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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je viens à peine de refermer ce roman de Benjamin Whitmer, Les dynamiteurs, laissez-moi reprendre un peu mon souffle...
Ce livre, c'est de la nitroglycérine, une déflagration, une grenade dégoupillée et qui met en effroi nos mains, nos coeurs, les pages brûlent les doigts à chaque effleurement.
Nous sommes ici à la fois dans l'humanité et dans l'envers de cette humanité. Je dirai même l'enfer...
Nous sommes à la fin du XIXème siècle, précisément en 1895, à Denver, capitale du Colorado. La ville est réputée pour être à cette époque la ville la plus brutale de tout l'Ouest des États-Unis. On le comprendra bien réellement dans ce livre. Denver est déjà une cité rongée par la pauvreté, la violence et la corruption.
Sam et Cora, deux jeunes orphelins, tout juste quatorze ans chacun, s'occupent d'une bande d'enfants orphelins comme eux, plus jeunes qu'eux, pour la plupart ce sont des tout petits, abandonnés, ils défendent farouchement leur territoire, une usine désaffectée. Ils appellent ce territoire l'Usine.
Ici les aubes ressemblent à des convulsions et le monde n'est peut-être rien d'autre qu'un territoire disjoint, sans rêve, vide... L'avenir, n'en parlons pas... le rêve américain est ailleurs, pas pour eux, leur rêve à eux, c'est seulement de survivre.
Puis tout d'un coup, dans cette communauté d'enfants, un géant muet, abimé, démoli, surgit, il ne sait communiquer qu'avec un carnet et un crayon et seul Sam ici sait lire... Alors ce sera le début d'une intrigue sans repos, ni pour les personnages, ni pour le lecteur.
Ici, nous plongeons dans les bas-fonds de Denver, là où il n'est peut-être pas possible d'en revenir. Benjamin Whitmer a un talent époustouflant pour dire, à coup de hache, les émotions, les espérances meurtries, les rêves piétinés, l'enfance dont on ne revient peut-être pas indemne.
Mais nous, qu'allons-nous faire de cette histoire qui date déjà de cent-vingt-ans ? Peut-être est-elle universelle ? Peut-être est-elle tout simplement actuelle... Et si ce n'était pas Denver, et si ce n'était pas 1895, l'univers que nous décrit Benjamin Whitmer ?
J'ai vu ici une manière de nouer non seulement un lien à l'enfance, mais à d'autres choses aussi.
Dans cette enfance orpheline qui avance et se construit à chaque pas, j'ai entraperçu l'univers de Dickens...
La violence est présente dans les bas-fonds de ces pages, mais dit simplement ce qui est. Ici des enfants au quotidien sucent un os de poulet à longueur de journée en attendant que la faim s'en aille à n'importe quel prix...
Oui, ce livre fait mal, le texte est âpre, abrupt, certaines scènes sont totalement insupportables, comme la vie d'ailleurs, mais comme la vie aussi il y a des soubresauts de tendresse infinie et Benjamin Whitmer a un talent inouï pour nous livrer des phrases fulgurantes taillées comme des pépites dans le tréfonds des nuits sordides...
Les personnages de Sam et de Cora sont beaux, ils portent le roman. Cora se donne coeur et âme, sans concession, pour protéger les petits, elle est comme une soeur, comme une mère pour eux. Sam est à ses côtés, il devient un homme, transi d'amour pour Cora, posant parfois sa tête sur l'épaule de l'adolescente, regardant tous deux les éclairages de la ville en bas, ou bien peut-être les étoiles en haut. Qui pourra dire quelle lumière est l'écho de l'autre ?
Sam devient homme, mais devenant homme c'est comme si brutalement il s'éloignait aussi d'elle, entrant dans l'univers des hommes de Denver, la jungle, l'envers, l'enfer... Car il faut vivre, rapporter de l'argent pour nourrir les petits, il faut passer de l'autre côté du versant, là où c'est sordide, les bas-fonds, les tripots, les prostituées, les riches, les lynchages, les flics aussi voyous que les gangsters... Entre l'amour et la brutalité d'une ville, Sam oscille dans cette ambivalence et c'est sans doute ici la puissance du récit, dans cette fascinante oscillation entre deux mondes incompréhensibles et qui se côtoient sans cesse, couturés l'un avec l'autre.
Ce livre est une hymne à l'enfance, aux laissés-pour-compte, aux déchirements qui pèsent dans nos vies...
On lit et puis brusquement Benjamin Whitmer déchire les pages, surgit entre les lignes, nous saisit à la gorge, nous prend au col, ne nous lâche plus, nous entraîne dans la fracture qu'il vient d'ouvrir entre les mots... On est juste essoré et on se dit même, une fois la lecture finie, que cette histoire va nous hanter dans le sang jusqu'au bout de la nuit...
Il y a ici comme un récit initiatique, cruel comme le passage de l'enfance à l'âge adulte. Déjà en temps ordinaire, cette transition n'est pas toujours sans douleur, mais imaginez un peu ce cheminement dans les bas-fonds de Denver, en 1895, et sous la plume de Benjamin Whitmer. Décoiffant !
Merci infiniment à Babelio et à la maison d'éditions Gallmeister pour m'avoir fait rencontrer ce magnifique livre dans le cadre de l'opération Masse Critique.
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Denver Colorado, 1895, ils sont une bande d'orphelins qui ont investi une usine désaffectée. C'est leur refuge. Ils survivent de menus larcins et de débrouillardise. Cora et Sam sont les meneurs de cette troupe à la dérive. Un soir, un groupe de clochards les attaquent afin de prendre possession de leur abri. L'intervention d'un géant au faciès pour moitié défiguré les sauvera d'une déroute certaine, il s'appelle Goodnight, est muet et traine lui aussi une histoire tragique. Il entrainera involontairement Sam dans une suite d'aventures toutes plus féroces les unes que les autres et vers son destin.
Ils sont les raclures d'une société dévoyée. Leur ensauvagement n'est que le fruit de leur marginalisation par la communauté parce qu'ils ne sont pas les enfants d'un modèle social conventionnel, parce qu'ils ne remplissent pas les critères de l'Amérique blanche, parce qu'ils ne sont pas nés au bon endroit. Analphabètes, récalcitrant aux lois de la collectivité, ils vivent animés par la haine des autres mais aussi avec un farouche instinct de survie. Ils ont atteint le point de non-retour à tel point que la notion d'intégration provoque en eux un rejet violent. Ils foncent vers un avenir qu'ils ignorent, mais ce dont ils sont sûr c'est qu'il ne leur fera pas de cadeau. Ces laissés pour compte sont les héros du roman de Benjamin Whitmer, ce sont les « white-trash », ceux pour qui le rêve américain n'existera jamais. Ce sont les « racailles » de nos banlieues, ceux dont notre société occidentale a craché sur leurs parents et grands-parents, pour leurs origines, ou tout simplement par la peur ancestrale de l'étranger, de l'inconnu. Alors, pour toutes ces raisons, la bestialité de leur comportement s'explique, confrontés qu'ils sont à une société de consommation embourgeoisée, corrompue et ignorante, qui leur crache dessus quand elle ne les ignore pas, confrontés au monde adulte des « Crânes de Noeud » ainsi qu'ils les nomment.
Ils se sont réfugiés dans une micro société au sein de laquelle ils trouvent la sécurité, l'entraide et le pain nourricier, et où personne ne les juge.
Lorsque l'on a plus rien à perdre, la moindre parcelle d'humanité, un regard, une main tendue est un bien inestimable, mais il y a aussi ce vide abyssal qui attire vers des intentions malfaisantes et les actes les plus vils.
« Les dynamiteurs » est un roman d'une violence exquise, où la tendresse des sentiments est ensevelie sous une épaisse couche de haine et d'instinct de survie.
Traduction de Jacques Mailhos.
Editions Gallmeister, 388 pages.
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Un énorme coup de coeur et probablement LE coup de coeur de cette année 2021.

Whitehead nous emmène à Denver, Colorado, à la fin du XIXème siècle. Denver, ville industrielle en plein essor où champignonnent abattoirs, industries textiles et fonderies, est aussi riche en tripots, bordels et tables de jeux. Toute la pègre y gravite, dealers, malfrats, maquereaux, flics complétement pourris et politiciens véreux. En bordure de ce monde, végètent les laisser-pour-compte, clodos, estropiés et orphelins, sans oublier bien sûr, on est en Amérique, les communautés de prêcheurs qui arpentent les trottoirs et autres pasteurs avides de renforcer le rang de leurs ouailles avec ces brebis égarées.

Roman entre policier, western et critique sociale, avec certains dialogues dignes d'Audiard (je ne serai d'ailleurs pas étonnée qu'un jour ce roman soit adapté à l'écran, il est vraiment très cinématographique), notamment entre le chef des malfrats et les policiers locaux. Les personnages ont de la gueule et nous régalent à chaque instant, jusqu'à en devenir très touchants (encore un atout pour en faire un grand film. J'ai déjà des idées pour le casting tiens): Goodnight, avec sa gueule cassée dont on ne peut voir les deux côtés en même temps car le regard glisse naturellement d'un côté ou de l'autre comme une grenouille qui dérape d'un rocher ; Cole, le chef de la bande, minable entre tous ; Eat ‘Em Up Jake, un ancien boxeur professionnel dont les traits se mouvent avec une viscosité sirupeuse et Magpie Ned. Ces deux derniers, hommes de main du gang, tuent des hommes comme les petits garçons tuent des fourmis. Voilà pour la photo de groupe.

Vous y trouverez tous les ingrédients des grands romans noirs : misère, exploitation humaine, alcool, sexe et violence. Mais, et c'est là à nouveau un coup de maitre de cet auteur que décidement j'apprécie beaucoup, derrière toute cette noirceur pointe la lumière …
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Le Denver de 1895, c'est les quartiers riches et puis les Bottoms, jeu, sexe et violence, dont le gouverneur Waite aidé des Pinkertons s'est promis d'extirper le vice. Au milieu des Bottoms, l'usine désaffectée, genre d'orphelinat que défendent deux gosses, Sam et Cora contre les autres clochards, les 'Crânes de Noeud'.

Omniprésente, la violence, l'hémoglobine, racontées avec un certain humour, deviennent normalité et contrastent avec l'attachement touchant de Sam pour Cora.
Ca me rappelait l'excellent 'Moi Marthe et les autres' du belge Antoine Wauters.

J'ai adoré les titres désuets des 44 chapitres, genre 'Martine à la mer', par exemple Sam prend un train, Sam se fait sermoner, Sam joue avec une mouche, Sam participe à un lynchage...
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Avec Pike, il y avait la beauté marquante de ce ce roman noir la fois âpre et tranchant, qui nous avait permis de découvrir un nouvel auteur, Benjamin Whitmer, récidivant avec Cry Father, un second récit tout aussi désespéré se focalisant sur cette Amérique marginale avec toute une galerie de personnages souvent paumés, parfois déjantés qui se confrontaient dans un déchaînement de violence aussi soudaine que surprenante. On appréciait le côté intimiste de ces portraits d'individus aux caractères rudes et dont les échanges abruptes résonnaient comme autant d'uppercuts cinglants qui vous laissaient complètement sonnés. Se déroulant en 1968 dans le Colorado, Evasion prenait une toute autre allure avec cette galerie de prisonniers parvenant à s'extirper d'une des prisons les plus rude de l'état et traqués par toute une cohorte de gardiens tout aussi sadiques que les détenus qu'ils gardent. Dans un autre registre, Benjamin revient désormais sur le devant de l'actualité littéraire avec Les Dynamiteurs, un roman tout aussi âpre évoquant ce passage de l'enfance au monde adulte avec tout ce que cela comporte comme perte d'innocence dans le contexte impitoyable d'une ville comme Denver à la fin du XIXème siècle.


Denver, 1895. La ville est un immense cloaque miné par le vice et la corruption tandis que l'on règle ses comptes à coups de poings ou de couteaux quand on est pas tout simplement abattu comme un chien, sans autre forme de procès. Dans cet univers impitoyable, Sam et Cora, deux jeunes orphelins se sont mis en tête de s'occuper d'une petite bande d'enfants abandonnés qui survivent dans une usine désaffectée qu'ils doivent défendre farouchement de la convoitise de clochards malintentionnés qui veulent occuper des lieux. Lors d'une de ces attaques, c'est un étrange colosse défiguré qui leur vient en aide avant de s'écrouler, victimes de graves blessures que Cora va soigner du mieux qu'elle peut. Etant muet, le colosse ne communique que par l'entremise de mots griffonnés sur un carnet que Sam, étant le seul à savoir lire, parvient à déchiffrer. Se forme ainsi un duo détonnant qui va s'embarquer dans une série de règlements de compte qui touche l'ensemble des bas-fonds de la ville en précipitant Sam dans l'univers détestable du monde corrompu des adultes qui le fascine et le révulse.


Avec ces enfants abandonnés dans les rues de Denver, il y a bien évidemment quelques tonalités qui nous font penser à l'univers de Dickens même si le texte de Benjamin Whitmer se révèle bien plus abrupt en nous invitant à découvrir une ville de Denver décadente dans laquelle l'ensemble de la population semble tirer parti du vice qui y règne en subissant la corruption qui gangrène les instances étatiques dont la police sur laquelle ne peuvent compter que les plus riches de citoyens. Dans un tel contexte, on se focalise donc sur Sam, un adolescent orphelin, qui rejette ce monde des adultes jusqu'à ce qu'il croise Goodnight, un colosse muet, défiguré et violent avec qui il trouve certaines affinités tout comme Cole, propriétaire d'un bar clandestin qui doit faire face aux autorités qui n'apprécie pas cette concurrence. Ainsi ce trio va donc se révolter et affronter ces édiles de la ville dans un déferlement de violence insoutenable à l'instar de ce lynchage en pleine rue sous les yeux de la police qui regarde passivement le cadavre auquel on a bouté le feu. Mais au-delà de cette violence qui jalonne le texte, Benjamin Whitmer fait également référence à cet amour animant le coeur de Sam qui a jeté son dévolu sur la belle Cora, jeune orpheline tout comme lui, qui se méfie également du monde des adultes. C'est d'ailleurs sur cette ambivalence entre fascination et défiance pour cet univers que l'on suit le parcours destructeur de Sam subissant l'influence de ses deux partenaires en dépit des mises en garde de Cora. On assiste donc à quelques scènes d'une brutalité sauvage comme Benjamin Whitmer sait si bien les décrire, sans toutefois baigner dans la complaisance. On prend ainsi conscience que cette violence n'est finalement que l'écho de cette ville décatie de Denver que l'auteur dépeint avec une fascinante précision nous permettant de nous immerger dans les ruelles sombres de ce cloaque à la fois décadent et fascinant.


Empruntant les codes du roman noir et du western, Benjamin Whitmer nous offre ainsi avec Les Dynamiteurs, un formidable récit d'aventure à la fois épique et tonitruant s'achevant sur un épilogue de toute beauté qui ne font que confirmer la sensibilité d'un auteur talentueux. Eblouissant.



Benjamin Whitmer : Les Dynamiteurs (The Dynamiters). Editions Gallmeister 2020. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Jacques Mailhos.



A lire en écoutant : My Least Favorite Life de Lera Lynn. Album : True Detective. 2015 Harvest Records.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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Denver 1895, la vie est particulièrement difficile pour le jeune Sam. Orphelin, il tente de survivre dans une usine désaffectée avec Cora et d'autres enfants plus jeunes. Il faut se battre jour après jour pour garder son territoire, pour manger.... et se méfier de tous les Crânes de Noeud (les adultes) quels qu'ils soient, même le charismatique pasteur Tom qui oeuvre pour leur venir en aide.

Lorsque Goodnight, un géant muet à la gueule cassée parvient jusqu'à eux, blessé, Cora s'occupe de lui mais il n'apportera pas la sécurité escomptée, au contraire c'est le loup qui est entré dans la bergerie...
Sam se retrouve lié à lui, embauché par Cole son ami pour lire et transmettre les petits mots que Goodnight griffonne sur un carnet, sa seule façon de communiquer et il va les suivre partout, dans les bas-fonds, bars, bordels, tripots... Il devient le témoin direct d'une guerre de gangs qui dégénère, violente, sanglante, spectateur de nombreuses rixes, règlements de compte et exécutions.. Il abandonne jour après jour un peu plus de sa candeur et de son innocence, pris au piège des événements qui se succèdent irrémédiablement, alternant entre rejet et fascination de ce monde brutal. C'est un véritable engrenage et il n'y a pas de retour en arrière possible.

Benjamin Whitmer sait construire à merveille ses personnages. Sa galerie de portraits d'enfants est saisissante : Hope, Jimmy, Watson, Hiram, Lottie, Commodore, Ulysses, Fawn, Offie, Jefferson, Rena, tous ont une histoire, une particularité. Leur destin semble tout tracé malgré le dévouement de Cora pour les rassembler, les défendre.....Quel joli personnage que cette dernière ! Lumineuse, perspicace, dotée d'une faculté illimitée à accueillir, soigner, protéger. elle est le point d'ancrage vers lequel Sam revient toujours. Entre eux, le lien affectif/amoureux est très fort, les mots ne sont même pas nécessaires, il y a des silences étourdissants, des regards pénétrants, une connivence évidente... Mais peu à peu le fossé se creuse, Sam bascule dans un monde qu'elle ne peut pas intégrer.

Comment ne pas s'arrêter sue la plume de l'auteur, c'est pour moi l'atout majeur du roman. le contraste entre la noirceur du monde environnant et la narration à la première personne pleine de poésie d'un enfant qui reçoit la violence crue est remarquable. Il raconte son histoire, son amour pour Cora, les morts des hommes, des femmes et des plus petits sans pathos aucun, mais les images employées, la simplicité toute nue donnent une force d'évocation parfois particulièrement émouvante.

Toute cette histoire s'ancre dans une réalité historique et géographique : description d'un Denver gangréné par le vice, celui des laissés-pour-compte du rêve américain, de la misère crasse, évocation de la lutte des ouvriers, dialogues réalistes.
Le regard est pessimiste et même résigné mais la relation complexe entre Sam et Goodnight, la solidarité entre les rejetés de la société et surtout l'amour entre Sam et Cora illuminent le roman, lui rendent sa part d'humanité ! Magnifique !

Un grand merci au Picabo River Book Club. et à Léa sans oublier Myriam
ainsi qu'aux Editions Gallmeister pour cette très belle lecture !

Lien : https://chezbookinette.blogs..
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🧨L'enfer, c'est les autres🧨

Il s'agit du premier roman que je lis dans le cadre du @lemoisamericain , et donc d'un auteur que je découvre avec ce titre on ne peut plus intriguant.
▪️
En 1895, Denver est l'épicentre d'une violente misère qui profite à une poignée de riches bourgeois, que ceux que l'on considère comme le "bas peuple", ne cesse de vouloir contrecarrer.
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Nous sommes propulsés dans un véritable enfer, entre marasme nutritionnel, fureur et animosité, au sein d'une ville où la survie, pour Sam, Cora et les petits orphelins, est un combat de tous les jours. Sam se voit proposer de l'argent qu'il ne peut refuser, pour un travail qui l'emportera malgré lui, dans un tourbillon infernal dont il ne ressortira plus jamais le même. Pour lui, c'était avant tout le moyen d'assurer la survie de cette petite tribu d'orphelins qu'il souhaite protéger à tout prix avec celle qu'il aime par-dessus tout, Cora. Cora, sorte de mère Theresa pour tous ces petits mais aussi pour les opprimés et les malades.
▪️
Nous sommes plus qu'émus par la situation injuste de ces laissés pour compte de la société, réduit à des bouts de rien, que l'on malmène et dont on profite de l'innocence, une innocence qui disparaît aussi vite que se fait l'entrée fracassante de ces enfants, dans le monde pervers des adultes. L'initiation est d'une violence inouïe. Il faut apprendre à survivre, se protéger comme on peut, trouver subsistance par tous les moyens.
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Une sorte de fatalité plane tel une épée de Damoclès tout le long de ce roman. L'issue ne peut être positive, cela se ressent dans cette ambiance que l'auteur réussit à nous transmettre de sa plume acérée et tranchante. Une plongée dans les bas-fonds de Denver, on ne peut plus réaliste, tragique, très dérangeante parfois.
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Prenez aussi un carnet de note, car vous pourrez y relever des citations à foison qui amèneront la réflexion sur bien des sujets…
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Une magnifique découverte pour ma part. J'aimerai tellement que ce roman tombe entre davantage de mains, il gagne à être connu!

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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1895 Denver. La boue , la merde , le sang des abattoirs et des assassinats dans la périphérie de la ville c'est le cloaque où les bourgeois du centre viennent assouvir leurs vices ,recruter leurs esclaves .Dans ce dernier cercle de l'enfer , Cora une adolescente ,sorte de madone du pavé ,essaie de préserver la vie d'un groupe d'orphelins ,épaves de misère ,avec l'aide de Sam qui n'existe que par et pour elle. Pour l'aider , mais aussi pour cracher sa révolte , ce dernier, avec d'étranges alliés , aussi damnés que lui , entrera en guerre contre la société incarnée par ses sbires ,les Pinkerton .Mais même la nitroglycérine ne peut faire sauter les portes de Denver l'enfer , car il y est gravé « Laissez ici toute espérance ».Le plus bel amour, la plus tendre charité ,les meilleurs intentions y finissent dans la boue et le sang. . Un roman d'une extrême violence et d'une extrême compassion envers les misérables ,par un écrivain de haut niveau .
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Vous n'allez peut-être pas le croire, mais j'ai un peu acheté ce roman par erreur ! Je surveille régulièrement l'actualité littéraire internationale, notamment via des sites comme The Millions qui synthétise les sorties à ne pas rater chaque mois. Avant l'été, j'avais donc repéré plusieurs titres et gardé quelques autres sous le coude comme intéressants sans être prioritaires. Aussi quand j'ai vu la couverture de ce nouveau roman à paraître chez Gallmeister pour la rentrée littéraire de septembre, j'ai pensé « génial, il sort déjà en France ! » persuadé de l'avoir repéré quelques semaines auparavant. Il m'aura suffit de lire la quatrième de couverture pour comprendre que non, ça n'était pas le même roman (la couverture est disponible sur l'article de mon blog, cliquez sur le lien en bas) mais qu'à vrai dire peu importe, il m'a donné envie de le lire et je suis quand même reparti avec ce titre dans mon totebag.

Il faut partir en Amérique et plus précisément à Denver, en 1895, pour retrouver Sam et sa bande d'enfants vagabonds menée par l'intrépide Cora. Ils vivent dans les Bottoms, les quartiers les plus pauvres de la ville, et squattent une usine désaffectée au bord de la Platte qu'ils doivent régulièrement défendre de l'assaut des clochards voisins. Ces gosses survivent de petits larcins et évitent à tout prix le monde des Crânes de Noeud, ces adultes qui ne feront que salir, utiliser et ruiner leur enfance. Un jour, une sorte de géant défiguré échoue sur le toit de l'usine, et parce qu'il est mal en point et qu'il vient de les sauver d'une attaque d'autres Crânes de Noeud, ils décident de prendre soin de lui.

Ce géant, c'est John Henri Goodnight, un dynamiteur qui travaillait avec son ami d'enfance Cole Stikeleather pour piquer l'argent que les riches adorent amasser dans des coffres-forts, le pensant à l'abri. Goodnight étant incapable de parler à cause de ses blessures, il écrit ses rares paroles dans un carnet que Sam lit à Cole, qui ne sait pas lire. Voilà comment il se retrouver mêlé à la bande de Cole et ira travailler pour quelques dollars à l'Abattoir, ce saloon tellement violent que personne n'a songé à l'appeler par son vrai nom, à surveiller les tables de faro, à défendre les putes de la maison et à participer aux arnaques destinées à plumer les pigeons de leurs dollars. Très vite, Cole va entrer en guerre contre les Pinkerton, la milice du gouverneur qui est bien décidé à se débarrasser de cette pègre là. Une guerre sale, violente et sans limites qui propulsera Sam dans le monde des adultes plus vite qu'il ne l'aurait souhaité.

Quel livre les amis, quel livre ! Ce bouquin m'a passionné, j'ai dévoré les quatre cents pages en un battement de cil, il m'était impossible de quitter ce western noir et ces folles aventures qui sentaient la crasse, le sang et la dynamite. Je l'ai lu comme si je le voyais au cinéma, ce serait d'ailleurs un sacré quelque chose que de l'adapter en film (Quentin Tarantino, si tu me lis !). Si vous êtes un peu fleur bleue, oubliez cette lecture, mais si comme moi vous vous régalez des scènes de violence et de la littérature américaine, foncez, c'est magique. Je dirais même, explosif !
Lien : https://www.hql.fr/les-dynam..
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Poisseux, violent, désespéré, tragiquement humain.
Cette aventure m'a transporté dans cet univers des usa du 19 ème siècle, sans concession mais non dénué de philosophie.
De la dynamite ! ( J'ai osé ;-)
Une ambiance à la Deadwood et Red dead rédemption 2.
La bande son de "There Will be blood" de Jonny Greenwood colle parfaitement à l'ambiance du livre.
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