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Citations sur La boîte de Pandore (237)

Vous n'êtes pas seulement ce que vous croyez être. Alors je vous pose la question : saurez vous vous rappeler qui vous êtes vraiment ?
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Rien n’est grave. Tant qu’on est vivant tout va.
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Ce qui est considéré comme une fin pour une Chenille n'est en réalité qu'un début pour un papillon
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C'est là le pouvoir de la religion : occuper le vide laissé par l'ignorance.
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Nous portons tous en nous des histoires d'amour, des crimes, des épreuves terribles, des moments héroïques qui influencent notre vie présente. Comme un bruit de fond, des petites musiques imperceptibles.
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L'invention de faux adversaires permet de légitimer les pires exactions.
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Le passé est immuable. On ne peut rien soustraire.
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– Vous n’êtes pas seulement ce que vous croyez être. Alors je vous pose la question : saurez-vous vous rappeler qui vous êtes vraiment ?

L’hypnotiseuse Opale se prépare à enchaîner avec son tour final, le clou du spectacle. Elle scrute de ses grands yeux verts rehaussés de khôl noir l’assistance, à la recherche d’un volontaire.

– Qui parmi vous souhaite découvrir les mémoires enfouies au fond de son propre esprit ?

Personne ne réagit, tous baissent le regard. Elle relève une mèche de ses longs cheveux roux ondulés qui lui tombe sur les yeux.

– Personne ? Dans ce cas je vais désigner l’un d’entre vous au hasard. Lequel vais-je choisir ?

Pourvu que cela ne tombe pas sur moi.

Elle darde un index parfaitement manucuré en direction de la salle, le faisant passer sur chacun des spectateurs qu’elle examine les uns après les autres, avant de s’arrêter sur l’un d’entre eux.

– Vous !

Zut. Pas de chance.

– Oui, vous, monsieur. Pouvez-vous venir avec moi s’il vous plaît ?

L’homme se lève en laissant échapper un soupir. Il s’avance et monte sur scène, un sourire crispé sur le visage. Face à son peu d’enthousiasme, Opale demande à la salle de l’encourager.

Pourquoi c’est toujours sur moi que cela tombe ?

La salle de la péniche-théâtre La boîte de Pandore contient à peu près trois cents personnes. Elles applaudissent avec d’autant plus d’énergie qu’elles sont soulagées de ne pas avoir été elles-mêmes choisies.

Sur scène, l’hypnotiseuse et son cobaye s’observent. Elle, sculpturale, vêtue d’une robe noire au large décolleté dans lequel plonge un pendentif en forme de dauphin en lapis-lazuli. Lui, cheveux bruns, yeux noisette, lunettes fines en métal doré, vêtu d’un polo, d’un jean et de chaussures à semelle de crêpe épaisse.

– Merci pour votre spontanéité, l’accueille-t-elle non sans ironie. Comment vous appelez-vous et quel âge avez-vous ?

– René Toledano. 32 ans, répond-il avec une mauvaise volonté évidente.

– Que faites-vous dans la vie ?

– Je suis professeur d’histoire au lycée Johnny-Hallyday.

– Pourquoi êtes-vous ici, monsieur Toledano ?

– Avec ma collègue Élodie (il désigne une dame blonde aux cheveux courts qui salue timidement au troisième rang), nous avons un rituel : tous les dimanches soir nous assistons à un spectacle avant d’aller dîner dans une pizzeria.

– Ah ! Donc demain c’est la rentrée des classes pour vous deux. Beaucoup de stress en perspective pour parvenir à gérer nos chères têtes blondes, n’est-ce pas ?

Quelques rires retentissent dans la salle.

– Absolument. Élodie et moi voulions profiter de cette dernière soirée de vacances pour nous détendre avant le tourbillon de l’année scolaire.

– Et pourquoi avez-vous choisi mon spectacle ?

– J’aime la magie et Élodie l’hypnose. Dimanche dernier elle m’a accompagné voir un prestidigitateur, c’était mon tour de lui faire plaisir.

– Juste un échange de bons procédés, donc ?

– Je dois dire que le titre du spectacle, « Hypnose et mémoires oubliées », m’a intrigué.

Avec un sourire, la femme aux longs cheveux roux l’invite à s’asseoir sur le fauteuil de velours rouge au centre de la scène, surmonté d’une immense photo représentant un œil vert assez similaire au sien. Elle reprend :

– Laissez-moi vous poser une question, monsieur Toledano. Pour vous, l’expression « mémoire oubliée », qu’est-ce que cela évoque ?

Intéressé par la question, René rebondit, plus détendu :

– En tant que professeur d’histoire, j’ai l’impression que le monde devient amnésique. Du coup on répète les erreurs du passé puisqu’on a oublié leurs conséquences.

Encouragé par une rumeur d’approbation venue de plusieurs personnes dans la salle, René poursuit :

– Et comme, à notre époque, tout va plus vite, j’ai l’impression que tout est oublié aussi de plus en plus rapidement.

L’hypnotiseuse reprend la parole.

– Ça c’est la « mémoire collective », mais quel est votre rapport à votre… « mémoire individuelle » ?

J’ai l’impression qu’elle attend quelque chose de moi. Qu’est-ce qu’elle cherche à me faire dire ?

– Plutôt satisfaisant, je peux me rappeler d’infimes détails de l’histoire de France. Mais depuis peu j’ai des trous de mémoire qui m’inquiètent. Par exemple il m’arrive de plus en plus souvent d’oublier où j’ai rangé mes clefs, où j’ai garé ma voiture. La semaine dernière, j’ai oublié mon code de carte bleue. Pour être tout à fait sincère, j’ai peur de terminer comme mon père qui souffre de la maladie d’Alzheimer.

– Pour un professeur d’histoire, perdre la mémoire ce serait un comble, n’est-ce pas ?

Au lieu de répondre, René jette un regard dans la salle en direction de sa collègue.

Je suis sûr qu’Élodie aussi se demande pourquoi on perd du temps avec ces questions très personnelles au lieu de commencer le numéro.

Il a l’impression que cette salle aux hublots donnant sur le fleuve est une prison dont il doit s’échapper et que sa geôlière, la belle hypnotiseuse, n’en a pas fini avec lui. Elle tourne autour de son fauteuil comme un serpent encercle sa proie.

– Là je ne vous parle pas de mémoire à court terme, ni de mémoire à long terme, monsieur Toledano, mais de mémoire… « profonde ». Très profonde même. Ensemble, nous allons chercher à découvrir les sous-couches de votre mémoire qui sont cachées sous la surface de votre mémoire consciente. Êtes-vous prêt à découvrir cette mémoire profonde qui fait que vous êtes précisément ce que vous êtes ?

De quoi elle me parle ?

– « Mémoire profonde » ? Désolé. Je ne sais pas ce que cela veut dire.

– Vous allez pouvoir le découvrir si vous acceptez de tenter l’expérience. Je veux être parfaitement honnête et vous informer que c’est la première fois que je l’accomplis sur scène.

Quoi ? Je suis le premier ? Si ça se trouve elle maîtrise mal son numéro. Il faut que je réponde quelque chose, tout le monde me regarde, ils doivent me trouver ridicule. Bon, de toute façon c’est trop tard pour faire demi-tour.

Après une moue, il hoche la tête en signe d’approbation.
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Nous sommes encore des primates naturellement agressifs. Nous n'avons pas sublimé notre part animale, alors nous vivons dans la peur, guidés par le sens du territoire et de la possession, désireux de posséder toujours plus de biens et d'objets dont nous n'avons même pas de réel besoin.
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La bataille contre l'ignorance. L'adversaire est coriace et il ne faut pas le sous-estimer.
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