Journal d'un AssaSynth : Défaillances systèmes
Martha Wells
Exposé a l'entrée de la bibliothèque, un bandeau rouge vantant l'attribution des prix Nebula, Locus, Hugo en roman court, une première de couverture attrayante cyan avec androïde gris métallisé et violacé ainsi qu'une police avec effet graphique le livre avait tout pour séduire: on était demain.
Et donc lecteur depuis x années (ça fait beaucoup) de S.F je n'en lis presque plus. Je sélectionne donc les primés pour avoir une idée de ce qui se fait aujourd'hui: j'aime la nouveauté et l'avenir galactique
L'imagination, qui est le propre de la S.F, malheureusement n'est pas au rendez-vous! Ce livre ne fait que reprendre des images stéréotypées trop souvent utilisées surtout au cinéma auxquelles s'ajoute une petite mise à jour sociale pour rester dans le ton .
Qu'en est-il concrètement de cette imagination ?
Tout d'abord le sujet. Une prospection commerciale et colonisation sur une planète exotique par une équipe de scientifiques. Rien de nouveau dans la galaxie ce thème est exploité depuis le XIX siècle
Ensuite les personnages ; typique des grandes sagas S.F du siècle dernier. Une équipe de scientifiques américaine au patronymes WASP , européens légèrement allemands latinos ou hispanisants, asiatiques. Des personnages qui reflètent les talents du melting-pot américain: on n'a oublié aucune communauté donc pas de racisme, c'est propre.
En ce qui concerne les techniques de l'androïde… Bah pas grand-chose. Il suffit de regarder terminator : les T-800 ou T-850 Modèle 101 version masculine ou Terminator T-X version féminine pour ne pas avoir a imaginer cet AssaSynth l'implant cérébral de type cyborg dans la nuque vu dans x films sans parler de celui de Néo de Matrix, la foreuse voir celle de Dune en plus gros pour l'épice, l'armure ? bah faut voir celles des shoguns ou d'Iron. Man, pour les armes Sigouney Weather n'a pas à rougir des siennes. Donc pour l'imaginaire ...Ce n'est pas du tout frais
D'ailleurs il y a bien plus d'imaginaire dans le bras métallique coupé du Terminator T1000 qui rampe avec détermination pour occire sa proie que dans les descriptions surannées de Wells
L'action me fait l'effet des vieux « Bob Morane » un peu littérature de gare, petit coté kitch et désuet mais qu'on lit bien volontiers… à la gare. Un petit coté Lara Croft en sus...Du déjà vu.
Dans la forme de l'écriture par contre innovation du graphisme
la Police avec A décalé centré sur le Reste du Mot et une Majuscule en plein milieu du Mot. Wells n'a pas osé la lettre inversée et retournée. La consonance aussi du mot qui semble-t-il doit être décryptée en deux fois Assa -Synth qui irrémédiablement fait penser à la secte de assassins ( ḥašašyīn en arabe, Hasa-Syn) une similitude qui introduit de l'exotisme ; Il n'y a pas de mal à ça car Herbert dans Dune a fait de même avec ses Fremens son Muad'Dib mais bon ici un petit umami stylistique assez facile comme exhausteur de goût
L'intérêt du livrer réside avant tout dans l'aspect sociétal ou/et social mais c'est peu
En effet il est question d'un androïde dont le genre est en devenir. Machine donc androïde, Cyborg donc humain ?
L'AssaSynth est présenté comme un androïde alors qu'il est composé pour partie de tissus humains et qu'( il ?elle ?) iel a apparemment conscience de (lui, elle) iel -même et donc devrait être catalogué comme cyborg Il faut bien entendu tenir compte de la proportion des composants biologiques et technologiques mais la conscience le rapproche plus de l'humain et du cyborg que de la machine surtout on sent bien ou
Martha Wells veut aller.
Ce qui pose l'épineux problème de genre et de racisme du statut futur des robots ? Déjà celui-ci s'attribue un pseudo donc un nom alors qu'il n'est qu'un produit manufacturé. Ensuite on peut penser qu'il est temps de se pencher effectivement sur ses problèmes en vue mais
Asimov y avait déjà pensé il y a 70 ans donc…
Enfin et c'est typiquement américains, de gloser avec de bons sentiments sirupeux sur un racisme futur, cela ne contrarie personne plutôt de le faire sur celui à l'encontre des afro-américains qui aujourd'hui est apparemment bien prégnant aux states. Idem pour l'esclavage. Cet évitage alors que c'est le sujet du livre est très irritant. On met du «Iel» de partout, on est condescendant avec l'androïde, on s'en excuse, une scientifique a même des gestes affectueux avec l'androïde, lui tape sur l'épaule (sans lui avoir demandé attention au viol! Il y a parfois de telles contradictions chez les féministes), le prend par la main (image assez bêbête si on regarde bien et très féminine. On imagine mal Sarah Connors prendre par la main terminator «Parle à ma main».!)
Un petit coté méprisant de classe! L'androïde regarde des séries On imagine lesquelles, Joséphine ange gardien: une consoeur, l'inspecteur gadget pour les ressorts et technique ajoutée . Bref une basse-de-plafond
quelque peu ancillaire qui a besoin d'une armure pour exister
La presque nouveauté c'est le contexte matriarcal Une équipe féminine avec des rapports de couples à peine suggérés donc univers pratiquement homosexuel on est dans l'air du temps. Les hommes sont inexistants l'un sensible ressemble un peu à Tournesol: compte pour du beurre, l'autre c'est le méchant, le malfaisant du livre mais vite circoncis, bien que « augmenté », par la cheffe, les ennemi.e.s sont désigné.e.s par des des combinaisons de couleurs donc féminins et AssaSynth est féminine (on le sent Iel regarde des séries hum! hum!).
La question: quels sont les critères de S.F qui ont permis de primer, TROIS FOIS ce livre de vulgarisation, mais à peine, de sociologie (là je pouffe tellement le terme est « augmenté » actuelle pour les nuls?
On espère que le niveau va s'améliorer avec les suites d'autant plus que je ne suis pas FanaTik des séries.
Note :Journal d'un AssaSynth dont Défaillances systèmes est le premier épisode : 9 Prix Nebula, Locus et Hugo en roman court de 2018 à 2021 Un stupéfiant stakhanovisme littéraire féminin