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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
le Lunch Club d'Hillbridge est une association très sérieuse. Conduite par des femmes de la haute société qui ont, à coeur, de montrer leur savoir. 

Lors d'une de leur rencontre, avec une célébrité, l'écrivaine Osric Dane, elles vont se retrouver face à une situation très délicate : la confrontation avec leur pédanterie et surtout leur ignorance. Pour se tirer d'affaire, le bluff va être leur seule solution. Difficile d'en dire plus sur cette nouvelle d'Edith Wharton sans en dire trop. 

Le ton est moins sombre que dans les autres romans de l'autrice américaine. Elle manipule, ici, le cynisme et l'ironie à la perfection en peignant le portrait de femmes imbues d'elles mêmes. 

Ces 50 pages sont un vrai petit régal et je vous invite à découvrir cette nouvelle. 

Impossible de finir cette chronique sans évoquer les éditions de l'Apprentie. Cette maison d'édition à la particularité de renouveler son équipe chaque année car elle est constituée par des étudiants, futurs
éditeurs. Et je dois dire que leur travail est tout simplement brillant. 

Ils ont eu l'excellente idée de publier un texte d'Edith Wharton, ce qui est déjà un très bon point, mais de le faire avec une version bilingue, avec une mise en page soignée et très agréable. 

Voilà une belle porte d'entrée dans l'univers d'Edith Wharton pour ceux qui ne la connaîtraient pas mais aussi une façon de découvrir cette maison d'édition. 

Lien : https://allylit.wordpress.co..
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Des dames de la haute société américaine ont invité dans le cadre d'une rencontre de leur club, une romancière de renom. Ces femmes posent alors des questions souvent insignifiantes à leur invité jusqu'à ce que Mrs Roby qui n'a pourtant lu aucun livre de la romancière (la honte!), n'intervienne.

Un pur bonheur que cette courte nouvelle! Edith Wharton dépeint ici avec brio et ironie la haute société new-yorkaise et le snobisme au niveau de la culture. le dénouement est surprenant, tellement ironique que la situation frôle le ridicule, mais pourtant, c'est rempli de sens. C'est un vrai plaisir que de constater la réaction de ces femmes pour qui l'ignorance est si honteuse et qui se feront prendre à leur propre jeu!
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Xingu ou l'art subtil de l'ignorance publié chez l'apprentie est un objet livre très bien pensé et travaillé avec au recto la version anglaise et au verso la traduction française. C'est un tout petit format, tout mignon.
Xingu est une novella où l'on suit un groupe de femmes dans une petite ville américaine. Elles forment le club de la bourgade d'Hillbridge, un salon littéraire ultra sélect, dans tout ce qu'il y a de plus pédant dans l'intitulé. Elles font clairement ça pour paraitre intéressantes et intelligentes. Tout bascule quand on convie une autrice dont elles sont censées avoir lu et compris le livre et c'est là que ça devient excellent.
On se retrouve avec une succession de scènes où les dames tentent de faire illusion, d'arriver à se montrer intelligentes voire plus que l'autrice alors qu'elles ne le sont peut-être pas. C'est rempli de faux semblants, plein de piques. On a tous les mécanismes pour paraitre plus que ce qu'on est en réalité. C'était génial cet aspect satyre de la société mondaine, ce côté je me moque de manière subtile. Et j'en profite pour rebondir sur le soucis lié à la subtilité. Tout l'intérêt de cette version bilingue est liée aux subtilités de langages. le niveau d'anglais est élevé et l'on passe très facilement à côté d'une grande partie des nuances, il est facile de râter ce qui rend la lecture drôle. Cette version bilingue permet de ne rien perdre ni le texte original ni les subtilité de vocabulaire grâce à la traduction.
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Rédigée en 1916, "Xingu" est une nouvelle de l'écrivaine américaine Edith Wharton, notamment auteure des romans " le Temps de l'Innocence", "Chez les Heureux du monde" ou encore "Ethan Frome".

Quelques femmes de Hillbridge composent le très sélect Lunch Club, association qui se donne pour ambition de "rester en contact avec les plus hautes sphères de l'art, de la littérature et de l'éthique".
Réunies autour de la fondatrice Mrs Ballinger, les dames discutent de la visite imminente de la célèbre romancière Osric Dane.
Mais dès l'arrivée de cette dernière, les choses ne se passent pas vraiment comme prévu.
A y repenser, y avait-il réellement quelque chose de prévu ?

Quel bonheur que cette nouvelle au tournant inattendu ! Une clique de mondaines coulées dans le même moule d'orgueil et de mauvaise foi et d'une superficialité affligeante.
Mrs Ballinger ne s'intéresse qu'aux nouveautés littéraires qu'elle prend plaisir à exposer dans son salon, Mrs Leveret ne se déplace jamais sans son recueil de citations et Mrs Plynth ne supporte pas d'être interrogée sur ses lectures.

" La littérature ? protesta-t-elle sur le ton de la remontrance. Mais cela n'était absolument pas prévu. J'avais cru comprendre que nous parlerions du roman d'Osric Dane." p.20


Dans leur ligne de mire : Mrs Roby, jeune femme modeste et honnête à laquelle elles ne manquent pas une occasion de signifier qu'elle leur est inférieure.
Alors que l'on s'attend à ce que celle-ci reste dans l'ombre de leurs discussions de haut vol, devant leur manque évident de sujets de conversation, Mrs Roby leur sauve la mise, croient-elles, auprès de leur invitée, en recourant à un seul mot : Xingu.
Bien sûr, soucieuses de préserver les apparences, elles rebondissent sur les banalités et surtout sur les bêtises des unes et des autres, sans se douter le moins du monde que ce mot-là leur mettra le nez en plein dans leur ignorance.
Ma préférence va forcément au personnage de Mrs Roby, largement sous-estimée dans la première partie, raison pour laquelle on ne la voit pas arriver. J'ai adoré sa façon ingénieuse de s'approprier les failles des autres pour les remettre à leur place et leur offrir une belle leçon d'intelligence !

Un petit bijou d'humour délicat, portrait mordant d'une société où le souci de paraître prime sur l'honnêteté intellectuelle, où des femmes qui se défendent d'un esprit critique prennent tout pour argent comptant, tentent de se donner une consistance en déballant un savoir de surface, blablatent dans le vide quitte à se voir ridiculisées.
Une excellente nouvelle qui se lit comme une pièce de théâtre !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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L'écriture est savoureuse, la description des personnages fine et les caractères apparaissent insignifiants mais tant gonflés d'orgueil ! Cette nouvelle est un vrai plaisir. L'humour de Edith Wharton transpire à chaque page. Les portraits, qui ne sont pas très éloignés de la caricature, sont le fruit d'une analyse sans concessions de la société aristocratique dans laquelle l'auteure a grandi.

L'introduction d'un nouveau sujet par Mrs Roby, sans concertation préalable de ses consoeurs, met à mal l'ensemble des convives et introduit les premières failles dans leur routine bien huilée. Qu'est-ce donc que le Xingu ? Si vous n'en savez rien vous-même, gardez-vous d'aller chercher la clé de ce mystère et laissez-vous conduire par le verbiage de nos dames de salon. Les indices parsemés par Mrs Roby devraient vous mettre sur la voie, mais si tel n'était pas le cas, peu importe, on vous dira tout à la fin de la nouvelle.

En attendant, ce sujet est prétexte à véhémentes discussions entre la romancière invitée et les membres du Lunch Club. Ni les unes ni les autres ne savent de quoi les autres parlent, mais chacune prend part à la conversation avec un aplomb qui suscite l'admiration. Nous ne sommes pas bien loin de Wisteria Lane dans cette nouvelle, sauf que ici, point de meurtres, de suicides ou d'adultères... Tout est désespérément lisse et parfaitement inutile. Hormis peut-être Mrs Roby qui offre quelques aspérités à travers un passé un peu exotique et l'introduction du sujet de discussion : le Xingu.
Lien : http://itzamna.over-blog.fr/..
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Edit Wharton est un peu une figure imposée des blogs à bouquins, comme Arto Paasilinna, Tatiana de Rosnay, Douglas Kennedy ou encore Muriel Barbery et son hérisson.
Et Xingu est sans doute l'opuscule le plus minuscule qu'on ait inscrit au répertoire des opuscules minuscules. Une cinquantaine de petites pages d'à peine 15 centimètres.
Un concentré d'humour et de férocité qui date de ... 1916.
Une nouvelle qui raconte l'une des mésaventures d'un club de vieilles chouettes érudites, snobs parmi les snobs de la kulture.
Car le Lunch Club est un club très fermé .
Un club où le plus important n'est pas d'être mais de paraître et surtout de ne pas faire de faute de goût.
Mais ces chipies aux dents cruelles et aux langues de vipères vont être victimes de leur propre snobisme, lorsqu'il sera question de Xingu.
La chose dont il faut savoir parler même quand on ne sait pas trop de quoi il s'agit (oui, c'est un métier). Et vous que pensez-vous de Xingu ?
Heureusement, dans ce dernier salon où l'on cause, le ridicule ne peut tuer.
Soit dit en passant, Edit Wharton a la dent cruelle et sa langue de vipère n'a rien à envier à celles qu'elle décrit si ironiquement !
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Pour leur toute première publication, les éditions de l'Apprentie ont choisi rien de moins que la grande romancière américaine Edith Wharton et sa nouvelle Xingu. Enrichie d'un titre plus complet, d'une préface et présentée dans une édition bilingue tête-bêche, ce premier ouvrage permet de découvrir une écrivaine de haut vol et de partir à la découverte des vaniteux clubs de lecture bourgeois de la Nouvelle-Angleterre.


Dans leur très fermé Lunch Club, sept femmes se réunissent en théorie pour parler de lecture, et de manière générale de la culture qu'il faut avoir. Dans la réalité, leurs réunions vaniteuses sont bien souvent emplies d'un vide comblé par les faux-semblants et les pieux mensonges au service du paraître. Mais la venue de la célèbre romancière Osric Dane, celle qu'il faut absolument avoir lu, va bouleverser la petite vie et les certitudes du Lunch Club, faire émerger la seule des sept femmes du club étant toujours vue comme le mouton noir du groupe, et mettre au milieu des discussions l'énigmatique Xingu. Mais qui est Xingu ? Ou plutôt qu'est-ce qu'est Xingu ?

C'est donc dans cette nouvelle brillante et jubilatoire que l'on découvre ce milieu si particulier de la bourgeoisie de la Nouvelle-Angleterre au XIXe siècle, de ses moeurs et de sa vanité. La préface, écrite par Yves Davo, professeur à l'Université de Bordeaux et spécialiste de la littérature étatsunienne, replace l'oeuvre dans son contexte et pose les jalons nécessaires pour pleinement apprécier le texte.

Et le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est un vrai plaisir de lecture. Avec un style impeccable, Edith Wharton use d'un ton ironique, ponctué d'une moquerie presque satirique, pour dépeindre une société où le paraître était fondamental. Porté par une écriture ciselée, Xingu provoque le sourire moqueur et le rire presque sarcastique. C'est un plaisir jouissif car on se prend au jeu des mensonges et des faux-semblants, observant ce petit manège avec une distance comique. Mais par le rire et un propos pensé avec minutie, Edith Wharton offre aussi une vraie réflexion intemporelle sur l'hypocrisie et le paraître des sociétés, qui n'a rien perdu de sa pertinence encore aujourd'hui.

Prétendre que l'on connaît un événement, qu'on a lu un livre ou encore que l'on sait qui est un auteur, qu'elle est son oeuvre et dans quel contexte s'inscrivait son parcours, c'est encore diablement d'actualité. On repense tous à l'ignorance de certains hommes politiques mettant en lumière le manque de culture et leur méconnaissance de la littérature. On a parfois aussi été dans ce cas de figure, prétendant avoir vu un grand classique du cinéma, ou lu un livre réputé incontournable. Une situation de laquelle on se sort au mieux par un acquiescement gêné et silencieux, au pire par un gros mensonge, mais rarement en admettant son ignorance. Et après tout, c'est aussi cela l'art subtil de l'ignorance.

C'est donc un premier livre réussi pour les éditions de l'Apprentie, avec un format original, une édition bilingue tête-bêche ludique et appréciable et un texte savoureux. Un ouvrage de qualité pour un texte brillant, une première parution qui on l'espère ouvrira la voie à beaucoup d'autres. Longue vie aux éditions de l'Apprentie !
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A Hillbridge, au début du XXe siècle, les dames de la bonne société ont monté un Lunch Club afin d'échanger des idées sur la littérature et les questions d'actualité de leur temps. Elles comptent parmi leurs rangs une jeune écervelée (selon elles) du nom de Mrs Roby.

Le jour où elles invitent une écrivaine à succès, rien ne se passe comme prévu. L'autrice se révèle méprisante, hautaine et antipathique, balayant la conversation que ces dames avaient prévue. Mrs Roby va alors renverser la situation en évoquant Xingu...

Une géniale nouvelle tant elle dépeint avec brio la société américaine des années 1900, engoncée dans ses certitudes et sa bienséance. Chaque femme étant la caricature d'elle-même, elle met en exergue les jeux de pouvoir pour déterminer qui est la plus riche, la plus cultivée, la plus convenable.

Le thème reste actuel avec ces personnages qui s'érigent en gardiennes du savoir, de la culture et du bon goût, refusant d'admettre leur ignorance et préférant jouer la comédie que de poser simplement la question : "Qu'est ce que Xingu ?"
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