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sur 372 notes
L''histoire ou une histoire de Thomas Müntzer nous est contée, il y a bien longtemps ....
Au commencement, ( voir * pour quelques précisons ), vers les années 13.. quelques choses, les personnages se suivent, John Wyclif, John Ball, Wat Tyler, John Cade, John et William Merfold, Jan Hus, avant de revenir à Thomas Müntzer.
Et quand Müntzer rencontre Melanchthon (humaniste, philosophe et réformateur protestant allemand).... on sourit pour l'homonymie du nom .... pas l'homonymie de la carte de visite !

Des précisions historiques se succèdent, un peu embrouillées, lassantes, plutôt vagues, n'apportant pas vraiment plus de précisions que Mejesaistout.

Ce livre pourrait être un cours d'histoire ennuyeux qui nous raconte comment les pauvres ont essayé de vaincre les fortunés dans les temps anciens,
Ce livre pourrait être un relevé encyclopédique reprenant ce que l'on sait, ce qu'il est resté ou ce qu'on a cru retrouvé sur les révoltes des siècles passés,
Ce livre pourrait être un plaidoyer ou une apologie de ses révoltes qui ont émaillé notre histoire.

Ce livre n'est finalement qu'un raccourci d'un peu tout cela, un article de presse élitiste pour égayer notre curiosité intellectuelle en ces temps de crise ou de mal être ....
Bien sûr, le style est là, tout est ronflant, plaisant, fort imagé, on se ballade à travers les siècles avec beaucoup d'élégance mais ne nous y trompons pas et ne cherchons pas à y retrouver une similitude avec ce que nous vivons actuellement qui n'est qu'une manifestation de mauvaise humeur comme une autre sur le mal être d'une classe moyenne inférieure cataloguée comme telle et qui en a marre de ce qualificatif.

Ce n'est pas la suite de la guerre des pauvres, aucun prédicateur n'est là pour lui donner un peu de résonance, notre Melanchthon n'est pas à la hauteur, il est pitoyable et ceux qui essaient d'émerger au travers des réseaux sociaux ne sont que des individus manipulés, inconscients et prêts à dire n'importe quoi pour espérer être reconnu comme "meneur" !
il n'y a aucune espérance au bout de tout cela juste l'expression d'un mal de vivre.

La conclusion du livre est à l'image du texte :
"le martyre est un piège pour ce que l'on opprime, seule est souhaitable la victoire. Je la raconterai."
68 pages pour nous raconter la guerre des pauvres .... quel gâchis !
Je crois qu'il est pédant de pouvoir prétendre raconter la victoire des pauvres un jour ?

*L'histoire commence avant,
On rencontre John Wyclif, 1330-1384, théologien anglais, précurseur de la réforme anglaise, appelé "l'étoile du matin de la réforme". Ses principes résumés :
La référence c'est les écritures, plus de prélats,
Les papes doivent être nommés par tirage au sort,
L'esclavage est un pêché,
Le clergé doit vivre dans la pauvreté,
La transsubstantiation est une aberration mentale,
Et le comble les hommes sont égaux.

Puis John Ball, mort en 1381, l'histoire n'a pas retenu la date de sa naissance, prêtre anglais et figure importante de la révolte des paysans. Il prêcha contre les riches et les grands. Au XIX il fut considéré comme l'un des précurseurs du socialisme britannique.

Puis Wat Tyler, mort en 1381, l'histoire n'a pas retenu la date de sa naissance, paysan anglais, qui a pris la tête d'une révolte des siens en lutte contre les impôts excessifs. Il n'est pas l'instigateur de la révolte des paysans mais il en a certainement été le fer de lance.

Puis John Cade, 1420 ou 30- 1450, révolutionnaire anglais, chef d'une révolte populaire qui fut certainement le plus grand soulèvement populaire qui eut lieu en Angleterre au XVe siècle.

Nous croiserons aussi la route de John et William Merfold dont Mejesaistout n'a même pas la trace en français de ce que fut leur vie,

Après l'Angleterre nous voici partis en Bohême avec Jan Hus, né entre 1369 et 1373, mort en 1415, théologien, universitaire et réformateur religieux. le protestantisme voit en lui un précurseur.

Et nous voici revenu enfin au sujet principal de la guerre des pauvres :
Thomas Müntzer, né en 1489 ou 90-1525, prédicateur évangélique anabaptiste, un des chefs religieux de la guerre des paysans en Allemagne au XVI e siècle, dirigeant révolutionnaire et l'un des grands protagonistes de la réforme radicale.
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John Wyclif, John Ball, Wat Tyler ,14 e siècle, Angleterre, la Révolte des Paysans et La réforme sont en marche. ..Jack Tad, 15e siècle, et la révolte populaire contre le gouvernement anglais d'Henri VI… Jack Tad que l'on surnomma Jean-demande – tout. ..John et William Merfold...Comme des vagues, des soulèvements. Des guerres trop lourdes, des greniers vides, une morale qui accable et punit et qui ne secourt pas, un obscurantisme pétri de mauvaises lois, trop de privilèges, trop de misère, trop de dogmes, trop d'injustices, un monde devenu trop étroit , trop de pouvoir, trop de castes ….Jan Hus, Bohême, 15 e siècle ... « Les exaspérés sont ainsi , ils jaillissent un beau jour de la tête des peuples comme les fantômes sortent des murs. ». Soudaineté d'une flambée populaire dont les siècles ne surent jamais éteindre les braises et les gouvernements comprendre l'urgence et la pertinence de leurs manifestations . «  Plus la peine est régulière et plus les voix sont saccadées.Et plus l'autorité semble unanime et plus les voix sont singulières »… Allemagne , 16 e sièce, Thomas Müntzer. C'est sur cette période de l' Histoire de nos soulèvements populaires, qu ‘Eric Vuilllard pointe sa plume. Thomas Müntzer, symbole d'une colère inextinguible
, d'un jusqu'au boutisme absolu. Car rien, ni valets de dieu, ni serviteurs du diable ne l'arrêteront. Colère, comme brûlot.La guerre des paysans ne fait que commencer. le siècle est alors l'enfant du siècle de Gutenberg. On traduit, on diffuse, on veut que le savoir voyage, on rêve que toutes et tous puissent lire enfin ce que contiennent les livres jusqu'à lors inaccessibles...On écrit, on traduit, on publie, on édite. Échange d'idées, de passions, de cris, d'espoirs et de raisons. Thomas Müntzer ne décolère pas, il insulte, il accuse. Il est chassé des villes mais il revient sans cesse . Il ne veut pas se taire. Il est emporté par sa colère, son urgence de justice et de vérité.
L'action prend le pas sur la réflexion. Il ne décolère pas...
Jusqu'à la bataille de Frankenhausen qui fut un massacre, jusqu'à ces quatre mille morts, jusqu'à ce que sa tête tombe, jusqu'à ce quelle soit exposée sur les remparts de la ville. Jusqu'à ce qu' un certain ordre revienne recouvrir les braises….Jusqu'à ce que les paysans retrouvent leur peine.
« Le martyre est un piège pour ceux que l'on opprime ». Pourquoi ce livre Eric Vuillard ? Pourquoi l'urgence de cette publication que vous avez avancé ? Il suffit de suivre le fil des actualités du monde. Guerre de pauvres, guerre d'opinions, guerre du pain, guerre de religions. Crise de civilisation, guerre civiles, soulèvements. Basculement des démocraties… Il suffit de regarder le monde et on comprend votre urgence. Et on comprend votre crainte, et on comprend votre désir, et on comprend votre message. «  comme les fantômes sortent des murs »… Histoires de fantômes pour grandes personnes comme Georges Didi Huberman et Arno Gisinger titraient leur exposition lorsqu'il s'étaient penchés sur la question d'un passé persistant devant la 42e planche de l'atlas Mnémosyne d'Abby Warburg. Tous ces fantômes que vous faites resurgir du passé ont ils valeur à projeter des gestes de la survie ? Car il s'agit dans ce livre, selon moi, d'un écrit sur la survivance. Oui le martyre est un piège, mais n'oublions jamais que les lucioles sont une chance. Lorsque la réalité embrasse à pleine bouche le possible peut elle deviner le goût de l'avenir ?.
« Le martyre est un piège pour ceux que l'on opprime, seule est souhaitable la victoire.Je la raconterai ». Eric Vuillard , il nous tarde de l'entendre !

Astrid Shriqui Garain

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La guerre des paysans en Allemagne au début du 16ème siècle. Il ne faut pas s'attendre à un récit circonstancié des événements mais plutôt à une ode aux révoltes populaires.

Ces mouvements mêlent pauvreté et rejet de l'Eglise officielle.Un meneur était abattu, un autre prenait sa suite. Déjà en Angleterre au XIVe, John Wyclif, John Ball et Wat Tyler prônent une relation directe à Dieu. Et en Bohême Jean Hus théologien prêche la réforme de l'Eglise, puis au début du XVIe Thomas Müntzer, contemporain de Luther reprend le flambeau. C'est sur lui qu'Eric Vuillard s'atarde.

Une prose volontairement actuelle, parfois familière, dont je ne sais si elle est habituelle, c'est ma première rencontre avec l'auteur.
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Eric VUILLARD est passé maître de nous raconter des vies extraordinaires avec peu de mots. Son dernier roman est bref, 68 pages, mais elles sont denses, riches. le texte est épuré mais efficace. Sobre mais percutant. Dès la première phrase vous êtes happé dans le destin hors du commun de cet homme d'église qui prône avec quelques siècles d'avance l'égalité entre les hommes, la fin du servage…
Mais moins bon que la Tristesse de la terre qui reste mon préféré de cet auteur.
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Texte court et... dense comme il se doit, du 14ème au 16ème siècle, la révolte gronde, de l'Allemagne actuelle à l'Angleterre. Les questionnements émergent par l'action et la parole de leaders, isolés, galvanisant les foules misérables qui peuplent ces pays à cette époque . La remise en cause de l'opulente richesse de l'Eglise, en contradiction avec les préceptes chrétiens , trouve un écho dans les campagnes et les villes, bousculant par la même occasion le pouvoir politique, partie liée avec l'appareil ecclésiastique, qui fait donner l'armée contre ces jacqueries, conscientisées par quelques individus instruits, relayés par certains prêtres. Toutes ces révoltes seront réprimées dans le sang. Il est à noter que le dogme chrétien vacille quelque peu, la question de sa légitimité se pose, de manière sporadique, certes, mais si tôt dans L Histoire est une surprise, annonçant pour les siècles qui suivent d'autres soulèvements.
L'imprimerie fait son apparition, assurant la diffusion d'idées révolutionnaires pour l'époque, notamment la messe dans la langue natale des croyants, donnant l'accès à des textes jusque là incompréhensibles, avec l'effet boomerang de croyances absurdes enfin dévoilées.
Ces soubresauts réprimés violemment n'étaient que peu structurés, expression d'un ressenti face à la misère et l'indécence des puissants. Cela peut nous faire penser aux derniers évènements sociaux en France, la répression est certes moins sanglante mais disproportionnée, montrant ainsi la peur d'un pouvoir face à une rébellion dont il ne maîtrise pas les codes. A cette époque reculée, la problématique était la même, quand un pouvoir a peur, il frappe, ce qui fut fait.
Petit opus, intéressante mise en perspective possible.
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La guerre des pauvres est un récit court d'Eric Vuillard publié aux éditions Actes Sud. Histoire passée qui résonne particulièrement dans notre quotidien, l'auteur nous donne à réfléchir sur des thèmes brûlants tels que la religion, la révolte, et la pauvreté. Une belle découverte.
En 1524, la colère gronde du côté des indigents, des pauvres gens. le peuple se sent abandonné, dépassé et croule sous des taxes toujours plus lourdes. C'est alors que des hommes commencent à se faire entendre dans les campagnes. Et même si les révoltes se font écraser et que les leaders se font écarteler, l'espoir commence à naître et à s'infiltrer partout. Comme une épidémie de peste noire, les voix des morts contaminent les vivants.
Alors que le soulèvement gagne petit à petit L'Allemagne, la Suisse puis l'Alsace, une figure se détache du lot par son engagement, sa quasi folie religieuse et son envie de faire tomber les puissants. Dans une application pure des textes bibliques, Thomas Müntzer dénonce la richesse du clergé et la toute puissance de la noblesse.
N'y voyez-vous pas une ressemblance avec notre époque, notre actualité ? Et c'est cela qui fait la force du texte. Il nous montre que le passé est prêt à resurgir à tout moment et que les hommes n'apprennent que rarement de leurs erreurs. La mémoire finit par se perdre avec les derniers insurgés dont les écrits sont couchés sur papier puis oubliés par la plupart de leurs descendants.
Le style est tranchant, rythmé, percussif. Je trouve que certains passages sont d'ailleurs assimilables à de la poésie. La trame est claire et la forme, outil formidable au service du fond.
J'ai beaucoup apprécié la morale de l'histoire et le récit ; comme une fable. J'ai dévoré ce texte qui pourrait paraitre indigeste lorsque l'on découvre les premières lignes mais qui devient rapidement fluide, construit et entraînant.

Lien : http://www.chroniquesdurenar..
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Voilà un petit livre de 68 pages qui nous raconterait presque une histoire d'aujourd'hui. Nous sommes en 1525, l'imprimerie vient d'être découverte – un réseau social en quelque sorte se met en place – et les « damnés de la terre » (déjà !) prennent leurs fourches et … sus aux puissants de ce monde.
L'auteur nous compte cet épisode de la révolte des pauvres, qui ne fut ni le premier et qui ne sera pas le dernier, dans une langue poétique, enlevée et lyrique.
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Un petit récit qui m'a bcp plu et que je trouve bien en lien avec l'actualité.
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En Europe, les inégalités sont crasses (en ce 15e siècle), le clergé s'engraisse et les impôts tabassent.

Les hommes se soulèvent.

Un livre peut-être un peu moins inspiré que les brillantissimes Congo ou l'ordre du jour. Restent une écriture impeccable et un sujet fort bien amené par conteur talentueux!
Lien : https://www.noid.ch/la-guerr..
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Un récit (pas roman, ce serait vulgaire pour un Goncourt!) sur les révoltes pauvres et protestantes qui ont secoué l'Europe.
De ce titre, je ne retiens que la jolie plume d'Eric Vuillard. Pour le fonds, il ne fait malheureusement qu'évoquer, effleurer des points déjà connus ou méconnus mais comme rien n'est approfondi, ça ne change pas grand chose! Bien sûr cela fait écho eux mouvements de protestations actuels mais peut-être que l'éditeur, au lieu de jouer sur la "coïncidence des dates" aurait pu faire bosser son auteur! Un manque de densité qui permet de lire une heure ce texte court qui vous fera pourtant briller en société.
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