Mort d'une peau de vache

Kevin Dean est Anglais et chauffeur routier longue distance. Il préfère qu'on l'appelle Dean car pour lui Kevin est un prénom de plombier ou de footballeur. Il a un peu la poisse et se retouve en carafe dans un petit bled quelque part en Auvergne, son camion en panne. Obligé d'attendre à l'hôtel que la réparation se fasse, il a le malheur de tomber sur Julia, une compatriote qui représente tout ce qu'il n'aime pas chez une personne. N'ayant malgré tout d'autre choix, à moins dêtre fort malpoli, que de faire contre mauvaise fortune bon coeur comme on dit, il accepte sa compagnie aux repas en l'absence d'un mari que le devoir professionnel a rappelé en Angleterre.

Dans ce milieu rural où colporter des rumeurs fait passer le temps, il prend son mal en patience et découvre des environs bucoliques, espérant cependant qu'il n'y passera pas l'hiver. Et c'est pourtant ce qui pourrait lui arriver après la découverte du corps de Julia dans une trappe servant historiquement de piège à loups. Etant le dernier à avoir vu la victime en vie, de la même nationalité qu'elle et de surcroît étranger de passage, les soupçons se portent assez vite sur lui. D'autant plus qu'il devient bien malgré lui l'enjeu d'une guéguerre entre son avocate et le juge d'instruction, qui sont maris et femmes et séparés.

Un polar d'un certain classicisme, présentant ce qu'il faut en rebondissements pour tenir l'intérêt du lecteur en éveil sans toutefois atteindre des sommets de suspense. le petit plus réside dans la relation entre les deux juristes, qui ont du mal mettre de côté leur relation personnelle au détriment d'une certaine rigueur professionnelle, ce qui pimente un peu le récit.
L'auteur laisse subtilement flotter comme un très léger trouble sur la réelle personnalité de Kevin Dean, jusqu'à une ultime page qui m'a laissé un chouia perplexe.