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sur 2923 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Tout est étonnant autour de la réception de ce roman d'Eric Vuillard.
Le choix est fait de zoomer sur l'annexion de L'Autriche par l'Allemagne hitlérienne et de dénoncer l'ensemble des compromissions et des bassesses qui l'ont permise.
Sur le fond, c'est d'une naïveté assez confondante. S'étonner que des magnats de la finance et de l'industrie allemande participent à la montée en puissance du nazisme, leur prêter des caractères physiques avilissants est tout aussi étonnant.
Regardez- bien, ils sont 24 vieux, abjects et très vilains ne servant que leur intérêts, et lui Halifax, « L'aristocrate anglais, le diplomate qui se tient fièrement debout derrière sa petite rangée d'ancêtres, sourds comme des trombones, cons comme des buses, bornés comme des fields, voilà qui me laisse froid. »
C'est lourd, vulgaire.
De tous temps, les hommes les plus puissants ont toujours étaient du côté de leurs intérêts et uniquement de cela. Il n'est aucune nation, aucun peuple qui ne se soit pas avili par esprit de pouvoir et de domination. Angleterre, Belgique, France ont largement profité de l'esclavagisme dans leurs multiples colonies, combien de morts misérables cela a-t-il provoquées ? Espagne, Portugal, Pays-bas, Angleterre encore, ont asservi, humilié les natifs des Amériques au Nord comme au Sud. Les chinois aujourd'hui continuent à massacrer et à parquer, à « assimiler » les tibétains et les ouïgours. La grande URSS a interné et laissé mourir de faim et de froid des milliers d'opposants politiques.
Talès, Airbus, Dassaut vendent leur armes aux plus offrants…
L'homme, être peu pensant, reste cruel et lâche.
Et encore, ce récit n'offre que vers sa toute fin, la notion que non, tout le monde n'a pas accepté la tyrannie hitlérienne. Beaucoup d'autrichiens ont tout tenté pour l'éviter, quitte à vouloir être protégés par Mussolini, beaucoup d'autres ont fui leur pays, ou bien, oui, se suicidèrent du désespoir de se voir sombrer dans la barbarie.
On pourrait alors espérer se reporter à la forme puisque le fond est si primaire, si décevant. le livre vaut moins qu'autrefois une bonne émission d'Alain Decaux ou mieux qu'une conférence d'Henri Guillemin, historien suisse, autrement clair et incisif et souvent du même manichéisme.
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Revisiter l'histoire avec toute la connaissance et le recul du présent. Juger les protagonistes (peu glorieux il est vrai) avec le confort de ne pas avoir de prendre de décisions politiques, à l'abri dans le XXIème siècle. C'est ce que fait Eric Vuillard. ça vaut donc le Goncourt mais je n'adhère pas, désolé.
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Petit récit sur les entretiens qui ont précédé l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne en 1938. Rien de nouveau. Pourquoi avoir attribuer le Goncourt à ce livre sec, peu créatif ? Il me semble qu'il était en compétition avec Alice Zeniter et son magnifique « Art de perdre ».
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Un livre que j'ai du lire pour un bookclub. Et j'en ressors mitigée.
Le concept du bookclub est simple : nous faire lire des livres français contemporains que nous ne lisons pas d'habitude.
Eh bien c'est partie gagnée avec celui-ci car je n'aurai jamais choisi de mon plein gré de lire un livre sur l'invasion de l'Autriche par le IIIe Reich.
Le début nous tombe des mains : c'est un manuel d'histoire peu intéressant. le style de l'auteur est pompeux et mondain. Il sait que son lectorat est composé de vieux hommes blancs de lettres (ou pire de l'Academie ou de l'ENS). Donc pour moi ça ne l'a pas fait.
Mais après les 50 premières pages passées, on ressent l'humour et la moquerie. J'ai beaucoup aimé le passage sur les tanks en panne.
Ça se lit rapidement, on en apprend un peu plus qu'à l'école certes, mais moi c'est le côté satire qui m'a le plus plu dans ce livre.
La critique des chefs d'entreprises qui se sont enrichis grâce à l'occupation, la critique du comportement d'Hitler et de tous les hommes politiques fragiles de l'époque.
Certaines phrases m'ont cependant fait grincer des dents, et je pense que c'est là le style « réactionnaire » de droite de Vuillard.
Je ne relirai jamais un de ses livres de mon plein gré, mais je ne regrette pas de l'avoir découvert à travers celui-ci.
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Ceci est un livre très court hybride, pas vraiment un roman, pas un traité d'histoire qui n'offre pas de bibliographie. Eric Vuillard choisit de nous narrer la montée du nazisme en décrivant successivement des événements soigneusement choisis. Tout commence en 1933 lorsque 24 industriels allemands se réunissent et financent la campagne électorale du parti nazi. Cet événement, suivi de plusieurs autres, montre comment la lâcheté, la bêtise, la peur, le bluff ont changé le cours de l'histoire.

Le style est ciselé, cela se veut court et percutant en nous relatant des faits. Rapidement cela se teinte de jugement de par le vocabulaire employé, la manière de décrire les différents protagonistes en de grotesques marionnettes.

Je conserverai ici uniquement deux exemples. Eric Vuillard est choqué par la naïveté et l'antisémitisme de Chamberlain – un fait dont malheureusement les nazis n'avaient pas le privilège. Ou que des industriels financent une campagne électorale, ce qui en soi n'a rien d'exceptionnel, et est encore une pratique courante de nos jours. Il oublie de nous parler de ces traumatisés de la Première guerre mondiale, des antimilitaristes prêts à tout afin qu'un nouveau conflit ne soit déclenché ou de la montée du communisme qui à cette période effrayait bien davantage que le nazisme.

Eric Vuillard explore l'histoire par le petit bout de la lorgnette tout en voulant nous édifier. Cela sonne dans l'air du temps d'être moralisateur en portant un jugement sur les événements passés avec un oeil contemporain. A un certain degré, cela en devient de la malhonnêteté intellectuelle. L'auteur veut-il nous entraîner dans un devoir de mémoire, à vrai dire je n'ai pas compris le but recherché.
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Décontenancée par la volonté du livre, pensant longtemps au fil de la lecture qu'exprimer seulement la cynisme des ordres du jour est trop partiel, pas assez instructif, et finalement qu'un vulgaire dépliant mis en spectacle, je reconnais in fine l'idée du livre. Il s'agit d'un tableau, dessiné par la narration d'industriels, qui surviennent au début et reviennent à la fin, entrelacé par des anecdotes historiques - les petites des grandes décisions, soulignant la force de la simplicité et de la propagande, la nullité des tyrans. J'aurais voulu qu'ils nous emmène ailleurs, qu'il nous force à mouvoir les personnages du tableau autrement qu'en nous racontant des historiettes (certes intéressantes, comme le dîner de Ribbentrop chez Chamberlain). Ça frise un moment avec du Michon (Les Onze), car je ne me suis pas détachée du portrait du début, gardant en tête que tout ce qu'il advenait se réalisait grâce à la réunion du 20/02/1933; mais bon, cette fidélité a l'idée de Vuillard n'est peut-être pas pour autant accessible à tous, et j'ai moi-même eu envie de le tromper. Un désir d'adultère à cause de son style d'écriture, on se croirait dans une flaque de novembre, où les mots sont des particules de chiasse - seulement, mention de respect pour l'usage de « pichrocholine » - par exemple dans la page 109 (édition Babel) où je ne sais pas trop ce que l'auteur a voulu faire, un pastiche de Céline, une retranscription du parler local….? Ceux qui en sont enchantés ont de la chance, pour ma part je n'ai pas compris ce que ça vient foutre ici, comme si on allait avoir de la compassion ou de l'animosité pour/contre des moteurs de véhicules d'armées, ça n'appelle pas aux sentiments, mes tripes ne gigotent pas, ce qui est pourtant l'utilité d'une écriture si simple et ponctuée. Finalement, j'aurais préféré qu'il en reste à un style semi-poétique.
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Un Goncourt très décevant.
Une liste de fait mais sans liant. On comprend vaguement où il veut en venir mais c'est comme si il n'avait pas vraiment fini ce livre.
Pour préparer l'Anschluss et plus tard les efforts de guerre, les nazis vont organiser une réunion avec les plus grand industriels d'Allemagne et d'Autriche.
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Je n'ai pas été époustouflé par ce livre. J'ai appris certaines choses, c'est sûr.
Mais j'ai eu plus l'impression que l'auteur exprimait sa façon de penser plutôt que d'énumérer les faits de l'histoire.
En un mot, je me suis « ennuyé ». Je fus même surprise que ce recueil est eu un prix Goncourt… Comme quoi tout peu arriver !

Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Deuxième lecture pour ce livre : n'ayant pas du tout accroché la première fois, je pensais être passé à côté (pensez, un Goncourt !) et m'étais promis de le reprendre.
Et bien que sachant cette fois à quoi m'attendre, j'ai n'ai guère plus aimé...
Même si cette façon d'aborder L Histoire est originale (une petite souris très observatrice), le ton péremptoire de l'auteur me gêne profondément.
Aucun personnage, ou presque, ne trouve grâce à ses yeux, comme si la menace d'une guerre pouvait se traiter comme dans une cour de récréation.
Il est trop facile d'ironiser, persifler et porter un jugement a postériori.
C'est oublier un peu vite qu'à chaque époque ses guerres, et la nôtre ne fait pas exception. Que conseillerait-il à nos gouvernants, face au massacre des Ouïgours ou au retour des Talibans ?
Un futur auteur, dans 80 ans, pourra lui reprocher son immobilisme d'aujourd'hui...
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Un livre court, 150 pages, Prix Goncourt 2017. Je suis très dubitatif à la lecture de ce livre, qui passe son temps à condamner, dénoncer, mettre en perspective des choses que l'on sait déjà. Si c'est pour nous dire que les nazis étaient des salauds, que les industriels allemands cherchaient avant tout à préserver leurs affaires, que les juifs ont été très malheureux pendant la guerre, et que l'Autriche a été le dindon de la farce en 1938, on le savait déjà, non ? Bref, on ne voit pas l'intérêt d'un tel livre, pétri de bonne conscience, qui nous enfonce des portes ouvertes pendant 150 pages (heureusement que 150), et qui est une belle « mise en cause » d'une conscience de gauche, qui ne date pas de 1946 (ce qu'on aurait salué) mais de 2017…il est toujours facile de dénoncer l'aveuglement des élites du temps jadis depuis son canapé du Vème arrondissement de Paris…
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