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Mémoires du 1er valet de chambre d... tome 2 sur 1
Cremille (01/01/1969)
3.75/5   2 notes
Résumé :
Napoléon n'a jamais cessé d'être un objet de fascination. On parle de lui ; on le fait parler ; on interprète les énigmes de sa vie, où les faits éclatants ne sont pas toujours moins mystérieux que les points réputés obscurs. On sait tout de lui - et à peu près rien ; d'où, transparent et insaisissable, son mythe. C'est qu'il parle peu. Entendre sa voix, vivre au jour le jour dans l'intimité de l'empereur, assister à son lever, à ses colères, à son divorce, percevoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Je termine donc tout juste cette grande saga de l'empereur Napoléon, racontée comme si nous y étions par l'homme qui l'approchait au plus près, homme de confiance, son valet Constant Wairy. Constant aura été 14 ans au service de Napoléon : il nous raconte aussi bien la vie à Saint-Cloud ou aux Tuileries, le métier d'homme d'Etat de Napoléon, et dans ce second tome, il insiste davantage sur les campagnes militaires, lors desquelles il accompagnait Napoléon.

J'ai aimé le premier tome, mais ce second m'a paru plus intéressant, peut-être parce qu'on y devine l'imminence de la chute, et que Constant Wairy a su donner une force tragique au récit de ces trois dernières années avant l'exil sur l'île d'Elbe. Nous avions quitté l'Empereur à la fin du premier tome au moment où il divorce de Joséphine, voulant se remarier et avoir un héritier. La personne de Marie-Louise d'Autriche n'aura pas marqué le récit de ces "mémoires intimes" autant que Joséphine par sa personnalité généreuse, sa gaieté, son caractère aimant - bien que Constant ne dise pas pour autant de mal d'elle. Il est vrai qu'avant de passer au service de l'Empereur, il était attaché à celui de Joséphine.

Nous suivons Napoléon dans l'épopée de ces dernières années, la deuxième campagne d'Italie, la terrible campagne de Russie - ah ! ces pages sur l'incendie de Moscou, le passage de la Bérézina, la bataille de Leipzig... Curieusement, il ne mentionne pas Waterloo, et passe assez vite sur cette dernière année 1815, pétrie de soucis et sans doute de fatigues. Nous verrons la malchance s'accumuler à l'encontre des entreprises militaires de Napoléon, et, plus tristement, les trahisons se multiplier (comme celle de Joachim Murat, roi de Naples)... Dans les tout derniers chapitres, on sent que Constant veut surtout se dédouaner d'avoir "abandonné" l'Empereur, pour une complexe histoire d'argent donné puis redemandé par Napoléon (ou un de ses ministres). Toujours est-il qu'il reste fidèle à l'image du Grand Homme, indiquant avoir pris conscience de son importance avec l'éloignement. Comme dans le premier tome, il ne manque pas non plus de faire part de réflexions plus générales, sur les pauvres toujours victimes des guerres, sur les misères des soldats.

C'est vraiment un témoignage vivant et prenant que nous livre Constant Wairy sur la personnalité de Napoléon et l'ascendant qu'il avait sur les autres, ainsi que cette relation unique qu'il avait avec ses soldats. J'ai beaucoup aimé, et bien que je considère Napoléon avant tout comme un autocrate, j'ai saisi de lui des aspects personnels qui me l'ont rendu humain plus que mythique, et qui m'ont intéressée à l'histoire de cette période. Je mettrais 4,5/5 à ce tome-là.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
On ne comprend pas que des hommes se soient mis jusqu'à la bouche dans une eau chargée de glaçons, ramassant tout ce que la nature leur avait donné de force, tout ce que l'énergie du dévouement leur laissait de courage pour enfoncer des pieux à plusieurs pieds dans un lit fangeux ; luttant contre les plus horribles fatigues, éloignant de leurs mains d'énormes glaçons qui les auraient assommés et submergés de leur poids ; en un mot, ayant guerre, et guerre à mort avec le plus grand ennemi de la vie, le froid. Eh bien, c'est ce que firent nos pontonniers français. Plusieurs périrent entraînés par les courants ou suffoqués par le froid. C'est une gloire, ce me semble, qui en vaut bien d'autres.

Page 718.
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Quant à moi, je ne tairai point le sentiment pénible que j'éprouvai la première fois que je sortis dans Paris, et que je traversai les promenades publiques à mes heures de loisir ; je fus frappé de la quantité extraordinaire de personnes en deuil que je rencontrai , c'étaient des femmes, des soeurs de nos braves moissonnés dans les champs de la Russie, mais je gardai pour moi cette pénible observation.

Page 738.
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(...) Il [Charles Sulmetter, commissaire général de la police de Vienne] avait commencé par être premier espion de l'Empereur, et ce métier avait été profitable pour lui au point de lui faire amasser quarante mille livres de rente. Il était né à Strasbourg, avait commencé par être chef de contrebandiers en Alsace, et la nature l'avait merveilleusement organisé pour cet état comme pour celui qu'il exerça ensuite ; il le disait lui-même en racontant ses aventures, et prétendait que la contrebande et la police avaient ensemble beaucoup de points de ressemblance ; que le grand art d'un contrebandier était de savoir éviter, comme celui de l'espion de savoir chercher.

Page 546-547.
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L'introduction en France des marchandises anglaises était alors [septembre 1811] sévèrement défendue, toutes celles qu'on parvenait à saisir étaient brûlées sans miséricorde. De tout le système de politique offensive établi par Napoléon contre la tyrannie maritime de l'Angleterre, rien ne lui tenait plus à coeur que l'observation rigoureuse des décrets de prohibition. La Belgique renfermait alors beaucoup de marchandises anglaises, qu'elle tenait cachées avec soin, et dont chacun se montrait naturellement très avide, comme on l'est d'un "fruit défendu". Toutes les dames de la suite de l'Impératrice en firent d'amples provisions, et on en chargea plusieurs voitures, non sans crainte que Napoléon en fût informé et ne fît tout saisir en arrivant en France.

Page 651.
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C'est le duc de Dantzick qui le premier entra dans Moscou. L'Empereur ne vint qu'après. Il fit son entrée pendant la nuit. Jamais nuit ne fut plus triste : il y avait vraiment quelque chose d'effrayant dans cette marche silencieuse de l'armée, suspendue de temps en temps par des messages venus de l'intérieur de la ville, et qui paraissaient avoir un caractère des plus sinistres. On ne distinguait de figures moscovites que celles de quelques mendiants couverts de haillons qui regardaient avec un étonnement stupide défiler l'armée. Quelques-uns firent mine de demander l'aumône. Nos soldats leur jetèrent du pain et quelques pièces d'argent. Je ne pus me défendre d'une réflexion un peu triste sur ces malheureux, les seuls dont la condition ne varie pas dans les grands bouleversements politiques, les seuls sans affections, sans sympathies nationales.

Page 695-696.
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