La case départ.
Pour moi, "
Les fourmis" est comme une grande forêt touffue à explorer. Je viens de le relire, avec autant de plaisir que la première fois, et j'en retire toujours la même impression: chacun pioche dans ce roman ce qu'il est venu y chercher.
On a d'un côté le thriller, l'enquête policière, la partie "humaine" faite de disparitions inexpliquées successives. le personnage de Wells, savant fou s'il en est, est au centre de l'intrigue grâce à sa fameuse Encyclopédie du savoir absolu et relatif (ou l'inverse). Un absent fort charismatique, donc.
Et de l'autre côté, chez
les fourmis, on a la découverte. le plaisir d'une découverte scientifique qui n'a rien de "barbare" ou de "confidentielle" (qui n'a rien de "scientifique", diraient certains). En tous cas, on peut se prendre au jeu de la découverte de ce monde à part, qui est régi par des règles propres, hors de notre civilisation. Un langage, une structure sociale qui n'ont rien de comparables aux nôtres. Et qui sont pourtant décrites avec des mots d'humains, des concepts que l'homme a créés en fonction de son propre monde.
C'est là je crois que la différence se fait entre ceux qui aiment et ceux qui détestent ce roman: l'acceptation ou nom de mettre des mots humains à la place de descriptions naturalistes. de dire dans la même phrase "plaisir" et "trophallaxie". Pour certains, c'est ce qui rend la découverte possible, pour d'autre, ce n'est que de la mauvaise science-fiction.
Mon verdict? J'ai aimé, parce que "
Les fourmis" est pour moi le point de départ de réflexions sur le monde qui nous entoure. Sans être rigoureusement scientifique, il nous permet d'appréhender celui-ci sous un autre regard, et donne (pourquoi pas) envie d'aller plus loin dans la connaissance de ce qui nous apparait comme négligeable.
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