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EAN : 9781575062303
413 pages
Eisenbrauns (01/01/2012)
5/5   1 notes
Résumé :
Edition des essais complets de David B. Weisberg. L'auteur se passionna pour l'assyriologie quand il était "undergraduate" à l'Université de Columbia. Doté déjà d'un solide bagage hébreu, il comprit qu'il lui fallait en assyriologie une démarche d'immersion pour son "graduate program" et il s'inscrivit à Yale pour cela. Il se concentra sur la dynastie chaldéenne de Nabuchodonosor et sur la dynastie achéménide de Cyrus le Grand. La carrière de D. B. Weisberg fut lanc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le savant assyriologue David Weisberg mit lui-même au net, peu de temps avant sa mort, cette collection d'essais publiés pendant toute sa carrière universitaire, de 1965 à 2009. Ses textes, articles et contributions sont courts, précis, et ne manquent jamais leur cible, sans jamais s'égarer ni jargonner. Pourtant, les sujets peuvent effrayer le profane : par exemple, cette discussion à partir d'une tablette néo-babylonienne sur la question de savoir si un tel est réellement affranchi de sa servitude ou non (ce qui oblige à revoir la terminologie de la citoyenneté), ou bien cette étude sur les accents de psalmodie inhabituels dans le texte hébreu de la Bible. Malgré ces sujets apparemment arides et très pointus, l'auteur intéresse, attrape son lecteur non spécialiste et finalement, le conduit à sa conclusion sans peine ni ennui.

Un autre point mérite d'être souligné. Il n'est pas fréquent que ce genre de livre - destiné à un public restreint - fasse en même temps, sans qu'on y pense, le portrait d'une personnalité. David Weisberg est un savant en deux domaines qui ne sont plus aujourd'hui si étroitement liés : la science assyriologique (sa spécialité est l'époque babylonienne tardive, du dernier empire à l'époque perse), et la science de la Bible et du judaïsme. Non seulement il tient la balance égale entre les deux, mais il ne manifeste pas dans le domaine biblique et juif cette arrogance post-moderne que l'on rencontre chez certains archéologues médiatiques israéliens et chez des professeurs de "déconstruction" systématique, dont il voit clairement les motivations. Les savants post-modernes n'ont que mépris pour les sociétés anciennes qu'ils étudient du haut de leur supériorité et de leur absence supposée de préjugés. Il faut mentionner enfin sa dernière partie, "Critical Self-Reflection", où il souligne, en analysant le cas de Friedrich Delitzsch, les dérives d'un grand savant allemand du tournant du XIX°s que l'idéologie a aveuglé.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Sur l'épopée babylonienne de la Création, Enuma Elish.

Brichto observa que nous, modernes, ne manquerions pas de reconnaître l'emploi du langage poétique et de son éloquence quand il est utilisé par un de nos contemporains. Mais en ce qui concerne les récits de la Création ... l'immense majorité des savants pense que même les gens cultivés qui lisaient ces histoires dans l'Antiquité, les prenaient au pied de la lettre. Nous pensons, comme lui, que le langage mythologique de l'Enuma Elish doit être pris figurativement et non littéralement.

(...) "Les métaphores protéennes - de Tiamat comme une masse d'eau informe, un dragon bipède la gueule ouverte, très humain dans ses accès de tendresse, sorcier redoutable par ses incantations ; de l'Apsu, une masse d'eau, lui aussi, berçant sur ses genoux le vizir Mummu comme un petit enfant, l'embrassant dans le cou, mais aussi un père et un ogre qui préfère étrangler ses enfants plutôt que de les langer - ces figures sont aussi absurdes que sottes, inventées par l'auteur, et non l'héritage sanctifié par une tradition religieuse antique."

Pourquoi, se demande-t-on, le poète de l'Enuma Elish recourt-il à des symboles aussi étranges et extravagants pour décrire ces êtres surnaturels ? Brichto affirme : "Se pourrait-il que ces figures grotesques soient le signe d'un comportement irrévérencieux envers les dieux ?" Il ajoute ailleurs : "Ce que nous suggérons, c'est que peut-être un millénaire plus tôt, à Babylone, un génie se sevra lui-même de la foi païenne où il avait été nourri..."

Les essais "Le récit babylonien du Déluge en tant que critique du paganisme" et "Le Déluge de Noé et d'Utnapishtim : comparaison." sont aussi très intéressants. Un élément humoristique, une touche de "nonsense" pourraient servir à comprendre ces textes : "Une arche en forme de cube : l'absurdité de cette architecture nautique est la clé du dessein global de l'auteur." La "vivacité de bande dessinée" nous montre que tous ces thèmes faisaient l'effet d'un dessin animé, que nous lisons littéralement.
(...)
On ne peut manquer de souligner, en étudiant les relations de l'assyriologie avec les études bibliques, le raffinement des cultures païennes entourant Israël et leur influence sur lui. Et on ne peut manquer de voir aussi le caractère avancé de la société des temps bibliques et son effet sur les peuples environnants. On peut espérer voir les deux en reconnaissant à ces anciennes cultures deux caractéristiques qui font le meilleur de la nôtre : un esprit ouvert et le sens de l'humour.

pp. 116-118
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Les bibliothèques royales comprennent celle d'Assurbanipal, roi d'Assyrie (668-627 av.J.C.) dont la capitale, Ninive, s'enorgueillissait d'une grande bibliothèque, et celle de Ptolémée II Philadelphe (285-246 av. J.C.) qui fonda la grande Bibliothèque d'Alexandrie.
En examinant le concept de "flot de la tradition" en Mésopotamie, A.L. Oppenheim évoque la bibliothèque d'Assurbanipal en ces termes : "Il se trouve que le dernier grand roi d'Assyrie, Assurbanipal (668-627 av.? J.C.) parvint à rassembler à Ninive ce qu'on peut appeler à bon droit la première bibliothèque systématiquement collectée dans le Moyen-Orient ancien..."

p. 67
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