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Livre lu grâce au Picabo river book Club et à Terres d'Amérique des éditions Albin Michel qui m'ont envoyé ce roman.
Je connaissais cet auteur car j'avais, après vu un film, lu "cheyenne en automne" ou "la route sauvage", selon les éditions. Ce texte était déjà le portrait d'un jeune adolescent, qui venant de s'installer à Portland et découvrait le monde du cheval et des champs de course.
Dans "devenir quelqu'un", " don't skip out on me" littéralement "ne me laisse pas tomber", c'est de nouveau le portrait d'un jeune homme qui va chercher son chemin et essayer de devenir quelqu'un.
C'est un garçon abandonné très jeune par sa mére, chez une grand mère revêche mais qui a été recueilli dans un ranch par un couple de fermiers, qui le considère comme leur fils adoptif. Il y travaille, va dans les plaines pour ravitailler le berger qui s'occupe des troupeaux. Il part alors à cheval et retrouve un berger, mexicain, qui vit plus ou moins bien cette solitude. Horace, mi indien paiute, mi irlandais, n'a qu'un rêve : devenir un boxeur professionnel. Il décide alors de prendre la route, de se trouver un entraîneur et faire des matches pour enfin devenir professionnel. Mais le monde de la boxe n'est pas simple, Ce monde où bien sûr il faut se battre pour gagner sa place, mais aussi où il faut faire quelques concessions pour s'élever dans la hiérarchie des boxeurs. Horace va tenter de se faire une place. Tout en restant en contact avec le couple Reese, qui ont la bienveillance d'attendre qu'il rentre et reprenne le travail de la ferme. Monsieur et Madame Reesse, est un vieux couple qui veulent tenter de garder le ranch et essaient de le maintenir à flot. Un portrait très touchant d'un Mr Resse, qui n'a pas vraiment réalisé ses rêves de jeunesse, mais préfère encore finir sa vie dans sa ferme que de vendre ses terres, aller vivre avec ses filles et jouer au golf avec d'anciens ranchers.
Des portrait touchants d'américains qui tentent de trouver leur place dans une société qui se transforme, plus beaucoup de ranchers, propriétaires de leurs terres et qui vont faire paître leur troupeau dans des canyons, loin du monde. D'autres qui croient dans l'ascension sociale grâce à la boxe. Horace va faire des rencontres d'hommes qui eux aussi ont tenté de devenir quelqu'un, que ce soit un entraîneur, qui lui propose de participer à des matches, que ce soit de l'autre côté de la frontière, au Mexique ou à Las Vegas. Horace est volontaire, il fait son chemin, seul, il trouve un petit boulot, un logement, chez une éloignée tante et s'entraîne sérieusement mais il n'a pas ce qui peut en faire un champion. Va t il réussir dans ce monde, pas sûr, il va en prendre des coups, réels mais aussi au moral.
Mais le titre anglais le disait bien, "ne me laisse pas tomber" que ce soit le discours d'Horace pour les entraîneurs de boxe ou que ce soit pour le couple Reesse qui souhaite qu'il revienne sur le ranche et reprenne la vie de fermier.
Un texte touchant avec de sacrés portraits d'êtres qui essaient en effet de devenir quelqu'un ou du moins essayer de réaliser leurs rêves. Des descriptions de canyons, de petites villes qui vivotent, de Las Vegas et ses lumières mais aussi ses coins sombres.
Un roman qui sonne comme une bonne chanson de country, avec l'image persistante de cow boys, mais qui ont de moins en moins le contact avec la nature mais nous sommes aussi en Amérique et du rêve américain, que l'on peut réussir en partant de rien avec sa volonté. Mais Horace va t il arriver à son rêve de devenir boxeur professionnel et pouvoir prouver qu'il est quelqu'un ?
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Je ne présenterai pas à nouveau l'intrigue, qui me tentait beaucoup. Une lecture agréable, pour ce roman court mais riche.
Au début, j'ai éprouvé de la difficulté à m'accrocher, gênée par la mise en place de l'intrigue : à plusieurs reprises, un personnage rappelle à un autre ce que ce dernier sait très bien ; cet artifice est trop appuyé.
Heureusement, l'intérêt pour le roman a finalement pris le dessus.
Si le parcours du jeune Horace - avec force combats de boxe et les inévitables nez cassés, yeux pochés et côtes brisées - est l'objet du roman, mention spéciale à Eldon Reese, son père adoptif. Il m'a beaucoup touchée, me rappelant parfois les "gens de Holt County", et des autres romans de Kent Haruf. Si comme au cinéma, on pouvait décerner un prix au meilleur second rôle, Eldon Reese le mériterait ! Sa manière de traverser la vie et de soutenir ses proches forcent l'admiration, et c'est ce personnage qui restera pour moi le véritable héros de ce récit.

Roman découvert grâce au partenariat @ Picabo River Book Club que je remercie !
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Une nouvelle découverte sous le signe du charme, j'enchaîne mes lectures et en ce moment c'est du pur bonheur !


Willy Vlautin n'a pas son pareil pour vous surprendre au coeur de ces intimités modestes débordantes d'amour, d'émancipation, d'espoir poussées par une volonté de fer dans le but de toucher du doigt le rêve absolu.


Horace Hopper est ni un indien ni un blanc. Un homme sans identité perclus de sentiments noirs et destructeurs. Horace vit depuis quelques années aux abords du ranch des Reese, éleveur de moutons, dans ce camping-car, son chez soi. Des posters de célèbres boxeurs tapissent les parois tristes, témoins de cette envie vorace de devenir ce quelqu'un d'important de majestueux, s'élevant dans ces sphères célèbres à la force de ses poings et de ses pieds. Horace a senti l'appel de la vie et décide de partir, de la cueillir, loin du ranch, des chevaux, sa passion, et des Reese qu'il considère comme ses parents.
La ville, le bruit, le monde et ses règles. Accueilli par sa tante qui lui loue la cabane au fond du jardin, il trouve rapidement du travail chez un monteur de pneu et un entraîneur peu scrupuleux. Les premiers matchs tombent et les premières défaites avec. Mais son optimiste le porte au-delà. La solitude de la ville le pèse, elle le rendrait peureux lui qui a connu la vaste étendue des plaines et des montagnes. Les semaines défilent et insidieusement le chaos s'installe. Lui, parti à la quête de l'homme qu'il deviendrait, se trouve face à l'immensité béante de la désolation et de la désillusion.


Eldon Reese est ce vieillard au coeur tendre qui a pris sous son aile le jeune Horace. Son départ pour la ville est un brise coeur. Avec patience, il lui a prodigué tous les bons conseils. Il sera toujours là pour lui quoiqu'il fasse, quoiqu'il lui arrive, leur ranch sera toujours son chez lui. Eldon suit de loin l'évolution de son petit protégé. Il ne veut que son bonheur.


Les personnages sont d'une extrême beauté. Une de celle qui vous éblouit par cette simplicité humaine, fidèle à ses valeurs. La plume de Willy Vlautin a ce quelque chose indéfinissable qui vous capture dès le départ. Une sensibilité à fleur de peau mais une force tirée de la Terre. Une quête initiatique à l'allure d'un western moderne, DEVENIR QUELQU'UN est époustouflant ! le rêve américain à portée de mains, Horace est pris en étau entre cette réalité morbide et ce rêve de grandeur.


Un immense coup de coeur pour cette merveilleuse découverte. J'ai été sensible aux personnages, à l'histoire et à ce final qui m'a retournée littéralement les tripes. Une explosion honnête de portraits authentiques, de vies arrachées au lance-pierre, poussés sur ce chemin sinueux et alambiqué. Un uppercut qui coupe le souffle !
Lien : https://lesmisschocolatinebo..
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Vouloir devenir quelqu'un, cela suppose que l'on n'est personne. C'est un constat aussi dur qu'erroné. le plus dur et erroné que l'on peut porter sur soi. Mais qu'est-ce qui fait que l'on devient quelqu'un ? La notoriété ? L'argent ? L'accomplissement de ses rêves ? Et pour devenir quelqu'un, faut-il obligatoirement devenir quelqu'un d'autre ?
Le jeune Horace sait précisément quand il deviendra quelqu'un. Quand il ne s'appellera plus Horace Hopper mais Hector Hidalgo. Quand il ne sera plus indien mais mexicain. Quand il ne travaillera plus dans le ranch des Reese mais affrontera les plus grands noms de la boxe professionnelle sur le ring. le quotidien d'Horace se résume à des projections de sa vie future : quand il sera pro, quand son nouveau nom s'étalera en gros caractères sur les affiches, quand il vivra de sa passion. En attendant il survit, aveugle à ce qui l'entoure, sourd aux marques d'affection que lui témoignent les Reese qui le considèrent comme leur fils. Horace Hopper est mal dans sa peau, mal à l'aise en société, lui qui a l'impression de ne pas être à sa place, de déranger, de ne pas être désiré parce qu'il a été abandonné par ses parents. Horace cherche à combler un vide par la boxe et utilise ce rêve comme une planche de salut. Mais un rêve est avant tout un idéal et l'idéal cadre souvent mal avec la réalité. Horace va prendre des coups, mais pas seulement sur le ring et pas toujours à la loyale. La vie va se charger de lui apprendre qu'il ne suffit pas de vouloir devenir quelqu'un pour qu'au fond de soi on se sente quelqu'un.
En dehors de la fin que j'ai trouvée trop artificielle, comme si l'auteur ne savait pas vraiment comment terminer son livre, le reste du roman est tout en finesse et subtilités, touchant au-delà de ce que je pouvais imaginer. J'ai retrouvé dans les mots de Willy Vlautin toute l'humanité et la sensibilité d'un Nickolas Butler. de la littérature américaine simple, authentique et proche de ses racines : très exactement comme je l'aime.

Lien : https://www.lettres-et-carac..
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Je remercie les Éditions Albin-Michel et leur collection « Terres d'Amérique » pour m'avoir permis de découvrir ce roman qui s'est révélé être un merveilleux moment de lecture.

Un petit topo de l'histoire :

Horace Hopper n'a malheureusement pas été gâté par la vie. Abandonné par son père très jeune, sa mère l'abandonne chez sa grand-mère à l'âge de huit ans à son tour.

Il fera ensuite la rencontre de Mr Reese, un rancher dont les filles ont quitté le foyer familial et sont allées s'installer en ville. Il vivra chez lui et Mrs Reese. Ainsi le couple lui permettra de continuer ses études et il les aidera au Ranch tant et si bien qu'ils deviendront pour lui des parents.

Mais Horace veut « devenir quelqu'un ». Horace veut quitter le Nevada. Horace, du haut de ses 21 ans, passionné de boxe et fan de Heavy métal, souhaite faire ses preuves.

Metissé indien païute et irlandais, il connait un problème d'identité tel qu'il souhaite se faire passer pour un mexicain au point d'essayer d'apprendre l'espagnol mais avec beaucoup de mal. Pourquoi mexicain ? Très simple : les meilleurs boxeurs sont mexicains et il rêve de devenir boxeur professionnel et il mettra tout en oeuvre pour vivre de sa passion. Et c'est dans ce but qu'il deviendra Hector Hidalgo, quittera les Reese et le ranch pour aller en ville, trouvera un entraineur et espérera accumuler les victoires. Mais pour y arriver il devra d'abord lutter contre ses démons.

Horace est un personnage émouvant par son manque de confiance en lui. On suit ce roman initiatique en éprouvant une palette de sentiments à son égard.

L'auteur a choisi un schéma narratif très simple comme pour faire écho à la simplicité qui caractérise cette histoire malgré les bouleversements qui ne laissent pas de marbre.

J'ai beaucoup apprécié le « rythme » du livre qui propose une alternance entre Horace, la boxe et la ville d'un côté et le quotidien de Mr Reese de l'autre.

Un beau roman sur l'âme humaine.
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Un coup de coeur pour ce livre et pourtant le monde de la boxe est à mille lieues de ce que j'aime. Mais que ceux qui ont comme moi un peu peur de la violence et de la boxe se rassurent. Certes c'est le fil rouge mais il passe bien vite en arrière-plan.
C'est avant tout et surtout l'histoire d'un jeune qui va tout faire pour poursuivre son rêve : devenir « Champion de boxe ». Pour cela il va prendre sa vie en main, et faire tout ce qui est en son pouvoir pour poursuivre son rêve, quelque soient les difficultés et les obstacles à franchir. Mais poursuivre son rêve n'est pas un but facile à atteindre… surtout qu'il part de très loin…
C'est un parcours de vie difficile qui l'attend et il va lui falloir bien du courage pour avancer.
Ce jeune homme a débuté la vie avec un gros handicap : abandonné par sa mère, rejeté par son père, ne se sentant appartenir à aucune communauté car il n'est ni indien ni blanc, il se rêve Mexicain comme les champions de boxe qu'il adule. C'est un être brisé dès sa naissance, mais qui va se battre contre lui-même, contre ses failles et ses faiblesses pour sortir de la noirceur et essayer d'aller vers la lumière.
Les seules personnes qui le comprennent et l'aiment sont un couple d'éleveurs de moutons qui font tout pour qu'il prenne confiance en lui et réalise ses rêves et qui, surtout, veulent croire en lui et ne pas lui barrer la route de l'espoir.
C'est un livre sur l'espoir, la solitude, l'importance de se réaliser et se faire confiance dans un monde dur et hostile. le fameux « rêve américain » qui permet d'arriver au sommet en partant de rien est-il à la portée d'Horace ?
A la fois dur et extrêmement émouvant, le parcours de ce jeune homme rend hommage à ceux qui sont laissés pour compte, qui se sentent abandonnés et isolés, ceux qui ont peur des autres, vivent dans des situations de pauvreté ou d'échec, se sentent rassurés quand il sont seuls, n'ont pour véritables amis que la nature et les animaux (chevaux, chiens) …
Alors oui Horace se cherche une identité, il fait tout pour y arriver et en même temps refuse d'être un poids pour ceux qui croient en lui. Il force l'admiration en se lançant sur les routes, à la poursuite de son rêve, malgré son énorme manque de confiance en lui ; bien souvent il est à la limite de ses forces, au point de rupture, mais il se relève et avance, pour ne pas se décevoir et ne pas décevoir ceux qui veulent croire en lui. Et surtout il n'arrive pas à comprendre que des gens puissent avoir confiance en lui alors que lui-même se considère comme un poids mort, un inutile, incapable de réussir sa vie.
A la poursuite de son rêve, il quittera le ranch du Nevada du couple qui l'avait « adopté », les Reese, qui ne demandent qu'à le garder auprès d'eux et se mettront en retrait pour lui permettre de se construire tout en lui offrant leur amour et la sécurité d'un foyer aimant et d'un futur pour tailler la route vers le succès et devenir Champion de boxe sous le nom de Hector Hidalgo. La route est longue pour ce garçon qui frappe fort, qui est résistant (mais cabossable) à l'extérieur mais en miettes à l'intérieur et dont l'adversaire le plus coriace se révèle être lui-même, lui qui est constitué de doutes, de solitude, de peur … Celui qui se considère comme un « looser » parviendra-t-il à se dépasser et à devenir un « winner » ? Son rêve ne va-t-il pas finalement juste le détruire ?
Dans ce road-trip, j'ai aussi beaucoup aimé les descriptions détaillées des endroits qu'Horace traverse ou se pose qui donnent l'impression de partager le voyage avec lui.
Je referme ce livre extrêmement émue, bouleversée par ce roman, ce road-trip avec pour destination finale : décrocher la lune, devenir une étoile de la boxe, aller au bout du rêve et devenir celui qu'il a toujours souhaité être …
Des personnages qui se tiennent debout dans l'adversité, pétris d'humanité, attachants, que je ne suis pas prête d'oublier.

Un très grand merci aux Éditions Albin-Michel et sa collection « Terres d'Amérique » de m'avoir fait découvrir cet auteur que je vais suivre.
Lien : https://www.cathjack.ch/word..
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Devenir quelqu'un.
Willy VLAUTIN (traduction Hélène Fournier)

Horace Hopper/Hector Hidalgo sont une seule et même personne.
Horace est ce jeune homme qui vit et travaille au ranch d'Elton et Louise Reese dans le Nevada.
Depuis des années maintenant et le couple âgé le considère comme leur fils adoptif, lui que ses parents ont abandonné à sa grand mère lorsqu'il était enfant.
Un mélange d'indien et d'irlandais qui le fait parfois passer pour mexicain.
Ce qui l'arrange par ailleurs parce le rêve d'Horace est de devenir boxeur professionnel (et pour lui les meilleurs sont mexicains), de devenir quelqu'un et il deviendra Hector.
Quittant la sécurité, l'affection et le calme du ranch des Reese pour les bas fonds miséreux, les hôtels miteux et les entraîneurs véreux Hector enchainera les combats (avec succès) jusqu'au combat de trop.
Fracassé, paumé, Eldon reste celui qui veut et vient l'aider… trop tard peut-être…

Un roman avec une très belle relation entre Horace et Elton.
Les opposés s'attirant…
Jeune contre vieux.
En bonne santé contre diminué.
Métisse contre blanc…
J'ai eu à la fois beaucoup de peine pour Hector qui se fait exploiter, qui rêve d'idéal et fait de mauvais choix
et à la fois envie de le secouer pour qu'il apprenne de ses erreurs et accepte la main tendue.
Un roman qui m'a terriblement émue tellement Eldon et Horace ont un lien profond et se comprennent au delà des mots.
Un livre qui me marque autant par l'histoire que l'ambiance.
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Il y a des livres qui vous laissent k.o. Devenir quelqu'un en est un. Ce qui est logique pour un roman qui raconte l'histoire d'un adolescent, Horace, qui veut devenir boxeur professionnel, mexicain qui plus est, ce qui lui fait prendre beaucoup de gnons, et pas seulement sur le ring.
L'histoire est forte, bien écrite, avec cet oeil pour les détails qu'ont souvent les bons auteurs américains. Parallèlement à cette histoire de jeune en devenir, Willy Vlautan nous présent celle du vieux monsieur Reese, qui a failli devenir quelqu'un, mais qui se rapproche plutôt de la fin. Reese s'est beaucoup occupé d'Horace enfant, l'a quasiment adopté, mais leurs chemins se séparent au cours du livre, pour enfin se retrouver. Comment exactement? Même après le beau dernier coup que Vlautan inflige au lecteur, ce n'est pas clair. On pourra, et on devrait peut-être, relire le livre pour se faire une idée.
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Willy Vlautin rencontre un succès certain avec ses romans sociaux (Motel Life, Plein Nord) où le rêve américain a du plomb dans l'aile et les parcours initiatiques se confrontent à des abîmes de solitude. Davantage que par son style à la voix très blanche, épurée, Vlautin touche par un humanisme sans esbroufe, où chaque protagoniste de la classe ouvrière, malgré les espoirs déçus, cherche toujours à tendre la main aux plus fragiles.
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Horace Hopper, âgé de 21 ans, vit sur le ranch de Louise et Eldon Reese, après avoir été abandonné par sa famille. Il assiste Eldon pour les travaux de la ferme ; le vieil homme le considère comme un fils et aimerait lui léguer son ranch. Oui mais voilà, Horace veut devenir quelqu'un, et pour cela il rêve de devenir champion de boxe, à l'instar des grands boxeurs mexicains qu'il vénère. Ses origines Paiutes le font d'ailleurs ressembler à un jeune mexicain : c'est pourquoi lorsqu'il quitte les Reese pour faire carrière, il se fait appeler Hector Hidalgo. Mais ce n'est pas facile pour le jeune homme de faire sa place dans le monde de la boxe : il tombe sur un entraineur peu motivé, se retrouve finalement livré à lui-même, et se rend vite compte qu'avoir envie de se battre ne suffit pas pour devenir champion…
Les personnages de ce très beau roman sont lumineux : Horace est extrêmement touchant dans sa détermination à accomplir ses rêves, ses doutes, son courage, les souffrances physiques et psychologiques qu'il traverse. Horace refuse de faire appel aux Reese lorsqu'il est en détresse, car l'admiration qu'il leur voue l'amène à croire qu'ils pourraient être déçus par ses échecs.
Or il n'en est rien : le couple de vieux fermiers, déchirés entre la volonté de laisser Horace suivre sa voie et l'envie de le protéger, ne cherchent que le bonheur de leur fils adoptif, à qui ils ont transmis de belles valeurs, comme l'honnêteté et l'altruisme. Eldon est le personnage sur lequel s'arrête le plus Willy Vlautin dans le couple : très attentionné envers sa femme, que l'on devine dépressive, il est profondément bon envers Horace et respectueux de ses ambitions, sachant taire ses inquiétudes.
L'écriture sobre mais pleine d'empathie et d'humanité est en parfaite adéquation avec les personnages. Leur histoire se tisse et conduit à un dénouement magnifique et bouleversant ; on reste sous le choc et hanté à la fin de la lecture.
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