J'adore les livres d'
Aurélie Wellenstein. le fait qu'il y ait toujours une part de frustration (du moins pour moi) à la fin de ses romans, contribue bizarrement à la quasi-vénération que je voue à cet auteur depuis que j'ai lu «
le roi des fauves ».
Et «
Les loups chantants » ne fait pas exception à la règle.
Ce roman mêle parfaitement réalisme et fantasy, au point que, pendant un moment, je me suis demandé si les éléments de fantasy ne relevaient pas simplement de l'imagination des personnages, exacerbée par les superstitions de leur peuple.
Dès les premières pages, nous sommes plongés dans la neige, le froid et le blizzard. le peuple Yuri, Kira et Anastasia, les trois principaux protagonistes de l'histoire, a un rapport compliqué avec le blizzard.
D'un côté, ils le redoutent mais d'un autre, ils semblent le considérer comme une protection indispensable contre ce qu'ils appellent les monstres de l'hiver.
Kira fait partie des gardiens, qui utilisent la magie pour protéger le village du blizzard et de ce qu'il contient. La plus grosse des menaces est la présence des loups psychiques : des loups qui traquent leurs proies en s'infiltrant dans leurs pensées, les attirants à eux par le biais de rêves et de promesses.
Quand Kira est bannie, accusée d'être maudite, Anastasia, une amie qui fait des études à la capitale et qui rejette en partie les croyances ancestrales de son peuple, et Yuri, le frère de Kira qui pleure la mort de sa promise, tombée entre les griffes des loups chantants, décident de se lancer dans la périlleuse traversée du blizzard pour tenter de la sauver.
Le voyage regorge de rencontres avec les monstres de l'hiver, tous plus terrifiant que les précédents, ainsi qu'avec des humains qui n'ont rien à leur envier.
On ne sait pas trop dire si
les loups chantants sont une menace, des alliés, des prédateurs, des démons, des esprits…
Ils sont vraiment très difficiles à cerner.
Mais le pire ennemi du trio reste le froid implacable de cet hiver sibérien. Un frois si intense que les larmes gèlent sur le visage à peine versées, un froid si cruel qui s'arrêter de bouger peut conduire à la mort.
Le roman se lit vite, le rythme est effréné et la tension nous pousse à toujours vouloir savoir ce qu'il se passe à la page suivante.
Pour un roman aussi court, les croyances du peuple de Yuri et Kira sont parfaitement détaillés pour nous attirer au coeur de cet univers magnifique et dangereux.
Et comme toujours à la fin d'un roman d'
Aurélie Wellenstein, la fin m'a apportée la satisfaction… assortie d'une pointe de frustration.