La vallée du verge de Dominique Villeveygoux, c'est un peu comme lire du
Zola ou du
Balzac, mais avec un style un peu plus moderne.
Quel plaisir à lire, comme les auteurs cités plus haut, le roman traite d'une tranche de vie qui se déroule sur plusieurs années. On va suivre la famille Maurellieras dans sa vie quotidienne, ainsi que quelques autres personnages gravitant autour ou interagissant avec les membres de cette même famille.
Ça se situe après la révolution, pendant la période régie par le calendrier républicain, vous savez les mois comme ventôse, fructidor,etc. Les temps sont compliqués, la révolution a laissé des traces et la France se reconstruit avec des idéaux qui ont balayé beaucoup de principes, ce qui force chacun à s'adapter. La famille Maurellieras travaille dans la confection de papier, le père Georges mène la barque accompagnée de ses deux fils, le plus vieux François et le cadet Jean, mais également sa femme Marie et sa mère Ange, qui vit sous leur toit.
Pris par la main, on devient comme un membre invisible de cette famille, comme si nous aussi nous avions une masure dans cette vallée.
Il faut saluer l'énorme travail de recherche et de documentation de l'auteur, c'est tellement bien écrit en rapport à l'époque traitée que l'on a l'impression que livre a été écrit par un contemporain de la famille Maurellieras. J'ai adoré découvrir le fonctionnement d'une papeterie à cette époque, mais également toutes les activités paysannes et agricoles de cette époque, le rythme de vie, la dureté de la vie en soit.
Car oui nous de nous jours, on parle d'une semaine à 4 jours travaillés et 3 chômés… À cette époque, c'était un jour de repos par semaine, le décadi… C'est quoi le décadi ? le dixième jour de la semaine ; bah oui, sous le calendrier républicain, il y avait trois semaines de 10 jours, soit trois jours de repos par mois. Petite précision les journées de travail commençait à 05 h 00 et finissait à 17 h 00 ! Aïe, les syndicats en sueur ^^
Si vous êtes amoureux d'histoire, curieux des conditions de vie de nos ancêtres, curieux des techniques artisanales de l'époque, gourmand de texte bien écrit et « typé » XVIII / XIX, c'est fait pour vous.
C'est quasiment un récit historique, l'auteur précise en épilogue la nature des recherches et ce qui est vrai ou romancé.
Mais ce bouquin sent bon la bienveillance des personnages, met en lumière des valeurs qui nous font défaut de nos jours, la bienveillance, l'entraide, l'humanité, l'humilité.
L'ambiance, les personnages, les épreuves traversées, les succès rencontrés vous font tomber en complète empathie pour eux, si bien qu'il m'est arrivé de verser ma larme !!
Je ne peux que recommander chaudement ce livre et la critique de ElBaathory qui complète la mienne et qui est on ne peut plus juste !