Tallowwood

Bon, je me débarrasse du côté désagréable tout de suite : c'est quoi cette maison d'édition qui se permet d'éditer un roman sans relecture ? Des mots manquants, des accords partis visiblement s'accorder ailleurs (sans doute avec les mots manquants), l'utilisation au petit bonheur la chance du participe passé et de l'infinitif (sur un malentendu, qui sait, ...). Apparemment, une nouvelle version a été éditée en 2022, mais j'ai celle de 2021, dommage...

Et d'autant plus lamentable qu'une fois de plus, N.R. Walker nous a écrit une petite pépite : ce roman est tout ce que j'aime, un savant mélange de suspens, d'enquête policière, de cold case, d'australie, de tension à la fois sexuelle et meurtrière, de romance, de slowburn, d'amour, de famille, d'animaux, d'une pincée de surnaturel, de culture aborigène, de "super je fais moi même mon enquête tout en lisant", de "mais n'y va pas, tu sais aussi bien que moi que c'est un piège", j'en passe et des meilleures...

Je ne vais pas m'étaler sur la trame du roman, trop largement dévoilé par le résumé, mais quelle enquête ! Un cold case qui traine depuis près de 10 ans et qui finalement se dénoue en quelques jours, à partir du moment ou August et Jacob se rencontrent. Dès la première page, j'ai été captée, scotchée à ma liseuse, incapable de la lâcher, obsédée que j'étais de savoir ... le suspens et la tension montent doucement, quand peu à peu les cartes se dévoilent, tout comme nous voyons August revenir peu à peu vers la vie, vers l'envie. J'ai adoré l'évolution des rapports entre Jake et August et la façon dont le premier apprivoise le second, la façon dont il abat doucement ses murs, semblant instinctivement comprendre comment il fonctionne. J'ai bien sûr eu un gros coup de coeur pour Scarlet (normal...) et j'ai aimé la façon dont l'auteur a mêlé le folklore des kookaburras à l'histoire de Jake. Les parents de Jake et tous les habitants de cette petite ville ont aussi leur importance et ne se contentent pas de faire de la figuration.

Encore une fois, un carton plein pour NR Walker, qui est définitivement l'un de mes auteurs favoris.

Le roman en lui-même est intéressant : une série de faux-suicides, une petite ville, un enquêteur éminemment blessé, un nouvel amour peut-être et un tueur en série. Il se lit bien et N.R. Walker est une auteure que j'apprécie.
Le bémol maintenant concerne la version française. Je n'ai pas lu la VO cette fois donc je pars du principe que le traducteur a fait son boulot. Par contre la maison d'édition n'a visiblement pas pu engager un relecteur pour les coquilles et surtout ce qui m'a le plus agacée et m'a gâché ma lecture, l'absence SYSTEMATIQUE de la double négation qui est pourtant une règle assez commune en français dans TOUS LES DIALOGUES. Je sais que le langage parlé n'est pas forcément le même que le langage oral mais trop c'est vraiment trop. Et les fautes aussi sont courantes : "Une famille que quelqu'un a commencé à décimer, l'un après l'autre, en faisant passé ça pour des suicides " (Chapitre 8), "çui-ci" au lieu de celui-ci, les "y a" au lieu de "il y a"... Est-ce pour donner un côté arriéré et local pour l'anglais version australienne? Dans ce cas ce serait extrêmement méprisant pour l'auteure qui mérite certainement mieux.
Bref un relecteur / correcteur n'est jamais un mauvais investissement, de même qu'une ligne éditoriale claire.
Désolée d'avoir assez peu parlé du livre qui méritait certainement bien mieux.

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Alors là on parle d'un coup de coeur bon à la fois avec NR Walker c'est presque garanti
On a une histoire super bien ficelée, assez tarabiscotée pour qu'on ne se doute de rien
Les personnages sont humains dans leurs bons et mauvais côtés ce qui fait qu'on les aime d'autant plus
Un décor (l'Australie) qui donne envie de voyager