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4,17

sur 620 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un roman envoûtant, où le lecteur sait dès le départ l'issue fatale pour cinq des six soeurs Chapel.
Mais le plaisir de lecture passera par cette ambiance des années cinquante aux Etats-Unis, cette vision terrible de la condition féminine, cette « folie » de la mère de famille, et cette pointe de gothique et d'esprits présents la nuit ou comme des prémonitions des événements funestes.
Je m'y suis retrouvée entre Betty et Blackwater, J'ai trouvé ce roman tout simplement superbe.
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Dans une grande maison victorienne du Connecticut, les soeurs Chapel sont six : Aster, Rosalind, Calla, Daphné, Iris et Zélie. Malgré leurs prénoms de fleurs, il pèse sur elle une terrible malédiction familiale. Si le père, fabricant d'armes, ne fréquente que des gens de son monde et s'enferme dans le travail. Leur mère, Belinda, est une femme hantée au bord de la folie. Si toutes les femmes de sa lignée sont mortes en couche, pour ses filles la mort va frapper avant, à savoir le jour de leur mariage. Les avertissements de Belinda, n'y changeront rien. Cependant, Iris, la quatrième de ses filles et la seule à croire à ses prédictions, se fera la promesse de survivre.

Un gros coup de coeur pour ce roman gothique envoutant aux accents féministes. On est vite absorbé par cette histoire teintée de fantastique qui finalement nous interroge sur la place des femmes dans les années 50. N'est-ce pas en effet plutôt une fin qu'un début, que de se retrouver enfermé, maitresse de maison sans perspective d'avenir autre que la maternité, dans l'ombre d'un homme ; renonçant à sa liberté et son indépendance ?
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Gros coup de coeur pour ce roman de Saraï Walker ! Histoire de famille maudite, conte macabre, roman féministe … le tout dans une ambiance sombre et gothique.
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Saraï Walker nous entraîne dans les années 50, en Nouvelle-Angleterre, dans une magnifique demeure victorienne où vivent les 6 soeurs Chapel. Chacune porte un prénom de fleur, consciencieusement choisi par Belinda, leur mère passionnée de botanique et un brin atypique. Pour elle, une malediction pèse sur les filles de la famille depuis plusieurs générations. Et alors que la vie des 6 soeurs semble être parfaitement réglée et que le mariage d'Aster, la fille aînée, approche à grands pas, Belinda annonce qu'un drame va venir frapper sa fille aînée si elle épouse Matthew.
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L'autrice nous parle ici de la vision de la femme à travers le prisme uniquement masculin des années 50/60, et de l'emprise que les hommes avaient sur les femmes. Elle nous invite dans un univers étrange, à l'atmosphère angoissante et légèrement fantastique.
Pour les soeurs Chapel, le mariage semble être la seule issue pour quitter la maison familiale. Malheureusement le destin tragique de la famille va les rattraper, les unes après les autres. Seule Iris, qui est l'avant dernière soeur, va échapper à ce destin en se plongeant dans l'art.
Un vrai page-turner ! Dès les premières lignes j'ai été embarquée tant par l'univers mystérieux que par le style. Une ode féministe pour la liberté et l'émancipation.
Vous l'avez lu ? Convaincu par d'autres nouveautés des éditions Gallmeister récemment ?
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Une ambiance lourde, mystérieuse mais oh combien intrigante surplombe ce roman. Un environnement clos que constituent la bâtisse victorienne des années 50 et les abords de Bellflower village pour contenir l'histoire de six soeurs. Ces soeurs issues d'une riche famille de fabricants d'armes, subissent ce qui ressemble à une malédiction, en effet elles se marient puis meurent une fois leur nuit de noces passées.
Pourtant le récit commence avec l'une d'elle, plus âgée, vivante, comment-à-t-elle réussi à survivre alors que ses soeurs, une à une succombent au destin ? D'ailleurs sont-elles toutes mortes ?
Cette histoire est lourde, de choses inavouées, de secrets mais par dessus tout d'amour, l'amour d'une mère, particulier mais indéniable. L'amour fraternel, solide comme un rocher et plus discret, presque invisible l'amour paternel pour ses filles sur lesquelles il ne semble avoir aucun contrôle. Sur la base d'une histoire gothique et mélancolique l'autrice parvint -avec son écriture qui se dévore au fil des pages- à tirer le roman vers un point de vue optimiste et attachant.

Suspens et attachant sont les maîtres mots pour ce livre !
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Dans les années 50, à quelques kilomètres de New York, vit la riche famille Chapel, qui a fait fortune en vendant des armes à feu. Cette famille vit dans une immense demeure victorienne entourée d'un parc et d'un jardin magnifiques. Dans la famille, il y a Belinda la mère accablée par le poids de sa naissance, marquée par le sceau indélébile de la mort en couches de sa mère. Cette tragédie se reproduit de génération en génération. Belinda vit avec cette malédiction et la certitude que la mort abattra sa main sur chacune de ses filles juste après leur mariage. Belinda a 6 filles : Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Iris et Hazel qu'elle surveille et met en garde, quitte à passer pour folle.
Et en effet, le sort va s'acharner implacablement sur chacune d'entre elle, dès lors qu'elles se marieront. Une seule s'en sort : Iris…Ayant fui, changé d'identité, affirmé sa personnalité et son talent, elle accepte de livrer son histoire, du moins celle de ces 20 premières années qu'elle avait jusque-là décidée d'enterrer. Elle nous raconte son histoire dans différents carnets qu'elle envoie à son avocate, sentant sa fin proche…
Ce roman est un véritable page-turner ! L'histoire tragique de ces jeunes filles est particulièrement prenante, l'ambiance gothique à souhait avec cette malédiction, cette mère qui entend des voix, ces fantômes et ses fresques murales étouffantes…En filigrane, on découvre également une part de l'histoire de la peinture féminine et féministe des année 50. On pense alors aux tableaux de Georgia O'Keeffe…
Ce livre est pour vous si :
- vous aviez aimé le film Les Noces rebelles avec Leonardo di Caprio et Kate Winslet d'après le roman de Richard Yates La Fenêtre panoramique
- vous aimez le mystère, les fantômes, les pressentiments, l'inexplicable...
- vous aimez la peinture de Georgia O'Keeffe.
Vous cochez toutes les cases ? Alors plongez dans cette lecture terriblement addictive que j'ai adoré !
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Les voleurs d'innocence

Les soeurs Chapel. Six soeurs aux noms de fleurs. Filles du plus grand fabricant d'armes des Etats-Unis, avec un destin qui parait déjà tout tracé: mariage, maison, enfants.
Mais le sort en a décidé autrement. le sort ou l'héritage maternel empreint de mort ?

Nous jonglons entre mysticisme, folie et pragmatisme. La frontière entre tous est mince, au lecteur de choisir quoi et qui croire.
Phénomènes paranormaux, folie maternelle ou spiritisme?
C'est dans cette ambiance que nous évoluons tout du long de notre lecture. A une frontière. A chaque chapitre son lot de doutes , de questions et de frissons (#vanélapeureuse , vous commencez à connaître mon courage légendaire 🙈)

Mais derrière tous ces mystères se cache un roman purement féministe où les hommes sont des loups pour la femme et surtout pour les soeurs Chapel qui doivent les fuir pour leur survivre.

Ce roman est tout ce qu'il me fallait. Flippant mais pas trop, féministe mais pas trop. Et beaucoup de mystère!
Un profond respect et attachement s'est créé pour Iris, notre narratrice. Une femme forte et assumée malgré toutes les épreuves endurées. Une réelle admiration, je serais moi-même devenue folle devant tous ces phénomènes inexpliqués.

Ne vous laissez pas impressionner par le nombre de pages, il se dévore !
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Aster, Rosalind, Calla, Daphne, Iris et Hazel. Ce livre est l'histoire de ces six jeunes filles aux prénoms fleuris, mais ne vous laissez pas tromper par le faste du "gâteau de mariage", la somptueuse maison victorienne qu'elles habitent, l'opulence n'empêchera pas la malédiction qui menace de s'abattre sur les soeur Chapel.

Pour les membres de cette famille aux allures rurales et sauvages malgré la proximité de New York, il n'y a qu'une façon de quitter cette "île déserte" loin de toute agitation : le mariage, seul moyen de fuir enfin, qu'importe le prétendant.

Seulement, la mort mystérieuse, sans cause médicale plausible, qui suit le jour du mariage de la soeur aînée, puis de la deuxième, ne semble pas être une tragédie à prendre à la légère. Les prédictions de l'âme torturée de Belinda, leur mère, ne sont donc pas à prendre à la légère, qu'importe les fantômes du passé qui la hante, les souvenirs de la torture de chaque naissance, précédée d'une odeur de rose indélogeable non plus.

Ces fleurs douces et délicates, colorées et lumineuse, mais bientôt qui commence à faner, non pas de vieillesse mais de trop de désespoir et de tristesse.

Que reste-t-il : s'enfuir, se réfugier dans l'art, sombrer dans la peur éternelle, refuser l'amour à jamais, se laisser emporter par la malédiction, ou qu'importe le prix et tenter de la braver...
Peut on se purger de sois même? Vivre dans un monde où pour une femme, dire la vérité et synonymes de folie, au milieu de ces hommes insignifiants qui prennent ce qu'ils désirent, seulement soucieux de ravir quelques fleurs...

Un livre profondément féministe, aux accès sombres et ténébreux, une lutte contre la vie elle-même, épineuse et empoisonnée, un grand roman aux airs qui j'espère vous ravira autant qu'il m'a envoûté.
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Un grand roman pour 7 femmes, 6 soeurs et une mère. 6 soeurs grandissant dans un gâteau rempli de cadavres. Les cadavres de l'industrie de l'armement dont le père en a tiré sa fortunes.

Dans ce roman gothique, on découvre Iris, l'avant dernière soeur de la famille Chapel. C'est elle qui va nous raconter la malédiction de sa famille et sa vie aussi. Une vie passionnante qui pourrait bien vous empêcher de dormir. Non pas par leur horreur mais par leur intensité. Ce roman est intense et l'histoire des soeurs Chapel est tristement passionnante.

J'ai adoré lire ce roman et j'ai aimé chaque soeur qui au font sont chacune la part d'une seule femme. On est toutes un peu Aster, ou toutes un peu Zélie. Chacune des soeurs représente une part de la personnalité de chaque femme je trouve.
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le roman s'ouvre sur une artiste peintre vieillissante, vivant recluse au Nouveau Mexique sous un nom d'emprunt. Lorsqu'elle est approchée par une journaliste qui tente de percer sa véritable identité et les sombres secrets qui entourent son passé, on pense un peu à l'amorce du "Treizième conte" de Diane Setterfield. Mais là où le personnage de Vida Winter se confiait de son plein gré à la biographe invitée sous son toit, celui de Sylvia Wren se claquemure encore un peu plus dans sa maison, fuyant les courriers de la reporter en même temps que les souvenirs qui resurgissent. Souvenirs qu'il faut endiguer ou contrôler d'une façon ou d'une autre : tels des spectres vengeurs d'avoir été tenus à distance trop longtemps, ils viennent tambouriner chaque nuit à sa porte, espérant se frayer un chemin à l'intérieur. La solution prend la forme d'un carnet où la narratrice va pouvoir confier sa mémoire, coucher sur le papier sa vérité : celle des filles Chapel et de leur seule survivante. Une histoire de princesses qui attendent dans leur tour d'ivoire que leurs princes charmants viennent les cueillir (dans tous les sens du terme possibles – car n'ont-elles pas toutes des noms de fleurs ?). Une histoire qui ressemble à la parfaite image d'Épinal des années 1950, à l'atmosphère poudrée et aux couleurs saturées du Technicolor. Une histoire, l'autrice ne le dément pas, qui prend lentement la tournure d'un conte à la Sarah Winchester, cette célèbre veuve aux talents de spirite qui avait fait bâtir une maison monstrueuse pour y abriter les fantômes des victimes de la carabine inventée par feu son époux.


Des fantômes ? Il y en a assurément dans cette histoire, bien qu'ils prennent souvent des contours flous. Ceux des souvenirs qui nous hantent, ceux des mensonges qu'on feint d'ignorer et ceux des désirs qu'on combat aussi ardemment qu'ils nous brûlent. Des spectres, il y en a aussi : en songe, sous la forme d'une robe de mariée portée par un mannequin sans tête, comme un funeste présage de ce qui attend les filles Chapel. Des spectres comme ceux que Belinda prétend voir entre deux crises de folie dans le boudoir où elle passe ses journées comme ses nuits. Au croisement de ces éléments d'une inquiétante (mais délicieuse) étrangeté qui donnent toute sa saveur à ce roman, "Les voleurs d'innocence", conte sociétal aux accents gothiques, narre ainsi l'étrange histoire de filles que le mariage – et surtout la nuit de noce – voue à une mort quasi-immédiate, aussi spectaculaire que brutale.

Adoré de nombreux lecteurs, ce deuxième roman de Sarai Walker en a aussi laissé perplexes de nombreux autres : 600 pages et aucune explication quant à la cause réelle de ces morts pas plus qu'à l'origine de cette prétendue malédiction. Mais est-il nécessaire de savoir ? "Pique-nique à Hanging Rock", autre bijou gothique aux accents féministes, a montré que non, bien au contraire. En ne révélant rien des rouages à l'oeuvre (car, après tout, la vraie vie le fait rarement, nous laissant face à des éléments ou des signes qu'on s'échine toute notre vie à interpréter, en vain), l'autrice déporte les enjeux et l'intérêt de son roman ailleurs : non pas sur la scène d'une quelconque cohérence dramatique, mais vers une réflexion plus large, un espace où tout un chacun pourra projeter ses propres interrogations.

Car qu'il s'agisse d'un mauvais sort jeté par quelque esprit mort au champ de bataille sous les tirs d'une Chapel ou de l'accomplissement aussi implacable d'une prophétie auto-réalisatrice, le résultat n'en est-il pas tout aussi glaçant, voire plus ? Les symptômes des jeunes filles dans leurs derniers instants avant le trépas évoquent d'ailleurs furieusement l'hystérie selon ce bon vieux Sigmund Freud, nous invitant ainsi à envisager la possibilité d'une interprétation psychanalytique. Dans un monde et une époque gouvernés par les hommes où la femme est sans cesse objectivée, quels échappatoires lui reste-t-il, si ce ne sont la mort ou la folie ? Une brèche, peut-être, subsiste encore, celle de fuir et réinventer sa vie.

En bref : Conte gothique hanté par les fantômes réels et les spectres métaphoriques, "Les voleurs d'innocence" mêle l'atmosphère poudrée des années 50 américaines au goût de cendre qu'a laissé la guerre derrière elle. Ajoutez-y celui du sang des filles Chapel, symbole d'une condition féminine vouée à une totale abnégation, et vous obtiendrez cet étrange et fascinant roman, au croisement de "La maison aux esprits" d'Isabel Allende et d'un livre de Shirley Jackson. Venimeux et captivant.
Lien : https://books-tea-pie.blogsp..
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Voilà un roman envoutant, flirtant avec le fantastique.

L'histoire se décompose en trois parties, précisément datées : 1950/51, 1957 et 2017. Elle est racontée par Iris, l'une des soeurs Chapel. Elle est témoin de tous les évènements dramatiques survenus dans sa famille, et elle les écrit dans des carnets bleus. Etant également partie prenante, elle saura nous décrire tous les sentiments et les ambiances qui entourent cette histoire.

Car l'atmosphère est ici très importante et personnellement, j'ai souvent pensé à "Virgin Suicide" (le film de Sofia Coppola) et à la saga "Blackwater" pendant ma lecture (mais ce n'est que mon ressenti...)

Il y a d'abord cette grande maison victorienne, surnommée "le gâteau de mariage", ce qui donne une idée de l'architecture surchargée du bâtiment. On y demeure, mais y vit-on vraiment, entre ses multiples ailes et ses différents jardins, ses meubles anciens et ses peintures sur les murs?
Et puis il y a la famille Chapel, riches industriels, fabricants d'armes. En 1950, tous les jeunes hommes revenus de la guerre ne jurent que par ces fusils. de fait, la mort plane toujours plus ou moins au-dessus de la famille, qu'elle en soit victime ou qu'elle la provoque. C'est aussi une famille suscitant bien des questions, restant en marge de la bonne société et fuyant les mondanités. Les six filles vivent difficilement cette situation, et restent persuader que seul le mariage les sortira de cette prison dorée.

L'auteure nous embarque ainsi dans une histoire familiale entre gothique et poésie, les fleurs et les drames étant omniprésents. La malédiction issue de Belinda, la mère, est balayée d'un revers de main par les bien-pensants de l'époque. Ses craintes quant aux mariages de ses filles sont vues comme preuve de sa folie. Et ce qui devait arriver arriva, malgré tout, malgré Iris qui cherchera à sauver ses soeurs, sourdes aux signes. Car "c'est quoi la vie, sans amour"?

Véritable page-turner, ce livre est aussi bien une saga familiale qu'une intrigue palpitante au suspense bien mené. Si la condition de la femme dans les années 50 aux Etats-Unis est largement décrite et dénoncée, on appréciera aussi le côté fantastique de ce roman envoûtant à souhait. J'ai vraiment apprécié cet aspect gothique, permettant au roman de sortir des clichés déjà lus dans d'autres ouvrages. de plus, l'écriture fluide et précise de l'auteure est très agréable à lire.

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