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EAN : 9782490501045
392 pages
Editions du Typhon (12/05/2019)
4.08/5   36 notes
Résumé :
Après une énième dispute avec son père - un universitaire à la vie austère, Jeremy fugue et arpente un Londres ravagé par les bombardements nazis. Seul et fauché, révolté contre un monde qu'il juge étriqué, il survit grâce à sa passion pour la musique.
Vissé à son piano dans un bar enfumé, Jeremy réchauffe les nuits glacées des êtres brisés tout en rêvant de devenir un grand pianiste. Un soir, il fait la rencontre de Percy, un jazzman noir américain. Une renc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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“J'ai été pianiste de jazz dans mon coeur avant d'en faire mon métier quand je m'en suis rendu compte que c'était possible”, c'est Jeremy Coleman qui confesse , lui à qui son père éminent professeur d'université avait prévu un futur académique tout tracé sans concession. Et c'est dans la seule forme de musique où la personnalité de l'interprète détermine tout, que Jeremy va y trouver refuge et salut. La rencontre avec Percy, un joueur de trombone noir américain, celui par qui il affirmera son talent de jazzman, scellera à jamais son destin de musicien.
Jeremy, Alfred son père et Eleanor sa tante devenue sa seconde mère à la mort de la sienne, sont les trois voix de ce roman choral qui se passe dans les années 40, en Angleterre, avec une incursion dans le Paris existentialiste de l'après-guerre. Trois voix qui racontent progressivement l'évolution de la vie de Jeremy, après sa fuite de la maison en 1942, à Londres . D'abord objectivement puis peu à peu, passionnément , à contrecoeur et instinctivement selon le caractère respectif de chacun, avec quelques lumières de tolérance pour atteindre, tâtonnant, le dernier refuge sain et sauf de la vérité. Trois voix qui montrent à quel point nous sommes étrangers les uns aux autres, même avec nos plus proches.
Coincé entre l'univers poisseux victorienne de l'époque et le monde du jazz en pleine renaissance, bien que rabaissé par une société rigide corsetée par l'aristocratisme, Jeremy fera fi des conventions sociales coupant les ponts du jour au lendemain.« J'ai choisi mon propre chemin, et il est différent du vôtre… » dira-t-il au père bouillonnant, qui considère la carrière de son fils comme banal et ignoble. Et c'est en anti-héros qu'il nous raconte son histoire, une ode à la créativité émancipatrice du jazz et au multiculturalisme, avec beaucoup d'honnêteté, de conviction et de passion.
Ce livre publié en 1962 en v.o. est intemporel. Une belle lecture que je dois à Laurence (diablotin0) que je remercie par cette occasion.
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Un roman qui , loin de me laisser indifférent , s'est avéré être une superbe découverte tant sur le plan du contenu que de la présentation du récit et le style narratif . Comment vous dire , je me suis enfoncé sans heurt , sans temps d'adaptation dans ce sublime récit d'une relation vouée des le départ au conflit entre un père professeur pour qui toute conduite morale ne peut trouver un sens qu'a travers l'étude des langues anciennes et un fils qui , au grand dam de son géniteur, semble vouloir se diriger vers des pistes beaucoup moins conventionnelles ,plus hasardeuses , le jazz , en l'occurrence , tout en se soustrayant aux obligations militaires de l'époque . le dialogue est impossible . La distanciation est inévitable, douloureuse , définitive, malgré les interventions aimantes de tante Eléanor , maman de substitution de Jérémy.
En donnant successivement la parole à Alfred , le pére , Jérémy , le fils et Eléanore , la tante , l'accent est mis trés intelligemment sur l'impossibilité intergénérationnelle à communiquer et , surtout , à se comprendre .
Une grande partie du roman est bien entendu consacrée à l'adaptation de Jérémy à un autre monde , pas forcément plus enthousiasmant que celui qui lui était programmé par le milieu familial , mais choisi et assumé . Un parcours bien cahotique dans Londres , après la guerre , avec ses amis Tim et Price , passionnés eux aussi , attachants et ...étonnants parfois, et même irritants . Une initiation . Pour moi , c'est , je l'ai dit , une belle découverte que ce roman , une histoire d'un " autre temps " , pas si éloignée, ni historiquement , ni socialement .
Un amour de la musique , aussi , du jazz plus particulièrement, mais attention , pas un sujet de nature à rebuter car si le " thème du jazz" est bien présent , il laisse vraiment la " part belle " aux personnages et à leurs extraordinaires tribulations .
Pour ceux qui voudraient en savoir plus je recommande vraiment la lecture de la " note des éditeurs " , courte mais explicite placée au début du roman . Vous en raconter plus ne saurait être que plagiat bien prétentieux et inutile de ma part .
Le livre ? Facile à repérer, une couverture orange occupée par un instrument de musique mêlé voire , emmêlé à un titre évocateur et brutal . Moche ? Oui . Dommage car le regard n'est pas trop " accroché " malgré l'aspect " flashy "
Allez . Lisez les toutes premières pages , la couverture est aussi moche que le contenu est brillant . Enfin , comme toujours , ce n'est que mon avis...
Par contre , là où je ne me trompe pas , c'est , chers amis et amies fidèles, en vous souhaitant un " très beau Noël 2021 " et en vous priant de bien prendre bien soin de vous .A bientôt " . Des livres sous le sapin ????? Pas très original , peut - être mais tellement délicieux. Je ne sais pas vous, mais moi , j'ai été vraiment très sage alors...Je vous dirai....
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C'est en parcourant les rayons de la médiathèque que j'ai été intriguée par le titre de ce livre puis intéressée par la quatrième de couverture. C'est une super trouvaille !!!
C'est un livre sur l'adolescence, sur l'émancipation, sur le jazz, sur les valeurs, sur les conflits générationnels, et c'est encore bien plus mais en aucun cas c'est lourd ou encore brouillon.
Face à ce genre de livres je suis toujours étonnée qu'il ne soient pas plus lus, plus connus et j'en arrive presque même à avoir envie de bouder les prix ou ceux qui sont médiatisés par loyauté pour ceux qui ne connaissent pas les têtes de gondole.
Ce roman polyphonique nous amène à entendre Jérémy, Albert et Eleanor, les trois personnages principaux.
Jérémy est un adolescent passionné par le jazz qui décide de quitter le lycée, là où il ne trouve plus sa place. " je me sentais une force nouvelle, comme si brusquement il mettait pousser des ailes. Voilà ce que devrait être l'adolescence ! N'êtes-vous pas de mon avis ? Des forces nouvelles, des ailes partout ! Eh bien, si vous êtes capable de l'admettre, et en même temps de comprendre ce qu'elle est réellement pour la majorité d'entre nous... un sentiment féroce."
Albert, c'est son père, professeur d'université menant une vie austère et blessé devant le choix incompréhensible de son fils. " je suis la figure traditionnelle et pathétique du père rejeté par son fils. du père qui a montré avec persévérance à son fils le chemin qu'il convient de suivre dans la vie, et qui brusquement, voit ce même fils disparaître à l'horizon en se riant de lui.".
Eleanor, est quant à elle, la soeur d'Albert qui jouera le rôle de mère auprès de Jérémy suite à la mort de sa propre mère.
L'auteur nous offre un livre au rythme du jazz. Chaque personnage à son chapitre, son solo mais chaque solo forme à tout sans oublier d'autres personnages comme Tim ou encore Percy qui viennent ajouter leurs notes essentielles.
C'est un livre majestueux que j'ai envie de relire ce qui est extrêmement rare mais il est tellement riche que je suis sûre que je découvrirai encore de nouvelles notes...
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Excellent roman dont je dois la lecture à Diablotino !
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser entendre ,il ne s'agit pas d'un thriller car la mise à mort,si tant est qu'elle se réalise,est symbolique.
C'est un roman aux multiples intérêts mais dont les deux axes principaux sont la difficulté relationnelle père/ fils et plus généralement les conflits générationnels,et la passion du Jazz. Une fois de plus je regrette de ne pas être scénariste car cette histoire serait splendide à porter à l'écran. Elle respire la vie et la passion en nous faisant ressentir toutes les émotions d'une vie. La complexité de l'adolescence,la soif de liberté,les errements,les découragements, l'apaisement,la capacité à accueillir l'essentiel.
Le roman se joue à trois voix. Celle de Jérémy ce jeune homme incompris de son père,celle d'Alfred, son père, professeur de Grec ancien dont la rigidité de la carapace semble empêcher tout espoir d'atteindre son coeur,et Eleanor,la tante qui a consacré sa vie à son frère et son neveu,en apparence toujours dans l'ombre.
Mais il y d'autres personnages dont le magnifique Percy, jazz man dont la rencontre avec Jérémy sera capitale,et Tim que je ne saurais d'écrire simplement parce qu'il peut offrir ce qu'il y a de plus beau tout en étant aussi un pantin sans consistance...
Quant au décors il est varié et passionnant. Si nous sommes la plupart du temps dans l'univers du jazz que ce soit à Londre ou à Paris où on pense croiser Vian entre deux bières, bien d'autres fenêtres s'ouvrent et se referment sur d'autres lieux et d'autres temps pour donner sens à la psychologie des personnages. L'enfance de Percy dans une Amérique ségrégationniste,les tranchées en 14/18 dans lesquelles Alfred laissera sa jeunesse, l'enfance austère de Jérémy...
Certes ce roman date de 1962 mais il n'est en rien démodé et passer à côté serait pire que de ne pas avoir une Rolex à 50 ans!
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Comment un tel texte n'est pas plus connu en France? Comment un auteur quasi classique Outre-Manche est quasi inconnu ici? Mystère.... Merci aux Éditions du Typhon de nous donner enfin à découvrir John Wain.
Associé au mouvement des « Jeunes hommes en colère » (mouvement de cinéastes et d'écrivains né vers le milieu des années 1950 dans une Angleterre révoltée, enragée et résolument à contre-courant d'un classicisme typiquement britannique), l'auteur a écrit une cinquantaine de titre et son oeuvre est considérée comme l'une des plus importantes de la littérature britannique.
« Et frappe le père à mort « est paru en 1962.

Vous avez surement grandi en pensant que la morale de vos parents n'était pas la vôtre ; nos enfants, normalement, ressentent aujourd'hui la même chose ; je crois que c'est ce que l'on appelle le conflit des générations.
En tout cas c'est bien l'état d'esprit de Jeremy Coleman en 1942. Son père est un professeur austère, féru de grammaire grecque et bardé de principes moraux rigides. Il ne peut que désapprouver la préférence de son fils pour la musique jazz par rapport aux études. Après une dispute, Jeremy s'enfuit de chez lui, disparaissant dans les bas fonds de Londres en temps de guerre, où il joue du jazz dans des boîtes de nuit tout en évitant la conscription.
« Et frappe le père à mort » est l'histoire de la rébellion d'un fils contre des valeurs morales et un mode de vie dans lequel il ne se reconnaît pas. Refusant le schéma d'une vie toute tracée, Jeremy affirme son droit à déterminer son propre destin.

La narration à la première personne, à partir de trois points de vue différents, met en relief l'impossible dialogue entre les générations, la confrontation de deux conceptions opposées de la vie et la volonté de réconciliation qui couve.

Imprégné de jazz, ce roman d'apprentissage est un chef d'oeuvre. J'en ai aimé l'histoire, la modernité du propos, la complexité des personnages et bien évidement l'écriture. Ce livre a reçu en début d'année le Prix Mémorable 2020, et « mémorable » est en effet l'adjectif idoine pour le qualifier.

Traduction de Paul Dunand révisée par les éditeurs
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Avez-vous remarqué que certaines périodes de notre vie finissent par ressembler, avec les années à de simples taches de couleur, s’imbriquant les unes dans les autres pour former un tout immuable, jusqu’à ce qu’un événement précis arrive et lui donne un nouvel aspect ?
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Bien qu'il ne m'ait rien dit, j'avais compris clairement, que pour lui, jouer ou écouter du jazz avait quelque chose de déshonorant, un peu comme la masturbation, et peut-être qu'il avait raison. A seize ans, tout ce qu'on fait ressemble à la masturbation, d'une façon ou d'une autre. Mais je n'allais pas tout laisser tomber, simplement parce qu'il désapprouvait ce genre de musique.
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Avoir toujours la trompette en tête, le trombone dans les basses, la clarinette dans les aigus et le saxo-ténor bourdonnant entre les deux, essayant de se frayer un passage, comme une abeille dans du chèvre-feuille – c’était devenu ennuyeux. Ellington avait été l’un des premiers à rompre avec cette tradition ; et Goodman, avec ses différents sextets, avait ouvert la voix aux petites formations ; mais notre ambition était d’aller beaucoup plus loin.
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Video de John Wain (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Wain
John Wain parle des "Amours de voyage" de A. H. Clough
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