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Alors celui-là, il est hors norme. J'ai adoré. Quand une Allemande refuse, ou en tout cas tente de changer ces deux costumes dont elle a hérité sans rien demander : celui de femme, et de sa place attendue dans la société, et celui d'Allemande, qui porte, où on a le sentiment, la culpabilité des atrocités nazies. On nous a habitué à l'éternelle victimisation des juifs, il est moins courant d'avoir le point de vue d'une Allemande contemporaine. Ce livre est caustique à souhait, immoral, insolent, choquant parfois, cynique toujours. Chaque paragraphe pourrait donner lieu à une analyse grinçante mais pourquoi pas sincère de chaque sujet qu'elle énonce. Ce livre est un bijou , une rose même : une fleur magnifique qui sort d'épines acérées.
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La narratrice, Allemande qui vit à Londres, monologue tandis que le Dr Seligman ausculte ses organes génitaux. La situation est pour le moins incongrue, mais le discours qu'elle tient l'est encore plus car elle attaque d'emblée sur le thème du nazisme, dézinguant avec un humour féroce de prétendues obsessions hitlériennes.
Tout y passe : la langue allemande  ("- D'ailleurs ce n'est pas un hasard si le mot "plaisir" n'existe pas en allemand; nous ne connaissons que la concupiscence et la joie"), sa famille , les religions, les injonctions faites aux femmes par la société...
Elle se livre aussi sur son amant, ses préférences sexuelles et sa volonté de changer de genre, d'obtenir un Jewish Cock. Finalement, le Dr Seligman en saura plus sur elle que Jason, le pauvre thérapeute chargé de soigner celle qui a  menacé "d'agrafer l'oreille d'un collègue à son bureau " et remarque : "C'était plutôt moi qui risquais de perdre un oeil à cause d'une agrafe perdue, mais ça, bien sûr, ils s'en fichent éperdument."
Une quête éperdue et obstinée d'identité qui fait fi des bons sentiments, se dévore d'une traite et vous laisse un peu groggy. C'est caustique et hautement réjouissant.
Vous l'aurez compris, une voix est née, et on a déjà hâte de lire à nouveau cette autrice qui a choisi de s'exprimer en anglais, qui n'est pas sa langue maternelle, afin d'y trouver plus de liberté. le pari est plus que réussi.
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Mais quel tourbillon que voilà !
Un monologue, bloc de digressions sans saut de ligne d'une Allemande exilée à Londres qui se livre sans filtre à un docteur s'affairant entre ses cuisses.
Un docteur juif, le Dr Seligman, ce qui donnera lieu à de longues tirades sur la culpabilité allemande. Entre des considérations sur sa famille, son corps, ses peurs. Témoignage haletant et vertigineux d'une volonté de transition.

Au-delà c'est sa vie sexuelle qu'elle livrera par le menu. de ses fantasmes mettant en scène Hitler à sa rencontre dans des toilettes avec K., homme marié voué à occuper quelque temps une place importante dans sa vie.
Quelques autres personnages peuplent ses paragraphes, du psy Jason à M. Shimada le créateur de sextoy.

C'est cru, déluré et foutraque comme peut l'être un flot de pensées lâchées sans retenue.
Mais derrière les transitions fantômes, des thématiques tracent leur sillon en guise de fil rouge.

Une lecture détonnante, qu'il serait plaisant de voir mise en scène.
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Elle est allongée là, sur la table d'examen du Dr. Seligman, un chirurgien plastique, et tandis que le praticien l'ausculte, la tête entre ses jambes, elle crache le morceau, un sacré morceau… Premier roman de Katharina Volckmer, une jeune femme allemande de 25 ans installée à Londres depuis plusieurs années, Jewish Cock -autrement dit, même si, pudeur ou crainte de réprobation politique obligent ?, ce titre n'a pas été traduit, « (la) Bite juive »- se présente comme le long monologue d'un(e) adulte, engagé(e) dans un processus de transition sexuelle, et qui remonte le temps, son histoire et celle de sa famille, égrenant dans cette logorrhée indisciplinée, parfois avec terribles incongruité et crudité, angoisses et fantasmes. Des rêves où il/elle se prend pour Hitler dans les plus scabreux des jeux érotiques à l'évocation des voyages de son père, représentant en électro-ménager, à Nüremberg pour un congrès annuel des fabricants de lave-linge…, de ses protestations contre le destin des femmes lorsqu'il se confond avec leur rôle de mère au récit de ses relations avec K, un homme rencontré dans des toilettes publiques et un artiste auprès duquel elle comprendra l'urgence d'accomplir, enfin, cette métamorphose que son corps réclame depuis son enfance, de son culte avoué pour le petit gadget japonais mis au point par un certain M. Shimada, une sorte de robot-pénis dont il/elle se verrait bien affublé(e), à l'aveu du poids dans sa vie d'un frère mort avant sa naissance, fantôme encombrant, on comprend que son existence est hantée par deux obsessions aussi éloignées que complémentaires, la culpabilité de l'enfant allemand après la Shoah et son désir, jusque-là contrarié, de changer de genre et de sexe. La mort d'un aîeul, dont elle hérite, est peut-être, paradoxalement, la clé qui pourrait la délivrer de cette double cage… Un discours où la plainte se mêle à l'humour le plus féroce, où le sordide le dispute à l'ironie pour le plus grand de nos plaisir, un régal qui rappelle les meilleurs textes de Thomas Bernhard ou d'Elfriede Jelinek. Katharina Volckmer, une voix qui promet !
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Un monologue qui commence par de la bonne grosse blague, un gynéco entre les cuisses.

Et tout ça se prolonge un peu trop pour qu'il ne soit question que de ça, et derrière un texte décousu qui se déroule comme une conversation avec soi-même apparaissent des indices qui font de ce livre bien plus qu'une franche rigolade.


Lien : https://www.noid.ch/jewish-c..
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Premier roman de l'auteure allemande Katharina Volckmer, ce monologue débridé à l'humour provocateur connaît un succès incroyable depuis sa publication en anglais en 2020 (sous le titre plus neutre "The Appointment"). Salué par tous les grands médias, retenu dans les listes des meilleurs romans de l'année, "Jewish Cock" est aujourd'hui traduit en quinze langues et suscite l'admiration de certains… mais aussi l'indignation de beaucoup de lecteurs.

Une jeune femme monologue alors que son médecin s'affaire entre ses jambes écartées, pour une opération dont il est impossible de préciser ici la nature, tant son lent dévoilement entre dans le plaisir du texte. Cette jeune femme trentenaire confie ses fantasmes, ses colères, ses souvenirs, ses obsessions. Noyés dans une logorrhée – sans interruption - elle raconte aussi son enfance, ses amours, une vie d'exil à son pays comme à elle-même.

Née en Allemagne, installée à Londres, elle a quitté sa langue maternelle et son pays comme on fuit des démons, pour finalement mieux les affronter. Elle parle de son psy qu'elle adore choquer en lui racontant ses fantasmes nazis, de M. Shimada qui crée des sex-toys, de son ex anonymisé derrière la lettre K, un peintre marié et obsédé par le deuil qu'elle a rencontré dans des toilettes publiques.

Véritable monologue expiatoire, "Jewish Cock" aborde ainsi l'ensemble de codes de conduite qui régissent encore le corps des femmes, la dictature de la beauté, la misère sexuelle des grandes villes, l'emprise de la religion et la reproduction des rôles genrés induite par le rapport mère-fille.

On comprend progressivement pourquoi cette femme est allongée face à son gynécologue, dont elle ne voit que le sommet du crâne. La levée progressive du secret qui entoure cette intervention médiale est plutôt bien pensée/construite mais avant de découvrir la raison mystérieuse, il faudra résister à l'écriture logorrhéique qui risque d'épuiser plus d'un lecteur.
Il est également important de préciser que nous sommes ici face à un humour "trash", délibérément cru et provocateur, sans être jamais désopilant.

En conclusion, malgré une quatrième de couverture prometteuse et novatrice, le texte est surtout transgressif et provocant. Il s'agit en réalité d'une accumulation de délires et fantasmes polémiques face auxquels il est facile de s'y perdre et de décrocher... en dépit d'une révélation finale surprenante !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Jewish cock.
Katharina WOLKNER

Allongée sur une table d'examen gynécologique pendant que ce dernier officie entre ses jambes, la narratrice déblatère.
Et tout y passe : ses origines allemandes, sa fuite vers Londres pour échapper à ce passé historique et cette culpabilité post Shoah, ses fantasmes sur Hitler, ses expériences sexuelles et surtout son envie de posséder elle-même un sexe juif circoncis : un jewish cock.
C'est définitivement non !
Aucun intérêt pour moi, c'est plat, inepte et froid.
J'ai tout lu comme toujours et vraiment je n'ai rien trouvé d'intéressant.
Seule la couverture est jolie.
Next !
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Lu dans le cadre de mon club de lecture.
Je passe totalement à côté de ce monologue. Mais alors totalement...
La narratrice est chez le gynéco et confie ses fantasmes et états d'âme autour du genre, de l'intime et de ses expériences sexuelles. le ton est cynique et se veut comique. Personnellement j'ai trouvé cela sordide et d'un narcissisme inintéressant voire creux. Pourtant je suis normalement sensible aux sujets évoqués par ce livre : sexe, genre, famille, culpabilité familiale, secrets, fantasme. Mais alors là... les bras m'en tombent de voir à quel point ce livre remporte tous les suffrages.
Cela m'a fait pensé à Mon année de repos et de détente de Ottessa Moshfegh ou encore I love Dick de Chris Kraus.
Il doit sérieusement me manquer un pan de culture pour passer ainsi à côté de ces textes qui sont encensés par ailleurs.
Tant pis pour moi !
et bonne lecture.
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Acheté sur le conseil de mon libraire, je me dis à présent qu'il avait seulement un stock à vendre plus qu'un véritable coup de coeur.
Le sujet est traité si facilement : Des confessions face à un médecin. Combien de fois, doit-on trouver ce type de schéma ? Quand à l'humour, il est juste "trash", cru mais jamais drôle, et c'est tout un art. Monstrueusement déçue. J'ai lu un monologue plutôt facile d'une femme qui veut choquer sans nous émouvoir (alors que son histoire y prête)
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Une personne de sexe féminin consulte pour se faire greffer un pénis, et elle a beaucoup de chose à dire. Ça fait longtemps que je n'avais pas autant ri. Bien que l'humour soit grinçant, pour ne pas dire acide. L'autrice ne mâche pas ses mots et, par certains aspects, me fait penser un peu à Virginie Despentes. J'avais du mal à m'arrêter de noter des extraits tellement le style est bon et les idées percutantes. C'est un petit régal et ça se lit très vite, ça vaut franchement le détour.
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