AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330037024
208 pages
Actes Sud (15/10/2014)
4.33/5   3 notes
Résumé :
Laissant un nombre croissant de places vides sur les bancs des salles de classe, des milliers élèves furent, sous l'Occupation, portés absents, année après année, sans autre commentaire, dans toutes les écoles de France. A travers l'enquête qu'il mène, dans quelques établissements de son arrondissement parisien, sur le comportement de ses pairs face aux lois juives de Pétain, Alain Wagneur, lui-même directeur d'école, s'efforce de poser quelques questions cruciales ... >Voir plus
Que lire après Des milliers de places videsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Alain Wagneur est directeur d'une école parisienne. À l'occasion d'une formation, il s'interroge sur le sort des milliers d'enfants juifs qui fréquentaient les écoles de la capitale pendant la Seconde Guerre mondiale. « Comment fait-on la rentrée lorsque tous les élèves ont été arrêtés, parqués dans des camps, déportés vers une destination inconnue ? » (p. 21) Wagneur se lance dans une recherche ambitieuse : comment l'école républicaine a-t-elle réagi devant les lois antijuives ? Dans les registres, que sont devenus les enfants juifs ? L'auteur propose une histoire de l'École en tant qu'institution et une histoire des écoles en tant que lieux de passage et d'apprentissage « Les bâtiments scolaires illustrent l'histoire de la République. » (p. 15)

L'auteur fréquente les archives nationales et départementales, exhumant des lettres, des circulaires, des rapports et des cahiers de liaison, à la recherche d'une manifestation quelconque en faveur de la protection des écoliers juifs. « La première manière de signaler la déportation d'un élève, c'est de ne rien écrire. » (p. 178) Ses conclusions sont édifiantes, mais jamais accusatrices. Il n'est plus temps de jeter la pierre, ni de pointer du doigt le silence de l'institution scolaire. Car il n'est pas facile d'être un juste parmi les nations quand la peur de l'occupant et le poids de l'administration entravent la révolte et la résistance. Humblement, l'auteur mène un travail qui tient plus du devoir de mémoire que de l'accusation. « L'école doit bien ces quelques graines de souvenir à ses anciens élèves. » (p. 233) Alain Wagneur rappelle qu'avec la triste affaire Merah, l'antisémitisme parvient encore sans difficulté à pousser la porte de l'école, alors que ce lieu et cette institution devraient être les meilleurs remparts offerts aux enfants de toute confession et de toute origine contre les assauts du monde. Il ne sera jamais vain de « réaffirmer l'inviolabilité de l'école ».

Alain Wagneur ne fait pas qu'interroger les archives et le passé, il se questionne aussi en tant qu'homme, tentant d'imaginer son attitude face au régime de Vichy. Il fait le récit de sa recherche et de ses résultats, doutant de sa légitimité à aborder son sujet. « Comment parler des Juifs lorsqu'on est directeur d'une école laïque ? » (p. 95) Entre récit personnel et réflexion historique, Alain Wagneur propose une sorte de texte policier, mais différent de ceux dont il est coutumier. Ici, le coupable est connu de tous et le destin des victimes l'est tout autant : ce qui importe donc n'est pas de découvrir le meurtrier ou le mobile, mais de comprendre comment le crime a été rendu possible.

Des milliers de places vides est un texte qui mérite largement sa place dans la production littéraire sur la Shoah. Et parce que l'École, en dépit de ses faiblesses et de ses erreurs, ne sera jamais une institution inutile, il est bon de rappeler la devise républicaine qui orne les frontons de ses bâtiments : Liberté – Égalité – Fraternité.
Commenter  J’apprécie          180
je n'est pas trop accroché a ce livre ou l'auteur peine a trouver les références ,ce sont surtout des petits mots laissés en marge de carnet scolaire qui nous apprennent ou pas ce que sont devenus ces enfants ,trop superficiel ,j'aurais aimé que l'auteur aille un peu plus loin dans ses recherches et voir avec les anciens élèves comment cette période était perçue
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
« Comment fait-on la rentrée lorsque tous les élèves ont été arrêtés, parqués dans des camps, déportés vers une destination inconnue ? » (p. 21)
Commenter  J’apprécie          00
« La première manière de signaler la déportation d’un élève, c’est de ne rien écrire. » (p. 178)
Commenter  J’apprécie          00
« L’école doit bien ces quelques graines de souvenir à ses anciens élèves. » (p. 233)
Commenter  J’apprécie          00
« Comment parler des Juifs lorsqu’on est directeur d’une école laïque ? » (p. 95)
Commenter  J’apprécie          00
« Les bâtiments scolaires illustrent l’histoire de la République. » (p. 15)
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
autres livres classés : rechercheVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (10) Voir plus




{* *}