AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,7

sur 473 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lorsque les soeurs Tanner (Emma 17 ans et Cass 15 ans ) disparaissent , c'est Abigail Winter , psychiatre qui suit l'affaire avec le FBI.
Aucune piste en vue: frustration...
Lorsque Cass , seule, réapparait sur le perron familial , 3 ans après, c'est encore à Abigail qu' on fait appel, pour démêler les fils inextricables de cette famille atypique.
Par des allers-retours incessants entre avant et après la disparition, l'auteur nous entraine dans une histoire envoutante, où les personnalités sont complexes , les liens familiaux bouleversés.
Perversion narcissique, parent absent et couard, beau-père, recomposition familiale , demi frère par alliance , soeurs , mensonges , manipulation : mettez tout ça dans un shaker ....
Tout ce que veut Cass , c'est que le FBI retrouve sa soeur.
C'est un roman très agréable à lire .
Et si on devine à peu prés, ce qui concerne Emma , je dirais que le plaisir n'en est pas amoindri, ce qui envoute, c'est le fonctionnement de cette famille, et la façon dont l'auteur distille lentement ses informations.
En ce qui concerne le dénouement final, j'aurais aimé qu'il soit plus écrémé , qu'on s'arrête à la révélation finale et pas sur ce que vont devenir tous les protagonistes , mais je chipote...
Un roman qui décompte les jours à partir de la réapparition de Cass, et porté par 2 voix , celle de Cass et celle de Abigail Winter , la psychiatre.
Ayez confiance , venez vous allonger sur le divan, le "décorticage" va commencer...
Commenter  J’apprécie          717
Je suis devenue très difficile en matière de thriller à énigme, car c'est la mode, la grande mode, et qu'il est compliqué pour les auteures et auteurs de renouveler un genre finalement très codé et limité. le plus dur, c'est la fin, l'explication du pourquoi du comment du grand mystère, et les masques qui tombent. le risque, c'est le grand n'importe quoi, le grand nawak, le grand guignol. Quant à moi, ce que je ne supporte pas dans un roman, c'est le mièvre et les clichés machistes sur les personnages féminins.
A partir de cela, je trouve que Wendy Walker s'en sort bien. Très bien , même. Deux soeurs disparaissent un soir de nuit sans lune. Une seule revient trois ans après. Où était-elle ? Que s'est-il passé ? Où est Emma, la soeur manquante ? En quoi cette disparition est-elle liée au climat toxique de la famille ? Telles sont les quatre questions qui sont tout de suite posées par la police et la psy, qui est depuis trois ans obsédée par l'affaire. Alors, on avance pas à pas, suivant les points de vue croisés de Cass, la revenante, et d'Abby, la psy. Impossible d'en dire plus sans spoiler.
Le plus intéressant et le plus travaillé, c'est l'écriture du récit et le dévoilement progressif, les pièces qui se mettent en place. A partir du mystère à dévoiler, l'auteure a tracé un décor intéressant : une île du Maine et une de ces banlieues cossues américaines qui nous sont si familières à présent, alors même qu'on n'a jamais vu sous nos latitudes l'ombre d'une pom-pom girl ou d'un joueur de football américain sexy et populaire...Ensuite, elle a centré l'affaire autour du personnage de la mother (no spoil, c'est dit tout de suite). Ca, c'est le côté psy. Ca m'a moins plu. Maman est méchante et narcissique. Elle a, comme on dit dans l'actualité brûlante, une "personnalité écrasante". Etranglons-la, et ce sera réglé...Bref. Les personnages sont donc, à mon avis, moins réussis et assez caricaturaux. Cependant, aucune mièvrerie.
En conclusion, je ne cacherai pas avoir dévoré le livre en deux jours, en éprouvant un énervement minimal. C'est donc, dans la veine des romans policiers à la mode, un excellent cru. Je le conseille donc, pour un bon moment de lecture très distrayante. c'est bien fait et intelligent.
Je remercie beaucoup les éditions sonatine et Babelio pour l'envoi de ce livre !
Commenter  J’apprécie          396

- Bonjour, vous êtes bien madame Abigail Winter ?
- Bonjour, et vous vous devez être Antyryia. Je vous en prie, prenez place dans le fauteuil ou dans le divan, comme vous préférez.
Plus à l'aise assis, je m'installe sur la chaise en face de la psychiatre.
- Alors, qu'est-ce qui vous amène ?
- Eh bien docteur, je crois bien que je souffre de violentes crises de narcissisme aiguë.
Le docteur Winter a écrit une thèse sur le cycle du narcissisme dans la famille, un sujet qu'elle connaît bien étant donné qu'elle et sa soeur ont longtemps vécu sous le joug d'une mère particulièrement toxique. Normalement elle travaille pour le F.B.I. mais elle a accepté de me rencontrer à titre exceptionnel.
- Qu'est-ce qui vous fait dire ça, Antyryia ?
- Eh bien, pour commencer, tous les matins, quand je me coiffe ou que je me brosse les dents, je me regarde dans le miroir.
- Et vous vous trouvez beau ? Vous vous sentez un peu comme la vilaine reine dans Blanche-Neige ? Vous parlez à votre reflet ?
- Euh non, pas spécialement.
- Est- ce que vous vous trouvez plus intelligent, plus instruit, plus travailleur, plus courageux, bref : meilleur qu'autrui dans quelque domaine que ce soit ?
- Non docteur, je dirais qu'en général je me situe dans la moyenne.
- Et êtes-vous prêt à démolir vos proches ou les membre de votre famille pour asseoir sur eux une forme de domination sans laquelle vous ne seriez rien ?
- Sûrement pas docteur.
- Alors comment diable êtes-vous parvenu à la conclusion que vous étiez narcissique ?
- Eh bien voyez-vous, je suis de temps en temps amené à écrire des critiques des romans que j'ai lus et il m'arrive parfois dans celles-ci de parler de moi, de rapprocher le livre d'une anecdote personnelle. Et il m'arrive également de me mettre en scène, de m'inventer une sorte de vie parallèle me permettant d'évoquer ma lecture sous un angle un peu différent. Et une gentille internaute m'a récemment écrit en commentaire sous une chronique rédigée le 09 octobre 2017 : "Quel blabla insipide, égocentrique, vous devriez vous faire appeler Narcisse." Donc vous voyez, c'est bien la preuve que je ne suis fasciné que par mon nombril. Comment y remédier ? Vous allez me soigner, hein, madame Winter ?
- Je vais essayer de vous aider en vous faisant prendre conscience que votre cas n'est pas si dramatique. Avec un traitement adapté, il y a encore un peu d'espoir.
Elle me tend alors le roman Emma dans la nuit, écrit par Wendy Walker. Je ne peux m'empêcher de sourire puisque non seulement j'avais beaucoup aimé Tout n'est pas perdu, le premier roman de l'auteure, mais en plus ce roman n'est censé paraître que dans quelques jours !
- Vous remercierez bien les éditions Sonatine et l'opération masse critique, c'est grâce à eux que vous allez pouvoir découvrir avant tout le monde l'enquête que j'ai menée au retour de Cassandra, après trois ans de disparition.
- D'accord, ça sera fait, mais quel est le lien avec ma pathologie ?
- C'est qu'elle vous paraîtra probablement très anodine lorsque vous aurez découvert les symptômes de la famille Martin, en particulier ceux de la mère, prête à tout pour être le centre d'attention.

* * *

Effectivement, ce roman est une plongée dans les eaux troubles d'une famille totalement dysfonctionnelle, pour ne pas dire malsaine.
Emma et Cassandra sont les deux filles d'une première union : Celle de Judy et de monsieur Owen Tanner qui a lui-même un fils : Witt.
Après le divorce, elles ont choisi ( mais avaient-elles réellement le choix ? ) de vivre avec leur mère, qui s'est remariée avec monsieur Martin. Qui a également un fils d'une précédente union : Hunter. Un frère par alliance donc, qui ne regarde pas de façon innocente la belle Emma, attitude qui ne semble déranger personne par ailleurs.
De cette famille, il sera amplement question tout au long du roman, au passé comme au présent.
En particulier cette mère odieuse et déphasée, avec laquelle il était impossible pour les deux filles d'avoir une enfance normale et heureuse, aussi confortable que puisse être leur situation matérielle.
"Notre mère n'aimait pas être notre mère. Elle voulait être notre amie."
"Elle était capable de s'occuper de ses enfants, mais ça ne l'intéressait pas."
"On passe de l'amour au dédain sans explication. de l'affection donnée en abondance sans raison, puis retirée sans motif."
Au summum du narcissisme, à s'en rendre malade si l'intérêt se détourne d'elle un seul instant, Madame Martin incarne la mère nuisible par excellence. Quitte à manipuler ses maris ou ses filles pour avoir l'inégalable sensation d'être la plus intelligente et la plus attirante.
Qui a littéralement besoin qu'on lui dise à quel point elle est extraordinaire.
Et son irresponsabilité aura bien entendu des conséquences sur l'équilibre d'Emma et de Cass, deux filles parfois en concurrence avec leur propre mère, qui grandiront dans des conditions déplorables pour pouvoir se construire.
Jusqu'à quel point le narcissisme de la mère s'est-il transmis à ses filles ? Est-ce une pathologie héréditaire ? Comment grandir dans ce genre de foyer sans conserver des séquelles ?

Mais Emma dans la nuit, c'est aussi et surtout l'affaire irrésolue de la disparition de ces deux soeurs, trois années auparavant, alors qu'elles étaient âgées de 15 et de 18 ans.
Jusqu'au retour de Cass.
Seule.
Alors elle racontera au FBI, et en particulier à la psychiatre Abigail Winter, tout ce qui s'est passé durant ces trois années, acceptant que sa mère soit présente à chacun de ses entretiens.
Elle est obsédée par le retour sa soeur aînée, et va tout faire pour qu'elle soit rapidement retrouvée.
"Il faut retrouver Emma ! Il faut qu'on la retrouve !"
Mais ce qu'elle va relater n'est qu'une version de ce qui s'est réellement passé, puisque le lecteur sait d'emblée qu'elle ne dit pas toute la vérité, et qu'elle a eu des années pour préparer son histoire.
"Il y avait un truc qui clochait dans l'histoire de Cass, celle qu'elle racontait et celle qu'elle taisait."
"Mais dire la vérité ne figure nulle part sur ma liste."
Même sa mère, avec laquelle la jeune femme semble avoir une relation très conflictuelle, semble convaincue qu'elle ment.
Son histoire, c'est celle-ci : Sa soeur, enceinte, s'est enfuie par peur de la réaction des siens et Cass a été amenée à l'accompagner.
Elles ont passé les trois dernières années sur l'une des nombreuses îles au large du Maine, emmenées par un couple qui semblait vouloir protéger Emma du courroux familial mais qui finalement s'est avéré davantage intéressé par sa grossesse.
Coincées sur l'île, il était en outre hors de question pour Emma de partir sans son enfant.
"Ici, les villages étaient nichés dans des anses et des criques aux contours déchiquetés, les ports étaient isolés, coupés du monde."
Il aura fallu trois ans à Cass pour trouver le moyen de fuir, d'enfin retrouver sa famille, et pouvoir désormais aiguiller les recherches des autorités afin qu'Emma et sa fille puissent être sauvées à leur tour le plus rapidement possible.
Mais son histoire est tellement parfaite...
Quasiment tout y est énuméré : le nombre d'heures, de jours entre chaque évènement. Son récit est tellement millimétré que la psychiatre - dont la voix alternera avec celle de Cass tout au long du roman - cherche à y distinguer le vrai du faux, se demandant à quel jeu joue la rescapée.
"Elle avait débité son récit d'une traite sans lever les yeux une seule fois."

Ce livre m'a fortement fait penser à l'excellent Comme un conte de Graham Joyce. Dans ce dernier, l'adolescente Tara frappait à la porte de chez elle après une disparition de vingt ans. Et son histoire était abracadabrante puisque l'explication de son absence impliquait un monde féérique duquel elle n'avait pas pu revenir plus tôt et dans lequel le temps s'écoulait différemment. Délire ou vérité ? En dehors de cette première similitude, les deux romans ont pour point commun l'intervention d'un psychiatre pour essayer de démêler le vrai du faux et de rétablir les faits tels qu'ils se sont réellement produits.

Emma dans la nuit commence relativement doucement malgré tout, et j'ai mis longtemps avant d'entrer réellement dans l'histoire.
Les histoires devrais-je dire puisque celle de l'île jouxte celle de la famille et les réflexions des enquêteurs.
Tout étant bien entendu lié.
"Notre histoire est le produit d'une recette compliquée qui exigeait chacun de ces ingrédients."
Wendy Walker prend tout son temps - un peu trop peut-être ? - pour que le lecteur soit intrigué et cherche à démêler par lui même la part de vérité contenue dans le récit de Cassandra. Et surtout, pour qu'il prenne conscience de ce que c'était que de vivre dans un climat familial aussi pesant.
"Quelle mère ferait un truc pareil ? C'est vraiment cruel. Sadique."

Davantage encore que l'énigme de la disparition des soeurs, ce sont les évènements qui se sont peu à peu produits chez les Martin qui créent progressivement un climat d'angoisse, une ambiance de plus en plus lourde. Prises une à une, ces petites anecdotes semblent n'avoir qu'une importance relative, mais mises bout à bout, elles créent un malaise grandissant, une impression de suffoquer. Et c'est tellement bien amené, avec un rôle précis pour chacun des membres de ce carcan familial, qu'on observe les mains liées l'évolution de chacun jusqu'à une implosion qu'on devine imminente.

Wendy Walker signe donc là un second roman qui confirme le talent dont elle avait déjà fait preuve dans Tout n'est pas perdu, sans se répéter malgré le rôle récurrent et primordial du psychiatre.
Elle confirme également qu'elle a une plume bien à elle, une écriture plus travaillée que celle souvent formatée que l'on retrouve aujourd'hui dans la majorité des thrillers psychologiques.
Quant au festival de révélations finales, si les lecteurs pourront en deviner certaines, bien malin sera celui qui aura réussi à reconstituer la suite d'évènements dans leur intégralité.

Et quant à moi, étant désormais convaincu de ne pas être touché si durement par le fléau du narcissisme, il m'arrivera encore de temps en temps d'oser parler à la première personne du singulier dans mes futures critiques.

Commenter  J’apprécie          3714
Deux soeur, Cassandra 15 ans et Emma 17 ans vont disparaitre. Que leur est il arrivé ? Fugue, enlèvement,…. ? le FBI ne sait pas, aucune piste n'a été privilégiée. Trois ans plus tard, une seule des soeurs réapparait. Mais où est Emma ? Que leur est il arrivé ? Cassandra va raconter une histoire mais Abigail Winter, psychologue médico légale au FBI émet quelques doutes. Elle s'interroge sur le fait que Cassandra ne dit pas toute la vérité et se demande bien pourquoi ?
J'ai immédiatement compris que j'allais avoir un petit coup de coeur pour ce roman. J'ai été happé dès le premier paragraphe : « Les gens croient ce qu'ils ont envie de croire. Les gens croient ce qu'ils ont besoin de croire. Peut être n'y a-t-il aucune différence entre les deux. Une chose est sûre, la vérité peut nous échapper, se dissimuler dans notre angle mort, être démasquée par nos préjugés, ignorée par nos coeurs affamés qui aspirent à la paix. Pourtant elle est là : il suffit d'ouvrir les yeux et de regarder. Encore faut-il faire l'effort de regarder. »
Je donne 4/5 car malheureusement tout le livre n'est pas du niveau de ce début de roman. L'intensité n'est pas maintenue, mais pas facile pour un auteur d'être au top du top dans un thriller psychologique.
Des éléments pouvaient m'apparaitre mal travaillés (comme l'attitude de la mère au retour de Cassandra) mais ils ont pris tout leur sens à la fin. Très bon travail sur la psychologie des personnages.
L'auteur aborde ici le cycle du narcissisme dans la famille. Il faut le reconnaitre cette famille est un « véritable nid de pathologies mentales »
Vous l'aurez compris ce roman m'a fait passer un agréable moment.
Commenter  J’apprécie          221
Si en apparence les deux soeurs Tanner âgées de 17 et 15 ans ne manquent de rien, elles souffrent pourtant d'un dysfonctionnement familial savamment entretenu par leur mère, dont le syndrome narcissique est la cause. Mais un soir, les soeurs disparaissent...

Trois ans plus tard, stupeur (!), Cass la cadette frappe à la porte de chez elle. Où était-elle ? Pourquoi sa soeur ne l'accompagne-t-elle pas ?

Avec maîtrise, l'ado à présent jeune femme, fait le récit de la séquestration dont elles ont été victimes. Retenues sur une île du Maine Cass réussit à s'échapper, laissant sa soeur Emma en proie à leurs geôliers. Ignorant la localisation exacte de l'île ou le nom d'une quelconque ville à proximité, Cass sème le doute sur la véracité de ses propos auprès du Dr Abigail Winter, la psychologue en charge de l'affaire depuis leur disparition. Intriguée par le récit et le comportement de cette dernière, la psy tente non seulement de saisir la personnalité de Cass, mais également celle de toute la famille.
Entre manipulations et faux-semblants, laissez-vous tenter par ce roman polyphonique magnétique où la disparition de deux soeurs jette le trouble sur une famille dysfonctionnelle...

Cette semaine, je vous emmène donc au pays du thriller psychologique avec le très bon Emma dans la nuit, de Wendy Walker, édité chez Sonatine. D'ailleurs, j'en profite pour susurrer quelques mots d'amour à cette maison d'édition qui pour moi, est une des meilleures du genre... JE T'AIME Sonatine !

Si en apparence les deux soeurs Tanner âgées de 17 et 15 ans ne manquent de rien, elles souffrent pourtant d'un dysfonctionnement familial savamment entretenu par leur mère, dont le syndrome narcissique est la cause. Mais un soir, les soeurs disparaissent...

Trois ans plus tard, stupeur (!), Cass la cadette frappe à la porte de chez elle. Où était-elle ? Pourquoi sa soeur ne l'accompagne-t-elle pas ?

Avec maîtrise, l'ado à présent jeune femme, fait le récit de la séquestration dont elles ont été victimes. Retenues sur une île du Maine Cass réussit à s'échapper, laissant sa soeur Emma en proie à leurs geôliers. Ignorant la localisation exacte de l'île ou le nom d'une quelconque ville à proximité, Cass sème le doute sur la véracité de ses propos auprès du Dr Abigail Winter, la psychologue en charge de l'affaire depuis leur disparition. Intriguée par le récit et le comportement de cette dernière, la psy tente non seulement de saisir la personnalité de Cass, mais également celle de toute la famille.

Dans un jeu de manipulation et de faux-semblants, ce roman choral addictif fera le bonheur des amateurs, confirmés ou non d'ailleurs, de thrillers psychologiques. Tandis que les contours de la vérité se dessinent, l'auteure laisse planer le doute et joue avec nos nerfs dans un va-et-vient distant. Avec ses personnages fouillés et attachants, Wendy Walker pose une intrigue efficace, mettant en lumière d'un point de vue clinique et familial, le trouble de la personnalité narcissique. Bien joué !

Pour qui ? Pourquoi ?
Si vous avez aimé Avant d'aller dormir, de S. J Watson ou encore Les apparences, de Gillian Flynn, ce roman est fait pour vous !
Friande de thrillers psychologiques, n'hésitez pas à me faire part de vos coups de coeur en commentaire, histoire d'augmenter ma PAL qui n'en a toutefois pas besoin... 😅

Lien Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=DKzGW9yjAks&t=5s

Lien : https://bookncook.over-blog...
Commenter  J’apprécie          210
Je remercie les Éditions Sonatine et Masse Critique pour l'envoi de ce livre.
Que je resumerai à pas mal du tout...Après Tout n'est pas perdu, le deuxième livre de Wendy Walker est bien meilleur que le précédent.
Le retour de Cass 18 ans, disparue il y a 3 ans avec sa soeur Emma 20 ans. Que s'est-il passé ? Où est Emma ? Où étaient-elles pendant 3 ans ?
Le retour de Cass ne passe pas inaperçu et déclenche des réactions diverses dans sa famille. Une famille recomposée faite d'un père faiblard qui a divorcé pour se marier avec Judy dont il aura Cass et Emma, elle divorcera pour se remarier avec M.Martin déjà père d'un ado, Hunter.
Le FBI entre en scène avec Abigail, la psy qui était chargée de l'enquête à l'époque de la disparition des 2 adolescentes et qui est bien plus proche des 2 ados qu'elle veut bien l'admettre.
Cass raconte à Abigail leurs enlèvements et leurs séquestrations sur une île, comment elle s'est échappée, et qu'il faut ailler sauver Emma toujours retenue sur cette île.
La famille de Cass et Cass se révèlent bien plus complexes que prévue. Tout n'est que manipulations et parties d'échecs dans cette famille. Chacun avance ses pions, met en place des stratégies, le seul but est de faire du mal aux autres.
La mère, Judy, est une mère castratrice mais version pour les filles, un personnage antipathique au plus haut point, manipulatrice, narcissique, seul son bien être et son aura ont de l'importance, peut importe les dommages collatéraux. Une mère à fuir de toute urgence. Emma et Cass ne réagissent pas de la même manière face à leur mère, l'une utilise les mêmes armes que sa mère et l'autre s'efface.
L'auteur à travers le regard de Cass, un regard actuel et passé, nous plonge dans cette famille toxique, manipulatrice, voire un peu malsaine. le personnage de Cass devient au fur et à mesure plus complexe et plus fin.
Ce deuxième livre est une réussite, un thriller psychologique bien ficelé, bien écrit, passionnant. On se laisse mener par le bout du nez par les manipulations de chacun et la partie finale est jouée de main de maître. Les mensonges les plus crédibles sont toujours ceux proches de la vérité
Je recommande ce livre, une fois ouvert je ne l'ai plus lâché.
Commenter  J’apprécie          180
Je pense qu'il y a deux sortes de livres. Ceux qui font tout pour vous bringuebaler, entre action et dépaysement, et ceux qui vous font vivre un voyage intérieur. Emma dans la nuit est à classer dans cette deuxième catégorie, en nous plongeant profondément dans la psyché de personnages, sans presque bouger de place.

Je laisse la parole à Wendy Walker, à travers les mots de l'un de ses personnages principaux :

« Je pense qu'il y a deux sortes de personnes : celles qui ont un cri à l'intérieur et les autres. Les premières sont toujours trop en colère, trop tristes ou elles rient trop fort, jurent trop, prennent des drogues ou ne tiennent pas en place. (…) Je ne crois pas qu'on naisse avec le cri. Ce sont les autres qui vous le mettent à l'intérieur, avec ce qu'il vous font, vous disent, ou ce que vous voyez faire ou dire. Et je ne pense pas qu'on puisse s'en débarrasser. Si vous n'avez pas le cri, vous ne pouvez pas comprendre ». Une traduction en mots du cri d'Edvard Munch.

Je pense qu'il y a deux sortes d'auteurs. Ceux qui effleurent à peine la psychologie des protagonistes et ceux qui vont tellement loin qu'on a l'impression de lire dans leurs pensées. Quand elles sont du genre dysfonctionnelles, c'est flippant (en même temps, la normalité, ça ne veut rien dire). J'ai beau adorer lire les thrillers psychologiques, j'ai rarement lu un auteur capable d'une telle empathie et d'une telle analyse.

Je pense qu'il n'est jamais facile d'écrire un deuxième roman, lorsque le premier a fait la quasi unanimité et a marqué durablement les lecteurs, comme l'a fait Tout n'est pas perdu. Même si j'ai trouvé ce second livre moins innovant dans l'approche, on y retrouve les mêmes qualités.

Deux disparitions. Deux soeurs de 17 et 15 ans. Retour de l'une d'elles, trois ans après. Intrigant. Je connais peu d'écrivains capables de tenir en haleine, d'imprimer un sentiment de malaise, sans faire appel à des scènes remuantes. Emma dans la nuit, ou l'art du thriller immobile, celui qui hypnotise, celui qui fait vivre au plus près les ressentis des personnages.

On pense souvent que l'immensité des continents est le plus grand des terrains de jeu. Il n'atteindra jamais l'infinité de la psychologie et des pensées humaines (et de leurs névroses).

L'auteure s'appuie sur un trouble psychologique rarement décrit dans les romans du genre. Un thriller domestique, avec des personnages qui pourraient être vos voisins. A la différence près qu'on est dans l'ambiance bien particulière et très américaine des familles sans soucis financiers. Mais pas sans tourments névrotiques.

Je suis, une fois de plus, bluffé par la capacité qu'à Wendy Walker de nous plonger dans les méandres de l'esprit humain, et de nous faire entrer dans l'intime. le livre ne ment pas, il déforme la réalité, nous fait interpréter les choses selon notre propre prisme, pour mieux nous la renvoyer en pleine face.

Parfois clinique, parfois avec des émotions exacerbées, Emma dans la nuit est une lecture prenante qui prouve qu'il va falloir compter sur Wendy Walker à l'avenir, quels que soient vos goûts littéraires.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
Commenter  J’apprécie          180
Acheté sous les conseils d'une youtubeuse que j'aime bien, je me suis lancée sans vraiment savoir tout ce que ce livre contiendrai. Et je ne suis pas déçue par ma lecture, même si, à mon avis, quelques passages auraient pu être évités, donnant ainsi plus de rythme au récit. J'ai eu l'impression d'avoir une très longue mise en place, et que tout se bousculait vers la fin... Mais pas assez pour gâcher mon plaisir de lecture. J'ai beaucoup aimé la pathologie traitée, sur laquelle je n'avais encore rien lu. Et c'est peut-être ce qui fait que cette lecture fut une bonne lecture. J'ai également beaucoup aimé le personnage d'Abigail, la psychologue qui travaille avec le FBI. Un personnage pas tout lisse, chez lequel on sent bien une histoire de vie tourmentée, sans trop entrer dans les détails. Bref, une bonne lecture et je suis très curieuse de lire ce qu'à fait d'autre l'autrice.
Commenter  J’apprécie          160
J'ai emprunté ce titre à la bibliothèque municipale pour mon mari, amateur de romans policiers. Je comptais qu'il le lise en premier mais il était occupé avec Mécanique de la chute de Seth Greenland, qu'il a d'ailleurs beaucoup aimé. Bref, j'ai commencé la lecture de ce titre, Emma dans la nuit, ne m'attendant pas à grand-chose. Ô surprise, j'ai été envoûtée par la voix de Cassandra Tanner, dix-huit ans, disparue du domicile familial avec sa soeur aînée Emma et qui réapparaît au début du récit après trois ans d'absence. Une histoire imbriquée avec celle d'Abigaïl Winter, psychologue médico-légale du FBI, qui avait enquêté sur les disparitions à l'époque, soupçonnant le rôle déterminant de la famille immédiate mais sans rien trouver d'incriminant pour pouvoir résoudre le mystère.
Une construction en plusieurs temps décortique les dessous d'une vie familiale qui se dégrade peu à peu sous l'emprise de la mère des deux adolescentes, personnalité narcissique remariée à un homme peu scrupuleux, dont le fils Hunter, plus âgé, distille sa toxicité auprès de tous. Un mélange explosif latent tout au long des pages qui défilent jusqu'à la finale détonante.
Finalement, cette lecture était pour moi!
Commenter  J’apprécie          140
Si comme moi, vous avez aimé « Tout n'est pas perdu », le premier roman de Wendy Walker, vous ne serez pas désorientés. En effet, pour ce nouvel opus, elle reste dans le même genre de littérature, le thriller psychologique. Elle a gardé la même recette dans laquelle elle utilise la complexité du cerveau et de la mémoire pour mieux nous manipuler.

Le récit est structuré en deux points de vue. A la première personne, on entre dans la tête de Cass, qui nous relate sa version de sa disparition. On suit aussi en parallèle les investigations de la psychiatre de la police qui cherche à retracer ce qu'il s'est vraiment passé. Au fil des pages, on comprend que la famille Tanner cache des faits et ne dit pas tout. Notre suspicion passe alors de personnage en personnage.
Les livres de Wendy Walker ont une particularité bien à eux. Tout au long des histoires, on sent que quelque chose cloche et qu'on est manipulé. On ne sait juste pas par qui et comment. L'autrice réécrit plusieurs fois les évènements passés grâce aux différents témoignages (ce qui donne des passages parfois un peu longs et redondants) et elle y distille des nouveaux éléments qui font avancer l'énigme. Progressivement, la vérité se précise mais on a du mal à mettre la main dessus. On reste alors sur le qui-vive, à l'affût du moindre indice qui pourrait nous donner les clés du mystère.

Pour ce deuxième essai, Wendy Walker a réussi à confirmer. Même si « Emma dans la nuit » est un cran au-dessous de son prédécesseur (moins original et plus tiré par les cheveux), il ravira les adeptes de ce genre. Si vous voulez vous faire balader, consciemment, jetez-vous sur cette histoire de famille qui vous embrouillera l'esprit et vous tiendra en haleine jusqu'à la fin.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
Commenter  J’apprécie          132




Lecteurs (1069) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2868 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}