Un roman historique sur la préparation de la seconde guerre mondiale en Allemagne.
Selon l'expression consacrée, "nous n'avons fait qu'obéir aux ordres et servir notre état". Et voilà le résultat: une guerre mondiale avec des millions de victimes dont plusieurs dans des camps de concentration. Ceux qui ont obéi à Hitler sont-ils connus du grand public, ont-ils demandé pardon pour leurs fautes et payé leur compte, si cela est encore possible ?
Vuillard pense que non. En journaliste il sait utiliser les faits, rien que les faits et se propose de raconter l'histoire en donnant le nom des coupables. Ils le sont à plusieurs degrés.
Au premier rang les militaires, les gradés, ceux-là ont été jugés à Nuremberg.
Au second rang, les grands oubliés, les financeurs, les grands coordonateurs et les fabriquants que sont les grandes entreprises allemandes.
Au rang suivant, Vuillard n'oublie pas les dirigeants de l'époque qui ont laissé faire:
Chamberlain (le logeur de Ribbentrop),
Churchill, Lebrun, Daladier...
Ce livre a pour point de départ la réunion où assistent les plus grands industriels d'Allemagne avec, à
l'ordre du jour, la demande d'Hitler de financer l'effort de guerre. Ces entreprises sont encore là: Basf, Bayer, Afga, Opel, IG Farben, Siemens, Allianz, Telfunken, Daimler…
Malgré le style, trop emphatique à mon goût, j'ai goûté beaucoup d'anecdotes sur l'invasion de l'Autriche mais je demeure interloqué sur l'absence des responsabilités, et encore maintenant, de ces grands patrons dans la montée du nazisme.
Le livre n'a pas créé de polémiques. Ni en France, ni Outre-Rhin, bizarre.