Des pantins hideux et terribles s’agitent à l’horizon du monde où roule un soleil noir. Ils courent et fuient en tous sens, surgissant de la brume, squelettes, fantômes
Enfin, au bout d'un long couloir de discussions, haussant ses lourdes épaules, fatigué, dégoûté sans doute,Le vieux miklas, vers minuit, tandis que les nazis se sont déjà emparés des principaux centres de pouvoir, que Seyss-Inquart refuse toujours obstinément de parapher son télégramme, que dans la ville de Vienne se poursuivent des scènes de folie, émeutiers assassins, incendies, hurlements, Juifs traînés par les cheveux dans des rues jonchées de débris, alors que les grandes démocraties semblent ne rien voir, que l'Angleterre s'est couchée et ronronne paisiblement, que la France fait de beaux rêves, que tout le monde s'en fout, le vieux Miklas, à contrecœur, fini par nommer le nazi Seyss-Inquart chancelier d'Autriche. Les plus grandes catastrophes s'annoncent souvent à petits pas.
« La guerre avait été rentable. » (p. 88)
« L’Histoire est là, déesse raisonnable, statue figée au milieu de la place des Fêtes, avec pour tribut, une fois l’an, des gerbes séchées de pivoines, et, en guise de pourboire, chaque jour, du pain pour les oiseaux. » (p. 91)
Le führer vient de déclarer l'Anschluss depuis le balcon. Les acclamations sont si unanimes, si puissantes, si jaillissantes, qu'on peut se demander si ce n'est pas toujours la même foule qu’on entend dans les actualités de cette époque, la même bande-son.
Le grand veneur l'aurait-il enveloppé dans son écharpe de brume et de poussière ?
Les personnes morales ont leurs avatars, comme les divinités anciennes prenaient diverses formes et, au fil du temps, s'agrégeaient d'autres dieux.
Bon livre, le rendez-vous des actionnaires d'Hitler.
Le ton est ironique, Lord Halifax cherche à nous faire rire. Mais je ne trouve pas ça drôle. L'aristocrate anglais, le diplomate qui se tient fièrement debout derrière sa petite rangée d'ancêtres, sourds comme des trombones, cons comme des buses, bornés comme des "fields", voila qui me laisse froid.
Le traité de Versailles avait interdit aux Allemands la fabrication de chars, les entreprises allemandes produisirent donc par l'intermédiaire de sociétés écrans, à l'étranger. On voit que l'ingénierie financière sert depuis toujours aux manœuvres les plus nocives.