J'avais participé à la beta-lecture de ce roman court de science-fiction il y a quelque temps déjà. C'est toujours un plaisir de voir un livre qu'on a suivi depuis ses débuts prendre vie! J'ai profité du Printemps de l'Imaginaire Francophone pour le sortir de ma PAL et me replonger aux côtés d'Aydern dans l'exploration spatiale des anneaux d'Arktus. Je l'ai dévoré en une journée ! La couverture représente parfaitement ce roman qui nous emmène au fin fond de l'espace à la découverte d'une étrange planète.
Aydern a été condamné à perpétuité. (Mal)heureusement pour lui, l'Agence d'Exploration Spatiale le recrute (sans lui demander son avis) pour partir en mission spatiale et ainsi tenter de racheter des années de liberté… s'il revient. Dans une frégate remplie de prisonniers, on aurait pu croire que l'ambiance serait à la révolte, c'est cependant sans compter sur Larka, l'intelligence artificielle qui règne sur le vaisseau et qui n'hésite pas à faire des exemples des détenus les plus récalcitrants. En quoi consiste leur mission ? Seul Larka le sait, mais n'en dévoile rien…
On suit le protagoniste Aydern, détenu plutôt calme et solitaire, dans ses tâches à bord de la frégate Prospect. Chaque prisonnier se voit attribuer une tâche par Larka, qu'il se doit de réaliser même s'il n'en comprend pas le but, sous peine d'attirer les foudres (souvent mortelles) de l'IA. Aydern se voit d'ailleurs attribuer principalement le nettoyage des tas de cendres, anciens détenus n'ayant pas suivi les ordres à la lettre. Il aura l'occasion de se rendre une fois en mission extérieure, sur le premier anneau d'Arktus, et cette petite excursion va tout changer…
J'ai beaucoup aimé le voisin de cellule d'Aydern, Agastol, un des seuls prisonniers à oser dire ce qu'il pense. On a l'impression qu'il n'est pas seul dans sa tête, que la folie l'habitait déjà avant de partir. Il est celui qui amène une touche d'humour (souvent noire) bienvenue ! Un personnage fascinant, à plusieurs facettes, qui va beaucoup évoluer au fil du récit.
L'AES n'est pas la plus fiable des agences spatiales : voulant toujours procéder au moindre coût, elle mise sur un équipement qui date et fait des économies sur le matériel et le personnel. Il n'y a aucun gardien humain sur le vaisseau, l'AES fait entièrement confiance à Larka, IA codée par des développeurs indisciplinés, pour mener l'expédition à bien, ce qui n'est pas la meilleure des options.
J'ai adoré Larka, personnage machine tout puissant assez ambivalent. Bien que ses comportements soient programmés et calculés, on a parfois l'impression qu'il ressent des choses comme l'empathie, le doute, la confusion… Quand il s'adresse à Aydern, on a presque l'impression qu'il veut devenir son ami, son confident. Et puis, il détruit cette sympathie qu'on vient tout juste de construire en prenant des décisions froides et insensibles. Un protagoniste duquel on ne sait jamais à quoi s'attendre et qui m'a surprise plus d'une fois !
On va découvrir l'environnement et l'histoire d'Arktus au travers de missions d'exploration (avec un taux de réussite plutôt variable), d'analyses et de récupérations de données. Une planète dont on explore uniquement les anneaux (l'astre ayant été majoritairement détruit), mais à la flore et à la faune plus que surprenante…
Un roman de S-F court, mais intense : un vaisseau emporte des prisonniers en mission spatiale, contre leur gré. Une expédition menée par une IA consciencieuse du travail bien fait, quel qu'en soit le prix. Une planète étrange au sombre passé et aux anneaux peuplés d'une faune et d'une flore étonnante… Une très chouette lecture que j'ai dévorée et que je vous recommande !
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