapeau en peau de léopard, sur les bords du lac Victoria, ou dans la ville de Goma. Mobutu, République démocratique du Congo, Kabila et Bokassa en RCA et les autres dictateurs africains font aussi partie de la lourde ascendance symbolique d'Ézéchiel.

Comme s'il portait en lui le poids de toutes les horreurs faites aux hommes, des mots d'allemand viennent se glisser parmi les lignes avec les marques du nazisme. L'horreur n'a ni patrie ni couleur de peau.

Il y a danger à lire ce livre, danger de fascination devant la force des images évoquées qui vous feront rager si, comme moi, vous ne savez tenir ni un crayon ni un pinceau, tant est fort le désir de porter sur le papier la magie des images. Danger de vous métamorphoser subitement en slameur, en rappeur, tant est fort le désir, après avoir lu à voix haute, d'y mettre le phrasé d'un Grand Corps malade - pour ne citer que lui. Alors que, septuagénaire et ex-prof de lettres vous vous pensiez aux antipodes de cette technique, définitivement marquée par l'alexandrin.

Mais le rythme s'impose, la phrase se scande, les images se répondent, les rimes intérieures sont évidentes. Il ne manquerait plus que, dans un prochain roman, Vincent Villemot me convertisse au langage SMS (riez, Rabanne-Anne et les autres!!!).

Et puis, il y a le fond. Cette dénonciation de la Puissance de la finance (en anglais :Mammon, le nom de la Bête qui se tapit sous l'onde glauque), de la cupidité jamais assouvie (Greed, en anglais), cause de tous ces cadavres qui remontent de la vase jaune du fond du lac Léman, rejetés des coffres secrets, rejets de tout ce qui fait l'humanité et qui vient créer le doute chez l'athlète africain : suis-je un Homme, un Ogre, moi l'enfant des monstres ? Question que se pose Ézéchiel, le Héros noir, envoûté par la si pure et si passionnée Ismaëlle.

Il y a là une profondeur de réflexion, servie par une capacité extraordinaire à dire, à suggérer, à émouvoir.

Un livre dont ne sort pas indemne, qu'on a juste envie de cacher pour le ressortir plus tard et, encore et encore, succomber à son charme.

Michel, de l'association des 68 1ères fois, m'avait écrit qu'il s'attendait à ce que ce livre me plaise et me secoue, comme ce fut le cas pour lui. Bien vu Michel ! Et merci de ta si jolie carte.

Merci aussi aux 68 1ères fois et aux éditions Les Escales pour cette découverte.
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En naissant, Ismaëlle a tué sa mère. À 16 ans, elle perd son père, noyé dans le lac Léman. « Je n'avais plus de parents. Pas d'attaches. Une amarre, seulement. Un anneau au port. Un bateau, une barque, un banc de nage. » (p. 38). Émancipée, il ne lui reste que l'embarcation de son père pour vivre. Et voilà que le lac empêche toute pêche en recrachant des dizaines, des centaines de corps, pendant des jours, des mois. Il faut désormais moissonner les eaux de leurs épis macabres. Sur les hauteurs du plan d'eau, Ezéchiel, le fils de l'Ogre noir, de tous les tyrans d'Afrique, aiguise ses pieux et attend que vienne l'heure de pourfendre Mammon, la Bête immonde qui nage au fond du lac. « Je ne suis pas le héros nègre. Je venge les morts, simplement, et je tue les bourreaux. Je crève les animaux qui se nourrissent de nous. » (p. 161)

La rencontre d'Ismaëlle et d'Ezéchiel est presque une éclipse, chacun rêvant et craignant de disparaître derrière l'autre. « L'aimais-je ? C'est quoi, l'amour ? Se fier ? Se vouer ? Se perdre ? S'être promise, déjà abandonnée, perdue, oubliée – laissée loin derrière soi ? » (p. 129) Hélas, ces deux gamins sont trop jeunes pour l'amour et pour la mort. Embarqués sur un esquif dérisoire, Pequod ridicule, ils poursuivent Mammon en ne doutant pas de leur succès au terme de la bataille. Mais comme dans le récit mythique de la chasse à la baleine blanche, l'humain doit revoir sa place dans l'ordre du monde. « Sommes-nous tous ainsi, habités par des monstres ? Sommes-nous encore des hommes et des femmes ? Sommes-nous pires que cela ou simplement cela ? » (p. 229) Que la bête vive ou que la bête meure, tout sera à recommencer. Et peut-être l'espoir sera-t-il porté par l'enfant niché dans le sein d'Ismaëlle...

Dans un affolant où l'absurde de Beckett côtoie l'épique de Melville, où la poésie bouscule la prose qui lui rend coup pour coup, Vincent Villeminot offre un récit fantasmagorique à deux voix qui dit tout de l'enfance et du sérieux, de la solitude et de la peur, du désir et du plaisir, de la vie et de la mort. « On riait d'insouciance, et de peur qu'on la perde. » (p. 161) Au croisement de Moby Dick et des récits fondateurs, le roman est une nouvelle genèse et une inconsciente odyssée où les sirènes sont silencieuses pour mieux que la vase avale leurs proies. À sa façon de décrire si finement et si épidermiquement l'orgasme féminin, Vincent Villeminot témoigne d'une sensibilité qui touche à l'universel : s'il a compris ce mystère intime, il a très certainement compris beaucoup du reste du monde.
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Subjuguée. Avec cela j'annonce mon amour !!
Le roman débute de façon assez classique : le lac Léman ne rend pas le corps d'un pêcheur.
Ismaëlle, sa fille, orpheline à seize ans, décide de le remplacer et monte dans sa barque avec courage malgré son inexpérience.
Dès lors, c'est l'irrationnel, le fantastique, les allégories, les références à la Bible car on verra qu'aucun nom ou prénom n'est choisi au hasard.
Là-haut, dans le château abandonné de son père, on dit que "le Fils de l'Ogre" s'est installé.
Ismaëlle va à sa rencontre.
Ce jeune Noir se dit fils de tous les rois tyrans sanguinaires africains. Il porte le poids de leurs crimes auxquels il a assisté. Il est hanté par les visions du sang des génocides.
Il n'est qu'hallucinations, imprécations en grandes envolées lyriques.
Pour se sauver, pour sauver les hommes pervertis par l'argent, l'avidité de posséder encore et encore, il doit tuer le monstre Mammon qui génère cette cupidité et la richesse accumulée des banques Suisses.
Que l'auteur me pardonne, je ne sais pas exprimer mon ressenti.
Ce cri d'alarme angoissé contre notre civilisation perdue est saisissant. Poétique et désespéré.
J'aime les contes et les mythes.
J' adresse tout mon admiration pour le travail d'écriture.
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Ismaëlle, seize ans est orpheline de mère à sa naissance et vient de perdre son père pécheur, mort noyé dans le lac identifié plus tard dans le récit comme le Léman. Mineure émancipée, elle reprend la patente de son père et s'essaye à la pêche et à travers cela fait vivre la mémoire de ce père. Soudainement des corps remontent à la surface du lac et leur apparition inexpliquée va concentrer toute l'attention de la population. Ézéchiel, homme noir, héritier d'un être monstrueux, l'Ogre, vit seul, reclus, au-dessus du village.
La jeune fille blanche et le jeune homme noir vont se rencontrer. Ismaëlle pleine du désir de vivre va rencontrer Ézéchiel plein de la culpabilité de son héritage. Tous deux vont s'allier pour faire face au monstre Mammon dévoreur des cadavres flottants sur le lac.
Dès le prologue j'ai été saisie par l'écriture poétique et lyrique qui se manifeste notamment dans les monologues. L'expression d'Ezéquiel ressemble à des psaumes, ce qui confère à son rôle dans l'histoire, un caractère christique.
Avant la lecture du livre, à l'évocation des corps flottants dans l'eau j'ai immédiatement pensé à la Méditerranée et aux sculptures de Jason deCaires Taylor (lien sous la critique) dont j'ai entendu parler il y a quelques années lorsque la mort des personnes migrantes par noyade a été médiatisée... La lecture a renforcé ce parallèle même si l'élément liquide est ici, un lac et que la blancheur des morts est évoquée. Au-delà, les références à l'Afrique, la Suisse, le monde des banques, l'argent, les morts enfouis dans la terre (les coffres ?) paraissent mettre en avant la responsabilité du monde occidental dans la violence exprimée contre et par les pays anciennement colonisés, soumis à la loi de l'argent, du pouvoir, avec la complicité des personnes en place dans ces pays. L'affrontement des deux mondes, de la violence et de la douceur, du viol et du don va se manifester dans la relation entre les deux personnages principaux.
Les monstres sont partout, symbolisés par la bête immonde et fascinante qu'est Mammon et qui se nourrit de la mort des êtres humains. Est-elle le symbole du mal, de la noirceur ou naît-elle de ce mal ? La supprimer suffira-t'il a éradiquer le Mal ?
Ce récit qui relève du mythe réveille en nous le souvenir du monstre, de l'ogre qui venait effrayer notre monde enfantin. Il garde vivant la menace de voir à tout moment émerger la noirceur de l'Humanité.
Lien : https://www.facebook.com/ajp..
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Si l'on reste à la surface, le roman raconte l'histoire d'Ismaëlle, jeune femme sur le point d'accoucher, qui vient de perdre son père, noyé dans le lac Léman, et orpheline de mère dès sa naissance. Et de sa rencontre avec Ezéchiel, fils de dictateur africain, revenu au bord du lac dans le palais de son père, pour affronter la bête Mammon qui vit dans le lac. D'ailleurs sur ce lac, il se passe des choses étranges puisque chaque jour des centaines de corps d'humains nus remontent à la surface comme sortis de la vase de façon mystérieuse.

Et puis si l'on creuse un peu, la rencontre d'Ismaëlle et d'Ezéchiel et la survenue des corps dans le lac apparaît hautement métaphorique ! Il y a du biblique là dedans, le lecteur se retrouve plongé dans les origines du monde et dans la lutte contre le mal, personnifié ici par la bête que l'on éventre, comme les crocodiles sur lesquels s'est entraîné Ezéchiel.
Ismaëlle est attirée par l'"ogre" Ezéchiel comme Eve était attirée par le fruit défendu. Il est question d'un amour indescriptible, "inhumain".
Ezéchiel parcourt tous les lacs de la Terre où la bête se cache pour la pourchasser et la vaincre. Elle est le mal mais elle symbolise aussi la part d'ombre, l'animalité, l'agressivité de l'humain.
D'ailleurs Ezéchiel lui-même offre cette dualité à Ismaëlle dès leur rencontre. Et Ismaëlle le ressent aussi en elle. Cela transparaît lorsqu'elle parle du bébé, cette "bête" qu'elle porte en elle. Alors tout se mélange et se rejoint aussi.

Alors oui, ce texte hante, travaille, fait réfléchir et pendant longtemps car il est comme un puzzle à plusieurs voix auquel on pense toujours bien après l'avoir achevé car les références sont multiples et complexes car la langue est poétique et mystérieuse, car le récit est métaphysique et exigeant !

J'y ai retrouvé la force intérieure de Charles (Le copain de la fille du tueur), la combativité de Selma (toujours le copain de la fille du tueur), personnages d'un autre texte de l'auteur.
Evidemment les références à Moby Dick sont frappantes, on peut aussi penser à Jonas et la baleine, surtout quand on lit toutes les références religeuses, y compris dans les prénoms des personnages.
Et puis j'ai vu aussi des images de Breaking The Waves et pour moi Isamëlle a les traits d'Emily Watson.

Un roman envoûtant, difficile, à la plume poétique, incisive, qui s'imprime dans le subconscient. A lire !
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Une entrée dans cette rentrée littéraire coup de coeur et claque véritable....

Un livre récit mêlant poésies, métaphores, récits de vie, histoire d'amour, fantastique, tragédies modernes et assez exceptionnel dans la maîtrise du récit, la qualité du vocabulaire et les caractères des personnages et de leur contexte. Conte épique et philosophique.

Comment deux personnages hors normes, aux origines parentales tragiques et complexes vont se sublimer et se transcender dans un monde où argent, egocentrismes, massacres ethniques, travers politiques colonialistes et technologies écrasent le genre humain. 

Un fantastique appel à se libérer des contraintes de nos sociétés modernes.

Beaucoup de choses dans ce récit dont la qualité littéraire et intrinséque me font classer cet auteur dans le répertoir de mes auteurs favoris ; Barjavel, Gaudé, Ferrari entre autres.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Dans ce récit, l'auteur joue avec la langue française et c'est un régal pour le lecteur. Vincent Villeminot navigue entre vocabulaire riche, métaphores saisissantes, écriture vivante, pour donner tout son caractère au texte et aux personnages qui en deviennent captivants.
Un livre qui se lit d'une traite, sans répit. le lecteur y plonge et en sort haletant, des questions en suspens.

Certains aimeront, certains détesteront, d'autres encore apprécieront le style sans pour autant comprendre toutes les nuances du texte, mais personne ne restera indifférent. C'est le pouvoir de ce roman.
Dans tous les cas, on ne peut que saluer le travail de l'auteur et son audace de sortir des sentiers battus.
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Fais de moi la colère est un roman à deux voix.

Ismaëlle est la fille d'un pêcheur du Lac Léman. Élevée seul par son père, elle porte en elle une profonde blessure. En venant au monde, elle a causé la mort de sa mère. Cette blessure est d'autant plus vive qu'elle-même porte la vie. Un jour, son père ne revient pas de la pêche. On retrouvera son corps quelques temps plus tard. Elle hérite de sa barque et se fait émanciper pour pouvoir prendre sa suite.

« Ce soir, assise sur l'herbe, sur le tertre, je pense à ça. Ma naissance. Ce baptême. Comme si pour vivre, j'avais dû lui emprunter son âme et son souffle, à ma mère, et même voler le cri, déchirant, que nous poussâmes ensemble. Presque ensemble.
J'aurai peur, quand il viendra. Je serai terrifié. »

Ézéchiel est africain. Il est le fils de l'ogre, un dictateur qui servait ses opposants en dîner à ses convives pour mieux assurer son pouvoir. Il s'est installé sur les rives du Léman, côté suisse.

« Je suis un de ses fils sortir de vos cauchemars.
J'ai l'air d'un géant, et la peau de sa nuit, ses membres démesurés, trop grands, pour saisir, ne plus jamais lâcher. Prendre et posséder. »

La suite de ma chronique sur le blog. Lien ci-dessous
Lien : https://leslecturesduhibou.b..
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