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sur 199 notes
Il y a un moment que je vois passer des critiques élogieuses et qu'il me faisait de l'oeil celui-là ! Lu il y a quelques jours et comme tout bouquin qui me transporte, les mots me manquent. Je résume aux qualificatifs que j'ai éprouvé : liberté, anarchie, injustice, exclusion, solidarité, marginalité, nature, grandir. Difficile de quitter ce petit bonhomme des bois. Merci à ceux qui, en posant leurs critiques, m'ont fait découvrir cette pépite.
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Le camp des autres est un récit à la lisière des forêts, à la lisière de nos vies aussi. C'est un lieu de paix et de fraternité. Il y a tout d'abord le silence d'une forêt, son odeur, son emprise. Vous avancez sur un tapis de feuilles mortes, une branche craque de temps en temps, vous soulevez une vieille souche pourrie et là tout d'un coup vous découvrez tout un monde souterrain, grouillant de vies multiples...
Les premières pages du livre s'ouvrent comme une corolle vers le coeur de cette forêt. Elle m'est apparue comme un lieu à la fois secret, tourmenté et enchanteur. Cela ressemble à des premiers pas sur une terre encore inconnue, qui, je le pressens comme un battement de coeur, va me délivrer bientôt tous ses sortilèges.
La forêt se révèle toute d'abord comme un lieu de fuite, de refuge et de survie pour le jeune Gaspard, un enfant encore, qui s'enfuit de chez lui, meurtri par les siens, avec pour seul compagnon désormais son fidèle chien blessé. Il lui faut fuir très loin, le plus loin possible de chez lui, fuir aussi les bêtes sauvages qui rôdent tout autour de lui.
Je me suis laissé envoûter par ces premiers moments, me faufilant dans la lumière tamisée qui filtrait entre les arbres, j'étais à la fois grisé par le voyage et le coeur plein d'inquiétudes.
C'est une fable, un conte. Un homme apparaît presque comme par magie, surgi du nulle part, il s'appelle Jean-le-Blanc, ou plutôt c'est comme cela qu'on l'appelle ; il semble habiter ici depuis la nuit des temps, peut-être n'a-t-il pas d'âge...
Peut-être est-il chasseur, braconnier, ou bien sorcier, herboriste, alchimiste ? Peut-être un peu tout cela à la fois. En tous cas, sans doute un ermite. La magie de la forêt semble n'avoir aucun secret pour lui... Car la forêt a ses codes, ses clés, ses rites...
Sur cette première partie qui donne la part belle à cette forêt envoûtante, la langue poétique et sensuelle de Thomas Vinau opère. La faune et la flore entrent dans la musique de ses mots, se dévoilent, rampent, se courbent, se cambrent, bruissent ; c'est l'âme d'un univers qui se faufile dans les pages et nous fait entrer dans l'envers du décor.
Cette faune et cette flore, Jean-le-Blanc la connaît par coeur. Il sait faire la part des choses entre ce qui est capable de vous guérir, arracher vos entrailles ou vous expédier six pieds sous terre... Un chemin initiatique que j'ai trouvé particulièrement beau se dessine alors dans cette relation entre l'homme et l'enfant. Et l'écriture, elle aussi magique, m'a fait entrevoir des images pleines de tendresse et d'humanité.
Pour un ermite, Jean-le-Blanc, reste peu souvent seul... Des femmes, des hommes passent ici... Ce sont de drôles de personnages, un peu marginaux, un peu laissés-pour-compte, bohémiens, voleurs, déserteurs, rejetés sur la route, qui n'ont trouvé leur place que dans l'errance du chemin et du voyage...
Ce sont des oiseaux de passage.
La seconde partie du livre va leur donner la part belle, une manière d'exister, d'entrer dans la lumière de l'écriture de Thomas Vinau. Eux aussi semblent venus de nulle part, surgissent follement de l'ombre de la forêt. C'est brusquement comme une danse endiablée, trépidante, une grande famille, sorte de Tour de Babel nomade, ballottée par les vents et les feuillages, où les mots de Thomas Vinau s'enroulent dans cette sarabande frénétique. Ça chante, ça boit, ça philosophe, ça fornique, ça vit, quoi ! Il y a la gouaille des petites gens qui tutoie les étoiles. L'ivresse des mots s'affole alors et nous fait un peu tourner la tête. Je reconnais que dans ces pages vivantes, j'aurais bien été faire la fête aussi, danser avec la belle Sarah ou refaire le monde avec Capello autour d'un feu, mais j'ai trouvé parfois que l'écriture de ces pages étaient un peu trop chargée, comme un verre de trop...
Alors pour Gaspard, le récit initiatique se poursuit lorsque le camp se lève vers un voyage peut-être sans destination ou sans fin, le camp des autres...
Sarah, la gitane prostituée aux courbes flamboyantes et au sourire où il manque une dent, le prend sous son aile protectrice.
Le camp des autres, ce sont ces oiseaux de passage, insoumis, irrévérencieux du confort des villes qui les chassent jusqu'à leur périphérie et même plus loin. Cette histoire pourrait n'être d'aucun temps, d'aucune route ou de toutes les routes. Elle pourrait se passer au Moyen-Âge ou bien aujourd'hui. Elle se déroule en 1906 et prend sa source à partir de faits réels.
Elle pourrait se passer aujourd'hui, et ce camp des autres, ce sont peut-être alors des roms, des migrants, des réfugiés, ou bien ceux de la rue, les sans-papiers, les sans-abris...
Le camp des autres est une très belle invitation à sortir de nos habitudes, de nos chemins ordinaires et policés.
Ce livre est une hymne à la solidarité, à la différence, aux sous-bois, à la lumière libre et minérale, au recours à la forêt...
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1906, pas très loin de Poitiers.
Le jeune Gaspard (dix ans ?) a fait une grosse connerie. Il fuit avec son chien, se cache en forêt. Heureusement pour lui, il tombe sur une bande d'adultes qui fuient aussi la société, pour des raisons diverses - ils sont marginaux, bohémiens, évadés des geôles... Des personnages inquiétants pour les 'gens bien intentionnés' ♪♫ mais rassurants et protecteurs pour l'enfant en cavale.

Thomas Vinau rend ici un bel hommage à 'la Caravane à Pépère' (une bande organisée de nomades qui traversa les Pays-Bas et l'ouest de la France entre 1906 et 1907), et, par ce biais, à tous ceux qui sont encore, un siècle plus tard, dans les rues, sur les routes, par choix ou contraints, faute d'avoir une place officielle dans notre société.

Si vous n'avez pas l'âme lyrique, vous risquez de tiquer sur le style, avec toutes ces descriptions, ces listes interminables de bestioles de la forêt, de plantes, d'arbres, de personnages...
A fortiori si vous sortez de deux lectures ultra pêchues avec dialogues percutants - par exemple un roman de Despentes et un de Hannelore Cayre ('La Daronne', en l'occurrence). C'était mon cas.
Il m'a fallu beaucoup de temps pour adopter ce style minutieux et 'poétique' que j'ai tendance, avec mes gros sabots, à trouver prétentieux, voire ridicule - mais très beau, sans doute, pour les amateurs du genre.
L'ambiance m'a rappelé 'L'enfant et la Rivière' (Bosco), 'Le pays où l'on n'arrive jamais' (Dhôtel), deux lectures imposées au collège que j'avais profondément détestées. L'auteur cite ces auteurs, d'ailleurs, dans ses remerciements.

En dépit de ces réticences sur le style et sur le manque d'étoffe de l'histoire, j'ai aimé la trame, les parallèles socio-politiques avec la situation actuelle de nos pays 'riches', les prises de position de l'auteur, les idées de rébellion :
« Je continue de continuer. Je continue avec vous, avec eux, avec l'armada de nos armures merdeuses, et la possibilité d'un demain à sauver, à inventer. Alors j'ai voulu écrire la ruade, le refus, le recours aux forêts. J'ai voulu construire un refuge. J'ai voulu écrire la liberté crue de l'enfance, du monde sauvage et de la récalcitrance. J'ai voulu m'enfuir avec eux. Me redresser avec eux. Inventer une ambassade hirsute pour [...] les sans-famille, les sans-abri, les sans-papiers, les sans-patrie. »
Joli, ça ! Merci !

PS : j'aime beaucoup le billet de Dionysos, qui apporte un éclairage historique sur le contexte
► https://www.babelio.com/livres/Vinau-Le-camp-des-autres/961400/critiques/1499092
___
♪♫ https://www.youtube.com/watch?v=rrZPVQN8QDY
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Mon avis en poésie

Ce livre est poésie,
là où la forme se fond dans le fond
et ne tourne pas impatiemment en rond.

Ce livre est sensoriel,
On hume, on frémit, on guérit
on sent et on ressent
on se laisse happer, dériver en moult sensations

Ce livre est une forêt de papier
où chaque page se trouve imprimée
de noir et de sang,
d'ors et de verts clairière et fourré.

Ce livre est liberté,
égalité, fraternité,
mais vite, cours, vite, va te cacher !!!

Ce livre est amitié,
des autres et des uns
et de nos amis les bêtes et surtout les chiens.

Ce livre est différence,
des différences comme des chances
Au pays des sans logis
les amis sont loi.

Ce livre est un camp,
celui des autres,
ces autres que l'on rejoint
dans les peines et les tourments choquants

Ce livre entrechoque les mots,
les fait résonner comme des échos.
Il fait entendre la voix des gens de peu
et l'on se prend à être heureux avec eux.

Ce livre est un ami en mots, mon ami.
J'irais le rejoindre à maux couverts,
en m'enfonçant au coeur vert de la forêt des mystères.

Didi
Lien : https://imagimots.blogspot.f..
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Le camp des autres est plus qu'un roman, c'est une poésie en marche avec les damnés
Avec les bannis,
Avec les maudits,
Les proscrits,
Ceux qui fuient.

Il y a Gaspard et son bâtard, blessés, humiliés, envolés.
Il y a Jean-le-blanc, déroutant, vigilant et bienveillant.
Et puis il y a le Général, la belle Sarah, Maman Honorine, Fata' et Zo' avec sa boîte à boum.

Il y a ce désir de liberté
Mais un endroit où s'en retourner.

On est en 1907, les Brigades du Tigre, nouvelles nées, se mettent en chasse des romanichels et des marginaux blessés. Légion sans fin mourant de faim des enfants de la nuit et des bois secrets.

Il y a enfin le talent de Thomas Vinau
La ferveur implacable de ses mots
Filant, situant comme cours d'eau
M'emportant dès le premier sur son dos;
Qu'ajouter, sinon "Que c'est beau!"?
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J'ai eu le sentiment que le cheminement de Gaspard chez le rebouteux Jean-le-blanc puis dans la caravane à Pépère n'était qu'accessoire pour un excercice de style, d'atelier d'écriture.

Autant j'apprécie une petite perle chez un Echenoz ou un Tesson, autant me tue la prose pourtant magnifique et sauvage de Vinau, ses scintillantes poussières, son argot opaque.
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L'enfant fatigué avance dans les bois, portant son chien blessé dans ses bras, il quitte la ferme familiale et sait qu'il n'y retournera .

La forêt l'accueille et le protège mais elle est aussi source de peurs et de dangers de toute sorte en cette année 1907, il y a encore des loups et des bandes de brigands s'y réfugient .

Gaspard, l'enfant, est recueilli par Jean le Blanc, guérisseur, braconnier ou sorcier , mais un homme bon . Il croise alors la route de marginaux, Sarah la belle prostituée , Capello et Fata , membres de la caravane à Pépère, une troupe hétéroclite vivant de rapines et de boniments , pourchassée par la Maréchaussée ...

C'est un hymne, à la fois à la nature avec une forêt généreuse et à la liberté même si elle est chèrement gagnée et à la solidarité entre les hommes que Thomas Vinau exprime en phrases courtes, à la musicalité envoutante et à la sensibilité sans fards .

Un très beau roman que je vais offrir en cette fin d'année comme un hommage à ceux qui se battent contre les inégalités et choisissent des chemins escarpés .

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Vinau chante sublimement la forêt, la nuit, la liberté, la différence … C'est un vrai magicien qui fabrique des images et des atmosphères sensibles dans l'imagination des lecteurs. Peu d'action mais quelle vivacité, quelle fougue dans les discours de ces parias, Jean-le-Blanc ou le Général …

Le camp des autres, c'est la forêt où les marginaux, les réprouvés, les brigands, les anarchistes, les bannis, les bohémiens, les filles de joie, les éclopés de la vie trouvent refuge. Une soixante d'entre eux se sont regroupés en bande, appelée la Caravane à Pépère. le roman revient sur l'arrestation de cette bande en juin 1907 par les Brigades du Tigre, étape « naturelle » après la mise en place du délit de vagabondage et la création d'un registre de fichage de tous les itinérants arrêtés. Etape intermédiaire dans l'avènement de la police moderne et dans la création d'un Etat toujours plus clivant et plus liberticide. L'auteur dédie son roman aux sans-famille, aux sans-abri, aux sans-papiers, aux sans-patrie, bref à tous ceux que les braves gens préfèrent ne pas voir chez eux.

Un énorme coup de coeur et le début d'une nouvelle histoire avec Vinau.
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Gaspard, l'enfant, fuit, son chien blessé dans les bras. Il se fond dans les buissons, se dissimule sous les branchages et s'endort sur la mousse. La forêt est son refuge et son rempart mais elle n'assouvit pas toujours la faim, n'efface pas toutes les peurs et ne soigne pas toutes les plaies, alors viendra Jean le blanc, le sorcier tutélaire qui prendra Gaspard sous son aile.
Gaspard bascule alors dans ‘le camp des autres', celui des égarés, des insoumis, des reclus, ceux qui ont la forêt pour domicile, le vol et la braconne pour survie, la solidarité et la coopération comme lignes de conduite.
Thomas Vinau exsude de ses souvenirs et du fond de ses entrailles cette liane encombrante : l'histoire de la caravane à Pépère (déserteurs, bohémiens et autres indigents) qui fut arrêtée par les brigades de Clémenceau au début du 20ème siècle. Il en a fait un roman vigoureux au rythme saccadé et aux senteurs sylvestres. La poésie de l'auteur se fait urgente et nécessaire pour rendre hommage à ces laissés-pour-compte, ces migrants du siècle précédent.
Cet empressement, cette course effrénée sur les traces de ces « gens de peu », ont eu raison de mon intérêt et de ma concentration. Gaspard et Cie ont réussi à me semer avant les derniers chapitres. J'envisage de revenir sur mes pas afin de mieux coller aux leurs !
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Les éditions Alma ont proposé pour la rentrée littéraire 2017 un roman d'un auteur qui a déjà écrit plusieurs fois pour eux : Thomas Vinau, avec le Camp des autres.

Le Camp des autres narre les errements de Gaspard, enfant fuyard à travers la forêt. Il rencontre bon gré mal gré différents protagonistes qui l'embringuent toujours plus loin. La peur, la solitude et la survie sont les trois orientations majeures qui guident ses faits et gestes. Ce sont ces rencontres qui forgent sa situation et, clairement, il n'a pas la meilleure vie qui soit, ce petit. À commencer par le duo cocasse qu'il forme avec Jean-le-blanc, que le récit tente de rendre mystérieux par ses activités, mais qui semble être tout simplement un braconnier solitaire cherchant à vivre en marge. Chaque rencontre en amène une autre, plus angoissante que la précédente, en tout cas pour le petit Gaspard.
Pour tout dire, ce n'est pas tellement le sujet qui peut faire tomber ce roman des mains du lecteur, mais le style utilisé lourd, redondant, assez pompeux, sans ponctuation de dialogue, finalement pataud. C'est agaçant déjà cette liste d'adjectifs qui ne se complètent qu'avec peine, hein ? Eh bien, imaginons environ quatre-vingts chapitres d'une page où se juxtaposeraient (dans la plupart d'entre eux) des listes d'expressions de cette nature et où l'intérêt de chaque chapitre est, semble-t-il, de jouer avec force de l'anaphore multirécidiviste. Il est compliqué d'apprécier ce type de style si on ne rentre pas tout de suite dans l'idée que se fait l'auteur de son récit. de toute façon, le lecteur doit déjà se méfier quand la quatrième de couverture promet un roman « puissant, urgent, minéral ». Minéral ? Il y a de quoi se questionner sur l'aspect minéral de ce texte. Est-ce un récit froid, rigide, immobile ? Tout au contraire, il y a de quoi le trouver très organique ce texte, mais malheureusement pas forcément dans le bon sens du terme. Il tente de s'appuyer sur quantité de détails animaliers et végétaux qui composent le décor de la fuite en avant du petit héros ; bien sûr, cela se fonde le plus souvent sur une liste d'animaux de la forêt ou bien une suite de plantes forestières. Par contre, le vocabulaire est choisi et touffu (sans jeu de mots), mais qu'il soit juxtaposé ainsi est sidérant. Il suffit de prendre un chapitre en exemple pour comprendre ce qui peut être particulièrement gênant à la lecture.
Pour autant, le fonds historique vanté par le synopsis est méconnu et intéressant. le Camp des autres tente de construire un récit autour de l'histoire de la Caravane à Pépère, cette bande organisée qui organisa vols et braquages pendant les années 1906 et 1907 à travers la France. Elle ne se fait arrêter qu'en Charente-Maritime (La Tremblade, pour ceux qui connaissent) par les brigades mobiles, prémisses des fameuses Brigades du Tigre de Georges Clémenceau. Certes, celui-ci comme d'autres personnages (Capello notamment) sont bien présents et identifiables, même si c'est surtout dans la deuxième partie de ce court roman, mais de là à y voir un récit « urgent », qui utiliserait efficacement cet épisode historique pour questionner notre monde actuel, il y a de quoi fortement douter, car la lecture en est bien floue.

Bref, autant ne pas épiloguer trop longtemps, le Camp des autres m'a davantage exaspéré que passionné, alors même que l'épisode historique choisi pose des questions intéressantes. L'excès de minéraux est dangereux pour la santé.

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